24 mars 2006

Lauris

Blason de la famille de Lauris sur HeraldiqueGenWeb
Annuaire de la noblesse de France 1863
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036591

Dessin de Amaury de la Pinsonnais publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb

Armes : d'argent, à trois bandes, dont deux de gueules et celle du milieu de sinople.
La maison de Lauris, à l'époque où les noms de famille sont devenus héréditaires, a pris le sien d'une terre et baronnie située dans la viguerie d'Apt. Ses premiers rejetons prirent part aux croisades et se distinguèrent dans les plus importantes expéditions des comtes de Provence aux XIIe et XIIIe siècles. (Armorial de d'Hozier, reg. vi. - Histoire de la noblesse de Provence, de Maynier, pag. 177 et 178.)

Guillaume de Lauris fut député, avec la principale noblesse de Provence, en 1245, pour complimenter Charles Ier, comte d'Anjou, sur son mariage avec Béatrix de Provence. Alfant de Lauris figure au nombre des cent chevaliers choisis pour seconder Charles Ier dans son célèbre combat contre le roi d'Aragon, en 1282. Bertrand de Lauris, chevalier, fut cottisé pour la cavalcade de Provence, en 1338 ; Jacques de Lauris, seigneur de Valbonnette, se signala dans les guerres contre Charles de Duras, neveu de la reine Jeanne de Naples, qui prétendait envahir la Provence, et Charles, son fils, baron de Lauris et seigneur de Valbonnette, servit lorsque Raimond de Turenne ravagea le pays en 1390.

La filiation, dressée et publiée par d'Hozier, juge d'armes de France, commence à Hugues de Lauris, seigneur de Valbonnette, qu'il croit frère de Bertrand, vivant en 1338. Ses descendants se sont alliés aux familles d'Alamanon, de Flotte, de Forbin, de Gantès, de Gaufridi, de Castellane. Un d'eux, Esprit de Lauris, écuyer, seigneur des Taillades, fut désigné comme viguier de Marseille par le roi Henri III, en 1570 ; et il jouissait d'une grande considération auprès d'Henri de Navarre, depuis Henri IV, comme on le voit par une lettre que lui écrivit ce prince le 31 juillet 1584. Melchior de Lauris des Taillades, capitaine de la milice d'Avignon pendant les guerres civiles de religion, vola au secours du château de Sorgues, en 1562, et en fit lever le siège. Claude, fils d'Esprit de Lauris et neveu du précédent, servit avec distinction sous les ordres du seigneur de la Valette, lieutenant général en Provence, et sous ceux du duc d'Épernon.

Emeric de Lauris, chevalier marquis des Taillades, veuf de Renée de Forbin, se remaria, le 20 mars 1657, à Françoise de Castellane de Brancas, marquise d'Ampus, qui avait recueilli, deux ans auparavant, par la mort de son frère, Dominique de Castellane, tous les biens de sa branche. Joseph Matthias de Lauris, issu de cette union, épousa, en 1684, Marie-Charlotte de Vassadel de Montmirail, et, en faveur de ce mariage, la marquise d'Ampus, sa mère, lui donna 400.000 livres, à la condition que lui et ses descendants porteraient le nom et les armes de la maison de Castellane avant tout autre nom et armes. En vertu de cette clause fidèlement remplie, la branche des Taillades s'est constamment appelée de Castellane de Lauris. Elle était représentée, au commencement du siècle dernier, par Louis Joseph François de Castellane de Lauris des Gérards, chevalier, appelé le marquis de Lauris ; syndic de la noblesse du Comtat Venaissin en 1741.

La maison d'Arlatan ayant acheté la baronnie de Lauris, au siècle dernier, en a ajouté le nom au sien. (Voyez l'Annuaire de 1862, page 382.)

Armes : d'argent, à trois bandes, dont deux de gueules et celle du milieu de sinople.

23 mars 2006

Famille Irlandès à Pignan

Grâce à des échanges avec Mr Guilhem Jonquet, j'ai pu collecter quelques nouvelles données sur la famille Irlandès de Pignan.

Descendance d'Antoine IRLANDÈS

Première génération

1. Antoine IRLANDÈS. Antoine a épousé Marie MICHEL en 1700 à Pignan, Hérault, France. Ils ont eu les enfants suivants:
+ 2 M i. Jean IRLANDÈS est né le 21 mai 1708, et est décédé en 1768.
Deuxième génération

2. Jean IRLANDÈS (Antoine) est né le 21 mai 1708 à Pignan, Hérault, France. Il est décédé en 1768 à Pignan, Hérault, France. Jean a épousé Jeanne PINÈDE, fille de Jean PINÈDE et Marie BARRAL, le 30 août 1735 à Pignan, Hérault, France. Jeanne est née le 20 novembre 1709 à Pignan, Hérault, France. Ils ont eu les enfants suivants:
+ 3 M i. Jacques IRLANDÈS est né le 25 octobre 1741.

+ 4 M ii. Antoine IRLANDÈS.
Troisième génération

3. Jacques IRLANDÈS (Jean, Antoine) est né le 25 octobre 1741 à Pignan, Hérault, France. Jacques a épousé Jeanne GROLLIER, fille de Antoine GROLLIER et Suzanne POITEVIN, le 17 février 1767 à Pignan, Hérault, France. Ils ont eu les enfants suivants:
+ 5 M i. Antoine IRLANDÈS est né le 23 octobre 1768.
4. Antoine IRLANDÈS (Jean, Antoine). Antoine a épousé Jeanne SAPTE, fille de Jean SAPTE et Marie COLRAT, le 2 octobre 1759 à Pignan, Hérault, France. Ils ont eu les enfants suivants:
+ 6 M i. Jean IRLANDÈS.
Quatrième génération

5. Antoine IRLANDÈS (Jacques, Jean, Antoine) est né le 23 octobre 1768 à Pignan, Hérault, France. Antoine a épousé Marguerite VIALA, fille de Jean VIALA et Elizabeth GROLLIER, le 16 janvier 1793 à Pignan, Hérault, France. Marguerite est née le 16 novembre 1766 à Pignan, Hérault, France. Antoine et Marguerite ont eu les enfants suivants:
+ 7 M i. Etienne IRLANDÈS est né le 20 août 1804.
6. Jean IRLANDÈS (Antoine, Jean, Antoine). Jean a épousé Marguerite GROLLIER, fille de Jean GROLLIER et Elisabeth AZAÏS, le 12 février 1782 à Pignan, Hérault, France. Ils ont eu les enfants suivants:
+ 8 M i. Jean IRLANDÈS.
Cinquième génération

7. Etienne IRLANDÈS (Antoine, Jacques, Jean, Antoine) est né le 20 août 1804 à Pignan, Hérault, France. Etienne a épousé Jeanne Marie Agathe ESTIVAL, fille de Jean ESTIVAL et Jeanne CAUCAT, le 27 janvier 1829 à Pignan, Hérault, France. Jeanne est née le 16 décembre 1807 à Pignan, Hérault, France. Ils ont eu les enfants suivants:
+ 9 M i. Guillaume IRLANDÈS est né le 28 janvier 1839.
8. Jean IRLANDÈS (Jean, Antoine, Jean, Antoine). Jean a épousé Françoise Charlotte GAL, fille de François GAL et Agnès BÉCAT, le 29 août 1822 à Pignan, Hérault, France. Ils ont eu les enfants suivants:
+ 10 M i. Pierre Marie Dieudonné IRLANDÈS est né le 24 juin 1831.
Sixième génération

9. Guillaume IRLANDÈS (Etienne, Antoine, Jacques, Jean, Antoine) est né le 28 janvier 1839 à Pignan, Hérault, France. Guillaume a épousé Jeanne MICHEL, fille de Pierre Antoine MICHEL et Jeanne DEY. Jeanne est née le 27 avril 1846 à Pignan, Hérault, France. Ils ont eu les enfants suivants:
+ 11 M i. Jean Baptiste Fernand IRLANDÈS est né le 17 novembre 1870, et est décédé le 4 novembre 1938.
10. Pierre Marie Dieudonné IRLANDÈS (Jean, Jean, Antoine, Jean, Antoine) est né le 24 juin 1831 à Pignan, Hérault, France. Pierre a épousé Alexandrine Clémentine Ursule JALADIEU. Alexandrine est née en 1837 à Lédergues, Aveyron, France. Ils ont eu les enfants suivants:
12 F i. Emilie IRLANDÈS. Emilie a épousé N... JONQUET.
Septième génération

11. Jean Baptiste Fernand IRLANDÈS (Guillaume, Etienne, Antoine, Jacques, Jean, Antoine) est né le 17 novembre 1870 à Pignan, Hérault, France. Il est décédé le 4 novembre 1938 à Pignan, Hérault, France. Jean a épousé Marie CAUCAT, fille de Barthélémy Auguste CAUCAT et Marie Claire BESTIEU. Marie est née le 17 mars 1872 à Pignan, Hérault, France. Elle est décédée le 31 août 1942 à Nice, Alpes-Maritimes, France. Ils ont eu les enfants suivants:
+ 13 F i. Elizabeth Pauline IRLANDÈS est née le 22 janvier 1905.

