13 mai 2006

La maison d'Audiffret (I)

Blason de la famille de Audiffret sur HeraldiqueGenWeb
Armes : d'or, au chevron d'azur, chargé de cinq étoiles d'or, et accompagné en pointe d'une montagne de trois coupeaux de sable, celui du milieu surmonté d'un faucon du même, la tête contournée et sa patte dextre levée; à la bordure componée d'or et de sable de 28 pièces.

Couronne : de comte, surmontée d'un fer de flèche d'or.

Supports : deux faucons; l'écu de forme ovale, orné de branches de laurier et d'olivier, de sinople.

Nobiliaire universel de France
M. de Saint-Allais.
Tome 19, pages 193 à 244.
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036880

Dessin d'Amaury de la Pinsonnais publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb
La maison d'Audiffredi, originaire d'Italie s'est transplantée au douzième siècle dans la vallée de Barcelonnette, et y francisa son nom en celui d'Audiffred ou d'Audiffret.

Elle a justifié d'une manière légale de l'ancienneté de sa noblesse en remontant à l'an 1390, par-devant le sénat de Turin, qui a rendu à cette occasion une sentence confirmative en l'année 1775.

Les actes et titres originaux produits par la branche aînée, et qui ont servi de base au libellé de ladite sentence, établissent également l'existence de toutes les branches puînées, qui sont en nombre considérable; et, avant cette époque, deux de ces branches établies en France avaient déjà fait leurs preuves légales par-devant les commissaires départis par le roi, qui rendirent un jugement de maintenue de noblesse, en faveur desdites branches le 29 novembre 1648. Ces mêmes branches firent encore d'autres productions par-devant le sieur d'Hozier, juge d'armes de France, pour l'admission de deux de leurs membres en, qualité de pages du roi dans la grande et petite écurie ; et il résulte de ces preuves que lesdites branches descendent en ligne droite et masculine de Marcellin d'Audiffret, premier du nom, l'un des généraux de René, comte de Provence, roi de Naples et de Sicile, qui créa ledit Marcellin l'un des cinquante chevaliers de son ordre du Croissant, en 1463, après qu'il eut justifie descendre de quatre aïeuls et aïeules nobles, ainsi que l'exigeaient les statuts dudit ordre.

Il résulte également desdits titres et actes originaux, que la maison d'Audiffret jouissait d'une manière légale des titres de marquis, comte et baron depuis plusieurs siècles, tel qu'il appert des érections de la baronnie et du marquisat de Gréoux et du comté de Mortiliengo, etc. Ses alliances sont illustres et bien soutenues : nous citerons celles des Tallard, des Villeneuve, des Albertas, des Tarnezieu, des d'Arène, des Castellane, des Rians, des Armini, des Pontevès, etc., etc.

Cette maison a constamment rendu des services au prince et au pays; elle compte parmi ses membres des brigadiers des armées du roi, des gouverneurs de places et de provinces, des capitaines de vaisseaux et officiers des galères du roi, des officiers supérieurs dans les divers régiments de cavalerie et d'infanterie, qui ont tous versé leur sang pour la gloire et la défense du pays; des chevaliers de l'ordre du Croissant, de Saint-Louis et de Saint-Lazare, des ambassadeurs, des prélats distingués, des généraux d'ordres et des savants qui ont honoré les sciences et les lettres; elle a su réunir enfin tous les caractères qui constituent une famille utile à l'État, dans tous les genres d'emplois dont les souverains ont pu l'honorer, et a laissé dans l'histoire des traces qui constatent son mérite, son dévouement et une illustration acquise par des services réels, successifs et importants.
  1. THOMAS D'AUDIFFRET, chevalier ès lois, gentilhomme de Thomas II, comte de Savoie, et juge de son palais, en 1525, dont on a des actes de 1228. Il avait pour frères :
    1. Othon d'Audiffret, promu à l'évêché de Gap, en 1184, lequel eut avec Charles Ier, comte de Provence, un différend à l'occasion des droits régaliens sur plusieurs paroisses de son diocèse; cette discussion fut réglée par le souverain pontife, au jugement duquel les parties s'en étaient référées;
    2. Charles d'Audiffret, surnommé le Fort, chevalier, qui commanda en 1212 un des corps d'armée de l'empereur Othon IV, sous les murs de Capoue, où il fut tué. Il avait épousé Clotilde de Villeneuve, de laquelle il eut un fils, nomma Mathias, qui fut tué devant Mantoue.

