28 juillet 2007

La famille de Candolle

Le célèbre historien de Provence, César de Nostradamus, donne beaucoup de détails (1) sur l'origine et les vicissitudes de cette famille, dont les diverses branches ont fleuri jadis à Naples et en Provence et dont les descendants existent encore dans ce dernier pays et à Genève.
(1) Histoire et chronique de Provence, de César de Nostradamus, gentilhomme provençal, imprimé par ordre des états de Provence 1 vol. in-fol. Lyon 1614. La famille de Candolle occupe les pages 588 à 591. Les détails qui sont donnés dans ce chapitre sont corroborés par d'autres parties de l'ouvrage, par exemple pages 236, 548, 591, 609 à 611, 646, 679, 687. Ils sont conformes à d'anciennes chroniques manuscrites possédées actuellement par MM. de Candolle, de Genève et de Marseille, en particulier à une histoire de leur famille écrite vers l'an 1550 par Magdalon, un de leurs ancêtres.
La complication des rapports entre le royaume de Naples et la Provence n'a pas permis de constater si les Caldora de Naples étaient originaires de Provence, ou les Candolle, appelés aussi Candolla, de Provence, étaient originaires du royaume de Naples. Cette dernière opinion est regardée comme plus probable par les anciens historiens et par une chronique de famille écrite en 1550. Il est seulement prouvé que les uns et les autres portaient les mêmes armes (écartelé d'or et d'azur) et à peu près le même nom ; qu'ils se regardaient comme parents et s'écrivaient en cette qualité jusqu'à l'extinction des Caldora de Naples au milieu du XVIe siècle.

Pandolphe Collenuce, historien de Naples, fait sortir les Caldora du pays des Abruzzes, du château des Judice, qui leur a longtemps appartenu. Déjà en 1264, trois barons Caldora servaient dans l'armée de Mainfroy contre Charles d'Anjou. Jacomo Caldora, duc de Bar, comte de Monte de Risso, Troya et Carrara, connétable de Naples, né en 1370, joua un grand rôle dans les guerres de l'époque. Il fut appelé à Naples au moment de la mort de Jeanne II, pour défendre les intérêts du roi René, et commanda les troupes de ce prince dans plusieurs occasions avec un succès remarquable. Sa plus brillante et sa dernière campagne fut la reprise de la Pouille sur le duc de Tarente en 1442. Son fils Antoine combattit sous lui et fut fait comte de Trevent par la reine Jeanne en 1434. Son autre fils Béranger fut créé en même temps duc d'Andrie. Sa fille Marie-Julie épousa en 1432 Trojan Caraccioli, fils du grand sénéchal de Naples, favori de la reine. La descendance d'Antoine Caldora se maintint au royaume de Naples dans une position élevée et s'allia aux illustres maisons des princes de Melphe, des Caraffa, Aquaviva, Caraccioli, etc., jusqu'à Béranger III. Celui-ci ayant fait hommage à François Ier vit tous ses biens confisqués par l'empereur Charles-Quint. Le roi de France pour l'en dédommager lui donna une compagnie de mille hommes, un état de gentilhomme de sa chambre, le fit gouverneur de Savillan en Piémont et lui donna le château de Muret près de Toulouse et celui de Villefranche en Beaujolais. Il l'envoya en mission en Italie, mais Béranger, revenant pour recevoir l'ordre de Saint-Michel qui lui avait été promis, se noya en 1550 au passage d'une rivière près de Mondovi. Sa mort mit fin à la branche de Naples et fut un coup funeste pour les Candolle de Provence qui comptaient sur son crédit et qui en avaient reçu des marques nombreuses d'affection.