19 mars 2006

La maison de Glandevès

Blason de la famille de Glandevès sur HeraldiqueGenWebAnnuaire de la noblesse de France 1862
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036590

Dessin de Jean-François Binon publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb


La maison de Glandevès tire son nom d'une ancienne ville qui était autrefois le siège d'un évêché et avait des comtes particuliers, mais qui n'est plus qu'un petit hameau, ses habitants ayant été forcés par les inondations du Var à se réfugier dans la ville voisine d'Entrevaux. Elle a pour premier auteur certain Anselme Féraud, seigneur de Thorame, vivant en 1235, qui, ayant des droits considérables sur le territoire de Glandevès, en prit le surnom. Sa descendance a toujours joui d'un rang éminent parmi la noblesse de Provence, et elle a contracté des alliances directes avec les maisons d'Agoult, d'Albertas, de Blacas, de Forbin-Janson, de Pontevès, de Riquetti de Mirabeau, de Villeneuve-Trans, etc. Elle a donné plus de soixante chevaliers et dignitaires de l'ordre de Malte, et a possédé plusieurs terres titrées, entre autres le conté de Pourrières et la baronnie de Gréoux. La souche de la maison de Glandevès a formé plusieurs branches qui se sont éteintes successivement après avoir produit : Anselme, évêque de Glandevès, 1316-1327 ; Elzéar, son frère, évêque de Toulon, 1317-1323 ; Louis, évêque de Glandevès, 1415-1420 ; Isnard II de Glandevès, surnommé le Grand, lieutenant général en Provence en 1394 ; Louis de Glandevès, évêque de Marseille, 1439-1445 ; Toussaint de Glandevès, évêque de Sisteron, 1607-1648.

Le dernier rejeton mâle du nom et des armes fut Georges François Pierre, baron de Glandevès, né à Marseille le 28 avril 1768, garde du corps du roi de la compagnie écossaise en 1814, maréchal de camp, commandeur de Saint-Louis en 1820, pair de France le 23 décembre 1823, veuf sans enfants en 1817 de Marie Agathe Adélaïde Jeanne de Chabot. Il se démit de la pairie par lettres du 9 janvier 1832, et mourut quelque temps après ; avec lui s'éteignit le nom de Glandevès.

Armes : fasce d'or et de gueules.
Devise : Témérité et fierté.

15 mars 2006

Pays d'azur

A voir absolument, le blog Pays d'azur tenu par Mr Edmond Rossi avec, notamment, une passionnante saga des seigneurs de Grimaldi. J'ai essayé de poster un commentaire mais je n'ai pas su comment faire ?!?

Rame

Blason de la famille de Rame sur HeraldiqueGenWeb
Annuaire de la noblesse de France 1881
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036608

Dessin de Amaury de la Pinsonnais publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb
Cette maison est fort ancienne. Le cartulaire de la prévôté d'Oulx, près de Bardonnenche, aujourd'hui Bardonnèche, mentionne Pierre de Rame en 1137. Odon de Rame était coseigneur de Savines en 1247.

Aynard de Rame fut en 1275 un des médiateurs d'un accommodement entre le Dauphin et Gaston, vicomte de Béarn. Guillaume de Rame, bailli de Gap en 1292, avait pour contemporain Chabond de Rame, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem et commandeur d'Aix. Odon, seigneur de Rame, combattit à Varey en 1326. Fassion de Rame fit son testament en 1428. (Nobiliaire de Chorier.)

La souche s'est divisée en deux branches, dont l'aînée, celle des seigneurs du Poët, de Montjay, etc., est tombée en quenouille au commencement du XVIIe siècle par Lucrèce de Rame qui épousa Jean de Barras, seigneur de Mirabeau.

La branche cadette était représentée en 1540 par Gaspard de Rame, coseigneur de Savines, qui épousa Marguerite de Saint-Marcel. Antoine, leur fils, seigneur de Rame, des Crottes et de Piégu, gouverneur d'Embrun en 1579, se rendit célèbre dans les guerres civiles de religion sous le nom du sieur des Crottes, et se distingua à la défense d'Embrun, assiégée en 1585 par le connétable de Lesdiguières, alors un des chefs des calvinistes en Dauphiné. II épousa en 1551 Catherine Dordilhon d'Orange, dont il eut :
  1. Mathieu de Rame, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, capitaine de cinquante hommes d'armes, gouverneur de Digne en 1593 ;

  2. Guillaume de Rame, marié avec Jeanne de Plouvier et père de Mathieu, seigneur de Rame, de Réalon, etc., capitaine de chevau-légers, qui servit en Hollande sous le prince d'orange. Mathieu revint se fixer dans le Viennois à l'occasion de son mariage, en 1650, avec Françoise de Grolée de Viriville, dame de Chapeau-Cornu. Il mourut sans postérité ; sa veuve fit enregistrer son blason dans l'Armorial général en 1697.
Madeleine de Rame, fille d'Antoine, avait épousé Guillaume Dioque, et de cette union était issue Madeleine Dioque, mariée par contrat passé le 7 décembre 1607 devant Salva, notaire à Embrun, à Jean de Rous, capitaine au service de Henri IV, qui se distingua à la défense de Château-Dauphin, assiégé par le duc de Savoie. De cette union descendent les marquis de la Mazelière.

ARMES : d'argent, au lion de sable, armé et lampassé de gueules.

12 mars 2006

La maison d'Hugues

Hugues
Annuaire de la noblesse de France 1862, page 166
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036590

Dessin de Amaury de la Pinsonnais publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb
La maison d'Hugues est originaire du Languedoc, d'où ses branches se sont répandues en Dauphiné, en Provence et dans le comtat Venaissin. Sa filiation remonte à Pandulphe d'Hugues, damoiseau, du lieu de Pouzols, au diocèse de Béziers, qui épousa, en 1090, Richarde de Rocozel. Elle est établie tant sur les originaux que sur des expéditions authentiques et vidimées par Thomas de Rosset, juge royal de la viguerie de Gignac en 1629, dans les preuves faites, lors de la recherche de 1666, par David d'Hugues, baron de Beaujeu, neveu de l'archevêque d'Embrun. Elle a été publiée dans l'Armorial de d'Hozier (reg. 2, partie 1 ère). C'est en vertu de cette production de titres que David d'Hugues fut maintenu comme noble et issu de noble race et lignée, par jugement de l'intendant de Provence le 16 octobre 1667 (expédition authentique aux Archives du général d'Hugues).

La souche s'est partagée dès le XIIIe siècle en deux lignes principales, qui subsistent encore et dont nous allons donner le résumé généalogique.

I. BRANCHE AINÉE DES MARQUIS D'HUGUES.

Cette branche, qui a porté les titres de barons de Beaujeu, marquis de Vaumeilh, etc., s'est alliée aux maisons de Bimard, de Castellane, de Piolenc, de Pracomtal, de Tholosan, etc. Elle a produit un lieutenant général des armées du roi, des gouverneurs de place, des officiers supérieurs, des chevaliers de Saint-Louis, deux premiers consuls de la ville d'Aix, deux archevêques, l'un d'Embrun, de 1612 à 1648, l'autre de Vienne, de 1751 à 1774. Le premier de ces deux prélats avait été chargé par le roi Henri IV de diverses missions près des cours étrangères, et il avait négocié l'alliance des soeurs de Louis XIII avec Philippe IV, roi d'Espagne, et avec Charles Ier, roi d'Angleterre. Il avait reçu l'abjuration de Lesdiguières, dont il avait préparé la conversion. Cette branche était représentée au milieu du siècle dernier par Charles d'Hugues, marquis de Vaumeilh, baron de Beaujeu, seigneur de la Motte-Ducaire, qui avait épousé, le 28 février 1724, Anne Marguerite de Pracomtal, et auquel s'arrête le travail publié par d'Hozier, d'Artefeuille et la Chesnaye des Bois. De son union, il laissa :
  1. François Armand Léonor qui suit;
  2. Françoise Victoire d'Hugues, née le 7 février 1727, mariée, le 12 janvier 1747, au marquis de la Tour du Pin Montauban.
François Armand Léonor d'Hugues, marquis de Vaumeilh, baron de Beaujeu, etc., né à Gap le 24 mars 1726, lieutenant au régiment du roi infanterie en 1743, colonel du régiment du Berry en 1759, chevalier de Saint-Louis, se retira du service en 1762 et se maria avec Marie-Françoise Ursule de Piolenc, fille d'un président à mortier du parlement de Grenoble. Il est décédé à Gap le 21 janvier 1816, laissant de son union :
  1. Henri Armand d'Hugues, dont l'article suit ;

