30 juin 2005

Baptême de François Desales Pascalis

BMS La Flèche 1717-1738

Le 30ème jour d'octobre 1721 a été baptisé par nous... né ? fils de Jacques Pascalis, conseiller du roy, ancien receveur du grenier à sel de cette ville et de dame Renée Leroyer, son épouse, ont été parrain Mr François Desales Gallois, docteur en médecine et marraine damoiselle Anne Leroyer, épouse de Louis Anne Daubigné lesquels sont tous de cette paroisse et ont signé avec nous...

29 juin 2005

Mariage de Jacques Pascalis et Renée Le Royer

Mariage trouvé dans les registres paroissiaux et d'état civil de la Sarthe BMS La Flèche 1709-1716 1MI 270 page 37/412
Le onzième jour d'août 1709 a été célébré en cette église le mariage de Mr Jacques Paschalis, conseiller du roy et receveur au grenier à sel de cette ville agé de 45 ans environ, fils de deffuncts Jean Paschalis et de Jeanne Michel, ses père et mére d'une part et de damoiselle Renée le Royer agée de 24 ans environ, fille de deffuncts Joseph le Royer, vivant bourgeois et Marthe du Plessis ses père et mère d'autre part...





Je m'interesse à ce mariage parce que je cherche à vérifier le lien entre les Pascalis d'Allos et ceux de la Nouvelle-Orléans... Il faudra que je complète cet article ultérieurement.

25 juin 2005

De Champorcin

D'après un document provenant des Archives Municipale de Digne transmis par Gérard Planson. A PRENDRE AVEC PRECAUTION, voir ce commentaire.

Dessin de Jean-François Binon publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb
DE CHAMPORCIN
PIEMONT, PROVENCE, COMTAT-VENAISSIN ET ALLEMAGNE

BARONS DE CHAMPORCIN, SEIGNEURS DE LA JAVIE
DE CHANDOL, DE SAINTE-COLOMBE, D'ORAISON, D'HAUTERIVE
ET AUTRE LIEUX.


ARMES : D'azur, a un cor de chasse d'or, virolé et lié du même, surmonté à droite d'une croix de Lorraine aussi d'or et â gauche d'une épée d'argent, la pointe en haut. TENANTS : Deux génies, l'un tenant une épée d'argent haute, l'autre un cor de chasse d'or. COURONNE : De Baron. CIMIER : Une croix de Lorraine d'or. - DEVISE : Signo; manu, voce vinces.

La noble et ancienne famille de DES MICHELS DE CHAMPORCIN, l'une des plus distinguées et des plus considérables de la noblesse de Provence, est originaire du Piémont, où elle était déjà connue au treizième siècle.

Jean, MICHAELIS ou DES MICHELS, exerçait l'office de juge mage du comté de Piémont en 1296; il assista en cette qualité aux hommages et reconnaissances, qui furent rendus dans la ville de Démont, à Robert, fils de Charles II, roi de Naples, comte de Provence et de Piémont, en présence de Raimond des Baux, sénéchal de Provence, après la donation que le roi son père lui en avait faite, à Naples, le 20 avril 1309.

Les descendants de Jean DES MICHELS passèrent en Provence, et leur antique noblesse de race leur fut confirmée le 20 janvier 1456, par lettres patentes de Jean, duc de Calabre, fils aîné du roi René.

La terre et seigneurie de Champorcin, possédée par eux depuis ce temps, fut érigée en fief noble en leur faveur, et exemptée de toutes taxes et impositions, et, au commencement du dix-huitième siècle, elle fut érigée en Baronnie.

Cette maison s'est alliée aux maisons les plus illustres et les plus renommées de la Provence et du Dauphiné, notamment celles de Baile, de Blieux, de Borillon, de Cornut, d'Agoult, de Glandevès, d'Honorati, de Grizolles, de Valbelle, de Barras, de Puget, de Félix, de Bologne Cappisucci, de Brouchier, de Gasparis, de Guérin-Castelet, etc.

En 1700, messire Fleury DES MICHELS DE CHAMPORCIN, écuyer, demeurant à Aix en Provence, produisit un arrêt des commissaires royaux en Provence, du 5 mai 1667, et une ordonnance de M. Le Bret, intendant de cette province, en date du 13 juin 1693, dans lesquels sont énoncés des titres qui justifiaient d'une possession non interrompue des terres et fiefs de Champorcin et de la Javie, au diocèse de Digne.

Nous citerons parmi les personnages les plus éminents de cette maison :

Noble Claude DES MICHELS, premier seigneur des terres et seigneurie de Champorcin et de la Javie, ainsi qu'il est attesté par la donation que noble Bertrand de Cornut, son beau-frère, lui fit, en 1436, de ces deux domaines ;

Noble Jacques DES MICHELS, écuyer, seigneur de Champorcin et de la Javie, qui fut reconnu noble avec toute sa postérité, par lettres patentes de Jean, duc de Calabre et de Lorraine, datées du 20 janvier 1456, dûment enregistrées ;

Noble Pierre DES MICHELS, auteur d'une branche qui existait encore à Digne en 1730, en la personne de Pierre DES MICHELS D'ORAISON, fils de Joseph François MICHELS, seigneur d'Hauterive et d'Hortense de Glandevès ;

Noble Nicolas DES MICHELS, écuyer, seigneur de Champorcin et de la Javie, capitaine d'une compagnie d'ordonnances pour le service du roi ;

Messire Honoré DES MICHELS, chevalier; seigneur de Champorcin et de la Javie, fut déclaré noble et issu de noble race par arrêt des commissaires de Provence, rendu le 5 mai 1667, sur la représentation des titres justificatifs de sa noblesse et de sa possession de fief, sous les anciens comtes de Provence ;

Messire Henry DES MICHELS DE CHAMPORCIN, chevalier, seigneur de Champorcin, etc., né le 10 janvier 1685, gouverneur, pour le roi, de la ville d'Aix, et élu second procureur des gens des trois états du pays de Provence, le 3 décembre 1740 ;

Noble Etienne François Xavier DES MICHELS DE CHAMPORCIN, né le 16 septembre 1721, prieur de Roquefeuil, docteur en théologie, agrégé en l'Université d'Aix, chanoine théologal de l'église d'Arles ;

