21 septembre 2006

Dauphiné : branche des seigneurs de la Porte, dite d'Eydoche et de Theys

Source : Nobiliaire universel de France, tome 1.
Auteur : Nicolas Viton de St-Allais
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36861f/f383.item

Armes : De gueules à la croix d'or.
de la PorteLA PORTE (DE), en Dauphiné. Tous les historiens s'accordent à dire que non seulement cette maison est considérable par son ancienneté, mais encore par ses alliances, les emplois et les charges dont elle a été honorée. Elle a fourni plusieurs chevaliers de l'ordre et plusieurs gentilshommes de la chambre du roi; elle compte aussi des magistrats du plus haut rang.

Les armes de cette famille se voyaient sur les vitraux de la sainte chapelle du palais à Paris, avec beaucoup d'autres. C'étaient celles des gentilshommes français qui se croisèrent dans le dixième, le onzième et le douzième siècles.

Cette maison s'est divisée en plusieurs branches. L'aînée est éteinte depuis l'an 1716, par la mort de Joseph de la Porte, premier président du sénat de Nice, et ensuite premier président du parlement de Metz.

La seconde branche s'est conservée dans le Viennois, lieu même de son origine.

La troisième s'est transplantée dans le bailliage de Saint-Marcellin, depuis environ quatre siècles.

Les preuves que la famille de la Porte a faites pour différents chapitres nobles, et celles exigées pour être admise à la cour et à l'honneur de monter dans les carrosses du roi, ont reçues par M. Chérin, généalogiste de sa majesté.

  1. Albert DE LA PORTE, qualifié de noble, ainsi qu'il est prouvé par les cartulaires de l'église de Vienne en Dauphiné, vivait en l'an 1197 et l'on trouve auparavant, dès l'an 1130, Pierre de la Porte, chanoine, avec la certitude qu'il existait dans le Viennois une famille noble de ce nom de temps immémorial, et dont Albert de la Porte était issu. On le croit père de :

  2. Girard DE LA PORTE, qui se rendit caution en 1198 avec les principaux seigneurs de la province, tels que Aymar de Sassenage, Guillaume de Clermont, Ismidon de Bocsosel, Aymar de Loras, etc., d'un contrat consenti entre Albert II, baron de la Tour-du-Pin, et Aynarde, veuve du baron de Bressieu, à l'occasion du mariage de leurs enfants.

  3. Guillaume DE LA PORTE, Ier du nom. Par un acte de 1309, passé avec le comte de Savoie, on voit que Guillaume de la Porte, qui ne vivait plus alors, avait été qualifié pendant sa vie du titre de chevalier, et qu'il avait des hommes liges dans les paroisses d'Eydoche, Champier, Flerin, le Mothier et autres. Il est expressément marqué dans les reconnaissances des habitants de ces paroisses que tous doivent des corvées, à l'exception des héritiers de Guillaume de la Porte, chevalier. Il fut père de :
    1. Pierre, dont l'article va suivre ;
    2. Guillaume de la Porte, prieur de Caneyrat ;
    3. Autre Guillaume de la Porte, prieur de la Côte-Saint-André. Nota. On trouve en 1319, qu'un Guillaume de la Porte fut témoin d'un acte souscrit, par le Comte Edouard de Savoie comme faisant partie des gentilshommes les plus considérables de la province et de la suite du comte.
    4. Guigonne, mariée à Pierre de Chaponay, seigneur de Fésin et de Ponsonas. Ils furent inhumés dans l'église des Jacobins de Lyon ; l'un en 1284, l'autre en 1291, et on distinguait encore leurs armes sur leurs mausolées en 1790.
    5. Guillemette, mariée à Etienne de la Poipe, seigneur de Serrières, connétable pour le dauphin Humbert dans la baronnie de la Tour-du-Pin. Elle mourut en 1292, et son mari en 1289.

  4. Pierre DE LA PORTE, Ier du nom, chevalier, est qualifié de damoiseau dans un acte de 1317, et dans un autre d'une date antérieure (1303) il est nomma Petrus Porta de Bocsosello domicillus. Il fut père de :
    1. Falcon Ier, dont l'article suit ;
    2. Artaud, qui fut muet.

  5. Falcon DE LA PORTE, Ier du nom, chevalier, est qualifié de damoiseau dans son contrat de mariage, passé le jeudi avant la fête de Saint-Antoine de 1315, avec Alix de Baternai, fille de noble Jourdain de Baternai. Il épousa en secondes noces, le 18 mai 1336, Agnès de Virieu, fille d'Aymon de Virieu, damoiseau, de laquelle il laissa :
    1. Guillaume, dont l'article suit ;
    2. Jean, qui se croisa en 1345 et 1347, avec le dauphin Humbert II ;
    3. Jeanne, mariée à noble Jean Corbeil de Saint-Albin.

