30 décembre 2006

Nobiliaire de Savoie : E à J

Source : Annuaire de la noblesse de France 1861
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k365890/f392.item

ESCRIVIEUX. Habitués et possessionnés en Savoie et Bugey, les seigneurs d'Escrivieux se sont alliés aux Amblards, aux Grolée, aux Mareste, aux la Ravoire.
Armes : d'argent, au chevron de gueules.

FAUCIGNY. Cette maison était issue d'Émerard, brave et puissant capitaine sous les derniers rois de Bourgogne. Sa domination s'étendait depuis Seyssel jusqu'à Fribourg, en Suisse. Béatrix, dernière princesse de Faucigny, ayant épousé en 1241. Guigues XII, dauphin de Viennois, lui apporta en dot ses États, qui furent réunis à ceux de la maison de Savoie en 1355. Elle avait produit Guy de Faucigny, évêque de Genève, 1073-1120 ; Gérard de Faucigny, évêque de Lausanne, 1103-1129 ; Ardutius de Faucigny, évêque et premier prince de Genève, 1135-1185.
Armes : palé d'or et de gueules de six pièces.

FAVRE. Philibert Favre, avocat fiscal du duc de Savoie, épousa Bonne de Châtillon, dont il eut Antoine Favre, baron de Péroges, né en 1557, sénateur en 1584, président du conseil de Genevois, en 1596, qui, avec saint François de Sales, accompagna en 1618 le cardinal Maurice de Savoie, chargé de négocier le mariage de Victor-Amé Ier avec Christine de France. Le président Favre publia plusieurs livres de jurisprudence, mais sa célébrité comme écrivain fut éclipsée par celle de Claude Favre de Vaugelas, son fils puîné, élu membre de l'Académie française en 1614.
Armes : d'argent, au chevron d'azur, accompagné de trois têtes de Maure tortillées d'argent.

LA FLECHERE. C'est une des familles irlandaises venues dans le Faucigny avec Pierre, comte de Savoie. Elle existe encore et a produit, entre autres rejetons : Pierre de la Fléchère, major général de l'armée sarde et gouverneur de Cagliari ; il défendit cette place coutre la flotte française qui, sous les ordres de l'amiral Truguet, la bombarda en 1793. Un de ses rejetons actuels, le comte Alexis de la Fléchère, était, en 1860, membre de la chambre des députés de Turin.
Armes : d'azur, au sautoir d'or, cantonné de quatre aiglettes d'argent.

FoncetFONCET DE MONTAILLEUR. A cette famille de Saint-Joire en Faucigny appartenait Jean-Joseph Foncet, baron de Montailleur, seigneur de la Tour, né en 1707, conseiller d'État en 1748 ; il signa comme ministre plénipotentiaire de Savoie le traité avec Genève en 1754. Son fils aîné Pierre Clément Foncet, baron de Montailleur, était sénateur à Chambéry ; Eugène, le plus jeune officier au régiment de Savoie, périt en 1796 à l'attaque des cols des montagnes de Nice.
Armes : d'azur à la tour d'argent
Dessin : Rodolphe de Maistre

FORAS. Cette ancienne maison, originaire du Chablais, a donné un chevalier de l'ordre de l'Annonciade. Elle est encore représentée aujourd'hui par le comte de Foras, qui a épousé Élisabeth Vichard de Saint-Réal, dernier rejeton de ce nom, et dont le fils, Amédée de Foras, prépare un Armorial de Savoie.
Armes : d'or, à la croix d'azur.

GARNERIN DE MONTGELAS. Cette famille, originaire de Savoie et fixée an siècle dernier en Allemagne, a produit Maximilien Garnerin, baron de Montgelas, général de cavalerie, père du baron de Montgelas, ministre du roi de Bavière en 1806.

GENÈVE ou Genevois. La maison souveraine de Genève, ou pour mieux dire des comtes de Genevois, fut, après celle des rois de Sardaigne actuels, la plus puissante des maisons du pays. Elle tenait ses États en investiture des princes évêques de Genève. Robert, fils puîné d'Amé III, comte de Genevois, devint évêque de Thérouanne, puis cardinal en 1371, et fut élu pape sous le nom de Clément VII en 1378. Après sa mort, le comté de Genevois passa à la maison de Savoie par la vente que consentit Odon de Villars, sieur de Thoire, en faveur d'Amédée VIII.
Armes : cinq points d'or, équipolés à quatre d'azur.

IVOLEY. Antoine Ivoley, secrétaire de Philippe de Savoie, comte de Bresse, puis duc de Savoie en 1480, est la souche de cette famille originaire de Bresse. Jean d'Ivoley, seigneur de la Roche, fut attiré en Savoie vers 1577 par Jean-François Berliet, son oncle maternel, archevêque de Tarentaise. Son fils aîné fut conseiller d’État et procureur en la chambre des comptes de Savoie; le plus jeune, Guillaume d'Ivoley, entra au service militaire. Cette famille est éteinte depuis plus d'un siècle.
Armes : d'azur, à trois fers de lance.

Nota du 19/6/2014 : Mr Ph. DAGET me signale par mail que la famille d'Ivoley ne serait pas "éteinte depuis plus d'un siècle". Bénédicte d'Ivoley épouse Dudray est décédée il y juste 100 ans en 1914 et le général Gaston d'Ivoley, quant à lui, est décédé en 1929. Par ailleurs, il y a une branche d'Ivoley-Boggs qui subsiste de nos jours

JAILLET DE SAINT-CERGUES. Ce nom est aujourd'hui représenté par Humbert, comte Jaillet de Saint-Cergues, né le 25 juin 1803, lieutenant général sarde, originaire de Savoie, passé au service de France en août 1860.

29 décembre 2006

Nobiliaire de Savoie : C

Source : Annuaire de la noblesse de France 1861
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k365890/f392.item
CANDIE. Ancienne maison de Savoie, dont étaient François de Candie, vidame de Genève, capitaine du château de l'Ile sur le Rhône en 1377 ; et Jacques de Candie, seigneur de Loese, qui fut lieutenant d'une compagnie de 50 lances des ordonnances de Savoie, sous le comte Pont de Vaux vers 1580. Elle s'est éteinte après avoir contracté des alliances avec les Conzié, les Mareschal, les Becerel, etc. Armes : de gueules, semé de fleurs de lis d'or, à la bande d'azur, brochant sur le tout.
Liens externes :
CAPRE DE MEGEVE. La famille Capré de Megève en Faucigny parait être issue des Capris, de Piémont. François de Capré, seigneur de Megève, président de la chambre des comptes, publia en 1654 le Catalogue des chevaliers de l'Annonciade. Hyacinthe Capré, seigneur de Megève, son fils, prit part aux négociations de 1713 et fut créé comte après le traité d'Utrecht. Il épousa Jeanne-Antoinette de Chissé, des barons des Forets, dont il eut : 1° Charles-Joseph Capré de Megève, qui épousa Christine Escoffon de Marcellaz, et dont les trois fils étaient au service de Sardaigne, quand Victor, le plus jeune, lieutenant de grenadiers, périt héroïquement à l'attaque du col des Termes, le 5 juillet 1795 ; 2° François Hyacinthe Capré, comte de Bomport, brigadier général de cavalerie sarde en 1789, chevalier des SS. Maurice et Lazare. Armes : d'or, à une tête et col de bouc de sable.

CHAMBRE (LA). Cette maison comptait parmi ses illustres rejetons Philippe de la Chambre, dit le cardinal de Bologne, fils de Louis de la Chambre, vicomte de Maurienne, et Anne de la Tour. Armes : d'azur, semé de fleurs de lis d'or, à la bande de gueules, brochant sur le tout.

CHEVRON. La race des anciens barons de Chevron s'est fondue au XIIe siècle dans celle des seigneurs de Villette. Armes : d'azur, au chevron d'or, bordé de gueules, accompagné de trois lions d'or.

CHIGNIN. Famille ancienne, qui avait produit Anthelme Chignin, évêque de Belley en 1163. Armes : de gueules, au chevron d'argent, chargé de six hermines de sable.

CHISSE. Cette famille est encore existante sous les noms de Chissé-Polinge. Armes : parti d'or et de gueules, au lion de sable, armé, villéné et lampassé de gueules, brochant sur le tout.

CONSTANTIN. Cette famille a produit un archidiacre et plusieurs chanoines de la cathédrale de Genève, et a donné des officiers distingués au service sarde. Une de ses branches a pris le surnom de Magny, d'un fief situé près de Regny en Genevois. Boniface de Constantin, jésuite et auteur de plusieurs écrits, mourut en 1651. Claude-François de Constantin de Magny, neveu du précédent, né en 1692, fut professeur de droit à l'université de Turin et mourut à Strasbourg en 1764. Blason dessiné par Rodolphe de Maistre.

CONTAMINE. Cette famille eut pour berceau la terre ou sirerie de Contamine, près du château de Faucigny. Une de ses branches passa au service de France sous Henri IV et s'établit dans les environs de Givet, où elle habitait encore de nos jours. Théodore de Contamine, maréchal de camp, décédé à Paris il y, a quelques années, avait été créé vicomte en 1821. Armes : de gueules, à la croix fleurdelisée d'argent.

CONZIE. C'est une des plus anciennes et des plus illustres familles de Savoie. Voir la notice historique. Armes : d'azur, au chef d'or, au lion issant de gueules.

CORGENON. Famille, originaire de Savoie, dont une branche s'établit en Bresse et qui s'éteignit dans la maison de la Chambre au XVe siècle. Jean de Corgenon accompagna le comte Verd dans son expédition du Valais ; autre Jean de Corgenon fut présent en novembre 1397 à l'ordonnance par laquelle le comte Amédée de Savoie permit le duel d'Othon de Granson avec le seigneur d'Estavayé. Armes : d'or, au chef de gueules.

COSTA DE BEAUREGARD. La notice de cette famille, originaire de Gênes, mais fixée depuis plusieurs siècles en Savoie, a été donnée plus haut, page 158. Armes : d'azur, à trois bandes d'or, au chef cousu d'azur, chargé de trois fleurs de lis d'or.

CROYSON. Cette famille, originaire de Seyssel et issue, dit-on, des Croisons de Genevois, dont ils portèrent les armes, possédait les seigneuries de Silans et de Grès en Bugey. Armes : d'azur, à trois grenades d'or.

28 décembre 2006

Nobiliaire de Savoie : B

Source : Annuaire de la noblesse de France 1861
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k365890/f392.item
BALAISON. A cette maison ancienne et bien alliée, dont le nom s'écrivait aussi Baleyson, appartenait Jacques de Balaison, qui épousa Perrette de Conzié vers l'an 1170. Guigues de Conzié, son beau-frère, se maria avec Anne de Balayson. Pierre, seigneur de Balaison, et Guignes de Balaison, seigneur de Beauregard, s'engagèrent pour l'exécution du traité de Louis de Savoie en 1452. La famille de Balaison est depuis longtemps éteinte. Armes : d'hermine, à une bande de gueules.

BALLAND. La famille Balland, originaire de Chambéry, est connue depuis Pierre Balland, dont le fils Guillaume fut sénateur en 1564. Jean-Louis Balland, également sénateur en 1632, eut pour petit-fils Jérôme Balland, seigneur des Molettes et de Villaroux, père d'Anne Balland, mariée en 1746 au président Jacques Salteur, et de Joseph Balland, major d'infanterie. Armes : d'azur, an balancier d'or, accompagné de trois étoiles en chef et en flancs, et d'un croissant d'argent en pointe. (Guichenon et Paillot.)

BALON. Originaire de Savoie, cette famille s'est établie en Provence, où elle possédait la seigneurie de Saint-Julien. Elle a donné plusieurs conseillers au parlement d'Aix et plusieurs officiers au service de France. Armes : d'azur, au lion d'or, au chef de gueules, chargé d'un coeur d'argent, accosté de deux roses de même.

BELLEGARDE. Il y avait deux familles de ce nom. L'une a produit : le général de Bellegarde, comte de Saint Romain, gouverneur de Dresde et premier ministre de l'électeur de Saxe ; le comte Henri de Bellegarde, général d'artillerie au service d'Autriche ; le marquis Frédéric de Bellegarde, colonel des grenadiers royaux de Savoie, lieutenant général au service d'Autriche ; Janus de Bellegarde, comte d'Entremont, gouverneur d'Alexandrie en 1775 ; Jean-Baptiste de Bellegarde, comte de Nangis, frère du précédent, général d'infanterie, inspecteur général de l'armée sarde. L'autre portait le nom de Bellegarde-Buffavant. Armes : palé d'argent et de sable de six pièces, à la fasce de gueules, chargée de trois casques d'or.

BERLIET. Famille distinguée, dont étaient Jean-François Berliet, seigneur de Chiloup et de la Roche, premier président de la chambre des comptes de Savoie en 1577, archevêque de Tarentaise ; Jean Berliet, baron de Bourget, son neveu, sénateur à Chambéry; Jean-François Berliet, capitaine au régiment de Mazères, Savoie, en 1614, major de Casal en 1637. Armes : d'or, à trois pals de gueules, au chef d'azur, chargé d'un croissant d'argent.