  2. Charles David d'Hugues, lieutenant de vaisseau, né à Gap te 21 mai 1769, décédé à Bagnols en septembre 1799, sans alliance, qui fit la campagne des Princes de 1792 comme volontaire ;

  3. Jean François Adolphe d'Hugues, chevalier de Malte, né le 25 juin 1777, marié avec dispenses et décédé sans postérité à Claix, près Grenoble, le 26 mars 1842 ;

  4. Ursule Victoire d'Hugues, née le 11 décembre 1763, mariée, le 17 mai 1785, au baron de Montrond, chevalier de Saint-Louis, morte, le 5 novembre 1849, au château du Plan de Baix (Drôme) ;

  5. Louise Adélaïde d'Hugues, née le 25 mai 1766, décédée à Grenoble en 1818, sans alliance ;

  6. Marie Guillelmine d'Hugues, née le 8 mai 1768, décédée, sans alliance, à Grenoble en novembre 1827.
Henri Armand, marquis d'Hugues, né à Gap le 18 mai 1765, officier au régiment du roi infanterie, chevalier de Saint-Louis, émigra et servit comme volontaire dans les chasseurs nobles de l'armée de Condé. Il a épousé en juillet 1809 Marie Elisabeth Philippine Bougard, dont sont issus :
  1. Charles Armand, qui suit ;

  2. Clotilde d'Hugues, née en 1814, décédée en bas âge.
Charles Armand, marquis d'Hugues, né à Embrun le 3 juillet 1820, chef actuel du nom et des armes, a épousé, le 10 mai 1853, Bénédicte de Bimard, fille du marquis de Bimard, maire de Chabeuil et membre du conseil général de la Drôme, dont il a :
  1. Emilien Henri Armand d'Hugues, né à Gap le 11 avril 1854 ;

  2. Paul Marie Antonin d'Hugues, né à Gap le 12 septembre 1859 ;

  3. Bénédicte Louise Marie d'Hugues, né à Gap le 23 février 1856.
II. BRANCHE CADETTE D'HUGUES-DUQUESNE.

Quoique le point de jonction de cette ligne avec la précédente n'ait pu être établi littéralement par actes authentiques, leur communauté d'origine est appuyée sur celle du nom et des armes, sur les traditions constantes et sur la reconnaissance officielle de l'archevêque d'Embrun et de François d'Hugues, baron de Beaujeu, son petit-neveu. Cette branche cadette était divisée, au commencement du siècle dernier en deux rameaux, dont l'un, resté à Caromb, avait alors pour chef Jacques d'Hugues, dont les deux fils étaient François Hyacinthe d'Hugues, né le 31 décembre 1680, capitaine au régiment de Tournaisis en 1716, et Jean-Joseph d'Hugues, né le 9 mars 1690, lieutenant au même régiment. Jacques d'Hugues produisit devant le tribunal de la rectorerie pontificale de Carpentras, en 1716, ses titres de noblesse, par lesquels est constatée l'existence de ses ancêtres à Caromb depuis Jacques d'Hugues, fils de Raimond, vivant en 1335.

Jean d'Hugues, fils de Rostang, fit acte de foi et hommage aux papes Urbain V et Grégoire XII, en 1363 et 1372, pour la coseigneurie de Védène, entre les mains du recteur de Carpentras. Jean d'Hugues fut grand juge de cette ville en 1427. Jacques d'Hugues, sur la résignation de Jean de Virieu, son beau-frère, fut nommé par Guillaume de Nassau, prince d'Orange, en 1560, capitaine châtelain d'Orpierre, Tresclus, Montbrison, etc. Il fut chargé de la garde et défense d'Orange contre les religionnaires, qui le firent prisonnier en 1576 et lui imposèrent une forte rançon. Le ravage et l'incendie de ses terres pendant les guerres civiles achevèrent de le ruiner. Adam d'Hugues, petit-fils du châtelain d'Orpierre, fut reconnu comme parent par l'archevêque d'Embrun, qui l'attira près de lui et le combla de faveurs ; mais, après la mort du prélat, il retourna à Avignon. (Enquête faite et titres produits devant la rectorerie pontificale.)

L'autre rameau, établi à Sérignan et à Malaucène, était représenté à la fin du XVIIe siècle par Antoine d'Hugues, fils de Pierre, né en 1659, marié, le 26 janvier 1690, à Marguerite de Roquier d'Aguilassy, fille de Félix de Roquier d'Aguilassy et de Marie de Joannis. II mourut à Sérignan le 25 février 1729, et laissa de son union :
  1. Louis Joseph d'Hugues, qui suit ;

  2. Espérite d'Hugues, marraine de son frère en 1702 et de son neveu en 1735.
Louis Joseph d'Hugues, né le 20 janvier 1702, épousa le 14 mars 1731, à Malaucène, Marie-Angélique d'Astier de Cromassières, fille de feu Guillaume d'Astier de Cromassières et de Marie-Thérèse Gaudibert.

Pierre Joseph d'Hugues, fils du précédent, naquit à Sérignan le 7 décembre 1735, fut sous-lieutenant au régiment de Bassigny en 1747, enseigne de la colonelle le 12 janvier 1748, capitaine au régiment d'Aix en 1759 ; chevalier de Saint-Louis. Il obtint en septembre 1785, par arrêt de la cour des comptes d'Aix, une expédition authentique du jugement de maintenue de noblesse, rendu le 26 octobre 1667 en faveur de David d'Hugues, baron de Beaujeu, son parent (acte conservé aux archives du général d'Hugues). Lors de la réunion du comtat Venaissin à la France, ses biens furent pillés, ses titres et papiers de famille incendiés, comme le prouvent un certificat de la municipalité de Malaucène et une reconnaissance de la commission de liquidation établie à Avignon pour le payement des indemnités et créances. Pierre Joseph d'Hugues avait épousé, le 29 août 1765, Thérèse d'Icard-Duquesne, fille de Guillaume d'Icard et d'Ursule Du Quesne, soeur et héritière du marquis Ange Du Quesne, chef d'escadre, gouverneur du Canada, dernier rejeton mâle de la famille du célèbre Du Quesne. De cette union, il laissa :
  1. Frédéric Joseph Hyacinthe, qui suit ;

  2. Ursule Virginie d'Hugues, mariée à M. de la Rouvière ;

  3. Angélique Adélaïde Marie-Thérèse d'Hugues, mariée à M. de Bertrand.
Frédéric Joseph Hyacinthe d'Hugues Du Quesne (du chef de sa mère), né le 21 février 1770, lieutenant au régiment de Saintonge en 1789, était sur le point d'émigrer, lorsque, son père ayant été incarcéré, il crut devoir partager ses dangers. Ils furent assez heureux pour échapper tous deux à l'échafaud révolutionnaire. Nommé maire de la ville d'Orange en 1820, chevalier de la Légion d'honneur en 1825, il était encore à la tête de l'administration quand il mourut, le 12 décembre 1829, après avoir rendu les plus éminents services à son pays pendant toute son honorable carrière. Il avait épousé, le 21 février 1795, Anne Angèle Geneviève Emilie Bignan, et il a laissé de cette union trois fils qui suivent :
  1. Abraham Louis Joseph d'Hugues, né le 20 mai 1797, a épousé, le 24 avril 1824, Marie Louise Claire Emilie de Pontbriand, dont il a : a. Anne Louis François Armand d'Hugues, né le 26 juillet 1826, capitaine adjudant major au 9e bataillon de chasseurs à pied ; b. Urbain Paul Humbert d'Hugues, né le 28 janvier 1828, lieutenant d'infanterie ; c. Marie Amélina d'Hugues, née le 1er décembre 1830, mariée à Jules Sautel ; d. Claire Anne d'Hugues, née le 17 janvier 1843.

  2. Louis Joseph Frédéric d'Hugues, né le 12 mars 1799, général de division, commandant la 2e division d'infanterie du 4° corps d'armée à Lyon, a épousé, le 15 janvier 1827, Aménaïde Louise de Pierrepont, dont il a Victor Ernest d'Hugues, né le 1er février 1834, sous-lieutenant au régiment des lanciers de la garde impériale.

  3. Hyacinthe Léon Emile d'Hugues, né le 16 mai 1804, mariée, le 2 novembre 1835, à Jeanne Louise Aménaïde Laugier, dont il a : a. André Frédéric d'Hugues, né le 13 juin 1840, élève de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr ; b. Joseph Paul d'Hugues, né le 2 décembre 1846.
ARMES : d'azur, à un lion d'or, chargé de trois fasces de gueules, brochantes sur le tout et surmontées de trois étoiles d'or, rangées en chef.