    Ce Thomas d'Audiffret est mentionné dans l'histoire d'Auguste, ab Ecclésia. Il fut père de :

  2. JEAN D'AUDIFFRET, premier du nom, chevalier, qui commanda la légion subalpine à l'armée que saint Louis, roi de France, envoya sous la conduite de Charles d'Anjou, son frère, pour faire la conquête du royaume de Naples, en 1252. De retour dans sa patrie, il fit donation d'un terrain fort étendu aux RR. Pères Bénédictins de Tournoux, pour fonder un autre couvent à Faucon, près de Barcelonnette; il avait déjà fait une donation aux Chartreuses de Prunol, en l'an 1240, qui fut confirmée la même année par Béatrix, comtesse de Vienne et d'Albon, dont il avait été le chambellan. Il est qualifié dans ledit acte de donation : Nobilis ac potens vir. Il avait épousé Euphrosine de Grimaldi, de laquelle il laissa :

  3. JEAN II, dit aussi Hugues d'Audiffret, chevalier, mentionné dans une donation de son père en 1275; il commanda la légion subalpine ainsi que son père, et la conduisit sous les ordres du dauphin de Viennois au siège de Genève, dont le prince voulait s'emparer. La ville fut prise en 1320; mais le duc de Savoie, Aimon, la reprit quelque temps après. Hugues d'Audiffret avait épousé Anne-Marie d'Hugues de la Mora, famille célèbre dont était issu le cardinal Hugues de Saint Cher. Il laissa entre autres enfants :

  4. ROMAN D'AUDIFFRET, chevalier, l'un des primats de la vallée de Barcelonnette; il ménagea en ladite qualité un traité de pacification entre les habitants de cette contrée et le clergé par un acte public de l'an 1367. Il avait servi dans les armées impériales, et s'était trouvé, en 1351, à la bataille de Rimini, où il fut dangereusement blessé; il épousa Cécile Damesini, de la ville de Nice, et en eut, entre autres enfants :
    1. Constantin, dont l'article suit ;
    2. Millet d'Audiffret (Miletus Audiffredi) dont la femme, nommée Bérengère, est comprise pour un legs de dix florins d'or dans le testament d'Agnès de Giraud d'Aiguebelle, veuve de noble Jacques d'Artellier de Raffini, du 25 mars 1394 (V. S.), original en parchemin.

  5. CONSTANTIN D'AUDIFFRET, chevalier, qui s'était rendu recommandable dans les armes pendant les guerres que Jeanne, reine de Naples et comtesse de Provence, eut à soutenir contre ses nombreux ennemis. A la mort de cette princesse (1382), les primats de la vallée, ayant à leur tête Constantin d'Audiffret, implorèrent la protection d'Amédée VI, dit comte Verd, comte de Savoie, pour le maintien de leurs privilèges. Constantin fut nommé gouverneur du fort de Jauzier (Jausiers), dont il fit rétablir les remparts en 1390, et obtint ensuite le titre de capitaine général des milices de la vallée de Barcelonnette; il fut père des enfants qui suivent :
    1. André d'Audiffret de Planède nommé en 1420 par le pape Martin V, à l'évêché de Sisteron; il mourut le 5 novembre 1442, et fut inhumé dans l'église des Bénédictins de Faucon, dont ses ancêtres avaient les bienfaiteurs ;
    2. Jean-François, dont l'article suit :