  6. Guillaume DE LA PORTE, IIe du nom, chevalier, épousa, 1.° le 18 janvier 1350, Béatrix de Bocsosel ; 2.° en 1360, Aynarde de Varses. Il ordonna par son testament, fait en 1387, que soixante prêtres assisteraient à ses funérailles, et choisit pour lieu, de sa sépulture le prieuré de Bocsosel. Il eut de son second mariage :
    1. Falcon II, qui suit ;
    2. Jean ;
    3. Raymond ;
    4. Guigonne, mariée à noble Jean de Quincieu.

  7. Falcon DE LA PORTE, IIe du nom, chevalier, épousa, le 22 août 1391, Arnaude de Gatablier, fille de noble Jean de Gatablier, miles. Il testa en 1400, et laissa :
    1. Humbert Ier, qui suit ;
    2. François, qui consentit un acte en 1437, avec les principaux gentilshommes de la province ;
    3. Antoine, qui eut une fille nommée Jeanne, laquelle épousa noble Jean Pourret de Voreppe.

  8. Humbert DE LA PORTE Ier du nom, chevalier, damoiseau d'Eydoche, qualifié de puissant homme, épousa Jeanne d'Arces, proche parente de Jean d'Arces, cardinal, et fille de noble Pierre d'Arces et d'Anglantine Chapot. Humbert de la Porte donna une quittance de 300 florins d'or son à beau-père, sous la date du 20 juillet 1439. Il laissa de son mariage :
    1. Jean Ier, qui suit ;
    2. Falcon, qui fit la souche de la branche de l'Artaudière, que je rapporterai plus loin ;
    3. Antoine de la Porte, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Quiès ;
    4. Pierre, religieux ;
    5. Antoinette, mariée, le 23 janvier 1437, à Jean de Rostaing de Chevrières ;
    6. Jeanne, mariée, le 20 avril 1446, à Innocent de Salignon de la Côte-Saint-André ;
    7. Anglantine, mariée à Pierre de Salignon, frère du précédent, et commandant à Bayonne pour les rois Louis XI et Charles VIII.

  9. Jean DE LA PORTE, Ier du nom, chevalier, damoiseau d'Eydoche, consul de la ville de Vienne, épousa, le 20 octobre 1450, Antoinette de Blanc, fille de noble Antoine de Blanc de la Côte-Saint-André, et de Peyronnette de Rolland. De ce mariage vinrent :
    1. Pierre II, qui suit ;
    2. Jeannin, qualifié de noble citoyen de Vienne, homme lettré et magistrat éclairé ; il rendit des services à son pays sous le règne de Louis XI, et mourut l'an 1482 ;
    3. Antoinette, mariée, le 8 septembre 1468, à Didier du Chastel alias Barillon, fils de noble Antoine du Chastel de Vinay.

  10. Pierre DE LA PORTE, IIe du nom, chevalier, seigneur de Ternay, capitaine de gens de pied, fut de l'arrière-ban de la province de Dauphiné, et alla au secours du roi Charles VIII en Italie, sous le commandement de Louis de Luxembourg, qui avait l'avant-garde sous ses ordres. Il fut fait prisonnier à Trévi sur l'Adda en 1509, avec Fontrailles et plusieurs gentilshommes de sa province. Il avait épousé, le 20 juillet 1496, Anne de Lovat, fille de noble Humbert de Lovat de la Frette, et de noble Jeanne de Célas. De ce mariage vinrent :

  11. Aymard DE LA PORTE, Ier du nom, chevalier, seigneur de Chaponay, Eydoche et autres lieux, qualifié de puissant homme, fut un des gentilshommes qui complimentèrent Eléonore d'Autriche, soeur de l'empereur Charles-Quint, et femme de François Ier, roi de France, lorsqu'elle fit son entrée dans Vienne le 8 janvier 1533. Il avait épousé, le 11 janvier de la même année, Catherine de Virieu, fille d'Artaud de Virieu, seigneur de Corbas, et de Catherine de la Fontaine. De ce mariage vinrent :
    1. Claude Ier, dont l'article viendra ;
    2. Pierre, chevalier de Malte en 1526 ;
    3. Artaud ;
    4. Pons, chevalier de Malte, commandeur de Chazelles et de Vaulfranche, grand-procureur-genéral de l'ordre du pays d'Auvergne. Il reçut, en 1587, plusieurs lettres gracieuses du roi Henri III et du duc d'Epernon, grand-amiral et colonel-genéral de l'infanterie française, qui le remerciaient des services qu'il avait rendus à l'Etat ;
    5. François, qui a fondé la branche de Montagneux-Bocsosel, que je rapporterai plus loin.