Voir aussi :

10 mars 2006

Bardonnenche

Bardonnenche
Annuaire de la noblesse de France 1867, page 122
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036595

Dessin de Amaury de la Pinsonnais publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb

Armes : d'argent au treillis de gueules cloué d'or, au chef d'or, chargé d'une aigle naissant de sable.
La vallée de Bardonnenche, ou Bardonesche, située en Piémont, sur les frontières de la France, appartenait au Dauphiné lorsque, en 1713, elle a été cédée au roi de Sardaigne par le traité d'Utrecht. Elle est traversée par la petite rivière de Bardonnenche, qui, après avoir arrosé le village de ce nom, va se jeter dans la Doire auprès d'Oulx. C'est le berceau d'une maison d'ancienne chevalerie déjà puissante et illustre dans le Briançonnais dès le XIIIe siècle, et connue depuis Witibald, père de Pons de Bardonnenche, qui fit des donations considérables à l'abbaye d'Oulx vers l'an 1050. Le cartulaire de cet établissement religieux, publié au siècle dernier, forme de véritables archives historiques pour cette maison.

La filiation des seigneurs de Bardonnenche donnée par Moréri, et servilement reproduite par la Chenaye-Desbois, remonte à Rodolphe de Bardonnenche, témoin avec Hugues, son fils, dans un acte de donation en faveur du monastère d'Oulx, en 1186. La souche s'est divisée en un grand nombre de branches, qui partagèrent la vallée en coseigneuries, et l'on ne comptait pas moins de trente nobles de cette race y possédant, vers 1330, fiefs et juridiction dont, ils devaient l'hommage au dauphin. De ce nombre était François de Bardonnenche, qui, pour venger sa fille, séduite par le jeune dauphin Guigues VIII, souleva ses vassaux et ses amis, et livra le fort d'Exiles au duc de Savoie. Il fit de là de terribles et fréquentes irruptions sur le territoire de son ennemi et tomba plusieurs fois entre ses mains. Mais il parvint à briser ses fers. Le dauphin Humbert II, s'étant emparé de lui en 1345, le fit mettre à la torture et condamner à mort. On l'enferma dans un sac, les pieds et les poings liés, et on le jeta dans l'Isère.

Au milieu du XVIe siècle la maison de Bardonnenche possédait encore des terres assez considérables dans le Briançonnais. Mais elle les aliéna presque toutes vers cette époque. Marguerite de Bardonnenche et son mari le capitaine François Rous vendirent, le 30 octobre 1568, à François Ferras tout ce qu'ils avaient à Névache. Hippolyte de Bardonnenche et Gaspard, son fils, cédèrent également à noble Jean Borel, seigneur de la Cazette, gouverneur du château d'Exiles, tous leurs biens sis à Névache et à Plampinet. (Inv. de la Cour des comptes de Grenoble; reg. du Briançonnais ; fo 568 et 569, Mss. de la Bibl. impériale.)

La maison de Bardonnenche s'est alliée à celles de Blosset, de Beaumont, de la Chambre, de Forbin, de Lestang de Murat, de Montchenu, de Revilliasc, Odde de Boniot, de Peccat, etc.

Guy Allard a donné la filiation des principales branches de la maison de Bardonnenche dans la généalogie qu'il en a publiée en 1680. Elles étaient toutes éteintes au milieu du siècle dernier, à l'exception des deux qui suivent.
  1. Celle des vicomtes de Trièves, qui était alors représenté par Antoine César de Bardonnenche, vicomte de Trièves, seigneur du Monetier, de Tosanne, de Tresannes, Saint-Martin, etc. Ce gentilhomme épousa, le 25 août 1743, Marie Madeleine de Vachon de Belmont, fille de Nicolas de Belmont et de Justine Angélique de la Porte de Vachon
    de Lartaudière.

    César René Nicolas, comte de Bardonnenche, né à Varces le 8 janvier 1745, était colonel d'artillerie en 1789. Il servit pendant l'émigration dans l'armée des princes et dans celle de Condé, fut créé maréchal de camp en 1814, commandeur de Saint-Louis en 1819, et mourut le 12 mai de l'année suivante à Arras, où il commandait la succursale des Invalides. Avec lui s'éteignit cette branche, à laquelle appartenait encore Antoine René de Bardonnenche, son oncle, né à Grenoble en 1721, chanoine de la cathédrale de cette ville, vicaire général du diocèse de Vienne, nommé en 1771 évêque de Vence, mort à Varces le 6 octobre 1783.

  2. Celle des vicomtes de Champigney, ou Champiney, dont le surnom vient d'une seigneurie qu'elle possède depuis Alexandre de Bardonnenche, marié avec Lucrèce de Montchenu, et trisaïeul d'Antoine César de Bardonnenche, vicomte de Trièves, mentionné plus haut. Elle était représentée en 1845 par Antoine Joachim Claude Ferdinand de Bardonnenche, vicomte de Champiney, qui avait épousé sa cousine Antoinette Alexandrine Adélaïde de Bardonnenche, dont il a laissé un fils, qui suit
    André Louis Charles Vitibald, comte de Bardonnenche de Champiney, employé au ministère de l'intérieur, marié :

    1. le 17 septembre 1861, à Julie Cornélie Bouvier, décédée le 29 septembre 1863 ;
    2. en mars 1866, à Cornélie Louise Berthoud. Il a du premier lit : Marie Ferdinand Vitibald de Bardonnenche de Champiney, né le 20 septembre 1863.
Armes : d'or, au treillis de sable, cloué d'or; au chef de sable, chargé d'une aigle naissante au vol déployé d'or.

Devise : TUTUM FORTI PRAESIDIUM VIRTUS.

Guy Allard et, d'après lui, Moréri et La Chenaye-Desbois, blasonnent ces armes : d'argent, au treillis de gueules, cloué d'or ; au chef du même, chargé d'une aigle naissante de sable.

Voir aussi :

05 mars 2006

Salvaing de Boissieu

Annuaire de la noblesse de France - 1902 - page 239
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36629d/f246.item

Dessin de Amaury de la Pinsonnais publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb
Salvaing de BoissieuL'ancienne famille dauphinoise des Salvaing de Boissieu à laquelle appartenait le célèbre président de Salvaing de Boissieu et dont l'origine chevaleresque a même été fort contestée, s'est éteinte depuis de longues années (Cf. Rivoire de la Bâtie, Armorial du Dauphiné) dans la maison de Sassenage par le mariage de Christine, fille unique de Denis de Salvaing de Boissieu, décédé le 10 avril 1683, avec Charles Louis Alphonse, baron de Sassenage. Elle portait : d'or, à l'aigle éployé de sable becqué, membré et diadèmé de gueules ; à la bordure d'azur semé de fleurs de lis d'or.

Le fief de Boissieu, appartenant à son dernier rameau existant, était possédé dès 1752 par François Treillard, procureur du roi au bureau des finances de Grenoble, qui prenait le nom Treillard de Boissieu. Il est peu de nom aussi répandu que celui de Boissieu en Lyonnais, Dauphiné et Forez, et il est à remarquer que presque toutes les familles de ce nom ont eu tendance et donné à entendre qu'elles avaient une origine commune avec celle des Salvaing du Dauphiné (Cf. Annuaire de la noblesse année 1861, notice Boissieu). L'une d'elles, qui a possédé, en Forez, la seigneurie de Boisnoir, a été maintenue dans sa noblesse en 1666 (Cf. d'Hozier, Armorial général, reg. 1) ; elle a donné un maréchal de camp en 1791, et est encore représentée. Ses armoiries sont: d'azur, à l'aigle d'or, becqué et membré de sable, à trois roses d'argent, mouvantes de la même tige, feuillées du même et rangées à la pointe de l'écu. Elle ne prouve par aucun acte authentique son point d'attache avec les Salvaing, mais ses descendants ont, paraît-il pris de nos jours le nom de Salvaing.

Une autre famille, appelée Perrin, dont nous allons parler ci-après, portait dans une de ses branches le surnom distinctif de Boissieux, et malgré que ce ne fut pas même son nom patronymique, comme c'était le cas pour les Boissieu du Boisnoir elle a, cependant, commencé eu 1802 à substituer dans les actes d'état civil le nom de Salvain de Boissieu à celui de Perrin Boissieux.

La morale de ces prétentions se trouve dans ce qu'en a dit l'historien dauphinois M. A. de Terrebasse (Relation des principaux événements de la vie de Salvaing de Boissieu, par A. de Terrebasse ; Lyon 1850, in-8', p. 212) : « Le nom de Boissieu ne donne pas plus droit à celui de Salvaing que par exemple, le nom de Bayard à celui de Terrail.