Noble Louis Victor DES MICHELS DE CHAMPORCIN, né le 4 octobre 1724, nommé garde de marine le 1er janvier 1742, après avoir fait campagne sous les auspices de M. le baron de Murat de Saurien, capitaine de vaisseau, son oncle ;

Il prit part au combat qui se livra le 6 août 1741, à l'entrée du détroit de Gibraltar, entre trois vaisseaux de l'escadre commandée par M. le chevalier de Caylus à son retour d'Amérique, et quatre vaisseaux anglais commandés par le capitaine Barklay. Il fut ensuite enseigne et lieutenant des vaisseaux du roi ;

Noble Henry Jacques DES MICHELS DE CHAMPORCIN, né le 20 décembre 1727, cornette de dragons dans le régiment de la reine par brevet du 12 mai 1744, se trouva en cette qualité au siége du fort de Démont, à celui de Coni et à la bataille de Madonna del Ulmo, près Coni, donnée le 30 septembre de la même année ;

Pierre Honoré Thomas Michel DES MICHELS, baron DE CHAMPORCIN, seigneur de la Javie, de Sainte-Colombe, Chandol, etc., né le 21 décembre 1716 ;

Noble Louis Alexandre Honoré DE CHAMPORCIN, chevalier, né le 26 avril 1766, embrassa la carrière ecclésiastique puis il obtint une lieutenance dans le régiment de la vieille marine ;

Il servit pendant la révolution et ne quitta la France qu'après la mort du roi Louis XVI, en 1793 ; il émigra comme tant d'autres gentilshommes et servit successivement comme officier, de 1795 à 1797, dans les régiments des hussards de Salm-Kyzbarq, de Hompech et du prince de Galles, partit pour Saint-Domingue avec ce dernier régiment, et revint en France avec un congé honorable, en date du 24 mai 1797 ;

Il épousa en Allemagne, une demoiselle D'HECVIERSBAN et mourut à Altenbourg, capitale du duché de Saxe-Altenbourg, le 19 mai 1847 ;

Il a eu de ce mariage :

Louis Alexandre Marie, chevalier, baron DE CHAMPORCIN, né le 1er août 1798, à Berlin, conseiller privé de Son Altesse Royale le prince de Reuss.

Il s'est marié, en premières noces, en 1823, avec mademoiselle Louise LUDERS, fille du conseiller Lüders, à Altenbourg, mort en 1837, et de laquelle il a eu trois filles :
1. Marie Albine DE CHAMPORCIN, née le 5 novembre 1821 ;
2. Anne Constance DE CHAMPORCIN, née 1e 11 mars 1826 ;
3. Cécile DE CHAMPORCIN.

Il a épousé en secondes noces, en 1838, mademoiselle Emilie de STRAUCH, fille de M. de Strauch, conseiller de la Cour, à Schleiz, de laquelle il a eu un fils :

Gustave Alexandre DE CHAMPORCIN.

A voir dans Google Maps :

24 juin 2005

CAPISSUCHI

Blason de la famille de Capizucchi de Bologne sur HeraldiqueGenWeb
par l'abbé FERAUD d'après un document transmis par Gérard PLANSON

Dessin d'Amaury de la Pinsonnais publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb
ANTOINE CAPISSUCHI DE BOLOGNE. (1602.1615). Né au hameau du Plan de Barcelonnette, d'une famille originaire de Bologne en Italie, Antoine avait embrassé l'Ordre des minimes, et fut correcteur du couvent de Grenoble, et ensuite procureur de celui de Macon. Le roi Henri IV, qui le tenait en grande estime, le nomma à l'évêché de Digne, et ses bulles d'institution furent signées au mois de mars de l'an 1602. Voulant remédier aux nombreux abus que les malheurs du temps et la non résidence des évêques avaient laissés s'introduire dans l'église de Digne, il souleva et soutint bien des procès contre son chapitre, sa ville épiscopale et les lieux ressortissant de sa juridiction. II approuva l'établissement des religieux récollets, à Digne, et se fit construire une maison dans le faubourg de la Traverse. Il mourut dans son château de Tanaron, le 2 septembre 1615, et fut enseveli dans l'église de saint Jérôme, où sa famille lui fit élever un mausolée. On voit encore la statue en pierre posée sur ce tombeau. Il portait pour armoiries d'azur à la bande d'or.

LOUIS DE BOLOGNE. (1615-1623.) Frère du précédent, aumônier du roi et prieur de Sainte Catherine du Val des Ecoliers, Louis avait été nommé coadjuteur avec future succession. Au moment de la mort de son frère, il se trouvait dans la Guyenne, à la suite du roi Louis XIII. Atteint durant ce voyage de paralysie, et à peu près privé de l'usage de la parole, il ne put recevoir l'onction épiscopale. Après avoir vainement essayé l'usage des eaux thermales de Digne, on l'emmena à Nogent, chez son frère Jules de Bologne, où il mourut dans les premiers jours de février 1628.

RAPHAEL CAPISSUCHI DE BOLOGNE. (1628-1657.) Raphaël avait d'abord embrassé l'état militaire, et s'était signalé dans un fait d'armes à Antibes. II quitta les armes, compléta ses études, et fut sacré coadjuteur de son oncle Louis sous le titre d'évêque de Mégare, in partibus infidelium. Il vint à Digne en septembre 1619, et fut harangué par Gassendi, alors théologal du chapitre. Devenu titulaire de Digne, il eut hâte de se désister d'un procès relatif au temporel : il fit le voyage de Rome, en 1632, et le Pape Urbain VIII le nomma assistant au trône. A son retour, Il approuva les statuts dressés par le chapitre dans son assemblée du 11 novembre de la même année. Député par la province d'Embrun à l'assemblée du clergé de 1655, il acheta des propriétés à Hyères pour y passer la saison de l'hiver. Son âge et ses infirmités lui rendant impossibles les devoirs de la charge pastorale, il demanda un coadjuteur. Puis s'étant tout à fait démis en 1657, il se retira à Draguignan, où il mourut à l'age de 80 ans, dans le mois d'octobre de cette même année. Il portait les mêmes armoiries que ses oncles Antoine et Louis.