BERTHOLLET. Claude Louis Berthollet, né à Talloires, savant distingué, membre de l'institut, suivit Napoléon en Égypte et fut créé sénateur et comte de l'Empire. En 1814, il fut appelé à la pairie, et il mourut en 1822 sans laisser d'héritier de ses titres et dignités. Armes : coupé, au 1er parti à dextre d'azur, à l'appareil chimique d'argent, et à senestre de gueules, à l'ibis d'or ; au 2e de gueules, au lévrier rampant d'or.

BERTRAND. Originaire de Suze, cette famille vint habiter Montmélian au XIIIe siècle. Hugues de Bertrand, seigneur de Montmélian, fit des dons considérables à l'abbaye de Tanné en 1224. Son fils, Hugues II, ayant vendu la seigneurie de Montmélian au comte de Savoie en 1272, prit le titre de seigneur de la Perrouse, d'une terre située près de Moutiers. Jean de Bertrand fut évêque de Genève en 1409. François de Bertrand, baron de Chamousset, gouverneur de Quiers et second président du sénat, signa comme ministre plénipotentiaire du duc de Savoie le traité des Pyrénées en 1660. Joseph François de Bertrand, baron de Gilly, créé marquis de Chamousset par lettres patentes de 1681, premier président du sénat en 1691, épousa Françoise de Montfalcon. Ses petits-fils étaient : 1° Claude-François Augustin de Bertrand-Gilly, colonel de grenadiers, tué au passage du Saint-Bernard ; 2° Joseph de Bertrand-Gilly, lieutenant-colonel en 1796. Armes : d'or, à un lion de sable, armé, couronné et lampassé de gueules.

BERTRIER. Louis Bertrier, seigneur de Verfey, fut anobli par le duc Charles-Emmanuel avec Claude Bertrier, son frère, capitaine d'infanterie. Une branche de leur famille a possédé les seigneuries du Villars et de la Motte, en Genevois. Armes : d'azur, à une aigle d'or, tenant de ses serres deux rameaux d'olivier d'argent, passés en sautoir.

BLONAY. Cette maison, l'une des plus anciennes et des plus illustres du Chablais, a produit : Jacques de Blonay, auteur d'un livre publié en 1708 sous le titre : Mémoires et Alphabet d'érudition ; Louis, baron de Blonay, vice-roi de Sardaigne en 1742, chevalier de l'Annonciade en 1750, mort général de cavalerie et grand maître d'artillerie. Le chevalier de Blonay, chevalier de Malte, commanda les galères du roi de Sardaigne de 1757 à 1760, prit deux corsaires tunisiens et mourut en 1777 lieutenant général des armées sardes et commandant général du comté de Nice. Armes : de sable, semé de croisettes d'argent, au lion d'or sur le tout.

Leborgne de BoigneBOIGNE. Benoît Leborgne de Boigne, né à Chambéry, passa aux Indes orientales, servit dans la compagnie anglaise de Madras et devint général des armées du prince mahratte. Il remporta sur les rajahs voisins une victoire éclatante, qui le fit combler de faveurs et de richesses. Le roi de Sardaigne lui a conféré le titre héréditaire de comte. Son petit-fils, le comte Ernest de Boigne, a épousé Delphine de Sabran Pontevès le 24 juin 1852. Il siégeait comme député au parlement de Turin en mars 1860.

BOLOMIER. Cette maison, dont une branche s'était établie dans la Bresse et dans le Dauphiné, a produit Pierre de Bolomier, aumônier et chambellan de Félix V, puis abbé d'Hautecombe et évêque de Belley en 1444. Le chancelier de Bolomier fut poursuivi en 1446 par Amé II, baron de Viry, président des assises, et condamné à être jeté avec une pierre au cou dans le Léman pour s'être enrichi par des exactions et pour s'être opposé à la fin du schisme et à l'abdication du pape Félix V. La maison de Bolomier s'est fondue dans celle de Conzié. Armes : de gueules, au pal d'argent ; alias : d'or, au pal d'azur.

BUTTET. Cette famille noble de Chambéry, distinguée dans les armes et dans le barreau, a produit Marc-Claude de Buttet, auteur d'un recueil de poésies ; Louis de Buttet, seigneur de Malatrait, auteur d'une Histoire manuscrite de Savoie ; Marc-Antoine de Buttet, avocat au sénat et historiographe du duché de Savoie, qui composa plusieurs écrits de 1605 à 1610. Charles-François de Buttet était colonel d'artillerie du roi de Sardaigne en 1789, et mourut à Aoste en 1797, laissant un fils de Jeanne-Marie de Maistre, fille du comte François-Xavier de Maistre, second président du sénat de Savoie. Dessin de Rodolphe.

Nobiliaire de Savoie : A

Source : Annuaire de la noblesse de France 1861
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k365890/f392.item
La Savoie, en latin Sabaudia ou Sapaudia, comme l'appelle Ammien Marcellin, faisait partie du royaume de Bourgogne, lorsqu'elle en fut détachée au Xe siècle pour former un comté particulier.

La souche authentique de ses souverains remonte à Humbert aux blanches mains, comte de Savoie et de Maurienne, qui reçut de l'empereur Conrad le Salique le commandement des Marches d'Italie, avec les seigneuries de Chablais et de Valais, vers l'an 1030.

Odon de Maurienne, son fils, épousa Adélaïde, fille et héritière du marquis de Suze, qui lui apporta en dot les duchés de Turin et d'Aoste. Thomas Ier, comte de Savoie, réunit à sa domination une partie du pays de Vaud, et acquit du vicomte Berlion la ville de Chambéry, dont il fit la capitale de ses États. Il mourut en 1233.

Amédée V, comte de Savoie, y ajouta la Bresse par son mariage avec Sibylle de Beaugé et fut créé en 1310 prince de l'Empire par l'empereur Henri VI, son beau-frère. Amédée VI, dit le comte Verd, recueillit par le traité de 1355 toutes les possessions de la maison de Faucigny. Amédée VII, son fils, surnommé le comte Rouge, unit à ses domaines Coni, Chivas et Nice. Enfin, Amédée VIII ayant acheté en 1401 les comtés de Genevois, de Diois, de Valentinois et la principauté de Dombes fit ériger le comté de Savoie en duché, par l'empereur Sigismond, en 1416. Victor-Amédée-François, duc de Savoie, reçut en 1713, lors des négociations du traité d'Utrecht, le royaume de Sicile qu'il échangea quelque temps après Contre celui de Sardaigne.

ALINGES. Cette maison, originaire du Genevois, s'est distinguée par les services diplomatiques et militaires qu'elle a rendus à la maison de Savoie. Armes : de gueules, à la croix d'or. Devise: SANS VARIER.

ANDREVET. A cette famille, originaire de Montmélian, appartenait Pierre Andrevet, chevalier, seigneur de Corsant, souche des différentes branches. Philibert Andrevet fut créé chevalier par le duc de Bourgogne, avant la bataille de Saint-Riquier. Sa descendance s'est éteinte dans la personne de Claude Andrevet, chevalier, baron de Corsant, seigneur de Montfalcon, qui épousa en 1551 Jeanne Aleman, fille de François Aleman, seigneur des Champs, et de Justine de Tournon. Leur fils unique était mort avant lui. Armes : d'argent, à trois fasces de sable, à la bande de gueules, brochant sur le tout.

ANGEVILLE. Robert d'Angeville, écuyer du duc de Savoie, et issu d'une famille originaire du Bassigny, vint s'établir à la Roche, en Genevois, vers 1440. Il y épousa Jacquemine de Lucinge d'Arenthou. Christophe d'Angeville, seigneur d'Épagny, leur petit-fils, ambassadeur du duc de Savoie, signa le traité de 1556 avec les cantons suisses. Claude d'Angeville fut lieutenant d'une compagnie de chevau-légers de Savoie, au régiment du marquis d'Aix. La branche d'Angeville de la Roche s'éteignit vers la fin du XVIIe siècle. Mais celle du Bugey s'est continuée jusqu'à nos jours avec le titre de comte d'Angeville.
Armes : de sinople, à trois fasces d'or.
Mise à jour du 9/4/2008

Précisions apportées par Thierry FAURE DAVID-NILLET

D'après Guichenon, Histoire de Bresse, Bugey, etc. : de sinople à trois fasces ondées d'argent.

D'après d'Hozier, armorial de Bourgogne, Belley : de sinople à deux fasces ondées d'argent

D'après LACHESNAY : de sinople à trois fasces ondées d'argent.

D'après de FORAS, nobiliaire de Savoie : de sinople à deux fasces ondées d'argent
AUTEVILLE. Cette famille, originaire du comté de Genevois, est depuis longtemps éteinte. Rodolphe d'Auteville épousa Gabrielle de Lucinge et leur fille Bruyande d'Auteville se maria vers 1320 à Pierre de Conzié. Pierre d'Auteville se rendit caution en 1376 de la dot de Jeanne de Gerbais, mariée à Ainard, baron de Clermont. Armes : palé d'argent et de gueules de huit pièces, à la fasce d'azur, brochant sur le tout.

27 décembre 2006

La famille Floriet dans l'Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux

Armes : d'azur à trois roses d'or, les tiges de même, mouvantes d'une seule, soutenues d'un croissant d'argent en pointe, de deux étoiles de même en chef.

Source : Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k73452g/f16.item

Pour l'instant, les Floriet que j'ai répertorié dans mon arbre sont plutôt de Chamesson et Vernoy-lès-Vesvres mais il se peut quand même qu'il y ait un lien...

Floriet, avocat au Parlement de Bourgogne (XCIV, 956). Les Floriet sont une vieille famille de marchands de Montenaille, en Chatillonnais, où le premier cité fut affranchi de la mainmorte en 1467, par le Grand Prieur de Champagne, seigneur du lieu.

On les trouve tanneurs à Marey et à Buxerotte, contrôleurs au grenier à sel de Saulx-le-Duc 1594, procureurs au baillage de la Montagne 1650, notaires à Is-sur Tille 1683, puis ils vinrent à Dijon avec Jean Floriet, avocat, marié à Anne Folin, comme lui, originaire de Saulx-le Duc. Leur fils ou neveu Etienne Floriet fit enregistrer, en 1698, son écusson par d'Hozier (il portait naturellement des fleurs). Cette famille s'enrichit mais elle ne parait pas avoir exercé de charge anoblissante ; elle semble avoir disparu vers 1757, où un Pérard, de noblesse de robe, épousa une Floriet, sous condition d'ajouter son nom et de prendre ses armes bourgeoises.

Cette famille ne figure pas dans le consciencieux ouvrage de M. de Woëlmont (noblesse française subsistante, Bourgogne). On trouvera sur elle des renseignements nombreux dans la série E des Archives de la Côte d'Or (articles 846, 1261, 1275, 1473, 1427 suppl., etc.) ainsi que dans les autres séries, dans les Archives municipales de Dijon et dans les Registres des Paroisses de Montenaille, Marey-sur-Tille, Saulx-le-Duc, Buxerotte, etc.

BAISSEY

26 décembre 2006

Actes de la famille Floriet en Bourgogne

18 oct 1763 : Mariage de Quentin Floriet et Marie Rey
Je soussigné, prêtre nommé à la cur de Chameçon, desservant la paroisse, le 18 octobre de l'an 1763, ... , ai donné la bénédiction nuptiale à Quentin Floriet, commis à la marque des fers au département de Bourgogne, fils de Jacques Floriet et de Françoise Fournier, de la paroisse de Vernoi (Vernois-lès-Vesvres), et à Marie Rey, fille à deffunt François Rey et deffunte Nicole Vaillant, etc.
14 nov 1763 : Baptême de Jacques Floriet
L'an 1763 le 14 novembre, je soussigné prêtre nommé à la cure de Chamecon ai baptisé Jacques né le même jour, fils de Quentin Floriet, commis à la marque des fers, département de Bourgogne, et de Marie Rey.
23 jan 1766 : Baptême de François Floriet
L'an 1766 le 23 janvier, je soussigné François Devarenne prêtre curé de Chamecon ai baptisé François né le même jour, fils de Quentin Floriet, commis à la marque des fers et de Marie Rey, sa légitime épouse de cette paroisse. Le parrain a été François Rey, laboureur, oncle de l'enfant, la marraine, Marguerite Petit, tous deux de cette paroisse.
17 nov 1786 : Décès de Quentin Floriet
L'an 1786 le 17 novembre est décédé dans la communion de l'Eglise, Quentin Floriet, commis à la marque des fers, âgé d'environ 55 ans et le lendemain a été inhumé au cimetière de cette paroisse par moi, curé soussigné en présence de Jean Rey et de François Rey, ses beaux-frères, laboureurs en ce lieu, etc.




