31 juillet 2007

La famille de Boyer d'Eguilles

Cette notice a suscité plusieurs compléments et corrections à voir dans les commentaires à la fin de l'article.
 
Source : Chaix d'Est-Ange, Gustave (1863-1923), Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1119990/f316.item

Dessin de Sébastien Avy publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb.

Armes : d'azur à une étoile d'or (l'étoile du bouvier) chargée en cœur d'un écusson d'azur surchargé d'une fleur de lys d'or, au chef d'argent. Couronne : de Marquis.



La famille de Boyer d'Eguilles a été une des plus brillantes de la noblesse de robe de Provence. Une tradition déjà ancienne la fait descendre de Guilhem Boyer, célèbre poète provençal, créé podestat de Nice par Robert, fils du comte de Provence, et décédé en 1355.

Barcilon s'exprime dans les termes suivants sur les Origines de la famille de Boyer d'Eguilles : « La famille de Boyer, qui a fait deux branches dans Aix, l'une des seigneurs de Bandol et l'autre des seigneurs d'Eguilles, est originaire du lieu d'Ollioules, près de Toulon. Capitaine Étienne Boyer la fit connaître par sa bravoure dans les guerres de la Ligue en Provence pour le service du roi Henri IV. Henri d'Angoulême, grand prieur de France, fils légitimé et naturel du roi Henri II, lui donna une compagnie de cent hommes d'armes en sortant de ses pages. S'étant signalé dans son emploi, il le fit recevoir un de ses 45 gentilshommes. Il reçut en don du roi Henri IV le fief de Bandol, situé au bord de la mer, en récompense de ses services et fut élu viguier de Marseille l'an 1592. Jules de Boyer, fils d'Etienne, fut seigneur de Bandol, de Saint-Julien, de la Penne et de Château Arnoult. Il avait été gentilhomme de la chambre du roi Louis XIII ; il fut fait chevalier de Saint-Michel pour avoir été de ceux qui assassinèrent le maréchal d'Ancre dans le Louvre par ordre du Roi. Jules de Boyer acquit la noblesse de race à sa famille par l'honneur qu'il reçut de chevalier de l'Ordre appelé de Saint-Michel, quoiqu'il fût déjà appelé le collier à toutes bêtes. Il illustra sa noblesse par ses alliances il fut capitaine au régiment de Chartres et eut le commandement de la galère du cardinal Mazarin. Vincent de Boyer, frère du capitaine Etienne, a fait la tige de la branche des seigneurs d'Eguilles. Il fut pourvu d'un office de conseiller au Parlement d'Aix en l'an 1571, marié avec Louise de Coriolis, fille de Louis de Coriolis, président à mortier au même Parlement. Nostradamus et l'abbé R. font venir la famille de Boyer d'Ollioules de l'illustre Boyer de Nice dans le XIIIe siècle. Nostradamus et notre auteur, pour ne pas passer pour des insignes flatteurs, devaient rapporter les actes de cette filiation d'Étienne Boyer d'Ollioules de l'illustre Boyer de Nice du XIIIe au XIVe siècle. Il pourrait être que l'ancienne famille de Boyer de Nice ait été obscure, avilie et passée pendant plusieurs années par un canal inconnu depuis cette antiquité jusqu'à Etienne Boyer qui se soit enfin fait connaître par ses faits d'armes dans le dernier siècle. Il n'y a nuls actes, nulles chartes dont on puisse en tirer du vraie semblable. »

Dans la réalité, la famille de Boyer d'Eguilles remonte par filiation suivie à André Boyer, mari de Marguerite de Cambe, dont le fils, Antoine Boyer, habitant d'Ollioules, épousa par contrat passé dans cette ville le 24 juin 1531 Marguerite de Martelli, fille d'Antoine de Martelli, avocat. Antoine Boyer eut de cette alliance deux fils, Étienne et Vincent, qui furent les auteurs de deux grandes branches. Ces deux branches ne tardèrent pas à acquérir la noblesse à la faveur des charges et des dignités dont leurs membres furent revêtus. Elles furent l'une et l'autre maintenues dans leur noblesse en 1668 par arrêt des commissaires du Roi départis pour la recherche des faux nobles.

L'auteur de la branche aînée, Etienne Boyer, se signala par son courage dans les guerres de son temps, commanda diverses compagnies, fut un des 45 gentilshommes du duc d'Angoulême et se rendit acquéreur du fief de Bandol ; il était connu, suivant l'usage de cette époque, sous le nom de capitaine Boyer. Il épousa en 1555 Jeanne de Beyran et fit son testament le 17 janvier 1584 devant Portalis, notaire à Ollioules. Il fut père d'Antoine Boyer, Sgr de Bandol, mestre de camp d'infanterie, viguier de Marseille en 1601, gouverneur de Notre-Dame de la Garde en 1609, gentilhomme de la chambre du Roi, chevalier de Saint-Michel en 1613, qui épousa Marguerite de Sigalous et qui fit son testament en 1636, grand-père de Jules Boyer, Sgr de Bandol, de Saint-Julien, de la Penne, etc., gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, capitaine de galère en 1645, syndic de la noblesse de Provence, qui épousa en 1634 Éléonore de Foresta et qui mourut en 1693, bisaïeul de François de Boyer, Sgr de Bandol, qui fut président en la Cour des comptes de Provence, et trisaïeul de François de Boyer, Sgr de Bandol, qui fut président à mortier au Parlement de Provence. Cette branche aînée de la famille de Boyer s'éteignit avec François de Boyer, Sgr de Bandol, fils de ce dernier, qui épousa en 1733 Jeanne de Garnier, fille du marquis de Julian, et qui n'en eut pas de postérité.