23 juin 2005

Notice CAPISUCHI

par le baron du ROURE d'après un document transmis par mon ami Gérard PLANSON
L'auteur du nobiliaire met cette famille entre les nobles de Provence, sans en rapporter aucun titre. Elle a pris le nom de Bologne de la ville de ce nom, d'où elle est originaire, marque quelle n'en avait point. Le nom de Capisuchi qu'elle s'est donné est nouveau. On ne le trouve pas même dans les premiers actes de la famille. Je ne l'ai vu que dans un extrait d'acte de l'aïeul de celui-ci, qui n'est pas en forme probante. Le père même avait renoncé à la qualité d'écuyer dans la dernière recherche et payé l'amende des faux nobles, ce qui fait convaincre le peu d'exactitude de notre auteur et avec quelle justice il s'attire la censure de son nobiliaire.

Je n'ai pas trouvé la condamnation à l'amende comme faux noble d'un Bologne (ce qui ne prouve pas que ce ne soit pas), car les Bologne Capisuchi ont fait de nombreuses branches aux environs de Barcelonnette, qui n'avaient pas la moindre prétention nobiliaire. On n'a qu'à parcourir les actes du greffe de Barcelonnette aux archives des Basses Alpes, pour s'en convaincre. L'évêque de Digne a fait faire une procédure relative à son extraction nobiliaire, mais elle n'est pas très probante.

Cette famille, comme celle des Audiffret, a suivi le sort des habitants de la vallée de Barcelonnette. On saura difficilement si elle est d'origine noble. Le plus simple est, je crois, d'admettre que quelques branches des Bologne ont joui de la noblesse au XVIIe siècle, de fait sinon de droit.

La branche de Salon parait s'être éteinte avec Antoine de Capisuchi, mort à Salon le 16 août 1739, et qui avait épousé à Cavaillon, le 6 sept. 1712, Jeanne de Dauphin. Blanche Joséphine Félicité Capisuchi de Bologne, 41 ans, née à la Lauze (Basses Alpes), épouse de Jean-Baptiste Léon, vérificateur des douanes, est morte à Marseille le 7 sept 1866.

19 juin 2005

Prieurs de Sainte Catherine du Val des Ecoliers

La France Pontificale
Archidiocèse de Paris
par Honoré Fisquet
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N204178
page 504

23. - NICOLAS DE BOLOGNE.
24. - ETIENNE DE BOLOGNE. (Voir aux abbés de Livry, no 33.)
25. - LOUIS DE BOLOGNE. (Ibid., no 34.)
26. - RAPHAEL DE BOLOGNE prit possession du Val-des-Écoliers en 1618, par suite de la cession de Louis en sa faveur et fut peu après évêque de Mégare in partibus, coadjuteur de Digne, prélat assistant au trône pontifical, et enfin évêque de Digne à la mort de Louis. Il posséda le prieuré jusqu'en 1655, époque où il en fit cession à Gabriel de Boislève, évêque d'Avranches; mais celui-ci en fut dépossédé à cause de certaines clauses frauduleuses que l'on découvrit dans le contrat.

Etienne II et Louis de Bologne

La France Pontificale -- Paris -- par Honoré Fisquet
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N204178
page 490

Merci à mon ami Gérard Planson qui m'a fait découvrir ce document.
33. - ETIENNE II DE BOLOGNE, issu d'une famille italienne qui était venue s'établir en Bassigny, aux environs de Chaumont, fut châpclain ordinaire de Henri III qu'il confessa au moment de sa mort, remplit les mêmes fonctions auprès de Henri IV. Il est indiqué comme abbé de Livry dans un décret qui porte la date de 1597, et qui avait pour but l'autorisation d'aliéner six arpents de terre aux seigneurs de Torigny et de Manette, afin de compléter le subside concédé au roi par le Saint-Siège en 1586. Étienne était aussi prieur de Sainte-Catherine du Val des Ecoliers, à Paris, et jouit de ce litre jusqu'au 16 février 1603.

34. - Louis de BOLOGNE, frère du précédent, né comme lui au Plan, près de Barcelonnette, en Provence, il lui succéda comme abbé de Livry le 10 juin 1598. Il fut aussi, du 9 mai 1603 à 1618, prieur commendataire de Sainte-Catherine du Val des écoliers de Paris; il avait en outre la charge d'aumônier du dauphin. Antoine son frère, évêque de Digne, le choisit pour coadjuteur, mais une paralysie dont il fut alors, atteint et qui se trouva incurable, ne lui, permit pas de recevoir l'onction épiscopale, même après la mort de son frère Antoine, arrivée le 24 septembre 1615. Louis de Bologne se fit donner pour coadjuteur un de ses neveux, appelé Raphaël, et mourut à Nogent, en Champagne, au mois de février 1628.

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Exemple :

16 juin 2005

Raphaël Capissuchi de Bologne (1628-1655).


LA FRANCE PONTIFICALE (GALLIA CHRISTIANA)
HISTOIRE CHRONOLOGIQUE ET BIOGRAPHIQUE DES ARCHEVÊQUES ET EVEQUES DE TOUS LES DIOCÈSES DE FRANCE -- PAR M. H. FISQUET -- MÉTROPOLE D'AIX -- DIGNE -- 1ère PARTIE
Contenant DIGNE ET RIEZ.

BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N204180
pages 267

ADDITIONS ET CORRECTIONS

Nous avions, pour la Notice de Raphaël Capissuchi de Bologne, suivi la Gallia christiana que d'autres auteurs ont toujours servilement copiée. Cette Notice nous semblait entachée d'inexactitude, aussi avons-nous mis à profit un voyage fait au mois de mai de cette année 1869, dans plusieurs diocèses du midi de la France, pour découvrir, s'il était possible, quelques documents nouveaux sur ce prélat. Le succès a couronné nos recherches; nous prions donc nos lecteurs de substituer la Notice suivante à celle que nous avons insérée, page 109 de ce volume.

53. - RAPHAEL CAPISSUCHI DE BOLOGNE (1628-1655).

Neveu des deux précédents évêques, Raphaël était le fils de Claude, l'aîné des sept frères et il naquit à Mondovi, en Piémont. Après avoir d'abord embrassé la carrière des armes, et s'être distingué à Antibes, il l'abandonna pour entrer dans l'EgLise, et vint à l'université de Pont-à-Mousson, compléter les études qui lui étaient nécessaires. Il habitait cette ville, lorsque Etienne de Bologne, voyant le mal de son frère Louis sans remède, et reconnaissant des services que lui avait rendus son autre frère Claude, voulut, malgré l'avis de sa famille, faire de Raphaël le coadjuteur de l'évêque de Digne. Louis, son oncle, se démit, en 1617, en sa faveur, du prieuré de Sainte-Catherine du Val-des-Ecoliers, à Paris, sous la réserve, toutefois, d'une pension annuelle. Raphaël titré évêque de Mégare in partibus, vint à Digne au mois de septembre 1619, prendre possession de sa coadjutorerie, et ce fut l'illustre Gassendi qui le harangua lors de son installation, au nom du chapitre cathédral.