  12. Claude DE LA PORTE Ier du nom, chevalier, seigneur de Chaponay, Eydoche, Sillans et autres lieux, fut gentilhomme de la chambre du roi en 1559, et chevalier de l'ordre de Saint-Michel en 1578. Il reçut commission du roi Charles IX pour lever et commander deux bandes, l'une de cent arquebusiers, l'autre de deux cents hommes de pied, et rendit des services signalés au roi, en diverses occasions. Il avait épousé, le 6 octobre 1557, Jeanne de Theys, fille et unique héritière de noble et puissant seigneur Claude de Theys, et de Catherine de Virieu, et s'était engagé, en formant cette alliance, de prendre le nom et les armes de Theys. Il eut de ce mariage :
    1. François Ier, qui suit ;
    2. Joffrey ou Soffrey, chevalier de Malte en 1586 ;
    3. Pierre, commandeur de Bellecombe dans la langue d'Auvergne, et signa en cette qualité un acte de 1602 ;
    4. Huguette Bonne, mariée, le 17 avril i5gi, à Pierre de Filon, conseiller au parlement de Dauphiné ;
    5. Clémence, mariée à Gaspard de l'Aube, seigneur de Bron, Beaumont et Saint-Trivier ;
    6. Antoinette, mariée à Ferrand-Tête, seigneur de la Motte-Collonges ;
    7. Louise, abbesse du Val-Bressieu.

  13. François DE LA PORTE, Ier du nom, chevalier, seigneur de Sillans, Chaponay, Eydoche et autres lieux, qualifié de puissant homme, fut capitaine d'une compagnie de deux cents hommes de pied dans le régiment du comte de Monlor, et rendit des services signalés aux rois de France Charles IX, Henri III et Henri IV. Il fut gentilhomme de la chambre du roi et chevalier de son ordre. Il avait épousé en premières noces, le 25 mars 1586, Renée du Chastellier, fille de noble Jean du Chastellier, chevalier, conseiller du roi Charles IX en son conseil d'état, et intendant de ses finances, et d'Hyppolite de Scaravelly, dame de Millieu, fille d'honneur de la reine Catherine de Médicis. Parmi les parents et amis qui signèrent ce contrat de mariage on distingue le nom de Bernard de Nogaret, seigneur de la Valette, grand-amiral de France. On ignore le nom de la seconde femme de Francois de la Porte, mais on sait qu'il se remaria en troisièmes noces à Marguerite Audeyer, fille de noble Jean-Claude Audeyer, président au parlement de Dauphiné, et d'Anne Edmée de Saint-Julien-de-Marcieu. Il laissa de son premier mariage :
    1. Pons Ier qui suit ;
    2. Hyppolite, religieuse à Laval-Bressieu ;
    3. Renée-Anglantine, morte jeune.

  14. Pons DE LA PORTE, Ier du nom, chevalier, seigneur d'Eydoche, de Charrey et de Quinssonas, eut une compagnie de cavalerie dans le régiment du colonel Allard, et fut employé par Louis XIII, sous le commandement du maréchal de Créqui. Il marcha au secours de Cazal en 1629. Il avait épousé, le 15 février 1605, Françoise de Fillion d'Aiguebelle, fille de Melchoir de Fillion, seigneur d'Aiguebelle, procureur-général du parlement de Dauphiné. Il testa le 18 septembre 1636, et laissa :
    1. Joseph Ier, qui suit ;
    2. Jean-Baptiste, officier de marine royale ;
    3. Huguette-Bonne ;
    4. Espérance, mariée à François de Claveison, seigneur de Chavannes ;
    5. Anne, religieuse à Saint-André-le-Haut à Vienne ;
    6. Marie Emphélise Sémalie, religieuse avec sa s?ur ;
    7. Geneviève-Aveldine, morte jeune.

  15. Joseph DE LA PORTE, Ier du nom, chevalier, seigneur d'Eydoche, Aiguebelle et autres lieux ; conseiller au parlement de Metz en 1669, premier président de la chambre des comptes de Dauphiné en 1678, et envoyé par Louis XIV, en 1682, pour présider le sénat de Nice. Il devint ensuite premier président du parlement de Metz, et mourut dans cette charge en 1716, sans laisser de postérité de Charlotte-Christine de Servien, son épouse, fille d'Ennemond de Servien, président de la chambre des comptes de Dauphiné, et nièce d'Abel Servien, ministre-secrétaire d'Etat, et surintendant général des finances, chancelier de l'ordre du roi.
Ainsi finit la branche des seigneurs de la Porte, dite d'Eydoche et de Theys.

A suivre : Branche des seigneurs de la Porte, dite de Bocsosel-Montagneux

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