Voir Chamesson dans Google Maps

25 décembre 2006

Joyeux Noël

Liste des départements français

France métropolitaine :

01 Ain
02 Aisne
03 Allier
04 Alpes-de-Haute-Provence
05 Hautes-Alpes
06 Alpes-Maritimes
07 Ardèche
08 Ardennes
09 Ariège
10 Aube
11 Aude
12 Aveyron
13 Bouches-du-Rhône
14 Calvados
15 Cantal
16 Charente
17 Charente-Maritime
18 Cher
19 Corrèze
2A Corse-du-Sud
2B Haute-Corse
21 Côte-d'Or
22 Côtes-d'Armor
23 Creuse
24 Dordogne
25 Doubs
26 Drôme
27 Eure
28 Eure-et-Loir
29 Finistère
30 Gard
31 Haute-Garonne
32 Gers
33 Gironde
34 Hérault
35 Ille-et-Vilaine
36 Indre
37 Indre-et-Loire
38 Isère
39 Jura
40 Landes
41 Loir-et-Cher
42 Loire
43 Haute-Loire
44 Loire-Atlantique
45 Loiret
46 Lot
47 Lot-et-Garonne
48 Lozère
49 Maine-et-Loire
50 Manche
51 Marne
52 Haute-Marne
53 Mayenne
54 Meurthe-et-Moselle
55 Meuse
56 Morbihan
57 Moselle
58 Nièvre
59 Nord
60 Oise
61 Orne
62 Pas-de-Calais
63 Puy-de-Dôme
64 Pyrénées-Atlantiques
65 Hautes-Pyrénées
66 Pyrénées-Orientales
67 Bas-Rhin
68 Haut-Rhin
69 Rhône
70 Haute-Saône
71 Saône-et-Loire
72 Sarthe
73 Savoie
74 Haute-Savoie
75 Paris
76 Seine-Maritime
77 Seine-et-Marne
78 Yvelines
79 Deux-Sèvres
80 Somme
81 Tarn
82 Tarn-et-Garonne
83 Var
84 Vaucluse
85 Vendée
86 Vienne
87 Haute-Vienne
88 Vosges
89 Yonne
90 Territoire de Belfort
91 Essonne
92 Hauts-de-Seine
93 Seine-Saint-Denis
94 Val-de-Marne
95 Val-d'Oise

Départements d'outre-mer :

971 Guadeloupe
972 Martinique
973 Guyane
974 Réunion

24 décembre 2006

Essai historique sur le Cominalat dans la ville de Digne de Firmin Guichard sur Google Livres

L'essai historique sur le Cominalat dans la ville de Digne de Firmin Guichard est consultable sur Google Livres :
  1. Tome I
  2. Tome II
Le cominalat était une institution municipale provençale au 13ème et 14ème siècles.

23 décembre 2006

Livre de raison de Jean Geoffroy de la Tour

Geoffroy-de-la-TourArmes : d'azur à la fasce d'argent chargée d'un croissant de gueules accompagné de trois étoiles d'or, deux en chef et une en pointe. Famille originaire de Sieyès, village de la commune de Digne (04).

J'ai dans mon ascendance Honorade Geoffroy de la Tour, épouse de Gaspard Michel de Champourcin. Le Livre de raison de Jean Geoffroy de la Tour conservé aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône, pourrait peut-être nous en apprendre plus...
FR AD 13, 3 E 41 Livre de raison de Jean Geoffroy de la Tour, 1629-1672
Lieu de conservation : Archives départementales des Bouches-du-Rhône
Origine : Jean Geoffroy
Description matérielle : Livres de raison
L'ascendance d'Honorade DE GEOFFROY telle que je la connais aujourd'hui :

Première génération

1. Honorade DE GEOFFROY est décédée avant 1588. Honorade a épousé Gaspard MICHEL, fils de Pierre DES MICHELS et Andrienne BAYLE. Gaspard est décédé en 1589 à La Javie, Alpes-de-Haute-Provence, France.

Deuxième génération

2. seigneur de la Tour Lauze Jacques DE GEOFFROY.

Troisième génération

4. Georges GEOFFROY a épousé Ménarde ALBAULIANE le 24 janvier 1454.

5. Ménarde ALBAULIANE.

Quatrième génération

8. Anthoine GEOFFROY a épousé Rixende DE BRACHIO. Le 12.8.1449 il fait une reconnaissance de la dot de sa femme dev. Me. Chaussegros. (ref. Baron du Roure)

9. Rixende DE BRACHIO.

Cinquième génération

16. Loys GEOFFROY est décédé après 1394. Son fils Anthoine passe une transaction avec son cousin germain Leoncy, fils de Raymond frère de son père. Dans un acte du 3.8.13 94 (not Me.Rochas) il est fait mention de Loys et de son frère Raymond tous deux qualifiés "nobles".

Autres articles sur les Geoffroy de la Tour-Lauze :

21 décembre 2006

Peiresc généalogiste

Source : Annuaire du Conseil héraldique de France. 1888.
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k368843/f120.item

Pour faire suite au billet d'hier sur les manuscrits de Peiresc, voici un article de Philippe Tamizey de Larroque publié dans l'Annuaire du Conseil héraldique de France de 1888 qui donne une idée de la quantité et de la qualité des travaux de Fabri de Peiresc en généalogie.
On a souvent loué le savoir encyclopédique de Peiresc, et on a pu dire en toute vérité que « c'est plaisir de voir la merveilleuse aisance avec laquelle il s'occupe tour à tour de l'histoire ancienne et de l'histoire contemporaine, de recherches astronomiques et de recherches archéologiques, de bibliographie et d'histoire naturelle, de travaux géographiques et de travaux philologiques. »
Lettres de Peiresc aux frères Dupuy, publiées dans la collection des Documents inédits sur l'Histoire de France. Paris, Imprimerie Nationale, tome 1er, in-4°, 1888, Avertissement, p. 4. Conférez Un grand amateur français du XVIIe siècle. Fabri de Peiresc, par Léopold Delisle, membre de l'Institut. Toulouse, Ed. Privot, 1889, in 8°, p. 6.
L'admirable chercheur ne négligea pas les études généalogiques. Ce fut même avec une sorte de prédilection qu'il recueillit, pendant une grande partie de sa vie, des documents relatifs aux vieilles familles de l'Europe, en général, et de la France, en particulier.

Dans la collection qui porte son nom, à l'Inguimbertine de Carpentras, on trouve plusieurs registres où figurent ces documents. Nous citerons, par exemple, le registre III, qui renferme beaucoup de choses sur les armoiries, les devises, les hérauts d'armes, en un mot, sur tout ce qui regarde la science héraldique ; le registre X, où se déroulent des tableaux généalogiques, avec blasons coloriés, consacrés à la famille de Fabri ;
Les renseignements réunis là ont été mis à profit par Gassendi dans les premières pages de sa biographie de Peiresc, laquelle ne sera jamais assez louée (Paris, 5645, in-4°). On peut en rapprocher les Généalogies des maisons de Fabri et d'Ayreux par Jules de Bourrousse de Laffore, président de la société des sciences, belles- lettres et arts d'Agen (Bordeaux, 1884, in-8°).
le registre XIII, entièrement occupé par la généalogie de la maison d'Autriche ; les registres XXII et XXXII, où sont réunies diverses généalogies ; le registre LXVII, tout rempli de traités généalogiques pour l'histoire des comtes de Provence; le registre LXVIII, formé de titres et mémoires pour la famille des Porcellets ; les registres LIX et LXX, où abondent les généalogies provençales, notamment les généalogies des maisons d'Agoult, de Baux, de Brancas, de Briançon, de Castellane, de Foresta, de Grignan, de Lascaris, de Luynes, d'Oraison, de Pontevès, de Puget, de Roquebrune, de Sabran, de Simiane, de Vallavoire, de Villeneuve, etc.

Pour montrer encore mieux le vif intérêt que prenait Peiresc aux questions généalogiques, je vais reproduire un lettre qu'il adressait, le 12 novembre 1633, au marquis d'Albigny de Simiane, et où l'on trouvera divers détails curieux sur la maison que l'éminent érudit se plaît à appeler, sans crainte du pléonasme, la « très illustre et célèbre maison de Simiane ».

PHILIPPE TAMIZEY DE LARROQUE.

AU MARQUIS D'ALBIGNY DE SIMIANE

Monsieur,

Le sieur le Roux de Saluces que V. E. a envoyé en ce pays pour les affaires de votre maison, m'ayant esté adressé de la part de M. du Barroux et m'ayant communiqué les mémoires et instructions dont vous l'aviez chargé concernant la généalogie de vos ancêtres, je lui ay fait voir l'arbre que j'en avois autrefois dressé et quelques pièces et extraits que j'avois retenu d'aucuns des principaux actes qui m'en estoient passés par les mains, dont il a désiré copie que je luy ay fort volontiers accordée pour la grande vénération que j'ay portée de longue main à toute votre très illustre et célèbre maison de Simiane et particulièrement à la valeur de feu M. d'Albigny, votre père (1), et que je désire continuer à la personne de V. E. et de tous les vostres, aussi bien qu'à la piété singulière de Madame la Marquise de Pianesse, votre mère (2), qui s'est rendue si recommandable en nos jours et tout fraîchement par les riches offrandes qu'elle a envoyé faire à Ste-Anne (3), et d'autant que j'ay vu que vous désiriez des extraits authentiques des dates et documents dont est fait mention dans les vieilles instructions de la maison de Gordes dressées dès l'an 1587, ce qu'on présuppose, par le sieur de Saint-Sernin, suppléées de la main de feu M. de la Roche Giron, Aymar de Simiane (4), en l'an 1587 qui sont dans les archives de la maison de Gordes et dont vous avez des copies, et que l'absence de M. le marquis de Gordes en peut rendre la recherche difficile, présentement et de longue attente, j'ay creu que V. E. n'auroit pas désagréable que l'on fist extraits des pièces que j'avois autrefois veues dans les Archives du Roy en la Chambre des Comptes, justifications des plus honorables marques de haute noblesse qui se puissent avoir en cette province et pour cet effet j'y mené hier cet honnête homme pour les luy faire voir à luy mesme et en fit mettre à part aucunes des principales pour les extraits, entre autres un hommage de l'an 1250 ou environ fait au roy Charles, comte de Provence, par Isnard de Pontevès, lors aisné de la maison de Sault ou d'Agoult (5), pour un tiers de la ville d'Apt et pour la moitié du lieu d'Agoult, pour tout le lieu de Rossillon et autres terres soubz la réciproque promesse que le prince luy fait de faire maintenir aux mesmes libertés, franchises et honneurs que sont tenus les seigneuries de Simiane ou ceux d'Agoult, par lesquels termes il appert que ceux de la maison d'Agoult se tenoient bien honorés d'estre traittés à l'esgal des seigneurs de Simiane et mesme de leur céder, comme il semble, quelque grand rang qu'ils ayent prétendu et tenu de tous temps en ceste province, et un autre acte de l'an 1156 sur la réception des ostages du traité de paix d'entre les comtes de Barcellonne et de Provence, oncle et nepveu d'une part, et la princesse Estiennette, leur tante, avec les enfans et partisans, d'autre, pour la réduction de la forteresse de Trinquetaille, d'Arles à l'obéissance de ses princes sous la peine de dix mil sols et la caution de quatre grands seigneurs, entre lesquels un Guiraud de Simiane tient le premier rang, encores que celuy qui le suit immédiatement nommé Rames de Castlaraye depuis veu fondre dans sa maison toute la Conté de Forcalquier et ycelle partagée entre ses deux petites filles mariées au comte de Provence et avec celuy de Viennois respectivement et encores que celuy qui est mis au troisiesme rang nommé B. Pelet comte de Melguior fust frère utérin du mesme comte de Provence qui estoit la principale partie intervenante à ce traitté, d'où il faut colliger que la maison de Simiane estoit réputée pour lors d'une bien haulte extraction et appuyée de bien haultes alliances.
1. On sait que Charles de Simiane d'Albigny fut décapité, le 17 janvier 1608, par ordre du duc de Savoie.

2. Mathilde de Savoie, fille naturelle d'Emmanuel Philibert, duc de Savoie, et de Béatrix de Langusco, marquise de Pianezze, mourut à Suze en 1649, surintendante de la maison de Christine de France, duchesse de Savoie. C'est par le mariage de Mathilde que la terre de Pianezze est entrée dans la famille de Simiane.

3. Il s'agit là de l'église cathédrale d'Apt, sous l'invocation de sainte Anne, lieu de pèlerinage très fréquenté et où, une trentaine d'années plus tard, la reine Anne d'Autriche vint honorer les reliques de sa patronne (27 mars 1660).

4. Aimar de Simiane, seigneur de la Rochegiron, né en 1536, épousa Hortense Cenami et n'en eut qu'un fils, Paul, mort sans alliance. Il était le onzième fils de Bertrand Rambauld de Simiane, baron de Caseneuve et de Gordes, et de Pierrette de Pontevès de Cabanes. C'était le grand-oncle du destinataire de la présente lettre.