Raphaël de Bologne devenu, en février 1628, titulaire de l'évêché de Digne, se désista d'un procès intenté par son oncle Jules, devant le grand conseil, relativement au temporel de l'évêché. En décembre 1632, il se rendit à Rome où le pape Urbain VIII, le nomma, au mois de février suivant, prélat assistant au trône pontifical.

En 1635, il fut député de la province ecclésiastique d'Aix à l'assemblée générale du clergé de France, et à son retour, il acheta à Hyères et dans sa banlieue quelques propriétés de ville et rurales, afin de pouvoir aller passer l'hiver sous un ciel plus doux que celui de Digne, qu'il ne lui était pas possible de supporter. Enfin, son âge et ses infirmités ne lui permettant plus de vaquer aux fonctions de la charge pastorale, il demanda et obtint pour coadjuteur avec future succession l'abbé Toussaint de Forbin-Janson, qui, dès 1653, avait le titre de vicaire général.

En 1655, Raphaël se démit du prieuré de Sainte Catherine du Val des Ecoliers, en faveur de Gabriel de Boislève, évêque d'Avranches; mais ce dernier prélat fut dépossédé de ce bénéfice par suite de certaines clauses frauduleuses qu'on découvrit dans l'acte de cession.

Vers la même époque, Raphaël de Bologne crut devoir aussi se démettre complètement du siège de Digne et alla se fixer à Draguignan, attiré dans cette ville soit par ses parents, soit par la salubrité renommée du climat qui convenait à sa santé très gravement compromise. Il acquit dans la rue du Collège une maison ayant appartenu autrefois à un sieur Gerbert, principal des écoles (aujourd'hui maison de M. Segond), et, dit un ancien écrit, « ne la trouvant pas assez vaste pour la résidence d'un prélat, il y annexa d'autres constructions voisines achetées par les R. P. Dominicains pour leur convent, et un jardin pris en partie sur celui des Pères, et en partie sur la voie publique.

La ville, à la sollicitation d'un nouvel hôte de cette considération, ne fit aucune difficulté de supprimer une ruelle longeant la façade occidentale de la maison du prélat, d'autant qu'elle était suspecte durant la nuit, et faisait en quelque sorte double emploi avec la Grande rue qui reliait alors, à travers le jardin des Dominicains, la place du Marché Neuf et celle du Rosaire.

En faisant cette gracieuse concession, le conseil comptait aussi un peu sur la décoration qui résulterait pour une des principales avenues de la ville, de l'érection d'un palais épiscopal. Raphaël de Bologne construisit en effet, dans la rue du Collège, un hôtel d'assez belle apparence dont la façade principale tournait au midi et qui montrait encore, il y a moins de vingt ans, les restes d'une architecture soignée, sa vieille porte cintrée, surbaissée par les exhaussements du sol, et ses fenêtres à meneaux. Au-dessus de la porte d'entrée, le prélat fit graver sur un cartouche recueilli en 1853, par le musée de Draguignan, au moment de la réparation de la maison, ce sentencieux hémistiche, qui, pour être d'un poète païen, n'en exprime pas moins une pensée toute chrétienne :

Non est mortale quod opto.

C'est là de nos jours le seul souvenir existant à Draguignan de l'évêque de Digne, qui, du reste, ne fit pas un long séjour dans la ville qu'il avait choisie pour résidence. Arrivé à Draguignan au mois d'août 1657, le prélat passa de vie à trépas au mois d'octobre suivant, à l'âge de huitante ans, dit son acte de décès. L'illustrissime et Révérendissime Père en Dieu, messire Raphaël de Bologne fut enseveli en sa tombe, en la chapelle Saint-Jean dans l'église paroissiale. C'est donc bien à tort que la Gallia christiana indique son décès en 1663 ou 1664.

Après la mort du prélat, les lieux, un moment modifiés pour satisfaire à son désir, ne tardèrent pas à reprendre leur première physionomie, sauf un point qui détermina le plan définitif que nous voyons encore de nos jours. En 1667, lorsque les Doctrinaires voulurent agrandir, vers l'ouest, les bâtiments du collège, les Dominicains leur cédèrent en bons voisins, une partie de leur ancien cimetière sur la place du Rosaire, plantée alors de cyprès, et à la ville, une parcelle de terrain pour dégager la partie nord-ouest de la place du Marché-Neuf. En échange, les Pères obtinrent la faculté de supprimer une rue qui longeait leur réfectoire, actuellement occupé par un café, et pour en tenir lieu, le passage dont Raphaël de Bologne avait fait un jardin le long de sa maison, fut élargi et rendu à la circulation.

L'hôtel épiscopal de Raphaël de Bologne fut acheté par une ancienne famille noble de Draguignan, la famille de BranBoades ou Favas dont les descendants l'ont habité jusqu'à nos jours. Sous le premier Empire, il devint maison curiale et il avait repris temporairement cette destination, lorsqu'en 1853, il reçut un jour l'illustre restaurateur des Frères-Prêcheurs en France. Durant les quelques moments qu'il passa sous son toit, le R. P. Lacordaire se douta-t-il qu'il était si près des débris d'une ancienne et importante maison de son Ordre, illustrée autrefois par des religieux et des prélats de mérite, notamment par un de ses devanciers distingués dans la charge de provincial, et qu'il était entouré en quelque sorte des souvenirs dont il venait, à ce moment même, renouer en Provence la longue tradition ?

Les armoiries de Raphaël de Bologne étaient celles des deux évêques précédents : d'azur, à une bande d'or.

14 juin 2005

Louis Capissuchi de Bologne (1615-1628.)

LA FRANCE PONTIFICALE (GALLIA CHRISTIANA)
HISTOIRE CHRONOLOGIQUE ET BIOGRAPHIQUE DES ARCHEVÊQUES ET EVEQUES DE TOUS LES DIOCÈSES DE FRANCE
PAR M. H. FISQUET
MÉTROPOLE D'AIX
DIGNE
1ère PARTIE
Contenant DIGNE ET RIEZ.

BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N204180
pages 108 à 109

Frère d'Antoine de Bologne, Louis était pourvu d'une charge d'aumônier du roi et prieur commendataire de Sainte-Catherine du Val des écoliers, à Paris, lorsque l'influence et le crédit dont jouissait à la cour son autre frère Etienne, le firent désigner comme coadjuteur avec future succession, du siége de Digne. Quand la mort d'Antoine arriva, il se trouvait en Guyenne où il avait accompagné Louis XIII qui était allé au devant d'Anne d'Autriche son épouse, venant d'Espagne.

Pendant le voyage, Louis de Bologne fut atteint d'une paralysie demeurée incurable, et qui l'empêcha de recevoir la consécration épiscopale. Ses nerfs se contractèrent, le mal lui enleva l'usage de la moitié du corps et sa langue ne pouvait que balbutier quelques phrases à peu près inintelligibles.

On le transporta à Digne, dans la pensée que les eaux thermales de cette ville lui feraient éprouver quelque soulagement, mais les bains furent complètement inutiles. Louis de Bologne était du reste dans une situation d'esprit qui rendait sa guérison difficile. Il se livrait assez fréquemment à des accès de colère et d'impatience qui ne faisaient qu'empirer son état.

Louis de Bologne se fit alors ramener à Nogent, chez son frère Jules, gouverneur de cette ville, et tout le temps de sa vie, confia à ce dernier, l'administration du temporel de son évêché et de ses biens personnels. On lui laissa le titre d'évêque de Digne, mais on lui donna pour coadjuteur, son neveu Raphaël de Bologne. Sa mort arriva à Nogent, dans les premiers jours de février 1628.

Ses armoiries étaient : d'azur, à la bande d'or.

13 juin 2005

Antoine IV Capissuchi de Bologne (1602-1615).

Blason de la famille de Capizucchi de Bologne sur HeraldiqueGenWeb
LA FRANCE PONTIFICALE (GALLIA CHRISTIANA)
HISTOIRE CHRONOLOGIQUE ET BIOGRAPHIQUE
DES ARCHEVÊQUES ET EVEQUES
DE TOUS LES DIOCÈSES DE FRANCE
PAR M. H. FISQUET
MÉTROPOLE D'AIX
DIGNE
1ère PARTIE
Contenant DIGNE ET RIEZ.

BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N204180
pages 103 à 108

Armes : d'azur à la bande d'or.

Dessin d'Amaury de la Pinsonnais publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb

La famille de Bologne tire son origine de la maison des Capissuchi, que certains historiens font remonter à un prince goth venu en Italie dès l'année 460. Elle a donné â l'Eglise, trois cardinaux Robert, créé par le pape Victor III, ainsi que le rapportent Ciaconius et divers actes authentiques conservés dans les archives de la famille des Capissuchi; Jean Antoine, cardinal évêque de Lodi, mort le 29 janvier 1569, et Raimond Camille Capissuchi, créé le 1er septembre 1681, par Innocent XI, cardinal du titre de Sainte Marie des Anges, et mort le 22 avril 1691.

Un autre membre de cette famille, Paul Capissuchi, fut successivement auditeur de rote et évêque de Nicastre en Calabre. C'est lui qui en sa qualité de doyen de la rote, fut chargé de faire au pape Clément VII, le rapport sur la demande adressée à la cour de Rome par Henri VIII, roi d'Angleterre, pour obtenir l'autorisation de rompre son mariage avec Catherine d'Aragon, sa femme légitime, afin d'épouser Anne de Boleyn dont il était éperdument épris.

Ce rapport ne fut point favorable au roi; Paul Capissuchi décida que ce prince avait encouru les censures ecclésiastiques pour s'être remarié sans avoir attendu la décision du Saint-Siège, et qu'en conséquence, d'après l'examen des faits, Catherine d'Aragon devait être rétablie et maintenue dans sa dignité. On sait le cas que le monarque anglais fit de cette décision.

Au XVème siècle, un membre de la famille des Capissuchi vint s'établir à Barcelonnette, dans les États du duc de Savoie; plus connu par le nom de la ville dont il était originaire, c'est-à-dire, celle de Bologne en Italie, que parle nom de sa famille, il fut surnommé de Bologne et ses enfants portèrent ce nom qu'ils transmirent à leurs descendants en ne prenant que rarement celui de Capissuchi.

Antoine de Bologne, né au hameau du Plan, commune de Barcelonnette, alors diocèse d'Embrun, était fils de Rodolphe de Bologne et le troisième de sept frères, qui tous occupèrent une brillante position, soit dans l'Église, soit dans l'Etat. Parmi ces frères, Étienne fut chapelain ordinaire de Henri III, qu'il confessa au moment de sa mort à Saint-Cloud et remplit les mêmes fonctions auprès de Henri IV son successeur; Jules fut gentilhomme ordinaire de la chambre du roi Louis XIII, gouverneur de Nogent en Champagne, et Claude, l'aîné des sept frères, suivit avec succès la carrière du barreau, et eut l'administration des biens patrimoniaux.

Antoine de Bologne entra jeune encore dans l'Ordre des Minimes, et fut successivement correcteur du couvent de Grenoble et procureur de celui de Mâcon. Henri IV avait pour lui une grande estime, ainsi qu'il résulte de deux lettres de ce prince dont l'original est aujourd'hui entre les mains de M. l'abbé Aubert, chanoine de Digne, allié à la famille de Bologne, et qui a bien voulu nous les communiquer. La première est adressée à Lesdiguières et la seconde à Antoine de Bologne lui-même. Elles sont ainsi conçues:

Mons. de Lesdiguières, mon lieutenant général au gouvernement du Dauphiné.

Mons. de Lesdiguières, la connaissance que j'ai des bons et agréables services que P. Antoine de Bollogne, correcteur du couvent des Minimes de ma ville de Grenoble, m'a rendus en plusieurs occasions où il a esté employé, et de la fidélité et affection qu'il y a apportées, me convie de vous faire la présente pour vous prier l'avoir pour recommandé en tout ce qu'il pourra avoir affaire de votre faveur Sur ce, etc.
Le 3ème jour de juin 1601. HENRY.