Cela est si vrai qu'il existe dans le voisinage même du berceau des Salvaing, en Dauphiné et en Lyonnais, plusieurs familles du nom de Boissieu ou Boissieux qui n'ont jamais élevé la moindre prétention à cette parenté. Elles ont, à cet égard, respecté les traditions du pays et leur propre dignité. Mais il faut le dire, lors même que les traditions viendraient à s'effacer, le soin avec lequel le président Salvaing de Boissieu a établi sa généalogie jusqu'en 1683 s'opposera toujours d'une manière invincible à toutes les usurpations que l'on tenterait de faire de son nom et de ses armes. »

Cependant au commencement du XIXe siècle le représentant de la famille Perrin Boissieux a jugé bon de substituer à son nom de Perrin celui de Salvaing dans l'état civil de ses enfants (Cf. état civil de Lorient, registres de l'an X) et de s'attribuer aussi les armes des Salvaing (Cf. Révérend, Titres, Anoblissements et Pairies de la Restauration, t. I, p. 263).

Cette famille Perrin habitait, dès la fin du XVIIe siècle à Chevrières, près de Saint-Marcellin (Isère), où elle tenait un rang distingué dans la bourgeoisie, puisqu'il fit inscrire ses armoiries à l'Armorial général de 1696 (Registre du Dauphiné) : d'or, au chevron de gueules, au chef d'azur, chargé de trois molettes d'argent.

A cette même famille parait se rattacher Antoine [de] Perrin [de] Boissieux, de la ville de Bessins (près de Saint-Marcellin et Chevrières), marié à Olympe Rodet et né à Villars-Chevrières le 16 février 1638 (?), fils de Claude de Boissieux et de Benoîte Chabert (Archives nationales, Dossiers des secrétaires du roi, V 2 : carton 39) qui fut reçu conseiller secrétaire du roi le 16 avril 1720, le même jour que son fils Claude, né en 1675, fermier général, directeur des domaines et gabelles d'Alsace, entrepreneur général des fournitures des vivres et équipages.

On trouve aussi Isabeau Perrin de Boissieux, fille d'Antoine Marchand., qui paraît très proche parent d'Antoine ci-dessus : elle épousa avant 1736 Claude Christophe Staroth de Saint-Germain (Cf Armorial historique de Romans, p. 173).

Enfin d'après les actes d'état civil du XVIIIe siècle la filiation suivie de la branche de Perrin-Boissieux, qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours et qui a donné le baron de la Restauration, s'établit comme suit :

  1. Pierre Joseph Perrin-Boissieux, du Villard Chevrières en Dauphiné, épousa Marguerite Effantin, dont un fils, qui suit :

  2. Guigues-Antoine, dit aussi Hugues-Antoine, Perrin de Boissieux, commis aux écritures de la marine à Rochefort ; né au Villard-Chevrières le 9 février 1716, décédé à Rochefort (Charente Inf.) le 8 janvier 1781 épousa Catherine Delbos (alias Durand d'Elbos), dont un fils qui suit :

  3. Jean-Joseph Perrin de Boissieux, puis appelé de Salvaing de Boissieux, baron de Boissieu, ingénieur du génie maritime, puis ingénieur en chef des constructions navales, directeur du génie maritime, Officier de la Légion d'Honneur, chevalier de Saint-Louis ; né à Rochefort (Charente-Inf.) le 27 août 1755, décédé à Paris le 7 février 1846 ; fut le premier de sa famille qui entreprit de se rattacher aux Salvaing de Boissieu. S'il avait pris ce nom dès 1802 en déclarant à la mairie de Lorient le premier né de ses fils, il n'osa pas le présenter devant le conseil du sceau en 1821, lors de la délivrance des lettres de baron héréditaire qui lui furent accordées ; mais une demande qu'il adresse au roi à cette même époque, pour solliciter la décoration de l'Ordre de Saint-Michel (Archives nationales, cabinet du roi, 0, 3, p. 818), il fait valoir seulement qu'il est neveu du général de Boissieu, qui commandait aux Tuileries le 10 août 1792 et qui fut tué à Quiberon à la tête des grenadiers royaux. Or, cette parenté ne paraît pas plus exacte que la première.

    Le roi Louis XVIII le créa baron héréditaire par lettres de patentes du 22 novembre 1821, sous le miens de Boissieu et lui accorda sur sa demande les armes suivantes : d'or, à l'aigle éployé de sable, becqué, membré et diadémé de gueules, et soutenu d'une rose, tigée et feuillée au naturel et mouvant de la pointe ; à la bordure d'azur.

    Il épousa à Paris, le 18 juillet 1801, Elisabeth Suzanne Homberg, décédée à Saint-Germain-en-Laye le 13 juin 1823, dont il eut cinq enfants, qui furent enregistrés sous le nom de Salvaing de Boissieu :
    1. Louis-Edouard, qui sera rapporté ci-après ;

    2. Louis-Edmond, enseigne de vaisseau (9 octobre 1825), marié le 28 avril 1833 à Louise Gabrielle Gouhier de Petiteville. Décédé à Verneuil le 7 mars 1886, dont deux fils et une fille, qui suivent :

      1. Georges Salvaing, marié le 23 février 1863 à Anne Marie Clotilde de Giroult des Brosses, dont un fils et une fille :

        1. Marie Joseph Edmond Henri lieutenant au 2e chasseurs ;

        2. Marie Josèphe Blanche Aymonette, née en 1869, décédée à Quiberon le 5 mars 1899 ; mariée en octobre 1890 à Alexandre Auguste Fernand Le Riche de Cheveigné, capitaine d'infanterie, décédé à Quiberon le 5 mars 1899 ;

      2. Olivier, né en 1841, décédé en 1872 ; marié le 22 novembre 1864 à Mathilde Subtil de Lanterie, dont trois filles :

        1. Marie-Thérèse, mariée, le 20 juillet 1891, à Georges Van Robais, comte romain;

        2. Valentine, mariée en 1892, à Maurice Eugène Chasseloup de Châtillon ;

        3. Odette, née en 1871, décédée à Maisons-Laffitte le 8 octobre 1895 ;

      3. Alice, née à Gournay le 5 juillet 1836 ; mariée en mai 1839, Hippolyte André de Boissieu, décédée le 3 février 1881 ;

    3. Ernest Armand, né en 1809, décédé au château de Saint-Aubin (Eure) le 7 mai 1886 ; marié à Marie Eugénie Ribard, décédée au château de Saint-Aubin, le 5 janvier 1885, dont un fils et une fille, qui suivent :

      1. Gaston Maurice Prosper, lieutenant de dragons, marié le 7 mai 1870 à Marie Jeanne Yvonne Girard de Villesaison, dont un fils et une fille, qui suivent :

        1. Aymon

        2. Germaine Louise Isabelle, mariée le 16 septembre 1890 à Martial Marie Yves de Rollignac ;

      2. Margueritte, mariée le 10 juillet 1860 à Frédéric de Bérenger ;

    4. Marie Henriette Eugénie Joséphine, née en 1805, décédée à Paramé le 25 août 1884 ; mariée à Jean-Baptiste Hyacinthe Alphonse, comte de Bougainville ;

    5. Suzanne Clarisse, née en 1803, décédée le 15 mai 1862 ; mariée le 21 février 1823 à Marin Marcotte de Sainte-Marie, receveur des finances.

  4. Louis Edouard de Salvaing de Boissieu, baron de Boissieu, puis de Salvaing de Boissieu, conseiller auditeur, puis conseiller à la cour d'appel de Paris (28 mai 1844), Officier de la Légion d'Honneur ; né à Lorient le 1er août 1802, décédé à Paris en 1870 ; épousa à Paris le 25 avril 1832, Amélie Delemon Le Belin, fille de Etienne et de Marie de Reuneville, et fille adoptive (arrêt de la cour d'appel de Paris du 16 octobre 1831) de Claude Lebelin, magistrat dont un fils et une fille, qui suivent :
    1. Alexandre Arthur, qui suit ;

    2. Henriette Angèle, mariée le 2 mai 1858 à Charles-Albert
      Espivent de la Villeboisnet.

  5. Alexandre Arthur de Salvaing de Boissieu, baron de Boissieu, né en 1833, décédé à Paris le 29 mars 1873 ; épousa le 26 mai 1868 Isabelle Caroline Marie d'Aboville, dont un fils et deux filles :

    1. Guy Marie Joseph Edouard, qui suit ;

    2. Joséphine Marie Alberte Augustine Marie, née en 1873, décédée le 18 juin 1877 ;

    3. Louise Marie Madeleine, mariée le 19 novembre 1891 à Louis-Henri Savary de Beauregard.

    Guy Marie Joseph Edouard de Salvaing de Boissieu, baron de Salvaing de Boissieu, officier, né le 26 mai 1871, a épousé en février 1900 Hermine Marguerite Marie Rouxel de Lescouet.
Voir aussi :

Famille Tamisier

Tamisier
Nobiliaire Universel de France. Tome 13. Page 161
Viton de St-Allais.