5. M. le Marquis de Boisgelin, dont la compétence et l'amabilité sont également célèbres, veut bien me rappeler que les généalogistes sont d'accord pour regarder la maison d'Agoult comme tige de celles de Pontevès et de Simiane.
Et de fait vous aurez l'extrait du testament du dernier comte Bertram de Forcalquier d'environ l'an 1168 où il institue héritier son frère Guillaume et advenant que son frère n'approuve certains lais y contenus en faveur de la religion de saint Jean de Hiérusalem, il révoque ladite institution d'héritier et fait le département de sa succession en trois parts dont il veut que le comte de Toulouze, son cousin, aye tout le pays qui lui appartenoit depuis Sisteron jusques aux Alpes, que ses cousins Guillaume de Sabran et Guillaume de Simiane avec leurs petits nepveux ayent le pays d'entre Sisteron et le Rosne, et que son cousin Raymond de Mevouillon aye Sisteron avec les vallées de Noyers et Saint-Vincent (1), ne laissant que certaines terres à la princesse Alya, sa soeur. Or d'autant que ceux de votre maison ont autrefois possédé la seigneurie de la ville d'Apt, et que après en avoir fait divers partages et subdivisions entre eux, si bien les Roys comtes de Provence en avoient acquis diverses portions ils en ont pourtant longuement possédé aucunes en partage avec leurs maistres. Je fis mettre à part dans les archives de la Chambre des Comptes divers registres et liasses d'hommages et autres anciens titres de documents justificatifs tant des acquisitions faites par les Roys que de la possession continuée par ceux de vostre maison pour marquer des prérogatives d'honneur qu'elle a conservées de temps en temps affin que vous les puissiez faire extraire, si bon vous semble. Cependant je n'ai pas laissé d'en fournir quelques pièces et mémoires de ma part, selon qu'il s'en est trouvé d'aucuns à ma disposition, et spécialement un acte de l'an 1323 par où il appert que les officiers d'un Guiraud de Siiniane, lors conseigneur de la ville d'Apt, achetèrent les meubles de l'hostel de ville conjointement avec les officiers du Roy, un autre de l'an 1188 par lequel un Bertrand Raimbauld, seigneur de Simiane, donne la seigneurie de Bonnelelher à l'abbaye de Valsamte et de trez grands privilèges dont j'ay fait voir l'Original à vostre homme escript en parchemin ayant encore le seau pendant ; le cavallier qui y est représenté armé de toutes pièces et avec les anciennes armoiries de la maison ; enfin il seroit trop long de vous en faire le dénombrement de tout ; seulement en cotteray un autre de l'an 1225 dont j'ay pareillement exhibé l'original avec sa bulle de plomb d'une dame Samce de Gaillé, femme de Bertran de Caseneufve, dame en partie de Gaillé, laquelle y dispose de quelques domaines nobles de la ville de Yères où elle avoit part avec ses frères et cousins (2), et n'attends pour faire mettre au net la copie de la généalogie que j'en avois cy devant dressé, si ce n'est que nous ayons les pièces de la Chambre des Comptes pour les induire et datter en leur lieu sur les personnes y desnommées. Cependant vostre homme désire de vous donner advis à l'advance, à quoy j'ay fort volontiers condescendu pour avoir moyen de vous offrir mon trez humble service, ensemble à Madame la Marquise, vostre mère, et à tous les vostres, y estant obligé non seulement par une ancienne inclination qui m'avoit fait desvouer à toute vostre maison, mais encore par une nouvelle alliance que nous avons contractée depuis quelque temps avec une fille de feu Monsieur de Rousset et de Madame Isabeau de Simiane de la maison de Chasteauneufdu Comté Venessien que mon nepveu de Rians a espousée et par mesme moyen toute sorte de reverance au sang de cette ancienne famille et nous a fort estroitement attachez quant et luy et tous les nostres et moy, principalement d'estre soubz l'adveu de Vostre Excellence tout le temps de ma vie, Monsieur, Vostre trez humble et trez obeissant serviteur.

DE PEIRESC.

A Aix, ce 12 novembre 1633 (4).
1. Ces deux terres, situées dans le département des Basses Alpes, appartenaient à la famille de Fauris au moment de la révolution

2. L'excellent guide mentionné un peu plus haut craint que Peiresc ne fasse erreur en avançant que Bertrand de Caseneuve appartenait à la famille de Simiane : du moins, ajoute-t-il, n'en ai-je jamais trouvé mention Je demande à M. le Marquis de Boisgelin la permission de défendre contre lui mon cher héros et de représenter que, puisque Peiresc parle d'un sceau, il y a très probablement vu les armes de Simiane.

3. Claude Fabri de Rians avait épousé, en 1632, Marguerite des Alrics de Corneillan, fille de Jacques, seigneur de Rousset, et d'Isabeau de Simiane de Châteauneuf.

4. Bibliothèque Nationale, fonds français 20,287, f° 38.

20 décembre 2006

Le catalogue descriptif et raisonné des manuscrits de la Bibliothèque de Carpentras Par C. G. A. Lambert

Le tome III du catalogue descriptif et raisonné des manuscrits de la Bibliothèque de Carpentras par C. G. A. Lambert peut être consulté sur Google Recherche de Livres. Je n'ai pas trouvé les tomes I et II. Ce catalogue contient l'inventaire de la collection des manuscrits de Peiresc.

Nicolas-Claude Fabri de Peiresc était un intellectuel du XVIIe siècle, un grand historien de la Provence mais aussi un fabuleux généalogiste. Sa collection de manuscrits est une vraie mine d'or, je me demande si on peut encore les consulter à la bibliothèque de Carpentras.

A titre indicatif, voici ce qu'on peut trouver sur la famille de Villeneuve :
  • Procédure de l'excommunication prononcée par l'évêque de Vence contre Pierre Romieu de Villeneuve, le 9 février 1291,
  • Donation faite par Pierre Romieu de Villeneuve de la 4ème partie de ses biens à l'évêque de Vence, le 15 novembre 1300,
  • Maison de Trans. Grand arbre généalogique colorié, sur parchemin, dressé pour Messire Antoine de Villeneuve, Marquis de Trans et des Arcs, contre les consuls et particuliers du lieu des Arcs,
  • Testament de Romée de Villeneuve, premier baron de Vence, l'an 1250, le 15 décembre,
  • Mémoire de M. Barcilon, grand vicaire de Vence, sur Romée de Villeneuve et ses descendants,
  • Mémoire constatant que de Romée de Villeneuve est descendue la maison de Vence, et que de Raymond de Villeneuve, frère puiné de Romée, sont descendues les maisons des ARcs et de Trans,
  • Généalogies de Grignan, Simiane, Villeneuve,
  • Etc.


Liens :

17 décembre 2006

La France pontificale : François Guiramand

Source : La France pontificale, Honoré Fisquet.
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204180j/f99.item
Armes : écartelé au 1er et au 4e, d'or, à l'épervier de sable longé de gueules et grilleté d'argent ; au 2e et au 3e de gueules à trois pals d'or, et une cotice de sable brochant sur le tout.
46. — FRANÇOIS Ier GUIRAMAND (1513-1536).

Neveu d'Antoine Guiramand son prédécesseur sur le siège de Digne, François Guiramand était fils de Pierre Guiramand, seigneur de la Gremuse, de la Pêne et de la Durane, conseiller et maître d'hôtel de Charles d'Anjou, comte de Provence, et de Jacqueline d'Isnard. Son père vivait encore lorsque la Providence l'appela aux fonctions élevées de l'épiscopat ; il avait été auparavant précenteur du chapitre de Digne en 1507. Gassendi rapporte avoir entendu dire qu'il avait été prévôt de Barjols, mais il ajoute n'avoir trouvé que des actes dans lesquels il est question de Marcellin Guiramand et non de François.

Des actes authentiques constatent que François Guiramand était qualifié évêque dès l'année 1513.

Trois ans après, il alla assister au concile de Latran, célébré sous Léon X. En effet, à la onzième session, qui eut lieu en 1516, le 19 décembre, dans l'énumération de ceux qui y assistèrent, on lit : Le Révérend Père François de Digne. Et plus bas parmi les votes : Approuvé par 1'évêque de Digne, sans préjudice de son Eglise. Dans la douzième session, tenue le 16 mars 1547, le révérend Père François de Digne est également mentionné parmi les membres présents.

Plus tard, en 1519, il assista au chapitre dans lequel fut acceptée l'union du prieuré de Saint-Nicolas de Bras, dans le diocèse de Riez, à la mense capitulaire ; cette union avait été accordée par une bulle du pape Léon X, du 20 février 1513. François Guiramand vendit pour trois cents livres, appliquées aux besoins de l'évêché, tout ce qui était au-dessous du château de l'évêque, de l'église attenante, et la petite place qui vient après, et qui formait le jardin de l'évêché dans lequel on descendait par l'endroit où on avait élevé le jeu de paume soutenu par trois grandes voûtes.

En 1516, il fut dressé un inventaire des revenus des bénéfices de toute la France. Pierre de Brandis fut commis pour ce travail dans la Provence, et il constata que les revenus de tout le diocèse de Digne, y compris l'évêché, le chapitre et tous les autres bénéfices ne dépassaient pas cinq mille huit cent quarante-six florins un sou et quatre deniers tournois ; par conséquent, le dixième à percevoir par le roi s'éleva à cinq cent quatre-vingt-quatre florins sept sous et quatre deniers, ce qui fait trois cent cinquante francs soixante-quinze centimes.

François Guiramand fit plusieurs statuts en 1532 ; nous ne savons pas s'il assista en 1533, à l'union du prieuré de Notre-Dame de l'Etoile, du lieu de Châteauneuf, dans le diocèse de Sisteron, à la mense capitulaire, union conclue pour cause d'échange, après la résignation faite entre les mains du Pape, par Philippe Guiramand, chanoine, comme on le voit dans une bulle du pape Clément VII, datée du 12 juin 1532.

On trouve la mort de François Guiramand arrivée le 25 mai 1536, mentionnée en marge du Martyrologe, au 3 des calendes de juin : Aujourd'hui, en l'année 1536, est mort et a été enseveli le révérend Père en Jésus-Christ et Seigneur François Guiramand, évêque de Digne.

François Guiramand portait les mêmes armoiries que son oncle.

La France pontificale : Antoine Guiramand

Source : La France pontificale, Honoré Fisquet.
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204180j/f94.item
Armes : écartelé au 1er et au 4e, d'or, à l'épervier de sable longé de gueules et grilleté d'argent ; au 2e et au 3e de gueules à trois pals d'or, et une cotice de sable brochant sur le tout.
45. — ANTOINE GUIRAMAND (1479-1513).

Antoine Guiramand, né en Provence et issu d'une noble et ancienne famille, était fils de Jean Guiramand, seigneur de la Gremuse, et de Catherine de Forbin. Il occupait depuis quelques années un canonicat dans l'église collégiale de Barjols, lorsqu'il fut nommé, en 1479, à l'évêché de Digne. On trouve de nombreux actes de cet excellent prélat depuis l'année 1479 jusqu'en 1512.

Peu de temps après sa promotion, il fut choisi par Charles III, comte de Provence, pour aller, avec François de Luxembourg et Jean de Jarente, chancelier, solliciter auprès du pape Sixte IV l'investiture du royaume de Naples.

C'est ici assurément le lieu de rapporter une bulle spéciale de Sixte IV, du 3 septembre 1479, puisqu'elle confirme les statuts de l'Eglise de Digne que les évêques précédents avaient fait, on y lit :

« Sixte, évêque, etc. »

« Une demande formée par nos fils les Prévôt et Chanoines de l'Eglise de Digne, nous exposait : Que, quoique depuis les temps les plus anciens, cette Eglise possède des statuts et des ordonnances bien rédigées et sagement conçues, concernant la célébration et la conservation du culte divin, la conduite des chanoines et des serviteurs de l'église, l'ornement et la propriété de ladite église ; cependant, par suite de l'incurie et de la négligence de ceux que cela regarde, il arrive souvent que les offices divins n'y sont pas célébrés avec la décence et le respect convenables, à des heures fixes ; mais que beaucoup de serviteurs de cette Eglise, mettant de côté tout respect de l'ordre clérical, et toute honnêteté, se conduisent négligemment et irrévérencieusement, au mépris de la Majesté divine, au scandale des fidèles, et au préjudice de la discipline ; que s'il était statué et ordonné, que conformément aux statuts et aux ordonnances précités, le Prévôt et le Chapitre peuvent punir et châtier les délinquants par la privation des distributions de pain, de vin et d'espèces qui ne doivent être accordées qu'à ceux qui assistent aux offices divins avec modestie, et avec le respect qui est dû, et que si le Prévôt lui-même le Chapitre, les Chanoines et les autres serviteurs de l'Eglise étaient obligés et tenus de l'observation desdits statuts sous peine d'excommunication, cette énormité cesserait, et l'ordre, la grandeur de ladite Eglise serait conservé et le culte divin recevrait le plus grand accroissement pour la gloire de Dieu, et la consolation des véritables fidèles. C'est pourquoi nous avons été humblement supplié par lesdits Prévôt et Chanoines, de remédier à tous ces désordres, en relevant l'état et l'honneur de ladite Eglise, de notre bonté apostolique. »