  6. JEAN-FRANÇOIS D'AUDIFFRET, chevalier, succéda à son père Constantin dans le gouvernement du fort Jauzier, et dans le commandement des milices de la vallée de Barcelonnette; il fit son testament en 1446, et voulut être inhumé dans l'église des Bénédictins de Faucon, sépulture de ses ancêtres; il paraît qu'il mourut la même année. Il avait épousé Marie de Bonne de Tallard, aïeule du connétable de Lesdiguières, ce qui est justifia par le testament dudit Jean-François, reçu par Gobaudy, notaire; de ce mariage vinrent :
    1. Marcellin, dont l'article suivra;
    2. Mathieu;
    3. Grégoire;
    4. Marthe. On ignore la destinée de ces trois derniers.

  7. MARCELLIN D'AUDIFFRET, premier du nom, chevalier, fut, ainsi que ses pères, pourvu du commandement et du gouvernement du fort Jauzier et de la vallée et ville de Barcelonnette; mais les discussions intestines qui agitèrent la famille des ducs de Savoie, sous le règne du duc Louis et pendant les désordres du comte Philippe, l'un de ses fils, le firent renoncer, vers l'an 1451 , au service de Savoie pour entrer à celui du bon René, comte de Provence et roi de Naples et de Sicile, qu'il servit avec un grand dévouement, et qui le nomma au nombre de ses généraux dans l'expédition qu'il ordonna contre l'île de Chypre, qui avait abandonné le rit catholique latin pour embrasser le rit grec. Ce prince, pour reconnaître ses services , le créa , par lettres patentes du 18 septembre 1463 , l'un des cinquante chevaliers de son ordre du Croissant , et comme il fallait, pour être admis dans cet ordre illustre, être jugé sans reproche et faire preuve de noblesse d'ancienne chevalerie, il fut dit dans lesdites lettres patentes que les ennemis du roi, ayant, dans les dernières guerres, ravagé le pays, enlevé les équipages, les titres et papiers de famille dudit seigneur d'Audiffret, le roi le reconnaît de très ancienne noblesse, et le confirme dans tous les privilèges qui sont dus à sa naissance, ajoutant :

    « Étant, d'autre part certioré de son obéissance, capacité, droiture et bonne volonté en notre service, dont il aurait donné des preuves, voire pour autres causes envers lui, nous mouvant, l'avons créé, fait, ordonné et admis au nombre de nos chevaliers, mandons à notre chancelier de le reconnaître et faire reconnaître partout où besoin sera. »

    Marcellin d'Audiffret avait obtenu, par une bulle du pape Nicolas V, donnée le 1er mars 1455, la permission de se faire absoudre de tous cas encourus, et ce en reconnaissance d'avoir contribué, avec deux de ses fils, Jean-Honoré et Pierre, à soutenir la religion catholique dans le royaume de Chypre. Le juge d'armes de France fait mention de cette bulle dans les preuves que Jean-Paul d'Audiffret a faites par-devers lui, le 10 décembre 1697, pour son admission dans les pages du roi, dans lesquelles preuves Marcellin d'Audiffret est reconnu pour sixième aïeul dudit Jean-Paul.