Vincent Boyer, auteur de la seconde branche, dite des seigneurs d'Eguilles, épousa Louise de Coriolis ; il fut reçu en 1571 conseiller au Parlement de Provence et fut anobli par sa charge. Sa descendance a donné au Parlement de Provence jusqu'à l'époque de la Révolution une longue suite de magistrats distingués. Pierre-Jean de Boyer, Sgr d'Eguilles, reçu en 1717 procureur général audit Parlement, décédé en 1757, fut connu le premier sous le titre de marquis d'Argens. L'aîné de ses fils, Jean-Baptiste de Boyer, marquis d'Argens, né à Aix en 1704, fut un des personnages les plus célèbres du XVIIIe siècle par ses aventures, par ses écrits philosophiques et par son intimité avec Frédéric le Grand, dont il fut chambellan, et avec Voltaire ; il mourut en 1771 sans laisser de postérité et après lui le titre de marquis d'Argens tomba en désuétude, Alexandre-Jean-Baptiste de Boyer, frère du précédent, fut président à mortier au Parlement de Provence, épousa en 1749 Catherine Wannup, qui appartenait à une famille noble d'Angleterre, et continua la lignée ; il était connu sous le nom de marquis d'Eguilles qui depuis lors a été conservé par le chef de la famille. Le marquis de foyer d'Eguilles était depuis 1781 président en la Cour des comptes, aides et finances de Provence quand éclata la Révolution

La famille de Boyer a fourni des présidents, des conseillers et des procureurs généraux au Parlement et en la Cour des comptes de Provence, des chevaliers et des commandeurs de Malte depuis Jules de Boyer de Bandol admis dans l'Ordre en 1702, des gentilshommes ordinaires de la chambre du Roi, etc. Un de ses représentants, Jean-Baptiste de Boyer d'Eguilles, décédé en 1637, fut le dépositaire des manuscrits du célèbre poète Malherbe dont il était le beau-frère.

Principales alliances : de Pontevès-Gien, de Capris, de Foresta, de Garnier de Julian, de Coriolis, de Lombard, de Forbin d'Oppède 1643, de Thomas de Sainte-Marguerite, de Méry de la Canorgue, de Margallon, etc.

7 commentaires:

danielle ratinaud a dit…

trouvé dans les archives d'état-civil d'algérie :
marquis Louis Pierre Alexandre de Boyer d'Argens d'Eguilles décédé à Boghar 13/08/1864, marié avec Rigaud Françoise dont deux filles nées à Paris : Antoinette Jeanne Clotilde le 28/07/1852 et Ernestine Octavie Raphaele Albane le 13/01/1856, mariées toutes en Algérie en 1874 et 1887; est cité également en Algérie le frère du marquis : Octave de Boyer d'Eguilles né vers 1826 vivant en 1874 à l'Alma, soukelhaas.

Gilles Dubois a dit…

Merci Danielle pour ces compléments qui sont toujours intéressants pour les personnes faisant des recherches sur ces familles.

La Tribune des Archives a dit…

Si cela peut vous être utile, pour compléter vos recherches sur chzque membre de la famille, voici des actes dépouillés ce jour dans les minutes de Me Honoré Mellian à Antibes:

* 3 avril 1634, achat de chaux produite à Vallauris par le sieur de Choisy (3E 27/106, f. 220v)
* 3 décembre 1634, achat de 3000 mallons à livrer à Jean de Boyer, sieur de Choisy, enseigne de la compagnie de M. de La Barben, gouverneur d'Antibes pour le roi, à livrer au lieu dit La Tourraque à Antibes pour mai (3E 27/106, f. 773)
* 24 février 1642, obligation pour Jean de Boyer, sieur de Choisy, commandant dans la citadelle d'Antibes (3E 27/107, f. 131)

Une partie des références a été publiée par J.B. Lacroix dans "les Travaux militaires à Antibes au XVIIe siècle, in Recherches régionales, n° 168

S'il y a d'autres trouvailles, elles seront indiquées d'ici septembre dans : http://www.basesdocumentaires-
cg06.fr/os-html/arno/home.html

Bonnes recherches
La Tribune des Archives

Gilles Dubois a dit…

Merci à la Tribune des Archives pour ces renseignements et de nous rappeler les bases de données documentaires du 06.

Anonyme a dit…

Jules de BOYER n'est pas le fils d'Etienne mais Antoine BOYER et l'arriere fief n'est donné à Etienne mais a Antoine en 1596 ; famille comprend par générations :Guilhem André Anthoine Etienne Antoine jules Francois I Francois II Ange-hilaire sans perénité
Max historien sur BOYER de BANDOL

Gilles Dubois a dit…

Merci pour vos corrections. J'ai laissé l'article tel que l'original mais j'ai ajouté un avertissement pour prévenir qu'il était sujet à plusieurs compléments et corrections dans les commentaires.

Christian a dit…

Le moins que l'on puisse dire c'est que l'humilité n'est pas la qualité première de M. Moutte.
Heureusement que la Chesnaye-Desbois est né avant notre éminentissime historien.
http://books.google.fr/books?id=KotYAAAAMAAJ&pg=PA97&dq=boyer+de+bandol&hl=fr&sa=X&ei=69OMUZXyG6Tu0gXg-oGIDA&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q=boyer%20de%20bandol&f=false