Gallica/BnF : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036874

Dessin de Amaury de la Pinsonnais publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb

Armes : coupé au 1 d'or, à la rose de gueules ; au 2 de gueules au crible d'or, à la fasce d'azur, chargé de trois étoiles d'argent brochante sur le tout.
TAMISIER, famille qui se dit originaire de Savoie, divisée en plusieurs branches, dont la première fait sa demeure dans le lieu de son origine ; la seconde est établie en Bresse, et la troisième en Provence. Dans les archives du roi, à Aix, registre Papirus, fol. , on trouve les lettres de réhabilitation de noblesse, accordées à Charles Tamisier, le 22 septembre 1723.

La filiation qu'on trouve dans ces lettres remonte jusques à :

  1. Pierre TAMISIER, qui vivait en 1510, dans la baronnie de Roussillon, diocèse d'Apt, lequel eut de sa femme, dont les noms me sont inconnus, entre autres enfants :
    1. Pons Tamisier, officier d'infanterie, mort sans enfants ;
    2. Guillaume, dont l'article suit.

  2. Guillaume TAMISIER, fut père de Pons, dont nous allons parler.

  3. Pons TAMISIER épousa demoiselle Anne de Bernardy, des seigneurs de Sigoyer-Malpoil, de laquelle il laissa, entre autres enfants :
    1. Mathieu, qui suit ;
    2. Une fille mariée Antoine de Beaumont, de la ville d'Aix.

  4. Mathieu TAMISIER fut marié deux fois ; il eut de Catherine Isoard de Chenerilles, sa seconde femme :
    1. Esprit, qui suit ;
    2. Elzéar-Etienne Tamisier, dont on ignore la destinée.
    3. Jean Tamisier, dont on ignore la destinée.

  5. Esprit TAMISIER se maria avec Claudine Silvestre, du lieu de Saint-Savourin. De ce mariage naquit :

  6. Charles TAMISIER, qui eut de sa femme, dont je n'ai pas eu connaissance des noms :
    1. Charles, dont l'article suit ;
    2. Jean-Antoine, mentionné ci-après.

  7. Charles TAMISIER, IIe du nom, conseiller du roi, et substitut au parlement d'Aix, obtint les lettres ci-dessus mentionnées. Il s'allia, en 1705, avec Honorée de l'Ordonné (voir note 1), de laquelle il eut :
    1. Laurent Charles Tamisier ;
    2. Laurent Ignace, prieur de Saint-Rémy en Champagne, légataire universel d'Alexandre Tamisier, son grand oncle, mort en 1754, abbé, commendataire d'Huyson, ordre de Saint- Benoît ;
    3. François Xavier Tamisier, officier dans le régiment de dragons de Septimanie.

  8. Jean Antoine TAMISIER, fils puîné de Charles I, épousa, en 1714, Thérèse de Monnier, fille de Jean, seigneur du Revest, et de Madelaine Mathieu, duquel mariage est issu :

  9. Jean Charles DE TAMISIER, marié en 1743 avec Blanche Thérèse de Belliard, de laquelle il a eu postérité.
Ces branches portent pour armes : coupé au 1 d'or, à la rose de gueules ; au 2 de gueules au crible d'or, à la fasce d'azur, chargé de trois étoiles d'argent brochante sur le tout.

Il existe encore une branche de cette famille à Lons le Saunier (Franche-Comté), prenant le surnom de BARD, désignant un ancien fief, qu'elle possède encore ; cette branche provient aussi d'un Pierre Tamisier de Saint Agnès, qui fut nommé par lettres, datées de Malines, le 20 juin 1527, avec droits et prérogatives, secrétaire de l'archiduchesse d'Autriche Marguerite, comtesse de Bourgogne : son frère, Otherim, était officier de cette princesse ; sou neveu était auteur et poète, président en l'élection du Mâconnais, décédé le 4 janvier 1591. Enfin cette branche a perdu partie de ses titres et papiers, par suite des guerres des 16e et 17e siècles ; les lieux qu'elle habite ayant été ravagés et incendiés.

Cette branche porte pour armes : d'azur, à la rose d'argent, accompagnée de trois étoiles du même. Couronne de vicomte.

Note 1 : Complément envoyé par Robert Rey le 30.08.2006

x le 12-01-1705 à Saint Saturnin lès Apt, de Charles TAMISIER, ° à Saint Saturnin, advocat en la cour, de Charles et Marie-Magdeleine BEILLARD avec Honorade DELARDONET, ° à Aix, de Laurens, advocat en la cour, et Honorade de CROUSSART
Robert Rey

04 mars 2006

Sainte Catherine du Val des Ecoliers

La France Pontificale, Archidiocèse de Paris par Honoré Fisquet
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N204178


Le 27 juillet 1214, une célèbre bataille se livra dans les plaines de Bouvines. Comme le salut de la France dépendait de la victoire, le roi Philippe-Auguste fit le vœu, s'il était vainqueur, de construire une abbaye à sainte Catherine, vierge et martyre, et les sergents d'armes du monarque promirent d'élever une église sous l'invocation de la même sainte.

La victoire resta aux Français ; mais les embarras de la guerre ne permirent pas à Philippe Auguste de remplir ses engagements, et la mort le surprit. La gloire de consacrer à sainte Catherine un monument qui rappelât à la postérité le triomphe remporté à Bouvines était réservée, à saint Louis. Sur le conseil de sa pieuse mère, il jeta les yeux sur les frères du Val des Écoliers, diocèse de Langres, qui, n'ayant pas de résidence à Paris, demandaient avec instances qu'on leur permît d'y établir un collège pour instruire ceux d'entre eux qui en seraient jugés capables. Ce sont ces religieux qui, plus tard, se réunirent à la congrégation de Sainte-Geneviève. Saint Louis les fixa à Paris, dans la paroisse de Saint-Paul, près de la porte de Bauders, depuis Baudoyer qui, en 1280, se nommait la porte du Val des Écoliers. Nicolas Gibeyn, bourgeois de Paris, à la prière du chevalier Jean de Milly, ci-devant trésorier du Temple, leur donna trois arpents de terre qu'il possédait en cet endroit, et Henri de Dreux, archevêque de Reims, qui était le feudataire du terrain, approuva cette donation, en mars 1228. Il fallait le consentement de l'évêque de Paris pour construire le monastère et l'église. Le prélat, qui était alors Guillaume d'Auvergne, le refusa d'abord, mais sur l'ordre du Saint-Siège, il finit par l'accorder en octobre 1229. Il résulte de la lettre écrite en cette circonstance par l'évêque de Paris, que déjà les Frères du Val des Écoliers avaient fait construire, à cette époque, une petite chapelle en mémoire des rois Philippe Auguste et de Louis VIII.

La première pierre de l'église fut posée en 1229. Deux inscriptions placées à l'entrée de l'édifice l'appelaient cette pieuse cérémonie. D'un côté, on voyait le roi saint Louis entre deux archers de sa garde, tenant chacun une massue, et de l'autre un chanoine régulier revêtu de sa chape, ayant près de lui deux hommes armés de pied en cap. L'une des inscriptions, celle de droite, était ainsi conçue: « A la prière des sergents d'armes, Monsieur Saint-Louis fonda celte église, et y mit la première pierre, et fut pour la joye de la victoire qui fut au pont de Bouvines, l'an mit deux cent quatorze. » L'autre inscription à gauche portait : « Les sergents d'armes pour le temps gardoient le dit pont, et vouèrent que si Dieu leur donnoit la victoire, ils fonderoient une église de Sainte-Catherine, et ainsi fut il.

L'église, achevée en 1229, servit aux sergents d'armes et aux chanoines réguliers. Après les funérailles de chaque sergent, son écu et sa masse étaient suspendus à la voûte de l'église. Saint Louis dota la nouvelle église d'une rente de trente deniers à percevoir chaque année, à la Purification, à l'Ascension et à la Toussaint. Il pourvut à l'entretien d'un frère, chargé de dire tous les jours une messe de Requiem pour l'âme de son père et de son grand-père, et fit plusieurs autres largesses aux religieux de Sainte-Catherine, dont la maison à Paris fut considérée bientôt comme le collège de tout l'ordre du Val des écoliers. La dédicace de leur église eut lieu le 25 juillet d'une année que l'on ne connaît pas. Il est certain que le monastère de Sainte-Catherine existait déjà en 1235, puisqu'on en détacha des religieux pour prendre possession du prieuré du Val-Saint-Éloi, dans la paroisse de Chilly, près Longjumeau.