    Il testa le 29 décembre 1485; c'est le notaire Jean Gabaudy qui reçut le testament, et mourut le 15 janvier 1486, et fut enterré dans l'église des Bénédictins de Faucon. Marcellin avait épousé, en 1447, Lucie Sibille de Jacobis de Meyronis, de laquelle il laissa :
    1. Jean Honoré, mentionné comme fils aîné et héritier dans le testament de son père; mais il mourut sans alliance en 1522 d'une maladie contagieuse, et fut inhumé aux Bénédictins de Faucon. Son frère Pierre hérita des biens principaux de la famille, en vertu de la substitution mentionnée dans le testament de leur père.
    2. Pierre, dont l'article suivra.
    3. Antoine d'Audiffret, qui embrassa d'abord la profession des armes et servit en qualité de lieutenant dans les troupes de Bourgogne; retiré du service, il s'adonna à la jurisprudence, et fut nommé. procureur général de la vallée de Barcelonnette, dont les habitants le députèrent, en 1559, près le duc de Savoie, Emmanuel-Philibert, à l'effet d'en obtenir des lettres patentes et confirmatives de leurs privilèges ; sa démarche ayant couronnée de succès, il reçut de ses commettants les témoignages de la plus vive reconnaissance. Mais, dans la suite, s'étant marié dans le comtat Venaissin, il y fixa sa résidence, et y forma une branche.
    4. Jérôme embrassa la vie religieuse dans l'ordre de Saint Dominique; il mourut à Avignon, le 19 octobre 1509.
    5. Marguerite, mariée, le 4 mai 1477, à Étienne Hugues de la Mora, écuyer.
    6. Anne Marie, qui épousa Nicolas Capizucchi, écuyer.

  8. PIERRE D'AUDIFFRET, premier du nom, chevalier; il avait suivi son père à l'expédition de l'île de Chypre, et s'était ensuite attaché au service du duc de Bourgogne; mais à la mort de ce prince, il entra au service d'Espagne, et fut accueilli avec la plus grande distinction par la reine Jeanne et Charles son fils, qui fut depuis l'empereur Charles Quint; il avait été nommé, par lettres patentes du 20 janvier 1516, registrées en la chambre des comptes de Provence, gouverneur de la ville de Lérida. Il rendit d'éminents services pendant les guerres qui eurent lieu de son temps, et s'acquit une telle réputation qu'on le surnomma le grand capitaine espagnol; il était chevalier de l'ordre du Croissant, et fit son testament le 13 novembre 1523, dans lequel il est qualifié : Illustrissimus ac nobilissimus Petrus ex Audiffredis torquatus eques, filius quondam Marcellini, Crescentis ordinis equitis, nec non Illevid? civitatis Gubernator.

    Il avait épousé, en 1487, Antoinette de Barralier, de laquelle il laissa onze enfants. Ce grand nombre d'héritiers fut un obstacle à ce que chacun trouvât assez de fortune pour être en état de vivre selon le rang que lui assignait sa naissance, et il fallut que plusieurs d'entre eux, et surtout les cadets, se déterminassent à trouver un meilleur sort dans le maniement des affaires et du commerce maritime, ce à quoi plusieurs d'entre eux se soumirent en se répandant dans plusieurs provinces, où ils formèrent plusieurs rameaux, qui s'établirent en France et d'autres en Piémont. Il testa le 14 décembre 1528, et fut enterré dans l'église paroissiale de Jauzier, en la chapelle de Saint-Jean, qu'il avait fondée; il laissa, entre autres enfants :
    1. Martin, dont l'article suivra.
    2. Pierre d'Audiffret, qui s'établit à Marseille et y mourut sans postérité.
    3. Antoine d'Audiffret, qui se retira à Sauron, dans la vallée de Barcelonnette, et y fonda une branche.
    4. Marcellin d'Audiffret, deuxième du nom, qui fonda la quatrième branche, rapportée plus bas.
    5. Guillaume, qui servit dans la marine, et s'établit à Marseille, où il acquit une grande fortune; il y devint la souche avec sa femme, Madeleine de Tourel, de la cinquième branche, dite des barons de Gréoux, qui sera rapportée plus bas.
    6. Jean Gaspard, qui servit dans les troupes de la marine, puis s'établit à Aix, en Provence, où il fonda la sixième branche, rapportée plus bas.
    7. Jacques, capitaine au régiment de Piémont. Il se retira dans cette contrée, où il s'établit et y fonda une branche.
    8. Barthélemy, célèbre bénédictin, mourut, en 1569, à Rome, où il avait été appelé dans l'intérêt de son ordre, dont il était provincial.
    9. et 10. Anne et Elizabeth, mortes jeunes.