Cher et bien-aimé, Nous faisons entendre au R. P. de la (nom illisible) la volonté que nous avons que vous ne bougiez encore de notre ville de Lyon pour y continuer vos prédications accoutumées à l'instruction de nos sujets d'icelle, afin que s'il arrivait que votre supérieur vous en voulut faire partir pour aller ailleurs, de lui faire savoir mon intention, disposant vos supérieurs, autant qu'il vous sera possible, à suivre cette mienne volonté qui ne tend qu'a l'édification de nos sujets et au bien de nos affaires de France.
Donné à Paris, ce « HENRY. »


Son frère Louis avait, le 10 juin 1598, succédé comme abbé commendataire de Livry au diocèse de Paris, et non pas de Ligny, comme le dit Gassendi, à son autre frère Etienne. Il échangea cette abbaye avec Claude Coquelet, qui, à son tour, céda à Antoine l'évêché de Digne. Des bulles pour ce siège ayant été accordées à ce dernier, au mois de mars 1602, Antoine fut sacré à Lyon le 10 juin suivant, par Jean Fabre, archevêque de Tarse, assisté de Gaspard Dinet, évêque de Mâcon, et de Robert Berthelot, évêque de Damas. S'il faut en croire Gassendi copié par Louvet et par les auteurs de la Gallia christiana, à peine arrivé à Digne, Antoine intenta de nombreux procès au chapitre, aux bourgeois et à plusieurs communautés de son diocèse. Il épuisa toutes les juridictions, et plaida à la fois devant le parlement d'Aix, au conseil du roi, et à l'officialité primatiale de Vienne. Aussi toute sa vie, outre les peines de l'esprit, eut-il à supporter presque toujours diverses maladies. L'illustre prévôt de Digne laisse percer un sentiment d'aigreur, en ajoutant qu'Antoine mourut accablé d'infirmités et épuisé de forces, parce que sa vie n'avait point été tranquille, Quia non desit vitam tranquillam.

On peut répondre à Gassendi que l'évêque Antoine de Bologne ayant été longtemps procureur dans un couvent, y avait contracté des habitudes d'ordre, d'économie, de sévérité même qui devaient naturellement contraster avec les abus nombreux qui s'étaient introduits dans le chapitre de Digne par suite de la non-résidence des évêques. Les deux lettres de Henri IV que nous venons de citer, indiquent assez Antoine de Bologne comme un homme instruit et un bon religieux, et pour que Gassendi et les auteurs qui l'ont suivi eussent raison, il faudrait qu'ils pussent citer des faits, et c'est ce qu'ils ne font pas. On s'explique encore cette aigreur par un fait mentionné dans la vie de Gassendi et dans les histoires de Provence.

Vers 1612 ou 1613, Gassendi fut désigné par le chapitre de Digne pour remplir les honorables fonctions de théologal, laissées vacantes par la mort de l'abbé Araby, titulaire de cette charge. Mais Pélissier de Bologne, homme bien placé en cour, chapelain ordinaire du roi, et cousin germain de l'évêque Antoine, se fit délivrer par Louis XIII un brevet de ce bénéfice; Gassendi fut obligé de venir à Paris défendre sa cause devant le conseil du roi qui maintint sa nomination.

Peut-être en cette circonstance, Antoine de Bologne avait-il soutenu son parent, peut-être aussi, Gassendi, avec son sensualisme, paraissait-il suspect au prélat et d'opinions trop avancées ? Ce qui est certain, c'est qu'Antoine de Bologne n'avait point de préventions contre les savants. En 1602, à sa première visite à Champtercier, Gassendi, âgé seulement de dix ans, avait harangué l'évêque en latin avec tant de vivacité et de grâce, qu'Antoine de Bologne ne put contenir une exclamation de surprise, et dit aux personnes de sa suite :

« Cet enfant sera un jour la merveille de son siècle. »

Le château épiscopal de Digne avait été pris en 1576 par les calvinistes, et depuis ce temps, les évêques ayant cessé d'y résider, on négligea de le réparer et de l'entretenir, parce qu'on crut qu'il ne convenait point de conserver un lieu qui pouvait de nouveau servir de refuge à des troupes ennemies. Aussi, Antoine de Bologne, en arrivant à Digne, fut obligé, pendant quelques années, de prendre une maison à loyer dans cette ville. Il fit ensuite bâtir une maison assez spacieuse, à l'extrémité du faubourg de la Traverse.

Cependant, à son décès, il la laissa non à son église, mais au Cadet de ses frères, Jules de Bologne, gouverneur de Nogent en Champagne. Ce dernier la vendit aux religieuses de la Visitation, arrivées à Digne en 1630. Transformée par celles-ci en couvent, la maison d'Antoine de Bologne est aujourd'hui une caserne de gendarmerie.

Antoine de Bologne mourut le jeudi 24 septembre 1615, au château de Tanaron dont les évêques de Digne étaient seigneurs. Guillaume Faucon et quelques autres membres de sa famille firent transporter son corps à Digne pour être inhumé au milieu du choeur de l'église Saint-Jérôme. Flayosc lui avait même fait élever un monument en pierre que surmontait la statue du prélat, comme s'il avait été le fondateur de cette église, ou du moins, comme s'il l'avait enrichie et embellie. Mais lorsqu'on restaura complètement les stalles du choeur, ce monument fut brisé et la statue fut jetée dans un caveau situé entre le grand autel et la sacristie. Elle a été depuis retirée de ce lieu et placée dans une chapelle latérale. On y trouve aussi l'inscription suivante que nous avons relevée.



Au Révérendissime Père en Dieu Antoine de Bologne, issu de la noble et ancienne famille des Capissuchi, évêque de cette Église qu'il a très dignement gouvernée pendant treize années; l'évêque Louis; Etienne, conseiller et aumônier du roi; Jules, gouverneur des troupes de la Champagne, ses frères; Raphaël, son neveu, coadjuteur, ont élevé ce monument de leurs regrets. Il mourut l'an du salut 1615, le 8 des calendes d'octobre. »

Sous l'épiscopat de ce prélat et pendant son administration, les religieux Récollets ou Frères Mineurs réformés s'établirent à Digne par les soins des PP. Foulque et Ribeira, orateurs distingués. Leur église fut fondée en 1603, et placée sous l'invocation de saint Louis, roi. Elle servit aux audiences du tribunal criminel, lors de la terreur révolutionnaire, en 1793, et les bâtiments du couvent furent livrés pour les bureaux de la Préfecture du département; enfin, après diverses transformations, cette maison est devenue, en décembre 1820, le siége du tribunal civil et de la cour d'assises du département.

