10 septembre 2005

Nobiliaire de Provence : Vintimille

Vintimille
Annuaire de la noblesse de France
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036592
page 181
Armes : de gueules, au chef d'or.
Cette maison, l'une des plus puissantes et des plus illustres de l'ancienne chevalerie de Provence, est originaire de Vintimille, petite ville du comté de Nice. Elle établit sa filiation depuis Gui, comte de Vintimille et marquis des Alpes Maritimes, avant 950. La souche se divisa, au XIIIe siècle, en deux branches principales qui ont formé beaucoup de rameaux.
  1. Guillaume de Vintimille, tige de la branche aînée, celle de Vintimille du Luc, fit avec Charles Ier d'Anjou échange de son comté pour plusieurs terres en Provence. Il fut un des cents chevaliers choisis par ce prince pour le duel qu'il eut avec le roi d'Aragon. Son fils Emmanuel de Vintimille épousa Sibylle de Marseille, dite d'Evennes, soeur et héritière de Guillaume de Signe des vicomtes de Marseille. Imbert de Vintimille fut le premier des seigneurs d'Evennes et d'Ollioules qui prit le titre de comte de Marseille. Il se trouva à la guerre que Robert, roi de Naples, soutint contre Louis de Bavière. Boniface de Vintimille forma le rameau des seigneurs de Montpezat, et fut présent à l'hommage que la noblesse de Provence rendit à Marie de Blois, mère de Louis II d'Anjou, en 1395.

    A partir de cette époque, le nom de Vintimille du Luc se trouve inscrit à chaque page de l'histoire de Provence. Cette branche a donné à l'Eglise plusieurs prélats distingués, dont l'un, Gaspard de Vintimille du Luc, archevêque d'Aix en 1708, de Paris en 1729, fut l'un des plus ardents adversaires des jansénistes. Charles François de Vintimille, comte du Luc, son frère, ambassadeur de France en Suisse, puis en Autriche, accueillit et protégea dans l'exil Jean-Baptiste Rousseau, qui lui dédia une de ses plus belles odes. Elle comptait aussi parmi ses rejetons un grand nombre d'officiers supérieurs au service de nos rois. Jean Baptiste Félix Hubert, marquis de Vintimille du Luc, petit-neveu de l'archevêque, épousa Pauline Félicité de Mailly de Nesle, célèbre par sa liaison avec Louis XV, et sa soeur s'était mariée à Aymard-Jean de Nicolaï, marquis de Goussainville, premier président à la chambre des comptes. De nos jours se sont éteints les derniers rejetons mâles de cette branche qui n'est plus représentée que par madame la comtesse de Girardin, veuve du premier veneur du roi Charles X.


  2. Guillaume Pierre de Vintimille, frère puîné de l'auteur des Vintimille du Luc, forma la branche de Lascaris, comtes souverains de Tende. Il ratifia, en 1255, l'échange conclu par ce dernier avec Charles d'Anjou. Il se rendit à Constantinople, où il épousa Eudoxie Lascaris, fille de l'empereur Théodore et soeur de Jean Lascaris, que l'usurpateur Michel Paléologue avait renversé du trône.

    Jean de Vintimille, issu de cette union, releva le nom et les armes de Lascaris, en vertu des droits et des prétentions que sa mère avait sur l'empire d'Orient. Il rendit hommage de son comté de Tende, en 1285, à Charles II, roi de Naples. Sa descendance se divisa en plusieurs rameaux, dont le principal, celui des Lascaris-Vintimille, comtes souverains de Tende, avait pour auteur Guillaume-Pierre III Lascaris, petit-fils de Jean, et a été fécond en personnages illustres. Anne de Lascaris-Vintimille épousa le célèbre comte de Fresque; Béatrix de Lascaris, sa nièce, se maria au duc de Milan. Marc de Lascaris-Vintimille, évêque de Riez en 1466, reçut la pourpre romaine. Le dernier rejeton mâle de cette branche fut Jean-Antoine Lascaris-Vintimille, comte souverain de Tende, décédé en 1509. Sa fille Aune épousa le prince René de Savoie, frère du duc, qui devint, du chef de sa femme, comte de Tende, marquis de Menton, de Villeneuve, comte de Sommerive et de Villars, et qui forma le rameau de Savoie-Lascaris, éteint à la troisième génération dans la maison d'Urfé.


Il y avait au siècle dernier plusieurs autres branches du nom de Vintimille et de Lascaris, dont la jonction avec la souche commune n'était pas établie d'une manière certaine, et qui paraissent toutes aujourd'hui éteintes.

Armes : de gueules, au chef d'or.

La branche des comtes de Marseille écartelait : aux 1 et 4 de gueules, au lion couronné d'or, qui est des anciens vicomtes de Marseille.

Devises CONSTANCE; et PRE MILLIBUS UNUS.

3 commentaires:

Jean Pierre LOMBARD a dit…

Vintimille est et a toujours été située dans le comté éponyme et absolument pas dans celui de Nice !

dont acte
Cordialement

J.P. LOMBARD

Anonyme a dit…

Effectivement ! sans doute devrait-on envoyer un mail à M. Borel d'Hauterive pour lui faire part de cette grossière erreur si justement relevée par M. Lombard.

Gilles Dubois a dit…

Je ne retrouve plus son adresse mail !