  9. MARTIN D'AUDIFFRET, premier du nom, chevalier, avait hérité, en qualité d'aîné, des possessions de la vallée de Barcelonnette, où il fixa sa demeure; il y fut bientôt pourvu, par le duc de Savoie, Charles III, dit le Bon, du commandement du fort Jauzier, qui était héréditaire dans sa famille; mais ce prince ayant, de concert avec Charles-Quint, fait la guerre à la France en 1551, le roi François Ier, en repoussant ses ennemis, fit la conquête de la vallée de Barcelonnette et pays adjacents; ce fut alors que Martin d'Audiffret fut, comme le personnage le plus considérable de la contrée, député au monarque français pour lui offrir le présent et le tribut d'usage; et l'an 1559, ce même pays ayant été rendu au duc de Savoie, Emmanuel Philibert, par le mariage de Marguerite de France avec ce prince, Martin fut député par la ville de Barcelonnette pour obtenir de ce duc la confirmation des privilèges de sa cité; c'est à cette occasion qu'il lui fut délivré de nouvelles lettres patentes concernant les armoiries de sa famille. Il fut député de nouveau, en 1567, à la cour de Turin, et y reçut, l'accueil le plus favorable aux demandes de ses commettants. Il testa le 17 août 1564. Il avait épousé, le 12 mai 1533, Catherine de Tiran de Plano, de laquelle il laissa les enfants qui suivent :
    1. Jean, dont l'article viendra.
    2. Pierre d'Audiffret, qui fonda la deuxième branche, établie à Saint-Paul-Trois-Châteaux, et qui sera rapportée page 209.
    3. Nicolas d'Audiffret, qui fonda la troisième branche, rapportée page 211.
    4. Jeanne, mariée à Jean-Olivier-Matty de Mattos, en juin 1566.

  10. JEAN D'AUDIFFRET, chevalier, qui servit en qualité de capitaine dans l'armée du duc de Savoie, fut du nombre des députés qui furent envoyés, du vivant de Martin son père, au roi François Ier, pour lui demander que la vallée de Barcelonnette, dont il avait fait la conquête, fût unie à la Provence et non au Dauphiné (1551-1552). Ce pays ayant été restitué à la Savoie, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, Jean d'Audiffret obtint dudit Emmanuel-Philibert la confirmation de sa noblesse d'ancienne extraction, et le droit de continuer de porter les anciennes armoiries de sa famille. Dans les lettres patentes délivrées à cette occasion, le règlement desdites armoiries est ainsi établi :

    EMANUEL PHILIBERTO
    PER GRAZIA DI DIO, DUCA DE SAVOYA, RE DI CYPRO, ETC.

    « Concediamo al predetto gio Audiffredy, capitan nostro, e a i suoi posteri descendenti d'esso, in infinito per continuata linea masculina; per loro arme, un scudo, nulla parte superiore qua drato, a campo d'oro, con una banda d'azuro sopra si trovano tre stelle d'argento, e a basso un falione di sabia, sopra una rocca; e sopra Pestroso scudo, et un elmo Chiuso in profilo, ornato di pennoni, e fatoni di blasone, ed una lancia adosso, dando ioro facolta, etc., inhibendo all' atre lineate Audiffroy non nobile, di porter uzar, ne portar la detta arma scolpta, sotto penna di scudi d'oro vinti e maggior, etc., dato in Torino, li 26 octobre 1568. »

    Jean d'Audiffret fut ensuite nommé capitaine de toutes les milices de la vallée; il testa le 12 juillet 1592, et mourut quelques jours après; dans le dit testament, il exprime la volonté d'être inhumé dans le tombeau de ses prédécesseurs, à Jauzier, ayant épousé : 1. le 16 juillet 1556, Catherine-Olivier de Matty de Mattos; 2. Anne de Allard de Saint-Flaves.

