09 juillet 2006

La famille de Carméjane-Pierredon (IV)

Son Eminence le cardinal Durini, étant président pro légat d'Avignon et Comté Venaissin, fit examiner sous ses yeux, par M. Salomon, son archiviste et secrétaire d'Etat, les titres de la maison de CARMEJANE ; c'est ce président qui avait présenté au ministre de France les baptistaires des deux fils proposés pour l'Ecole militaire, dont le certificat est enregistré aux archives du palais apostolique. La noblesse de cette famille a été prouvée aussi devant le juge d'armes de France, commissaire député par le roi pour certifier celle des élèves de l'Ecole royale et militaire. Les titres, adressés au juge d'armes de France, restent ordinairement quelque temps aux archives, ce qui nous a privés de bien des détails.

La terre de Pierredon, que cette famille possède en Provence, et les alliances qu'elle y a, nous ont autorisés à lui donner une place dans ce nobiliaire. (Extrait de l'Histoire héroïque et universelle de la Noblesse de Provence, par Artefeuil, t. III, 1786.)

Artefeuil, dans son Histoire héroïque et universelle de la Noblesse de Provence, terminant la généalogie de CARMEJANE à la fin du siècle dernier, nous la prendrons au point où il la laisse pour la continuer jusqu'à nos jours.

VIII. François Augustin, IIe du nom, dit le chevalier de CARMEJANE, seigneur de PIERREDON, capitaine au régiment de Hainaut infanterie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, naquit à Ménerbes, Comté Venaissin, le 3 juin 1724, fils puîné de noble messire François Augustin Ier de CARMEJANE, écuyer, et de noble dame Anne Thérèse de MALACHIER.

Il embrassa jeune la carrière des armes, sous le patronage de son grand oncle, le chevalier de Folard, mestre de camp, célèbre par ses ouvrages militaires. Il fit la campagne d'Italie de 1744 dans le régiment de Stainville, et celle de 1746 dans le même régiment devenu de la Roche-Aymon, et assista, la même année, à la défense de la Provence, envahie par les Autrichiens et les Piémontais; en à la prise des îles Sainte Marguerite et Saint-Honorat, au sanglant combat du Col-de-l'Assiette, dans le haut Dauphiné, enfin aux deux combats livrés sous les murs de Vintimille. En 1757, il se trouva dans l'armée du Bas-Rhin, à la bataille de Haastenbeck et à la prise de Minden et de Hanovre. C'est au mois de novembre de la même année, à la défense de Harbourg, où son régiment fit une défense admirable contre l'armée hanovrienne violant sa capitulation, qu'il mérita par sa conduite distinguée la croix de Saint-Louis, à treize ans de service, et une pension du roi, de quatre cents livres. Il quitta en 1766 le service militaire et son régiment, qui portait, depuis l'ordonnance de 1762, le nom de la province de Hainaut.

Retiré à Ménerbes et devenu chef de famille par la mort successive de Jean Antoine de CARMEJANE, son frère aîné, qui s'était allié, à Courthezon, Comté Venaissin, le 20 avril 1759, à demoiselle Jeanne-Marie de SERPILLON, et des deux fils de ce frère, François Augustin Luc et Paul Simon Augustin, il épousa, au château de Taillas, paroisse d'Entrevennes, en Provence, le 16 avril 1771, demoiselle Marie-Madeleine d'ANTOINE DE PIERREDON, née audit château, le 28 janvier 1752, fille de noble messire Jean Joseph Jacques d'ANTOINE, seigneur de TAILLAS et de PIERREDON, et de noble dame Marie Suzanne de NANTES DE PIERREDON, et soeur d'Alexandre d'ANTOINE, capitaine de frégate, chevalier de Saint-Louis, et belle-soeur du vice-amiral Sylvestre de VILLENEUVE. Son contrat de mariage, précédé d'articles de mariage du 16 avril 1771, ne fut définitivement passé que le 16 novembre 1776, devant Me Granier, notaire de Ménerbes. II fit son testament devant le même notaire, le 10 octobre 1785, voulant que la terre et seigneurie de Pierredon, qu'il tenait en dot de son beau-père, depuis le 29 avril 1778, fût la part de son fils aîné Charles Joseph, et partageant entre ses autres enfants ses biens de Ménerbes et ceux qu'il possédait de l'héritage de messire Louis de CARMEJANE, chevalier de Saint-Louis, son cousin. Il mourut à Ménerbes, le 28 décembre 1787, et y fut inhumé dans l'église paroissiale, au tombeau et en la chapelle de sa famille. Sa veuve, Marie-Madeleine d'ANTOINE DE PIERREDON, mourut à Mesteyme, commune et paroisse de Viens (Vaucluse), le 13 avril 1820, et fut inhumée au cimetière de cette commune.