Le 31 juillet 1358, Etienne Marcel, prévôt des marchands, voulant livrer Paris aux troupes de Charles le Mauvais, roi de Navarre, fut tué près de la première porte ou bastille Saint-Antoine, d'un coup de hache d'armes par Jean de Charny. Le cadavre du prévôt et ceux de ses complices, au nombre de cinquante-quatre, furent exposés devant l'église Sainte Catherine du Val des Ecoliers. Le 25 avril 1629, le P. Charles Faure, supérieur général de la congrégation de France, passa un contrat avec les religieux de Sainte-Catherine et prit possession de leur couvent. Par lettres patentes du 23 mai 1767, le roi Louis XV ordonna que les religieux de Sainte-Catherine feraient en son nom l'acquisition de l'église, terrain, bâtiments et dépendances, formant ci-devant la maison-professe des jésuites, rue Saint-Antoine, et qu'ils seraient tenus d'y habiter et demeurer à perpétuité. Le roi décida, en outre, qu'aussitôt cette translation opérée, il serait établi sur l'emplacement du prieuré de la Couture un marché en remplacement de celui qui se tenait alors dans la rue Saint-Antoine, marché dont le célèbre architecte Soufflot était chargé de fournir les dessins. La démolition des bâtiments du prieuré eut lieu de 1773 à 1774. Cependant, l'église subsistait encore en 1777, lorsque de nouvelles lettres patentes, données à Fontainebleau le 18 octobre, ordonnèrent la démolition de cet édifice et la vente aux enchères des terrains du prieuré. Ces mêmes lettres patentes ordonnèrent également que les deniers provenant de celle aliénation seraient destinés à la construction de la nouvelle église de Sainte Geneviève. Toutes ces dispositions ne reçurent point une entière exécution. Toutefois, le 20 avril 1783, M. d'Ormesson, contrôleur général des finances, posa la première pierre du marché, et les voies publiques qui furent formées sur l'emplacement du prieuré de Sainte-Catherine, sont : la place du Marché Sainte-Catherine, les rues Caron, d'Ormesson, du Colombier, Jarente et Necker. La rue Jarente doit son nom au trente-deuxième et dernier prieur commendataire du Val-Sainte-Catherine.

Prieurs.

  1. GUIARD fut nommé arbitre avec Guillaume, chambrier de Sainte-Geneviève de Paris, dans un procès survenu en 1254, entre le chapitre de Saint-Rieul de Senlis et le monastère de Saint-Vincent de la même Tille. Le même, mentionné comme ancien prieur de Sainte-Catherine, fut exécuteur testamentaire d'Odelive, veuve de Pierre Chair-de-Porc, sergent d'armes, par un acte du jeudi 11 juin 1259.

  2. EVRARD DE VILLAINES, né au village de ce nom au duché de Bourgogne, fut le premier docteur en théologie de son ordre. Excellent prédicateur, il a laissé un manuscrit dans la bibliothèque du couvent de Sainte-Catherine, un recueil de sermons latins sur les fêtes. Il fonda quelques prieurés de l'ordre de Sainte-Catherine, entre autres celui de Notre Dame des Monts, de Sainte-Geneviève de Marcy, du Parc-de-Harcourt et de Saint-Nicolas aux Cordelles de Laon, et eut le droit sinon d'en nommer les prieurs, du moins de les confirmer, de les changer et de visiter leurs maisons. En 1267, le pape Clément IV pria l'évêque de Paris de permettre à Guiard de faire construire des oratoires dans les fermes de son monastère, afin que ses religieux pussent y célébrer le saint sacrifice ou y assister, sans contact avec les personnes séculières. Cette même année, il donna quelques rentes à Jeanne, femme de Nicolas de Trie, et à sa nièce qui étaient devenues pauvres, en reconnaissance des bienfaits que cette dame avait accordés, du vivant de son époux, au Val des Écoliers de Paris. Guiard paraît avoir cessé de vivre le 7 mai 1267.

  3. GREGOIRE, surnommé le BOURGUIGNON, sans doute à cause de sa patrie, était docteur au moins en 1266. En février 1269, il obtint du roi saint Louis que tous les biens acquis par on couvent fussent favorisés du droit d'amortissement. Il est encore mentionné en 1271.

  4. JACQUES est cité en octobre 1292 et en janvier de l'année suivante.

  5. LAURENT DE DREUX naquit dans cette ville et gouvernait en 1304. Il contribua à l'établissement du prieuré de Royal Lieu, que fondait alors Philippe le Bel. Le nécrologe nous apprend qu'il fut docteur en théologie, et que ses parents et amis firent don au Val-des-Ecoliers de la somme de trois cents livres qu'on employa à l'achat de Fontenay et de Boissy.

  6. GIRARD, surnommé de TROYES, sa ville natale. Son anniversaire est marqué dans le nécrologe au 25 septembre.

  7. NICOLAS était prieur au mois d'avril 1338.

  8. DREUX DE COURLENÇON ou plutôt de COURTAÇON donna une procuration au frère Thomas de Châtres, en juillet 1338. Il mourut le 3 décembre 1350.

  9. JEAN Ier DE CAMBRONNE permit à un de ses religieux, en 1351, de donner au couvent quatre livres de rente annuelle que ses parents lui avaient constituée en 1346. Il obtint du roi Jean, en 1351, un privilège de Committimus. Jean était docteur en théologie et mourut le 21 juillet 1363.

  10. RAIMOND ou RAINONN DE BOISSY, d'abord sous prieur en 1353, fut élu à l'unanimité prieur dix ans plus tard, et mourut le 13 septembre de cette année.

  11. THOMAS DE CHATRES, depuis longtemps procureur du Val-des-Ecoliers, fut élu pour remplacer Raimond et cessa de vivre le 9 octobre 1363.

  12. PHILIPPE DE MASSY, ainsi nommé à cause du lieu de sa naissance situé au diocèse de Paris, après avoir été procureur, devint prieur le 20 octobre 1363. Il s'efforça d'établir dans son église, sur des bases solides, la confrérie des sergents d'armes. Lui et son couvent conduisirent la dépouille mortelle du roi Jean à Saint-Denys en France, en 1364. Philippe mourut en mai 1370. Sous son gouvernement, la discipline concernant l'usage de la viande, se relâcha d'une manière assez considérable pour être remarquée des historiens.

  13. BOHARD D'ESTAIN. On le trouve quelquefois sous le nom de Richard. D'abord prieur de Saint-Paul de Reims, il succéda à Philippe par voie de compromis en 1370. On avait pour lui tant d'estime que plusieurs grands personnages le nominèrent leur exécuteur testamentaire; de ce nombre furent Pierre d'Orgemont, chancelier de France et du Dauphiné, qui fit construire dans la nef de l'église de Sainte-Catherine deux chapelles voisines du choeur, et dans lesquelles il voulut être inhumé en 1377 ; de Guillaume, baron de Montmorency, de Thiébaud de Bourmont, baron de Manicamp, et du célèbre avocat général Jean des Marets. Il mourut en 1398, s'étant démis de son prieuré depuis quelques mois.

  14. PIERRE BONENFANT, sous-prieur, fut élu prieur en 1397. Il reçut cette même année l'hommage d'Enguerrand de Marigny, surintendant des finances pour les terres qu'il tenait en fief à Châtres et dont la seigneurie appartenait au prieuré de Sainte-Catherine. Il acheta pour son propre compte, en 1399, un domaine pour le prix de quatre-vingts livres, et cessa de vivre vers le mois de novembre 1417.

  15. JEAN II DE BOURMONT, originaire de Manicamp au diocèse de Soissons et fils du baron seigneur de ce lieu, fut élu le 6 décembre 1417. Les guerres civiles qui ravageaient la France à cette époque y rendirent très difficile le gouvernement de Jean. Celui-ci fut pris par les Anglais et ne recouvra sa liberté qu'au moyen d'une rançon considérable, vers 1427. Avec les propriétés du prieuré qui furent aliénées, la discipline monastique y eut beaucoup à souffrir, mais Jean fut ferme, inflexible, et mourut à Orléans le 8 mai 1438, pendant que la peste sévissait à Paris.

  16. JEAN MAUPOINT III, de Paris, fut élu vers la fin de mai 1438, prit possession le 1 juin. Doué d'une grande prudence, il succomba cependant sous le poids des affaires difficiles qu'il eut à traiter et fut forcé d'aliéner des biens appartenant à sa maison, lorsque son plus vif désir eût été de recouvrer ceux que le malheur des temps avait fait passer en des mains étrangères. La paix ayant été rétablie en 1455, le Val-des-Écoliers se releva peu à peu. Jean ne dédaigna pas de commencer ses études à l'université de Paris, en 1460 et 1461, sous Thomas de Courcelles, célèbre docteur, devint bachelier en théologie, et, brisé par les soucis et la vieillesse, termina sa laborieuse carrière le 11 novembre 1476.