    Du 1er lit vint :
    1. Jean-Baptiste Paul, dont l'article suit
    Du 2e lit vint :
    1. Jacques d'Audiffret, prêtre et prieur de Tournon, mort en 1621;
    2. Antoine, qui épousa une riche héritière, et fonda un rameau qui resta dans la vallée de Barcelonnette;
    3. Marie, qui épousa Jean Fortotis.

  11. JEAN-BAPTISTE-PAUL D'AUDIFFRET, chevalier; il continua de servir avec distinction dans l'armée du duc de Savoie, fit son testament le 29 octobre 1625 : il avait épousé le 21 septembre 1605 Marie Capizucchi, soeur de l'évêque de Digne, Raphaël Capizucchi, de laquelle il laissa :
    1. Jean, dont l'article suivra
    2. Charles, qui servit dans l'armée des ducs de Savoie, en qualité de capitaine, et mourut sans alliance en 1673;
    3. Marie, qui épousa Étienne de Floris.

  12. JEAN D'AUDIFFRET, chevalier, capitaine lieutenant au service de Savoie, ainsi qu'il conste d'une lettre à lui adressée, le 6 mai 1647, par S. A. R. Thomas François, duc de Savoie, à l'occasion des milices de la vallée de Barcelonnette et du gouvernement du fort de Jauzier; il est qualifié dans plusieurs actes, seigneur de Castellar ou de Castelleret (Castellareto, Castellereto); il épousa le 26 mai Thérèse d'Audiffret, sa cousine, fille de noble Laurent d'Audiffret, écuyer, et seigneur de Faucon; fit son testament le 9 décembre 1669, et mourut le 30 mars 1672. Il fut inhumé dans l'église de Faucon, et laissa les enfants qui suivent :

    1. Jacques, dont l'article suivra ;
    2. Antoine, qui se fixa à Draguignan ;
    3. Suzanne, qui épousa Esprit Matty de Mattos ;
    4. Marguerite, mariée à César Besson.

  13. JACQUES D'AUDIFFRET, chevalier, avait été capitaine dans le même régiment que son père; il fut constamment chargé, en qualité de primat de la vallée de Barcelonnette, des intérêts de cette contrée. Il avait épousé Elisabeth Marie de Caire du Lauzet le 25 juin 1655 : il fit son testament 4 novembre 1699, et mourut le 12 juin 1705; il fut enterré dans le tombeau de ses pères à Faucon, et laissa les enfants qui suivent :
    1. Jean-Jacques, dont l'article suivra;
    2. Jean-Pierre d'Audiffret, qui fonda un rameau à Pignerol, en Italie avec sa femme, Marie Madeleine de Reynaud de Verceil; leur fils Sébastien d'Audiffret vivait en 1774;
    3. Jean, chanoine de la cathédrale d'Embrun;
    4. Quatre filles, dont on ignore les alliances.

  14. JEAN-JACQUES D'AUDIFFRET, premier du nom, chevalier, né le 12 mai 1656, fut nommé directeur général des gabelles du royaume de Sardaigne et conseiller d'état en 1722. Il acquit le fief de Mortiliengo, qu'il fit ériger plus tard en comté : c'est à raison de cette érection, qu'il fit vérifier et enregistrer, au sénat de Turin, tous les titres et actes qui appuient la présente généalogie : cette vérification est mentionnée dans la sentence sénatoriale de cette cour suprême, sous la date du 31 janvier 1775, qui fut imprimée à Turin cette même année. Jean-Jacques d'Audiffret avait épousé Suzanne de Pascalis, qui le rendit père de :

  15. PIERRE-ANTOINE D'AUDIFFRET, chevalier, comte de Mortiliengo, établi à Turin, épousa le 15 juillet 1722, Suzanne-Marie de Cotti, fille de haut et puissant seigneur messire Joseph de Cotti, comte de Brotaschi, président du sénat de Turin, de laquelle il eut :
    1. Jean Jacques, dont l'article suivra;
    2. Gabrielle, qui fut mariée au comte de Razini, fils aîné du gouverneur d'Ivrée;
    3. Marie, qui épousa : a. le comte d'Arcourto; b. le comte Croti-Impériale de Castiglione;
    4. Marie-Marguerite, mariée au comte de Buzoni;
    5. Huit autres filles, religieuses.