Leurs enfants furent :
  1. Charles Joseph, qui suit ;

  2. Marie-Julie de CARMEJANE, née Ménerbes, le 26 octobre 1773, et y est décédée le 27 août 1774 ;

  3. François Marie de CARMEJANE, né à Ménerbes, le 8 septembre 1775. Il entra jeune au service de N. S. P. le Pape, dans la compagnie avignonnaise du régiment de la garde pontificale, et fut nommé capitaine de cette compagnie le 7 février 1792. Ce régiment ayant été ensuite, lors de l'invasion de Rome par les Français, incorporé dans l'armée française sous le nom de 7° régiment d'infanterie de ligne italien, il le suivit en Catalogne, au commencement de la guerre d'Espagne, y fut nommé capitaine de grenadiers, et y mourut glorieusement, le 3 janvier 1809, des suites d'une blessure au bras, reçue à la prise de la citadelle de Roses ;

  4. Jean Baptiste de CARMEJANE, né à Ménerbes, le 12 février 1777. Après quelques années de sa jeunesse passées au service militaire, dans le 7e d'artillerie à pied, où son frère aîné était alors capitaine, il se retira dans sa terre de Villargèle, commune de Noves (Bouches du Rhône). Il épousa, à Carpentras (Vaucluse), le 4 juin 1817, demoiselle Marie-Rose IMBERT, née en cette ville le 31 mars 1798, fille de Ange Alexis Bernard IMBERT et de dame Rose Madeleine de FERRE, d'une ancienne famille d'Italie établie en Provence au XVe siècle. Il est mort à Carpentras, le 30 mars 1841, ayant eu de son mariage :

    1. Charles Alexis Edouard de CARMEJANE, juge au tribunal de Carpentras, propriétaire de la terre de Villargèle, né à Carpentras, le 14 mai 1818, marié à Marseille, le 19 septembre 1844, à demoiselle Virginie Suzanne Augusta THOMAS, née en cette ville, le 5 juillet 1825, fille de Joseph THOMAS et de dame Suzanne Sophie AGNEL, d'où :

      1. Marie Rose Sophie Augusta, née à Marseille, le 18 juillet 1845, mariée à Carpentras, le 14 avril 1863, à Clément Adolphe Lucien PETITON, de la lignée de CHALLOU SAINT-MARD, docteur en droit, substitut du procureur général près la Cour d'appel de Montpellier, né à Bar-sur-Seine, le 12 octobre 1832, fils de Elie Jules PETITON, receveur particulier des finances, et de Clémence de BUCHÈRE, dont un fils en bas âge ;

      2. Joseph Jean Baptiste Maurice, né à Marseille, le 5 avril 1847 ;

      3. Marie Stéphanie Blanche, née à Carpentras, le 16 mai 1854, et y est décédée le 2 septembre 1856 ;

    2. Charles Bernard de CARMEJANE, né à Carpentras, le 16 mai 1819, et y est décédé le 3 mars 1823.

  5. Augustin de CARMEJANE, né à Ménerbes, le 28 août 1778. Il est entré au service militaire, comme son père et ses frères; après avoir servi successivement au 8° régiment de hussards, au 20° régiment de dragons, à la 790 compagnie de canonniers gardes-côtes, il a été nommé, le 21 février 1807, lieutenant à la 80e compagnie du même corps, et, le 10 février 1814, capitaine commandant la 29e compagnie attachée au 4e régiment d'artillerie à pied. Fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis le 26 octobre 1825, il s'est retiré à Avignon, où il habite actuellement sans alliance ;

  6. Etienne de CARMEJANE, né à Ménerbes, le 3 avril 1780. Voué dès ses jeunes années aux soins des biens et des affaires de la famille, il a passé sa longue carrière au milieu des paisibles et utiles occupations de la campagne. Il est mort à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 24 juin 1863, sans alliance ;

  7. Gabriel Joseph Bruno de CARMEJANE, maire de Ménerbes, né en cette ville, le 6 octobre 1781. Il a habité toute sa vie, et le dernier de la famille, la maison paternelle de Ménerbes. Une large brûlure au visage, suite d'une chute dans le feu pendant son enfance, l'empêcha d'entrer au service militaire; il en obtint la dispense le 19 juin 1804. Il est mort à Ménerbes, le 25 mars 1828, sans alliance ;

  8. Marie Thérèse de CARMEJANE, née à Ménerbes, le 17 mars 1784, mariée en cette ville, le 15 juillet 1808, à Louis DEVOULX, ancien percepteur des finances, né à Cereste (Provence), le 29 avril 1763, fils de Jean-Joseph DEVOULX et de dame Marie Delphine d'HAUTEFORT, dernière héritière d'une ancienne famille de Provence. Ils habitent à Apt (Vaucluse), sans postérité ;

  9. Marie Marguerite de CARMEJANE, née à Ménerbes, le 14 octobre 1786, mariée en cette ville, le 12 janvier 1814, à Fidèle de CAVALIER, maire de Cavaillon (Vaucluse), né en cette ville, le 3 octobre 1787, fils de François Sébastien de CAVALIER, ancien officier au régiment d'Aunis infanterie, et de dame Clotilde Gertrude Lucie de RAYMOND DE BUGUIER, issu encore, par sa grand'mère paternelle, dame Barbe Françoise Félicité DU PUY-MONTBRUN, de cette antique famille du Dauphiné qui a donné le premier grand-maître, Raymond DU PUY, à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Veuve depuis le 26 avril 1836, elle avait eu de son alliance une fille morte jeune ; elle habite actuellement à Apt, sans postérité.
A suivre...

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