  17. JEAN IV NERVET, religieux du Val Saint Éloi, près de Longjumeau, ayant été trouvé par hasard le seul qui pût dire la messe à Sainte-Catherine de Paris en présence du roi Louis XI, ce monarque le nomma l'un de ses aumôniers ordinaires en 1474. Il fut élu prieur de Sainte-Catherine en décembre 1476. Six ans après (1482), il donna au frère Pierre Martin, le prieuré d'Ennemont devenu vacant par la cession de Simon de La Barre. Sur ces entrefaites, il fut nommé confesseur du roi Louis XI ; et obligé de résider en quelque sorte à la cour, il confia l'administration de son couvent au sous-prieur Jean Berthin. A la mort du prince, il se remit tout entier au gouvernement de son monastère, en fit bâtir le cloître, et construire le jubé ainsi que les stalles du choeur. Jean Nervet, préconisé évêque de Mégare in partibus infidelium, assista à ce titre, le 21 mai 1503, à l'installation d'Etienne de Poncher, évêque de Paris, et au banquet qui eut lieu ce jour-là à l'évêché, et où il prit place à droite d'Etienne, avec Louis de Villiers de l'lle-Adam, évêque de Beauvais et Matthieu d'Artigueloube, évêque de Pamiers, Philippe Cousin, abbé de Sainte-Geneviève, et Nicaise de l'orme, abbé de Saint-Victor, tandis qu'à gauche du prélat se trouvaient René d'Illiers, évêque de Chartres, Guillaume Briçonnet, évêque de Lodève, et Antoine de la Raye, abbé de Saint-Denys. Jean Nervet, comme suffragant de l'évêque, de Paris, consacra le dimanche 7 septembre 1511 l'église paroissiale de Sainte-Croix en la Cité, et trois autels qui étaient à peine achevés. Sa mort arriva le 10 novembre 1525.

  18. PHILIPPE THIBAULT était fils de Jacques, seigneur de la Grange, de Cheverny, de Vibraye, baron d'Huriel, gouverneur du comté de Blois, ambassadeur du roi Louis XII en Suisse, et de Marie Garandeau. Il embrassa la règle de Saint-Benoît à l'abbaye de Turpenay au diocèse de Tours, fut le premier prieur commendataire de Sainte-Catherine de Paris et abbé de Noirmoutier, de Bourgueil-en-Vallée et de Saint-Nicolas d'Angers. il cessa de vivre le 12 novembre 1539.

  19. TOUSSAINT DE HOCEDEY, évêque de Toul en 1543, et abbé commendataire de Honnecourt, de Trois-Fontaines et de Gorze, fut aussi prieur de Châalis, et, en 1535, de Sainte-Catherine, que Philippe Hurault avait abdiqué en sa faveur. Il s'en démit vers 1560 en faveur du suivant et mourut le 30 juillet 1565.

  20. ANTOINE MINARD, clerc séculier, succéda à Toussaint par suite de la cession de celui-ci, et fit le partage entre lui et le couvent des biens du Val-des-Ecoliers en 1564. Il mourut le 24 juillet de l'année suivante. Jean Hamelin, sous-prieur et procureur, fut élu par Les religieux le 27 juillet 1565, mais comme le roi fit alors placer sous le séquestre les biens du monastère, il semble que l'élection de Jean n'eut pas de suite.

  21. MARTIN DE SOUSPITTE, nommé par le roi, prit possession en juin 1566 et termina sa vie en septembre suivant.

  22. FRANÇOIS Ier DE BERNES, docteur en droit, conseiller et aumônier du roi, était originaire de Turin dans le Piémont. Il obtint du monarque le prieuré de Sainte-Catherine qui était encore vacant le 3 mars 1567, et en prit possession la même année. Il répara son monastère et mourut en 1593. Le chapitre choisit solennellement Geoffroi Hardi pour le remplacer. Ce Geoffroi était sous-prieur de Sainte-Catherine et abbé de Notre-Dame de Doudeauville de l'ordre de Saint-Augustin, au diocèse de Boulogne-sur-Mer. Bien que son élection n'eût pas été désapprouvée par le duc de Mayenne, un décret du grand Conseil l'annula en 1594, et le roi Henri nomma le suivant.

  23. NICOLAS DE BOLOGNE.

  24. ETIENNE DE BOLOGNE. (Voir aux abbés de Livry, nos 33.)

  25. Louis DE BOLOGNE. (Ibid., no 34.)

  26. RAPHAEL DE BOLOGNE prit possession du Val des Écoliers en 1618, par suite de La cession de Louis en sa faveur et fut peu après évêque de Mégare in partibus, coadjuteur de Digne, prélat assistant au trône pontifical, et enfin évêque de Digne à la mort de Louis. Il posséda le prieuré jusqu'en 1655, époque où il en fit cession à Gabriel de Boislève, évêque d'Avranches; mais celui-ci en fut dépossédé à cause de certaines clauses frauduleuses que l'on découvrit dans le contrat.

  27. FRANCOIS II SERVIEN, évêque de Bayeux, posséda le prieuré pendant deux ans, à la condition d'un payement de six mille livres à Raphaël de Boulogne, trompé par Gabriel de Boislève, Il était abbé de Saint-Jouin de Marnes depuis 1656 et mourut le 2 février 1659.

  28. AUGUSTIN SERVIEN, fils d'Abel Servien, surintendant de finances, père du marquis de Sablé et de la duchesse de Sully, fut nommé prieur par le roi à la mort de François, obtint ses bulles le 15 juin 1659, et mourut le 7 octobre 1716. Un arrêt du grand Conseil, en date du 8 novembre suivant, décida que les revenus du couvent seraient donnés, non pins à l'abbaye de Saint-Victor, mais l'établissement des nouveaux catholiques.

  29. N. DE CHASOT, premier président au parlement de Metz, était neveu de Jacques Bénigne Bossuet, évêque de Meaux. A la mort de sa femme, il embrassa l'état ecclésiastique, fut nommé par le roi prieur de Sainte-Catherine le 30 avril 1719, obtint ses bulles le 28 septembre, fit prendre possession le 10 décembre, se démit le 24 de ce même mois, et passa par nomination royale à la dignité d'abbé de Saint Arnoult de Metz. Les revenus du prieuré furent encore affectés aux nouveaux catholiques par arrêt du grand Conseil en date du 10 février 1710.

  30. JEAN-CHARLES PORTAIL, fils d'Antoine Portail, conseiller au parlement de Paris, et de Madeleine le Nain de Tillemont ; naquit le 19 novembre 1676. Frère puîné du premier président au même parlement, il fut prêtre de l'Oratoire; prédicateur de la station du carême à la cour en 1722, chanoine de l'Eglise de Paris, du 9 novembre 1724 au mois de décembre 1728, et prieur de Sainte-Catherine en juin 1727. Sa mort arriva le 26 mai 1739.

  31. AIMARD-CHRÉTIEN-FRANÇOIS-MICHEL NICOLAÏ, fils du premier président de la cour des comptes, né à Paris en 1720, fut reçu chevalier de l'ordre de Malte. Le roi le désigna pour être prieur de Sainte-Catherine le 31 août 1736. Aimard prit possession le 8 novembre suivant, et devint chanoine de Paris le 7 décembre de la même année et évêque de Verdun le 16 juin 1754. Sa mort arriva le 9 décembre 1769.

  32. LOUIS-FRANÇOIS-ALEXANDRE DE JARENTE DE SENAS D'ORGEVAL, fils d'Alexandre Balthasar de Jarente de Senas, baron de Luce la Croix-Haute et marquis d'Orgeval, et de Louise-Elisabeth de Rambault de Champrenard, naquit le 1er juin 1746, à Saint-Siméon, près de Bressieux au diocèse de Vienne et aujourd'hui de Grenoble. Appelé à Paris par l'évêque d'Orléans, son parent, Louis fit ses humanités au collège du Plessis et son séminaire à Saint-Nagloire et à Saint-Sulpice. Reçu licencié en droit civil et canonique, il fut vicaire général de Mgr de Loménie de Brienne, archevêque de Toulouse, député par celte province ecclésiastique en 1770 à l'assemblée du clergé de France, pourvu en mai 1771 de la commende de l'abbaye de Lieu-Dieu-en-Jard, prieur de Royal-Pré en 1762, de Tricheville et de la Couture-Sainte-Catherine en 1769, coadjuteur d'Orléans le 29 octobre 1780 et préconisé par Pie VII le 11 décembre suivant sous le titre d'évêque d'Olba en Cilicie in partibus infidelium avec future succession, abbé commendataire de Saint-Eloi, au diocèse de Noyon, le 14 juillet 1784, titulaire du siége d'Orléans le 28 mai 1788. A la révolution, il prêta serment à. la constitution civile du clergé, refuse toutefois de prêter son ministère pour le sacre des évêques constitutionnels, et, le 2 octobre 1801, bien que déposé canoniquement, envoya sa démission d'évêque d'Orléans au premier consul. Lors du voyage du pape Pie VII à Paris, de Jarente rétracta ses crieurs entre les mains du Souverain Pontife, et mourut sincèrement repentant à Paris, rue Sainte-Marthe, no 4, au 10e arrondissement, le 30 octobre 1810, et non 1801 comme l'ont dit quelques écrivains.