  16. JEAN-JACQUES D'AUDIFFRET, deuxième du nom, chevalier, comte de Mortiliengo, conseiller d'état du roi Charles-Emmanuel, roi de Sardaigne, épousa le 21 mai 1755 Victoire-Marie-Angélique de Piossasque des comtes de Bardassani, de laquelle il laissa :

  17. PIERRE-LOUIS D'AUDIFFRET, chevalier, comte de Mortiliengo, cornette dans le régiment de la Reine-Dragon, au service du Roi de Sardaigne en 1780.
Hercule d'Audiffret, général de la congrégation des pères de la doctrine chrétienne, célèbre orateur sacré du dix-septième siècle, descendait d'un rameau issu de Martin d'Audiffret, chef de cette branche, et avait pour soeur Marie d'Audiffret, qui fut mère de l'illustre Fléchier, évêque de Nîmes. Fléchier fut, comme on sait, disciple de ce père qui lui traça les routes de la véritable éloquence.

A suivre : La 2e branche établie à Saint-Paul-Trois-Châteaux.

5 commentaires:

Gilles Dubois a dit…

Bibliographie :

Vu sur http://jc.clariond.free.fr/livres.html

Famille d'Audiffret, son origine et la fondation par eux et les leurs de la ville de Barcelone ou Barcelonnette,
1932, 42 p. AUDIFFRET (Marquis Marie-Jean d')

Anonyme a dit…

La couronne qui surmonte les armes est une couronne ducale et non une couronne de comte.

Isabelle d'Audiffret a dit…

La couronne du blason de la "Maison d'Audiffret" est une couronne de marquis.

La couronne ducale concerne les d'Audiffret- Pasquier. Edme Armand Gaston, baron d'Audiffret, puis duc d'Audiffret-Pasquier (21 octobre 1823 - 4 juin 1905) fils de Florimond, comte d'Audiffret (1789-1858) et Gabrielle Zoë Pasquier, (née en 1801), fut adopté par son grand-oncle, Étienne-Denis Pasquier et hérita de son titre de duc Pasquier en 1862. C'est une autre branche.

Le père d'Edmé, Florimond, était le frère cadet du marquis Charles-Louis-Gaston d'Audiffret, la branche aînée,(né le 10 octobre 1787 et mort le 19 avril 1878), un homme politique et économiste français.

Charles-Louis-Gaston d'Audiffret était le fils de Louis Guillaume Joseph François, chevalier, marquis d'Audiffret, seigneurs de Layet, Passins et Tours (où la famille possède des châteaux), Artas et autres lieux, colonel de cavalerie, de vieille noblesse militaire dauphinoise et provençale.

Tout cela pour justifier le titre de marquis.

Le titre de comte est le titre de courtoisie des cadets de la famille. L'aîné actuel , Antoine d'Audiffret est bien marquis.

Isabelle d'Audiffret a dit…

Une remarque de plus...
Les ancêtres d'Audiffret avaient le titre de "chevalier"; il est vrai que l'Histoire a permis des fluctuations, selon les services rendus...Un titre de "comte" apparaît chez Pierre-Antoine d'Audiffret, branche turinoise.
Jean-François-Hugues, né en 1707, branche du Languedoc, est comte; mais son fils Louis Guillaume "marquis".
La couronne que je vois sur les blasons est celle de "marquis", mais il y en a sans doute d'autres. La famille est si nombreuse...

Gilles Dubois a dit…

Merci beaucoup Isabelle pour ces compléments très instructifs sur la famille d'Audiffret. En ce moment, je suis très pris par mon travail, ce qui explique ma lenteur à répondre aux messages.

Cordialement,
Gilles