« Et nous, attendu qu'aux termes des lois canoniques, il est nécessaire que ceux que la crainte de Dieu ne retient pas, soient maintenus au moins par la sévérité de la discipline de l'Eglise, et qu'il est des fautes qu'on serait coupable de pardonner, accédant à leurs supplications, de notre autorité apostolique, Nous ordonnons et statuons, par la teneur des présentes, que le Prévôt, le Chapitre et les Chanoines susdits et toutes les autres personnes attachées à ladite Eglise, soient tenus de l'observation des statuts de ladite Eglise, du moment qu'ils seront honnêtes et non opposés aux sacrés canons, et ce sous peine d'excommunication ; qu'en outre, suivant le temps, lesdits Prévôt et Chapitre puissent et doivent punir et châtier de notre autorité apostolique toutes les personnes qui sont ou seront attachées à ladite Eglise, et qui contreviendront auxdits statuts, par la privation des distributions de pain, de vin et d'espèces, qui ne doivent être accordées qu'à ceux qui assistent aux offices divins avec respect et révérence, et ce suivant la forme et la teneur desdits statuts. Et en outre, que nul, quels que soient sa dignité, son état ou sa condition, ne puisse en être dispensé, ou absous, à moins que ce ne soit de l'exprès consentement desdits Prévôt et chapitre ; les droits et pouvoirs de l'évêque restant toutefois et suivant les temps entièrement intacts. Déclarant dès aujourd'hui complètement nul et sans valeur tout ce qui pourrait être ordonné par une autorité quelconque, sciemment ou non, contre la teneur des présentes, sans s'arrêter même à toutes les constitutions et ordonnances .quelconques qui pourraient leur être contraires. Que nul par conséquent, etc. »

Quelques prieurés furent encore joints et annexés à la mense capitulaire, et notamment celui de Saint-Pierre de Albera près de Thoard, que nous trouvons mentionné dans une bulle de Sixte IV du même mois de septembre 1479. On y lit :

« Une partie de nos fils bien-aimés du chapitre de l'Eglise de Digne nous a exposé que les fruits, les revenus et les produits à la mense capitulaire de l'église bâtie à Digne par l'empereur Charlemagne d'heureuse mémoire, entre deux montagnes et en dehors de la ville, et dotée par lui, se trouvent considérablement amoindris par suite de la stérilité, des orages et de la rigoureuse température qui s'y fait sentir, etc. »

Antoine Guiramand rendit hommage au roi de France le 9 janvier 1481, et le 7 juin de l'année suivante il publia divers statuts auxquels il ajouta plusieurs choses pendant les années de son administration. En 1485, il obtint la prévôté de l'église de Barjols, et il est qualifié dans la bulle qui lui conféra ce bénéfice : Antoine, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège apostolique, évêque de Digne, prévôt de l'église collégiale de Barjols, commendataire et administrateur perpétuel du diocèse de Fréjus, etc.

Il envoya, pour le représenter â l'assemblée qui se réunit à Aix en 1487, Pierre Baudon, comme on peut le voir dans Bouche, tome II, page 696. Deux ans auparavant, ainsi que le constatent des chartes du château de Mont-Dragon, au nom d'Eustache de Lévis archevêque d'Arles, Antoine reçut le serment de foi et hommage de quelques personnes qui, à titre bénéficiaire, possédaient divers biens de cette Eglise.

En 1490, Antoine Guiramand traita avec Antoine Brollion, maçon de Barcelonnette pour la construction dans sa ville épiscopale de l'église Saint-Jérôme, à la condition de la construire dans l'espace de cinq ans ; elle ne fut construite qu'en dix ans à cause des guerres et de beaucoup d'autres obstacles. La dépense s'éleva à 6,900 florins, dont 300 donnés par le chapitre, 600 par la ville et le restant par l'évêque qui les paya dans l'espace de trois ans avec les revenus de son évêché ce qui donne 30,000 francs environ de notre monnaie actuelle. La nouvelle église fut bâtie ente le château de l'évêque, transformé plus tard en citadelle, et actuellement en prison départementale, et la tour de l'horloge de la ville. L'emplacement adopté n'a pas permis de bâtir l'église dans la direction de l'Est à l'Ouest, comme le sont toutes les anciennes églises. Les conventions passées à cet effet, se lisent en langue provençale dans les minutes de Bertrand Hesmivy. Cet évêque, digne de vivre dans la postérité, légua aussi une pension annuelle de mille quatre-vingt-dix florins, soit en fruits, soit en argent, pour l'entretien et la couverture de son église. Et non seulement, il avait fait ce legs, mais il voulait encore ajouter à la mense capitulaire le prieuré de Colmars qui lui appartenait, à la seule condition que le chapitre enverrait chaque jour quatre prêtres pour dire la messe dans la nouvelle église de Saint-Jérôme, ce qui devait être très commode pour les fidèles de la ville ; mais cette tentative faite avec intention de la réaliser, ne put pas l'être avant sa mort. Le chapitre néanmoins, qui avait cru à cette promesse, s'acquitta de la charge qu'il avait acceptée. Seulement il décida qu'une des quatre messes destinées à la nouvelle église, serait célébrée, le dimanche surtout, dans la chapelle Saint-Michel qui était situé près de la porte par laquelle on entrait dans l'hôtel de ville. C'était alors un usage solennel que les consuls et les membres du conseil se réunissaient dans cette chapelle pour entendre la sainte messe. Le service de l'église cathédrale fut considérablement diminué par cette obligation de détacher quatre prêtres pour la nouvelle église ; d'autant plus que beaucoup d'autres en étaient éloignés, soit que l'insuffisance de leurs revenus les obligeât d'aller administrer d'antres paroisses, soit qu'ils fussent réduits à gagner leur subsistance de toute autre manière. Tel était pourtant le motif pour lequel Antoine Guiramand voulait annexer à la mense capitulaire le riche prieuré de Colmars, désirant que le défaut de revenus n'éloignât aucun serviteur de l'Eglise.

En 1495, Antoine concède le prieuré de Saint-Vincent, au-dessus du Bourg, aux Frères de la Trinité et de la Rédemption des captifs. C'était un prieuré qui avait été donné cette même année à Michel Cantel, bénéficier. L'évêque obtint sa résignation, et avec l'assentiment du chapitre, le destina, l'assigna, et pour nous servir des termes du notaire, l'incorpora à cet ordre de religieux, et fit du prieuré une administration de l'ordre. L'accord fut fait avec frère Antoine Creyssel du couvent de Montpellier, et quelques-uns des articles de la convention sont conçus en ces termes : En cas de vacance de l'administration, l'évêque pourra y nommer un religieux capable ; son desservant ou son vicaire devra assister annuellement au synode épiscopal, et devra payer à l'évêque deux sous d'or ; toutes les fois que le clergé de Digne fera une procession, il devra s'y joindre avec ses religieux, sa croix en tête ; sur les biens qu'il acquerra, il devra comme les laïques, payer la dîme, etc.

Le clergé de l'assemblée des Etats, à Aix, députa Antoine Guiramand, en 1498, vers le roi Louis XII, afin de prêter à ce monarque, foi et hommage au nom des trois états de Provence. Ce prélat fut aussi délégué en 1503, par le cardinal Georges d'Amboise, légat du Saint-Siège, avec Augustin de Grimaldi, évêque de Grasse, et Cyrille Maurin, abbé de Valsainte, pour réformer les ordres religieux.

Antoine donna sa démission du siége de Digne quelque temps avant sa mort, arrivée le dimanche 22 octobre 1514, et voici l'annotation trouvée en marge du Martyrologe, au 11 des calendes de novembre : Aujourd'hui est mort le révérend Père en Jésus-Christ, le seigneur Antoine Guiramand, évêque de cette Eglise, qui a fait construire dans la ville de Digne l'église de Saint-Jérôme, et a comblé de bienfaits la dite Eglise Que son âme repose en paix : Le 22 octobre 1514.

Son éloge, renfermé dans le Martyrologe, est assez éloquent, et prouve que l'Eglise de Digne a conservé pendant bien longtemps un précieux souvenir de ce prélat, qui l'a comblée de bienfaits et lui a donné tant de preuves de son amour.

Gassendi rapporte qu'on fit en principe la sacristie de l'église Saint-Jérôme à la place de la chapelle qui se trouve à la gauche du presbytère, en pratiquant une brèche au château de l'évêque. Mais lorsque les reliques sacrées furent transférées dans cette église, on reconnut bientôt que nulle part elles ne pouvaient être plus commodément et plus sûrement que dans cette chapelle, c'est pourquoi on en construisit une autre du même côté à la droite du presbytère dont on fit la sacristie. Le mur du presbytère étant d'une très grande épaisseur, on voulut y creuser un arc, dans lequel Antoine Guiramand demanda à être enseveli. Dans le second pillage que la ville de Digne eut à subir de la pari des calvinistes, les ossements de ce vénérable prélat furent retirés de leur sépulcre, et jetés au feu, et cela après qu'une soldatesque effrénée et perdue eut osé se servir de son crâne en en jouant comme d'une boule.

Antoine Guiramand portait pour armoiries : écartelé au 1er et au 4e, d'or, à l'épervier de sable longé de gueules et grilleté d'argent ; au 2e et au 3e de gueules à trois pals d'or, et une cotice de sable brochant sur le tout.

16 décembre 2006

Etienne-François-Xavier des Michels de Champorcin

Source : La France pontificale, Honoré Fisquet.
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204181x/f270.item
Armes : d'azur, à un cor de chasse d'or, virolé et lié de même, surmonté à dextre d'une croix de Lorraine aussi d'or, et à senestre d'une épée d'argent, la pointe en haut.
44. — ETIENNE-FRANÇOIS-XAVIER DES MICHELS DE CHAMPORCIN (1771-1773).

Etienne-François-Xavier des Michels de Champorcin naquit le 16 septembre 1721 à Champorcin, paroisse de la Javie, diocèse de Digne, et était fils de Henri des Michels de Champorcin, seigneur de Champorcin, la Javie, Chaudol et Sainte-Colombe, gouverneur de Digne, et de Thérèse de Brouchier. Vicaire général du diocèse d'Arles, successivement archiprêtre et sacristain de cette église métropolitaine, il fut nommé par le roi, en mai 1774, à l'évêché de Senez, et sacré à Arles le 17 juin de la même année. Il prit possession du siège le 14 octobre suivant, ne fit que fort peu pour ce diocèse, et, le 1er novembre 1773, par brevet du roi, fut transféré à l'évêché de Toul.

Préconisé pour ce siège dans le consistoire du 18 avril 1774, M. de Champorcin arriva à Toul sous les préventions les plus défavorables : car on savait que sa nomination avait été effectuée à la condition de ne pas s'opposer à l'érection des siéges épiscopaux de Nancy et de Saint-Dié, démembrés du diocèse de Toul. Vainement les Toulois portèrent-ils leurs doléances au pied du trône, le chapitre et l'évêque de Toul ayant adhéré au démembrement, il fut consommé le 12 mars 1775. Pour récompenser la docilité du prélat et sous le titre d'indemnité, l'abbaye de Saint-Mansuy, qui valait 20,000 livres de rente, fut unie à l'évêché. Le chapitre, de son côté, reçut en don la jouissance de cette riche mense abbatiale pendant une année, à chaque changement d'évêque, mais la Révolution empêcha ces faveurs de se réaliser.

Le préjudice causé à la ville de Toul par la réduction du diocèse, ne fut pas la seule plaie dont elle ait eu à souffrir sous l'épiscopat de M. de Champorcin, ni le seul grief qu'elle ait cru devoir lui reprocher. Peu touché de ses plaintes à cet égard, l'évêque, un an après, sollicita une mesure qui acheva de jeter la désolation parmi les Toulois et de lui faire perdre pour toujours leur affection. Il demanda et obtint, outre une décoration particulière pour tous ses chanoines, l'anoblissement de leur chapitre. Les croix furent accordées à ceux-ci comme une nouvelle récompense de leur complaisance à souscrire au démembrement, et l'anoblissement du corps fut une concession faite à la vanité de l'évêque. Le brevet arraché à la faiblesse du roi, le 18 août 1776, portait « qu'à l'avenir, nul ne pourrait être reçu chanoine de la cathédrale de Toul sans avoir fait preuve de trois degrés de génération de noblesse, du coté paternel seulement. » Cet acte de condescendance de la part de la cour de France, inconcevable d'ailleurs à l'époque où il eut lieu, excita les murmures de la bourgeoisie touloise, qui se voyait ainsi privée de la ressource de placer désormais ses enfants dans le chapitre de la cathédrale. Le corps municipal, les membres du bailliage, l'assemblée des quarante notables se pourvurent sans délai au parlement de Metz, pour s'opposer à l'enregistrement des lettres d'anoblissement du chapitre; une députation se rendit auprès du prélat le 7 novembre, pour lui faire ses plaintes à cet égard. M. de Champorcin l'accueillit fort mal et déclara que « c'était lui qui avait sollicité ce brevet et qu'il ferait tout pour sa réussite. » En effet, la cour du parlement de Metz enregistra les lettres patentes dans son audience du 17 février 1777.