Les armoiries d'Antoine Capissuchi de Bologne étaient: d'azur à la bande d'or.

11 juin 2005

Monseigneur de Champorcin

BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N086168
pages 726 à 730

Après le Concordat de 1802, qui supprimait l'antique diocèse de Toul pour le rattacher à celui de Nancy, créé par la bulle de Pie VI du 19 novembre 1777, le dernier titulaire du siège des saints Mansuy, Epvre et Gérard, revint de l'exil et se retira au château de Gagny (Seine-et-Oise), résidence de sa soeur, Mme la comtesse de Laugier-Villars (famille apparentée aux Bassompierre et aux Beauvau).

C'est là que le vieil évêque de Toul mourut, âgé de 86 ans, le 19 juillet 1807.

Il avait quitté son siège épiscopal en 1791 et s'était retiré en Allemagne ; il n'avait jamais revu son antique cathédrale, qui gardait la cendre de ses prédécesseurs immédiats, NN. SS. Bégon et Drouas de Boussey.

On sait que Mgr des Michels de Champorcin fut le dernier évêque de Toul, de 1774 à 1802, époque où il donna sa démission, demandée par le pape Pie VII à tous les évêques de l'ancien régime.

Ce prélat était né le 16 septembre 1721, à Champorcin, paroisse de La Javie (et non La Jugie), au diocèse de Digne. C'est aujourd'hui un chef-lieu de canton des Basses- Alpes, avec 421 habitants, à 15 kilomètres de Digne.

Avant de succéder à Mr Drouas, mort le 21 octobre 1773, dans son palais de Toul, Mgr de Champorcin avait passé trois ans sur le petit siège épiscopal de Senez, dans les Basses-Alpes, illustré jadis par le fameux Soanen, durant les querelles du jansénisme et de la bulle Unigenilus,

De 1802 1807, l'ancien évêque de Toul ne quitta pas le château de sa soeur puinêe, la comtesse de Laugier-Villars.

C'est là qu'il mourut le 19 juillet 1807, à huit heures du soir.

Voici l'extrait authentique de l'acte de décès de Mgr de Champorcin, qui m'a été communiqué par M. le maire de Gagny et que j'ai fait déposer aux archives de l'évêché de Nancy

Du vingt juillet mil huit cent sept.

Acte de décès de Etienne François-Xavier des Michels de Champorcin, évêque démissionnaire de Toul, né au château de Champorcin, le seize septembre mil sept cent vingt et un, département des Basses Alpes, décédé hier, à huit heures du soir, en la maison de dame Anne Marguerite des Michels de Champorcin, sa soeur, demeurant en cette commune.

Sur la déclaration à nous faite par le sieur Laurix Louis de Laugier Villars, neveu du défunt, âgé de trente-huit ans, premier témoin, Nicolas Chouner, curé de Gagny, âgé de cinquante-trois ans, deuxième témoin, Thomas Condé, âgé de cinquante ans, lesquels ont tous signé avec nous.

Suivent les signatures.

Constaté par nous, Jean-Elizabet Aubry, maire de Gagny, faisant les fonctions d'officier publique de l'état-civil, soussigné.
Signé : AUBRY, maire
Pour copie conforme
Gagny, le onze septembre mil neuf cent douze.
Le maire : Edmond Ruel

Le dernier évêque de Toul fut d'abord inhumé dans la chapelle familiale des Laugier-Villars, attenante l'église de Gagny, face à la chapelle du comte Roger du Nord.

Mais, en 1831, le cimetière paroissial de Gagny fut désaffecté et un nouveau ouvert au lieudit « Le bout du village » sur la route de Montfermeil. Ce cimetière fut agrandi une première fois en 1868 et plus récemment encore, en 1908. Les tombes et concessions perpétuelles furent transférées dans ce nouveau cimetière, mais la plaque tumulaire de marbre blanc qui rappelait, dans la chapelle de famille, la mémoire de l'évêque de Toul et de sa soeur, fut laissée dans l'église et fixée au mur latéral de la chapelle Sainte-Geneviève près du choeur.

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J'ai vainement cherché, dans les registres paroissiaux de Gagny, quelques actes ou documents sur notre évêque toulois. Les actes conservés au presbytère de Gagny ne remontent qu'à 1836 et le jeune curé de cette commune ne connaissait ni Mgr de Champorcin, ni l'existence de son tombeau au cimetière voisin.

De l'église et du presbytère, je me suis rendu à la mairie qui n'est autre que d'une vaste place publique (l'ancien potager) et entourée d'un parc encore magnifique, malgré les morcellements dont il a été l'objet pour la construction d'élégantes villas.

De là au cimetière actuel, situé sur la route de Montfermeil, le chemin est assez long. Le champ des morts, admirablement entretenu, adossé à un bois verdoyant, est très vaste.

Le caveau de la famille de Laugier-Villars est situé dans la partie des Concessions à perpétuité provenant de l'ancien cimetière.

Aucune couronne, aucune fleur. Un très beau monument de granit gris clair, poli, avec une large croix en granit noir, surmonte le caveau.

Sur la stèle, de même granit, on a ciselé en relief les armes de la famille de Laugier-Villars, un lion supporté par deux autres lions, avec cette devise

Non fortior alter.

Les inscriptions suivantes, en noir, sont gravées sur la stèle de granit poli, au- dessous de l'écusson familial

Etienne François Xavier des Michels de Champorcin, évêque comte de Toul. 1721-1807.
Marguerite Anne des Michels de Champorcin, comtesse de Laugier-Villars. 1736-1817.
Alfred Charles Etienne, comte de Laugier-Villars. 1801-1888
Charlotte Marie Pétronille de Messey, comtesse de Laugier-Villars. 1817-1904
Henri Marie Charles, comte de Laugier-Villars, ministre plénipotentiaire, chevalier de la Légion d'honneur. 1846-1907.


Ajoutons que lors de la translation du cimetière, les restes de l'évêque de Toul furent réunis à ceux de sa soeur et déposés dans un même coffre.

Nul à Gagny ne se souvient de Mgr de Champorcin, qui vint s'éteindre, très vieux, dans le château de sa soeur cadette. Le nom des Laugier-Villars, bienfaiteurs de la commune, a été donné à une rue de l'endroit, et, en interrogeant quelques anciens du pays, j'ai obtenu toujours la même réponse : C'étaient de bien bonnes gens.