A peine la nouvelle en arriva-t-elle à Toul que ce fut un éclat général de rumeurs et d'invectives contre l'évêque et les chanoines. On les chansonna, on les insulta publiquement, pendant longtemps. Lorsque M. de Champorcin traversait la ville dans sa voiture, le peuple affectait de crier : Vive Drouas. C'était le prédécesseur immédiat du prélat. Enfin une profonde inimitié ne cessa de régner dès lors entre lui et la bourgeoisie jusqu'à l'époque de la Révolution. On se doute bien que les Toulois l'accueillirent avec enthousiasme. Le 14 juillet 1790, la ville de Toul célébra l'anniversaire de la prise de la Bastille et la fête de la Fédération. Une messe fut chantée en grande pompe à la cathédrale par M. de Champorcin qui, ce jour-là, entonna aussi le Te Deum, mais ce fut la dernière cérémonie où le prélat officia pontificalement. La constitution civile du clergé ayant été sanctionnée par Louis XVI le 24 août suivant, il refusa énergiquement d'y adhérer, et quelques mois après quitta Toul.

M. de Champorcin laissa peu de regrets dans son diocèse, et encore moins dans la ville de Toul où l'anoblissement du chapitre et ses manières peu conciliantes lui avaient aliéné tous les esprits.

M. de Champorcin émigra, signa toutes les protestations des évêques de France, notamment la lettre écrite au souverain Pontife, le 13 février 1802, par ceux qui résidaient en Angleterre, et ne rentra en France qu'en 1803. Il vint se fixer au petit village de Gagny, près Versailles (Seine-et-Oise), et y mourut le 19 juillet 1807, à l'âge de 86 ans. On l'inhuma dans le cimetière paroissial et son tombeau ne reçut même aucune inscription; mais en 1839, par les soins de son petit-neveu, M. le comte de Laugier-Villars, le cercueil du prélat fut transporté dans une sépulture de famille, au nouveau cimetière de la même commune.

Cet évêque portait pour armoiries : d'azur, à un cor de chasse d'or, virolé et lié de même, surmonté à dextre d'une croix de Lorraine aussi d'or, et à senestre d'une épée d'argent, la pointe en haut.

La maison de Sabran

Source : Annuaire de la noblesse de France 1876
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36603q/f200.table
de SabranArmes : de gueules, au lion d'argent.
Devise : Noli Irritare Leonem.
Sobriquet du roi René : Simplesse
Supports : deux lions.
Couronne ducale.
Manteau de pair.

La maison de Sabran, que Nostradamus fait descendre de Stilicon, général de l'empereur Honorius, est une des plus illustres de Provence. Elle eut d'abord pour berceau le Languedoc, où, dès le XIe siècle, elle possédait la ville d'Uzès et la baronnie de Sabran. Ses plus anciens auteurs connus sont Emenon et Guillaume de Sabran, dont les noms figurent dans les chartes et les actes publics, en 1029, et qui furent présents, en 1066, à une donation que Raimond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, fit à l'abbaye de Cluny.

Guillaume II de Sabran suivit ce comte, son suzerain, à la première croisade. Il est cité par les chroniqueurs comme un des plus vaillants guerriers de cette armée de héros. L'histoire rapporte deux de ses plus brillants exploits. A Antioche, le 3 juin 1098, il défendit avec six chevaliers un pont qu'attaquait l'armée des Sarrasins, et l'année suivante, lorsque les croisés donnèrent l'assaut à Jérusalem, il fut un des trois premiers qui plantèrent leur bannière sur la crête des remparts.

On trouve ensuite, entre autres personnages illustres, Guillaume, Rostaing et Giraud-Amic , tous trois successivement connétables de Toulouse, le premier de 1158 à 1199, le second de 1199 à 1207, le troisième en 1209.

Peu de temps après, la maison de Sabran vint s'établir en Provence, où elle posséda le comté de Forcalquier en toute souveraineté et les baronnies d'Ansouis et de Beaudinar. Elle eut aussi de grands établissements dans le royaume de Naples, où les comtés d'Ariano, d'Apici et d'Ascoli lui appartenaient.

Elle contracta en Provence deux alliances souveraines. Giraud-Amic de Sabran, connétable de Toulouse, auteur de la branche de Sabran-Forcalquier, épousa Alix, fille de Bertrand Ier, comte souverain de Forcalquier. Quelques années après, Raines de Sabran, Cousin de Giraud-Amic, se maria avec Garsende, fille unique et héritière de Guillaume IV, comte souverain de Forcalquier, et de Marguerite de Bourbon. Le comté de Forcalquier, qui s'étendait d'Embrun à la Durance, appartenait à une branche cadette de la maison de Provence. Raines de Sabran posséda donc un Etat important et complètement indépendant de toute suzeraineté ; mais il n'eut de son union avec Garsende que deux filles, dont l'aînée, Garsende de Sabran, eut en partage le comté de Forcalquier, qu'elle apporta en dot (1193) à Alphonse II d'Aragon, comte-roi de Provence et d'Arles, frère du roi d'Aragon et oncle du célèbre Pierre, tué à Muret ; la cadette, Béatrix de Sabran, recueillit les comtés de Gap et d'Embrun et se maria, en 1195, avec André de Bourgogne, dauphin de Viennois.

De son union avec Alphonse d'Aragon, Garsende n'eut qu'un fils, Raimond Bérenger IV, le plus grand des souverains de Provence. Après une jeunesse très agitée, ce prince, secondé par des ministres habiles, Romée de Villeneuve et Guillaume de Cotignac, tint avec vigueur les rênes du gouvernement, créa l'unité de la Provence par l'abaissement des barons et des républiques indépendantes, protégea les lettres et les arts et promulgua des statuts qui formèrent un véritable code. Il épousa Béatrix de Savoie, dont il eut :
  1. Marguerite de Provence, femme du roi saint Louis ;
  2. Eléonore, qui épousa Henri III, roi d'Angleterre ;
  3. Sanche, mariée à Richard d'Angleterre, comte de Cornouailles, depuis roi des Romains et empereur d'Allemagne ;
  4. Béatrix, qui épousa Charles d'Anjou, roi de Naples, frère de saint Louis, et lui apporta en dot les comtés de Provence et de Forcalquier.
Garsende de Sabran, qui se remaria à Guillaume de Moncade, vicomte de Béarn, était donc l'aïeule des quatre plus puissants monarques de cette époque, et la maison de Sabran devint par ces alliances parente de toutes les maisons souveraines de l'Europe. Cette parenté si proche et si glorieuse ne fut jamais oubliée par la maison de France, dont les membres traitèrent toujours les Sabran de cousins. On raconte que le régent ayant aperçu dans la foule des courtisans l'abbé de Sabran (depuis évêque de Laon, duc et pair, et grand aumônier de la reine) leur dit : « Messieurs, plusieurs d'entre vous s'honorent d'être alliés à la famille royale, pour moi, je me fais gloire d'appartenir à M. l'abbé de Sabran. »

Un neveu de Garsende, Guillaume IV de Sabran, fils de Géraud-Amic de Sabran et d'Alix de Forcalquier, soutint en 1218 une guerre acharnée contre Bérenger IV, comte de Provence, auquel il prétendait enlever le comté de Forcalquier. Pendant plusieurs années il exerça tous les droits de souveraineté et érigea des fiefs, entre autres le vicomté de Cadenet. Vaincu, il obtint (1220) une paix des plus honorables. Raimond Bérenger lui donna plusieurs terres importantes en toute propriété et lui permit de conserver le titre de comte de Forcalquier. Guillaume, de son coté, renonça à ses prétentions sur ce comté.

Elzéard de Sabran, neveu de Guillaume et fils de Louis, seigneur d'Ansouis, suivit, en 1264, Charles d'Anjou à la conquête de Naples. C'était un des généraux qui commandaient à la bataille de Bénévent (1266) et un des cent chevaliers désignés pour le fameux duel entre Charles d'Anjou et le roi d'Aragon. Avant cette époque la souche de la maison de Sabran s'était divisée en quatre branches principales :
  1. Celle des connétables (l'aînée), qui se qualifient par la grâce de Dieu connétables du comté de Toulouse ; elle s'est éteinte dans la maison de Provence.

  2. Celle des comtes titulaires de Forcalquier, qui s'éteignit en 1487 dans la maison de Brancas-Céreste.

  3. Celle des seigneurs d'Uzès éteinte en 1389, dont était Rostaing de Sabran, évêque d'Uzès (13 janvier 1284).

  4. Celle des comtes d'Ariano, si célèbres à Naples et en Provence pendant le XIVe siècle ; elle produisit plusieurs personnages illustres, entre autres : Ermangaud de Sabran, grand justicier du royaume de Naples, auquel le roi Charles II donna le comté d'Ariano et la ville de Pouzzoles, « non tanto, dit Carlo de Lellio, Per la stretessa del vincolo della sangue, quanto per il signaleti servigi da lui a qual represtate ». Sébile de Sabran, soeur Ermangaud, fut la mère de sainte Rosseline de Villeneuve et d'Hélion de Villeneuve, grand-maître de l'ordre de Rhodes.

    Ermangaud de Sabran avait épousé 1° Laudime d'Albe de Roquemartine ; 2° Alix de Baux, fille de Bertrand, sire de Baux, comte d'Avelino et de Montescagioso, et de Philippine de Poitiers (quelques auteurs lui donnent au contraire pour mère Béatrix de Naples, fille de Charles II, roi de Sicile et de Hongrie, qui fut la seconde femme de Bertrand de Baux. Du premier lit, Ermangaud avait eu Elzéar de Sabran, seigneur d'Ansouis, comte d'Ariano, né à Ansouis en 1295, gouverneur du duc de Calabre et ambassadeur à Paris, où il mourut en odeur de sainteté (1323). Il fut canonisé en 1368 par le pape Urbain V, son neveu et filleul, avec sa femme Delphine de Signe, dame de Puimichel.

    Ermengaud eut du second lit : Euphélise de Sabran, mère du pape Urbain V, et Guillaume de Sabran, comte d'Ariano, qui recueillit la succession de son demi-frère, mort sans postérité, et qui fut capitaine général dans les terres de Labour, le comté de Molizze et l'Abruzze. Guillaume épousa 1°. Roberte de Saint-Georges, héritière du comté d'Apici, dont il eut Louis, comte d'Ariano, qui suivra ; 2° Françoise de Celano, dont sont issus Jean de Sabran, auteur de la branche des barons d'Ansouis, rapportée plus loin, et Elzéar, évêque de Chieti, cardinal en 1378 et grand pénitencier.

    Louis de Sabran, comte d'Ariano, d'Apici et d'Ascoli, soutint énergiquement la reine Jeanne de Provence contre le roi de Hongrie. Il épousa 1° Marie de Marzano, héritière du comté d'Ascoli, et leur fille Roberte se maria en 1410 avec Benoît Acciajoli de Florence, fils de Nicolas d'Angiolo, comte de Melce, grand sénéchal du royaume de Naples et seigneur de Corinthe (Grèce) 2° Marguerite de Saint-Séverin, fille de Roger, comte de Mileto, grand maréchal de Naples, dont il eut Elzéar, qui suit.

    Elzéar de Sabran, comte d'Ariano et d'Apici, devenu grand maréchal du royaume de Naples, suivit la même ligne de conduite que son père, et lors des révolutions napolitaines, sous le règne de Ladislas, il fut un des six membres du conseil de régence. Il épousa Catherine, fille de Jacques d'Arcussia, comte de Menerbino, grand chambellan de Sicile et de Mirabella.

    Hermengaud II de Sabran, leur fils, dernier comte d'Ariano et d'Apici, grand maréchal du royaume de Naples, ayant soutenu le parti provençal contre la reine Jeanne II, fut privé par elle de tous ses biens et dignités (1417). Il avait épousé, en 1389, Altabela Caraffa, dont il n'eut pas d'enfants.

  5. Celle des barons d'Ansouis, éteinte en 1614, issue de Jean de Sabran, grand chambellan de la reine Jeanne en 1350, fils de Guillaume de Sabran, comte d'Ariano, et de Françoise de Cellana, sa seconde femme.

  6. Celle des barons de Baudinar, qui, formée en 1444 par un cadet des barons d'Ansouis, a fourni plusieurs personnages célèbres, entre autres Pierre de Sabran, auquel le roi François Ier écrivit : « Mon cousin le duc d'Ariano » ; il suivit ce prince en Italie et tâcha de recouvrer les biens de ses ancêtres au royaume de Naples. L'expédition ayant échoué, il dut renoncer à ses prétentions. Cette branche a aussi donné un lieutenant général des armées du roi, commandeur de saint Louis ; un aumônier du roi et Maxime de Sabran, évêque de Nancy en 1777, de Laon en 1780, duc et pair ecclésiastique et grand Ermangaud de la reine.

  7. Celle des seigneurs d'Aiguine, Canivers Canjuers et Chanteraine, cadette de la précédente, et éteinte à la fin du XVIIIe siècle, dont était Jean-Louis de Sabran grand sénéchal de Digne (1700), marié à Julie de Pontevès.

  8. Celle des seigneurs du Biosc et de Beauregard, comtes, marquis et ducs de Sabran , formée en 1680, qui a donné Jean Honoré, comte de Sabran , officier de galères, chambellan de S. A. R. le duc d'Orléans, marié à Charlotte de Foix-Rabat ; Gaspard, marquis de Sabran, qui ajoutait à ses titres ceux de comte de Forcalquier et d'Ariano, et qui était, en 1738, mestre de camp d'un régiment de cavalerie de son nom ; une abbesse d'Origue Saint-Benoît, en Vermandois (voir commentaire au bas de la page).
Il ne restait plus, à la fin du siècle dernier, que deux rejetons de cette illustre maison, qui émigrèrent en 1791 : l'un était Elzéar Louis-Marie, comte de Sabran, beau-fils du célèbre chevalier de Boufflers ; il se distingua par son goût pour la poésie, fut compromis sous le premier empire par ses relations avec Mme de Staël, et se vit enfermer, en 1812, au donjon de Vincennes, d'où il ne sortit que pour être exilé à cinquante lieues de Paris. Il mourut sans postérité, à Saint-Germain-en-Laye, au mois de septembre 1846. L'antre était Elzéar Zozime Louis, comte de Sabran, son cousin, fils du marquis de Sabran, né à Aix, en 1764, maréchal de camp en 1814, commandant de Neufbrisach, pair de France le 17 août 1825, commandant du département de la Haute-Garonne et des Pyrénées-Orientales, lieutenant général, commandeur de Saint-Louis, créé duc héréditaire au sacre de Charles X (30 mai 1825). Il signait dans tous les actes publics « Elzéar-Louis-Zozime de Sabran (des comtes souverains de Forcalquier, des comtes et ducs d'Ariano, des connétables héréditaires de Toulouse, des anciens seigneurs de Sabran et d'Uzès, des barons d'Ansouis et de Baudinar, traité de cousin par le roi et les rois ses prédécesseurs depuis saint Louis), duc et pair de France, lieutenant général des armées du roi, commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. » Le duc de Sabran est mort à Marseille, le 22 janvier 1847, sans postérité de sa femme Victorine de Pontevès-Bargème. Son nom a passé dans la maison de Pontevès, par l'adoption de deux neveux de sa femme, Edouard et Léonide de Pontevès-Bargème, frères jumeaux, qui ont été substitués, par ordonnance royale du 18 juillet 1828, aux titres et dignités de duc de Sabran, leur oncle.

En résumé, la maison de Sabran a donné un chevalier croisé ; un cardinal- grand pénitencier et six évêques ; trois connétables des comtes de Toulouse ; un grand justicier du royaume de Naples ; un Saint et une Sainte ; un ambassadeur du roi de Naples à Paris; deux maréchaux du royaume de Naples ; deux grands sénéchaux; deux lieutenants généraux ; plusieurs maréchaux de camp ; colonels et officiers de marine très distingués ; un régiment de cavalerie du nom de Sabran, 1738 ; trois chevaliers de Malte.

Voir aussi :

10 décembre 2006

Relevés de Barret-de-Lioure et Séderon dans la Drôme

A noter deux relevés très intéressants proposés par Sandy-Pascal Andriant et présentés sous la forme d'arbres geneanet :
  1. Les relevés filiatisés de Séderon réalisés à partir des Registres Paroissiaux et de l'Etat Civil jusqu'en 1905. (18.719 personnes). http://gw1.geneanet.org/index.php3?b=sederon26

  2. Les généalogies de Barret de Lioure réalisées à partir des Registres Paroissiaux et de l'Etat Civil jusqu'en 1905, avec l'aide de Gilbert Picron et André Laville. (8.154 personnes). http://gw0.geneanet.org/index.php3?b=conil26.

07 décembre 2006

En vrac...

Montclus Hautes Alpes. Le blog de Jean-Pierre Lombard sur l'histoire du village de Monclus. Bien que récent, ce blog comporte déjà une trentaine d'articles de qualité dans lesquels on peut trouver notamment des informations historiques sur les familles nobles de cette région (Flotte, Raymond, Mévouillon, etc.).

GeneaDeb. Le blog de Guillaume de Morant se présente comme les blog des débutants en généalogie. Que les confirmés se rassurent, ce blog est aussi pour eux.

Geneablog. Lire la présentation de Geneablog sur le blog Geneanet.

Les liens de NotairesGenWeb.

notaires21.fr. 9900 contrats de mariage de la Côte d'Or dépouillés par Philippe Duchatel.

La paléographie sur GeneaWiki.

genealogie34.free.fr : un nouveau site de relevés dans le département de l'Hérault.

02 décembre 2006

Les chevaliers français au tournoi de Cambrai en 1269

Source : Revue nobiliaire, héraldique et biographique. 1862.
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36909m/f388.item

Dessins des blasons publiés avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb. Cliquez sur les dessins des blasons pour les voir sur HeraldiqueGenweb.

Le tournoi de Cambrai fut célébré le 27 mai 1269, à l'occasion du mariage de Jean, duc de Brabant, avec Marguerite de France, fille de saint Louis. Butkens (Troph. de Brabant, t. I, p. 284), parle de ce mariage en ces termes.

« Ayant pris possession de ses pays, son mariage fut traité et finalement arrêté en l'an 1269 avec Marguerite, fille de saint Louis, roi de France ; laquelle avait été promise dès l'an 1254 au prince Henri, son frère aîné. Mais la mort, envieuse de cette heureuse alliance, les vint séparer, coupant le fil de la vie de la princesse, à la fleur de son âge, en l'an 1271. »

Jean, duc de Brabant, chargea son roi d'armes de veiller au cérémonial et à la bonne tenue de la fête, à laquelle il convia les plus nobles chevaliers de France et de Brabant. Cinquante-cinq Français et cinquante-sept Brabançons répondirent à cet appel. Nicolas, évêque de Cambrai, présida la solennité. Le roi de France, le duc de Bourgogne et le duc de Brabant en furent les juges.

Le roi d'armes Gilbert, chargé de faire l'histoire de ce tournoi, s'en acquitta soigneusement et orna son travail d'un grand luxe de miniatures. J'ignore ce que son livre est devenu. J'en possède une bonne copie, d'après laquelle j'ai fait cet article. Ce livre est d'autant plus précieux qu'il donne les renseignements les plus précis sur les armoiries des familles françaises qui venaient de se former, et surtout sur celles que la famille royale venait d'adopter.

1. Le premier qui entra dans l'arène, fut Philippe de France, duc d'Orléans, frère aîné, de Marguerite : il porta un écu d'azur, semé de fleurs de lis d'or, chargé d'un lambel d'argent à trois pendants, car le roi de France saint Louis, son père, vivait encore. Son cimier était une fleur de lis fleuronnée de quatre croissants renversés d'or. Plus tard les blasonneurs ont fait de ce cimier une double fleur de lis. M. Douet d'Arcq a entrevu cette différence.

2. Le chevalier, qui suivit dans l'arène Philippe, duc d'Orléans, fut son frère puîné, Jean duc de Valois : il porta d'azur semé de fleurs de lis d'or, à la bordure de gueules. Son cimier était une fleur de lis fleuronnée de quatre croisant renversés d'or.

3. Robert, comte de Dreux, portait un écusson échiqueté d'or et d'azur, à la bordure de gueules. Son cimier était aussi une fleur de lis fleuronnée de quatre croissants renversés d'or, que les membres de la maison royale de France venaient d'adopter. Ce Robert, comte de Dreux, était fils aîné de Jean comte de Dreux et de Braine, et de Marie de Bourbon. M. Douet d'Arcq (t. 1, p. 379) rapporte, de ce Robert de Preux, un scel équestre.

4. Jean, comte de Roucy, entra dans l'arène à la suite de Robert, comte de Dreux : il porta d'or, au lion d'azur, lampassé de gueules, et pour cimier le lion de l'écu. Jean, comte de Roucy, était fils unique de Jean, comte de Roucy, et de Marie de Dampmartin.

5. Thibaut, comte de Bar, le cinquième chevalier, suivit Jean, comte de Roucy : il porta d'azur, semé de croix recroisettées d'or au pied long, chargé de deux bars d'or adossés, et pour cimier ledit écusson entre un vol d'azur et d'or. Il était le fils aîné de Henri, comte de Bar, et de Philippine de Dreux.

6. Étienne, comte de Sancerre, fut le sixième chevalier : il porta d'azur, à une bande d'argent, accompagnée de deux cotices potencées et contre potencées d'or, et pour cimier deux pieds de cheval au naturel, au sabot de sinople mis en haut. M. Pouet d'Arcq, rapporte quelques sceaux équestres des comtes de Sancerre, t. I, p. 332. Spener donne dans les Familles illustres de France (p. 97) la généalogie des comtes de Sancerre. On y voit qu'Etienne, comte de Sancerre, mort en 1288, épousa Marie de Lusignan, fille de Hugues, comte de la Marche, et que son frère, nommé Théobald, était évêque de Tournay.

7. Le chevalier qui suivit Etienne, comte de Sancerre, porta un écu de gueules, à trois pals de vair, au chef d'or, son cimier était une tête et col de cygne d'argent entre un vol d'argent et de sinople. C'était Jean, comte de Blois, fils aîné de Hugues, seigneur de Chastillon, comte de Saint-Paul, et de Marie d'Avesnes, comtesse de Blois.

8. Le huitième chevalier porta un écu écartelé, au 1er et 4ème d'argent, au lion de pourpre, et au 2ème et 3ème de gueules, au léopard lionné d'or. Son cimier était le lion du premier quartier. Il se qualifia de Bernard, comte d'Armagnac. La présence de ce chevalier dérange singulièrement la généalogie des comtes d'Armagnac, donnée par le père Anselme (t. III, p.415).

9. Thibaut, comte de Broyes, portait un écu de gueules, à trois broyes d'or rangées en fasce ; son cimier était une tête et col d'âne d'or langué de gueules. Thibaut, comte de Broyes, était fils aîné de Hugues, sire de Broyes.

10. Henri, comte de Vaudemont, portait un écu burelé d'argent et de sable ; son cimier était un vol burelé comme l'écu.

11. Le chevalier qui suivit Henri, comte de Vaudemont, entra dans l'arène le front ceint d'une couronne fleuronnée d'or ; ce fut Matthieu, sire de Montmorency, portant l'écu de son illustre race, d'or, à la croix de gueules, cantonnée de seize alérions d'azur ; son cimier était une tête et col de chien braque au naturel. La présence de Matthieu, sire de Montmorency, au tournoi de Cambrai, qui eut lieu le 27 mai 1269, fait douter de l'exactitude du père Anselme qui affirme (t. III, p. 571) que ce seigneur partit au mois de mai pour son voyage d'outre-mer.

12. Le chevalier qui entra dans l'arène avec Matthieu, sire de Montmorency, portait comme lui, sur la tête, une couronne fleuronnée d'or. Son écusson était d'or, à trois jumelles de sable. Il se qualifia d'Emery de Gouffier, sire de Bonnivet. Son cimier était un griffon ailé d'or, armé d'une dague, issant de la couronne.

13. Le treizième combattant fut Gobert, sire d'Aspremont, portant un écusson de gueules, à la croix d'argent; son cimier était une aigle d'or aux ailes éployées d'argent. Butkens le cite dans les Annales de la maison de Lynden (p. 27), d'après André Duchesne (Histoire de la maison de Chastillon).

14. Jean, sire de Créquy, portait un écu d'or, au créquier de gueules ; son cimier était deux têtes et cols de cygnes, affrontées d'argent, becquées de gueules, tenant ensemble un anneau d'or à la pointe d'un diamant. Il était fils aîné de Baudouin, sire de Créquy, et d'Aelis, fille héritière de Matthieu, seigneur de Heilly.

15. Le quinzième chevalier qui entra dans l'arène, le front ceint d'une couronne fleuronnée d'or, fut Guy, sire de Laval, de l'illustre famille de Montmorency, dont il portait l'écusson brisé de cinq coquilles d'argent, sur la croix de gueules ; son cimier se distinguait aussi par une brisure, le chien, étant colleté d'or.

16. Guillaume, seigneur de Beaumont, portait d'argent à trois tours de sinople, crénelées et maçonnées de gueules ; son cimier était une tour de l'écu.

17. Le dix-septième combattant qui entra dans l'arène à la suite de Guillaume, sire de Beaumont, fut Aymery, sire de Poitiers, nommé par le père Anselme (t. II, p. 188) Aymar de Poitiers, comte de Valentinois : il porta d'azur, à six besans d'argent, 3, 2, 1 ; son cimier était deux trompes d'éléphant d'or, le naseau en haut.

18. Le chevalier Hugues, sire d'Ailly, portait un écu de gueules, au chef échiqueté d'azur et d'argent de trois traits ; son cimier était une tête et col de chien braque entre un vol d'azur. Il était fils de Jean, seigneur d'Ailly.

19. Jean, seigneur d'Estouteville, portait un écu fascé d'argent et de gueules de dix pièces, au lion de sable brochant sur le tout ; son cimier était deux bois de cerf d'or. Jean, seigneur d'Estouteville, était, frère aîné de Robert d'Estouteville, qui avait combattu au tournoi de Compiègne, en 1238.

20. Le sire de Trie, portait un écu d'or, à la bande d'azur. Il se qualifia de Gilbaut, sire de Trie, tandis que, selon le père Anselme (t. VI, p. 663), le seigneur de Trie, qui florissait à cette époque, se nommait Matthieu. Mais il est, à remarquer que Jean de Trie, seigneur de Plessis, florissant en 1345, était surnommé Billebault, selon le même auteur. Le cimier de Gilbaut, seigneur de Trie, était une tête et col de biche d'or. M. Douet d'Arcq (t. I, p. 373) rapporte un scel équestre de Matthieu de Trie, appendu à une charte du mois de février 1262.