A Meaux également, le souvenir du cardinal de Bissy est complètement effacé. rien ne rappelle dans la vaste cathédrale gothique (où l'on a érigé jusqu'à trois monuments à Bossuet, sans parler de sa pierre tombale), le nom et les largesses de l'évêque de Toul et de Meaux, successeur du plus grand orateur de l'Eglise de France, rien, sinon le pavé de marbre du choeur, sinon un magnifique portrait (naguère transporté de l'Evêché au Musée de la ville avec un buste en marbre du cardinal de Polignac), sinon l'autel majeur de 1726 (toujours debout), en marbre verdâtre, plus estimé qu'agréable à l'oeil, orné d'un superbe médaillon de saint Etienne, en cuivre doré, ciselé par Caignard, sculpteur de Louis XV.

Meaux-Gagny, septembre 1912. Emile BanaL.

P. S. Au retour de mon voyage à Gagny (Seine-et-Oise), j'avais écrit à Mme la marquise Guilhem de Pothuau, née Laugier Villars, pour lui demander si elle ne possédait pas un portrait de son arrière-grand-oncle, l'évêque de Toul.

Voici l'intéressante réponse que j'ai reçue du marquis de Pothuau.

Chitenay (Loir-et-Cher), le 1er octobre 1912.

Monsieur,

Mr Guilhem de Pothuau, fort souffrante en ce moment, me charge de vous répondre au sujet de M des Michels de Champorcin. Elle ne possède que trois topazes qui ont dû être autrefois chatons de bagues épiscopales et une aiguière d'argent sans le plateau, supposée provenir de l'évêque de Toul, mais sans armes ni chiffres qui puissent garantir l'authenticité.

J'ai écrit à mon beau-frère, le comte de Laugier Villars. Il possède une miniature (dont on m'a donné une copie au pastel), derrière laquelle mon beau-père a écrit : Etienne François Xavier des Michels de Champorcin, né en 1725, évêque comte de Toul en 1774, mort à Gagny en 1807. Il était prince du Saint-Empire et chef du Chapitre noble de Toul.

Mon beau-frère possède encore la croix de l'évêque (croix pectorale) et la montre de Mgr des Michels de Champorcin.

Il n'a trouvé nulle part, dans ses archives, la brochure à laquelle vous faites allusion.

II cherchera encore et se propose de faire photographier la miniature.

Je me souviens aussi que j'ai un cachet aux armes des Michels, gravé sur améthyste.
Veuillez agréer, je vous prie, Monsieur, l'expression de mes meilleurs sentiments.

Guilhem de Pothuau

04 juin 2005

De Savournin du Brusquet

Armes : d'azur à trois cœurs d'or appointés en cœur.

Source : Les maintenues de noblesse en Provence par Belleguise. Page 361.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54106328


Extrait de mariage de noble Bernardin Savournin fils de noble Louis, avec demoiselle Marguerite Pellegrin du 7 octobre 1559.

Hommage passé au Roy par noble Antoine Pellegrin, père de ladite Demoiselle Marguerite de part de la terre et seigneurie d'Aiglun de ladite année 1559.

Testament dudit noble Louis Savournin, père dudit noble Bernardin, de l'année 1572.

Codicille dudit noble Louis dans lequel est attitré de ladite qualité de noble, de l'année 1574.

Testament dudit noble Antoine Pellegrin, par lequel institue un de ses héritiers ladite demoiselle Marguerite Pellegrin, du 21 février 1577.

Testament de ladite demoiselle Marguerite Pellegrin, par lequel institua ses héritiers nobles Louis et Jean de Savournin, ses enfants, du 21 septembre 1578.

Mariage entre noble Jean et demoiselle Anne de Savornin, fille dudit Bernardin et demoiselle Pellegrin de ladite année 1578.

Acte d'établissement d'officier audit lieu d'Aiglun, fait par le noble Bernardin Savornin, en qualité de père et légitime administrateur desdits Louis et Jean Savornin, héritiers de ladite Demoiselle de Pellegrin leur mère, de l'année 1583.

Autre acte d'établissement d'officier audit lieu d'Aiglun, fait par ledit noble Bernardin, en la même qualité, audit an 1583.

Epousailles dudit Louis de Savornin avec demoiselle Arme d'Arnaud par lesquelles est attitré de ladite qualité de noble, du 21 novembre 1606. Mariage dudit noble Louis, en suite passé, du lendemain.

Acte d'acquisition fait par ledit noble Louis de l'autre portion de la seigneurie dudit Aiglun, de l'année 1607.

Deux extraits de cession fait par la cour des Comptes de ce pays en faveur de noble Louis de Savornin, du droit de prélation appartenant à S.M. pour retenir, en cas de vente, la portion de la seigneurie d'Aiglun de ladite demoiselle de Pellegrin, ensemble celle Elzéar François avec trois quittances des droits et succession de l'année 1608.

Abrégé de trois nouveaux baux de quelques biens donnés par ledit noble Louis à quelques particuliers d'Aiglun, de ladite année 1608.

Cession faite au noble Louis Savornin par les dénommés des sommes y contenues, à prendre d'Elzéar François, de ladite année 1608.

Testament dudit noble Louis, par lequel il conste que nobles François, Jean, Louis estoient ses enfants, du 9 février 1638.

Mariage de noble Jean Savornin, autre fils dudit Bernardin, et frère dudit noble Louis premier, avec demoiselle Jeanne d'Arène, de l'année 1612.

Mariage dudit noble François, fils et héritier dudit noble Louis premier, avec demoiselle Théodore de Bausset, de l'année 1636.

Testament dudit noble François, par lequel aurait intitué son héritier noble Joseph, de l?année 1644.

Mariage dudit noble Louis second, frère dudit François, oncle dudit Joseph, de l'année 1644.

Baptistère dudit noble Joseph, par lequel il conste être fils dudit noble François, du 1 mai 1643.

Mariage d'entre noble Jean Philippe de Valbelle avec demoiselle Françoise de Savornin, l'une des filles dudit noble Jean, de l'année 1632.

Deux autres mariages, l'un de noble Pompée de Barras avec demoiselle Anne de Savornin, et l'autre, de noble André Gasparo avec demoiselle Louise de Savornin, autre fille dudit noble Jean.

Fait à Aix, le 24 février 1668