21. Raoul, seigneur de Reux, portait un écu d'azur, à dix besans d'or, 3, 3, 3 et 1 ; son cimier était une roue de gueules.

22. Le vingt-deuxième combattant entra dans la lice le front ceint d'une couronne fleuronnée d'or, portant un écu d'or, à trois chabots de gueules. Ce fut Thibaut, seigneur de Chabot, fils de Thibaut, seigneur de Chabot, et d'Aenor, dame des Essarts. Son cimier était un chapeau antique d'azur au bout d'argent garni de pennaches de sable. Spener, dans les familles illustres de France (p. 37), dit que Aenor, dame des Essarts, était Aenor de Brosse, fille de Bernard, vicomte de Brosse.

23. Le vingt-troisième chevalier qui suivit le seigneur de Chabot, fut Guy de Lévis, sire de Ventadour : il porta d'or, à trois chevrons de sable ; son cimier était un moine de l'ordre de Saint-Augustin, de carnation, l'habit et le bonnet de sable au collet d'argent, tenant de la main dextre un bréviaire aussi de sable, à la tranche de gueules, et de la main senestre un chapelet de gueules. Tous ces détails concordent peu avec les renseignements donnés par l'historiographe Duchesne et le père Anselme qui l'a suivi (t. IV, p. 13).

24. Le vingt-quatrième chevalier entra dans l'arène le front ceint d'une couronne fleuronnée d'or, portant un écu d'azur, à sept besans d'or 3, 3 et 1, au chef d'or. Il se qualifia de Jean, vicomte de Melun. Son cimier était une tête et col de taureau d'or. Le héraut d'armes Jean-Baptiste Maurice, auteur du Blason des chevaliers de la Toison d'or (p. 30), donne un autre cimier : une tête de taureau d'or au col de même coupé d'azur, chargé de sept besans comme l'écu.

25. Amaury, seigneur de Craon, portait un écu losangé d'or et de gueules ; son cimier était un vol losangé d'or et de gueules.

26. Guillaume, seigneur de Coligny, porta un écu de gueules, à l'aigle d'argent, couronné d'or ; son cimier était l'aigle naissante de l'écu sans couronne.

27. Guillaume, seigneur de Coligny, fut suivi par Oudart, sire de Mailly, portant un écu d'or à trois maillets de sinople ; son cimier était un maillet de l'écu entre un vol d'or. L'apparition de ce chevalier et de ses armoiries donne une idée peu avantageuse de la généalogie de la famille de Mailly donné par le père Anselme. L'armoirie primitive fut aux trois maillets de sinople ; on adopta ensuite comme brisure le gueules et le sable, pour distinguer les branches.

28. Jean, seigneur de Chasteauvillain, de la maison des sires de Broyes, portait un écusson de gueules, semé de billettes d'or, au lion de même brochant sur le tout ; son cimier était un lion d'or issant d'un donjon de château également d'or. Il était fils de Simon de Broyes, seigneur de Chasteauvillain, qui adopta de nouvelles armes et les transmit à sa postérité avec le nom de Chasteauvillain.

29. Bernard, seigneur de Moreuil, portait un écu d'azur, semé de fleur de lis d'or, au lion naissant d'argent ; son cimier était une fleur de lis fleuronnée de quatre croissants renversés d'or. Le seigneur de Moreuil combattit admirablement ; il se signala par sa valeur et son adresse. Le roi de France, le duc de Bourgogne et le duc de Brabant, les trois juges des prouesses du tournoi, lui donnèrent le prix. M. Douet d'Arcq (t. I, p. 689) rapporte un scel équestre de cette famille appendu à un acte de 1314.

30. Jean, sire d'Amboise, portait un écu pallé d'or et de gueules de six pièces ; son cimier était un buste de carnation vêtu de gueules, au chapeau de môme. Spener (Familles illustres de France) donne sa descendance.

31. Le chevalier qui suivit dans l'arène, le front ceint d'une couronne fleuronnée d'or, porta un écu d'or, au chevron de gueules accompagné de trois aiglettes d'azur, becquées et membrées de gueules. Il se qualifia de Jacques, seigneur de la Tremoille. Son cimier était la tête et col de l'aigle de l'écu. Ce Jacques, seigneur de la Tremouille, n'est pas mentionné par le père Anselme.

32. Le chevalier qui suivit le seigneur de la Tremouille entra dans l'arène le front ceint d'une couronne fleuronnée de gueules, portant un écu de gueules, à deux fasces d'or. Ce fut Jean, seigneur de Harcourt, âgé de 71 ans. Son cimier était une roue de paon. Il avait comparu au tournoi de Compiègne en 1238.

33. Le trente-troisième combattant qui se présenta dans la lice porta un écu d'azur, à trois gerbes d'or, liées de gueules. Il se qualifia de Jean, seigneur de Brosse. Son cimier était une gerbe de l'écu. La généalogie des seigneurs de Brosse a été donnée par le père Anselme (t. V, p. 568) d'une manière incorrecte, comme le prouve la présence du chevalier Jean, seigneur de Brosse. Guillaume de Brosse, archevêque de Sens, en 1258, portait d'azur à trois brosses d'or, les manches de gueules.

34. Le trente-quatrième combattant qui s'avança dans l'arène, porta un écu de gueules, semé de trèfles d'or, à deux bars adossés de même, Il se qualifia de Jean, sire de Clermont. Son cimier était un chapeau élevé mordu par deux bars de l'écu la queue en haut. La présence de Jean, sire de Clermont, doit faire douter de l'exactitude du père Anselme, relativement à la transmission de la terre de Clermont.

35. René, sire de Carnazet, portait un écu de gueules à trois peignes d'or, à un écusson d'argent en abîme, chargé d'une couleuvre de sinople, à la bordure de gueules ; son cimier était un peigne de l'écu entre un vol, à dextre de gueules et senestré d'argent.

36. Aymery, seigneur de Rochechouart, portait un écu anté en face de six pièces de gueules et d'argent ; son cimier était une cigogne d'argent becquée d'or. M. Douet d'Arcq (t. I, p. 442) rapporte un scel d'Aimeri, vicomte de Rochechouart, appendu à une charte de 1269.

37. Le combattant qui entra dans l'arène à la suite du seigneur de Rochechouart, fut Jean, seigneur de Villers, portant un écu d'or, au chef d'azur, chargé d'un dextrochère de carnation vêtu d'hermines, au fanon de même, frangé d'argent, pendant sur le tout ; son cimier était une tête et col de coq d'argent, crêté et barbé de gueules, becqué d'or, entre un vol d'argent.

38. Le combattant qui suivit dans l'arène le seigneur de Villers, porta un écu de gueules, à trois maillets d'or. Ce fut Jean, sire de Monchy. Son cimier était une tête et col d'aigle d'argent languée d'or. Selon Spener (Familles illustres de France, p. 75), Jean, seigneur de Monchy, était fils d'Hugues de Monchy et d'Agde de Créquy; il avait épousé Agnès de Planques.

39. Le combattant qui vint dans la lice à la suite du sire de Monchy, porta d'azur, à trois sautoirs d'argent, au chef d'or, chargé de trois sautoirs d'azur en fasce. Il se qualifia de Bernard, seigneur de Balsac. Son cimier était un sautoir d'azur.

40. Le quarantième combattant porta un écu d'or, à un lion de sable. Il se qualifia d'Humbert, seigneur de Beaujeu. Son cimier était le lion de l'écu naissant.

41. Le quarante-unième combattant porta un écu de gueules, au lion herminé. Il se qualifia d'Ebeles, seigneur de Chabannes. Son cimier était un lion naissant de l'écu entre deux cornes de boeuf herminées.

42. Enguerran, seigneur de Crèvecœur, porta de gueules à trois chevrons d'or ; son cimier était deux bras élevés d'azur aux manches étroites d'or, relevées de gueules, pressant un cœur de gueules. Le héraut d'armes Maurice, dans son livre du Blason de la Toison d'or (p. 31), donne un autre cimier que la famille avait déjà adopté au XVIIe siècle deux bras élevés d'azur aux manches larges et courtes d'or, relevées d'hermines.

43. Guy, seigneur d'Allègres, portait un écu de gueules, au château d'argent ; son cimier était une tête et col de licorne d'argent bridée d'or, cornée de même. Le père Anselme donne la généalogie des seigneurs d'Alegre (t. VII, p. 702), mais il n'a pas connu Guy, le combattant de Cambray.

44. René, sire de Beauvau, portait de gueules, à quatre lions d'argent ; son cimier était un chapeau d'or, rebrassé de gueules, en pointe pommelé de sable, sommé de trois panaches de même. La généalogie publiée dans Moréri et puis dans le Dict. généal. met à tort la date de sa mort à l'année 1266.

45. Jean, seigneur de Roncherolles, portait un écu d'argent, à deux fasces de gueules ; son cimier était une roue de gueules. Tout ceci concorde fort peu avec les généalogies de la famille publiées dans le Dictionnaire de Moréri, de 1759, et ailleurs.

46. Guillaume, seigneur de Chauvigny, portait un écu d'argent, à la fasce fuselée de gueules de six pièces, au lambel d'azur à cinq pendants ; son cimier était une tête et corps de dogue de sable, colletée d'or. Il était fils de Guillaume de Chauvigny et d'Agathe de Lezignem ; il épousa Jeanne de Chastillon. M. Douet d'Arcq (t. I, p. 538), rapporte un scel équestre de Guillaume de Chauvigny, chevalier, seigneur de Châteauroux, appendu à une charte de 1267, par laquelle ce seigneur promet à Alphonse, comte de Poitiers, d'aller à la croisade. Ce Guillaume est le père du combattant du tournoi de Cambrai ; il mourut en 1270.

47. Jean, seigneur de Cantiers, portait un écu d'argent, à la croix engrêlée d'azur ; son cimier était la tête et col de griffon d'argent becqué d'or et langué de gueules.

48. Guillaume, châtelain de Beauvais, portait un écu d'argent, à la croix de sable, chargée de cinq coquilles d'or; son cimier était un buste de carnation habillé de l'écu, coiffé d'un chapeau antique de sable rehaussé d'or.

49. Le chevalier qui suivit le châtelain de Beauvais entra dans l'arène le front ceint d'une couronne fleuronnée d'or, portant un écu d'argent, semé de croisettes recroisettées de gueules, à trois molettes de même. Il se qualifia de Guillaume, seigneur de Boufflers. Son cimier était deux pieds de cheval de gueules, le sabot en haut.

50. Jacques Aymart, seigneur de Sanglier, portait un écu d'or, au sanglier de sable ; son cimier était un sanglier naissant de l'écu.

51. Jacques, sire d'Aneux, portait un écu d'or, à trois croissants de gueules ; son cimier était un chien assis d'argent.

52. Jean, seigneur de Choiseul, portait un écu de gueules, à la croix d'or, cantonnée de seize billettes de même ; son cimier était un buste de carnation habillé de l'écu, colleté de gueules, coiffé d'un chapeau de cardinal de même.

53. Le seigneur de Choiseul fut immédiatement suivi d'un noble chevalier du pays de Liège, Jean, comte de Los et de Cheny ; mais Jean, comte de Châlon, se hâta d'entrer dans la lice et de se joindre à ses compatriotes. Il fut le cinquante-troisième combattant de sa nation : il porta un écu de gueules, à la bande d'or ; son cimier était un vol d'azur plumeté de gueules chargé d'une bande d'or.

54. Godefroi de Brabant, comte d'Asschot, suivit le comte de Châlon, et fut accompagné d'Ebles, comte de Rethel, portant un écu de gueules, à deux rateaux d'or sans manche ; son cimier fut une tête et col de cheval d'argent, bridé d'or.

55. Le comte de Rethel fut suivi de Henri de Brabant, seigneur de Hestal, et de Guillaume, sire de Vergy, portant un écu de gueules, à trois quinte feuilles d'or ; son cimier était un griffon naissant d'or, ailé de gueules. L'auteur du Blason de la Toison d'or (p. 32), donne un autre cimier : une tête et col de griffon d'or.

Tous les chevaliers des deux nations combattirent avec une égale adresse. Leurs prouesses furent généralement applaudies. Les Brabançons, se piquant d'honneur, s'efforcèrent de rivaliser avec les chevaliers français.

Wauthier, seigneur de Quaderebbe, et Gossuin, seigneur de Stalle, mortellement blessés, succombèrent le jour même à leurs blessures.

Au milieu de tant de vaillants champions, se distinguèrent tout particulièrement : le seigneur de Moreuil, Wauthier Berthout, seigneur de Malines, et Gérard, sire de Murbais. Leurs prouesses furent acclamées ; aussi les juges du tournoi décernèrent-ils le prix à ces seigneurs.

Les restes mortels des seigneurs de Quaderebbe et de Stalle furent pompeusement ramenés en Brabant et ensevelis auprès de leurs ancêtres.

GOETHALS, de Bruxelles.