« Pour les Candolle de Provence, dit César de Nostradamus, issus de ces mêmes troncs, le plus vieil est un Pons Candolla qui fut seigneur de Peynier et vivait l'an de salut 1424. L'ancienneté de cette origine peut faire penser que la branche de Naples était plutôt dérivée de celle de Provence, comme l'ont cru quelques historiens. (2)
(2) État de la Provence, par l'abbé Robert de Briançon, édition de 1693, article CANDOLE.
Raymond Candolle suivit Charles d'Anjou à Naples et reçut de lui l'ordre de l'Éperon d'or, dont plusieurs de ses descendants furent aussi décorés. Bertrand Candolle commandait en 1265 la flotte du même prince contre Mainfroy (3). Il fut, onze fois premier consul de Marseille. C'est de lui que descendent les Candolle existant aujourd'hui tant à Genève qu'à Marseille. Un très grand nombre d'entre eux, ainsi que d'autres appartenant à de branches collatérales aujourd'hui éteintes, remplirent la charge de premier et deuxième consul de la ville de Marseille, aussi longtemps que cette ville eut des franchises qui en faisaient une sorte de république. C'est comme premier consul que Jacques Candolle fut délégué en 1483 auprès de Charles VIII, alors dauphin, et en 1487 aux états d'Aix. Cette charge fut conférée fréquemment aux Candolle jusqu'en l'année 1659 où les consuls reçurent le nom d'échevins et furent pris hors de la noblesse.
(3) Ruffi, Histoire de .Marseille, page 149.
A l'époque de la réformation Bernardin Candolle ayant adopté les idées nouvelles se retira à Genève, où il fut nommé membre du conseil des Deux-Cents en 1562. Il n'eut pas d'enfants ; mais il attira près de lui son neveu Pyramus, qui fut reçu citoyen de Genève pour services militaires rendus à cette république (1594) et entra dans le conseil des Deux-Cents (1595). Pyramus avait un esprit éclairé et un caractère entreprenant qui lui auraient valu plus de faveur dans le XIXe siècle que dans le XVIe. Homme d'épée, il avait cependant fondé à Genève, à Lyon et à Yverdun des établissements industriels, entre autres une société typographique, laquelle il donna le nom de Caldorienne d'après le sien et dont il se servit pour faire imprimer une traduction de Xénophon faite par lui-même. Ses descendants se sont distingués dans diverses carrières. Ainsi Augustin de Candolle parvint, en 1785, à la plus haute charge de la république de Genève, celle de premier syndic, et son fils Augustin Pyramus, mort en 1841, a laissé une réputation européenne comme naturaliste. Il était un des huit associés étrangers de l'Académie des Sciences de Paris, membre de la plupart des sociétés savantes les plus célèbres de l'Europe, commandeur de l'ordre royal de la Légion d'honneur. Il a laissé un fils, M. Alphonse Louis Pierre Pyramus de Candolle, membre comme il l'était lui-même de l'Académie et du grand conseil de Genève, et auteur également d'ouvrages estimés sur la botanique.

La branche qui subsiste à Marseille a été représentée, dans l'époque actuelle, par M. le marquis de Candolle, consul de France à Nice, de 1814 à 1826, décoré des ordres de Saint- Louis et de la Légion d'honneur de France et de celui de Saint-Maurice et St-Lazare de Sardaigne. A sa mort il fut remplacé, comme consul, par son frère le chevalier de Candolle, qui fut décoré des mêmes ordres et mourut en 1839, sans enfants. L'un et l'autre sont connus par leur dévouement à la branche aînée des Bourbons. Le premier a laissé un fils, M. le marquis de Candolle et une fille, madame la marquise de Poulhariez-Cavanac, décédée peu de temps après son mariage.

Les Candolle le Provence ayant eu jadis de nombreux rapports avec l'Italie ont été alliés aux Spinola, Vento et Doria, de Gênes, et aux Castellani de Florence. En France ils ont eu des alliances avec les Vintimille, les Beaumont, les Remezan, les Albertas, Lacépède, Blacas, Castellane, Polignac et actuellement les Draeck de Belgique.
Annuaire de la noblesse de France 1846 page 186
Gallica/BnF : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036575
Armes : écartelé d'or et d'azur. Devise: Aide Dieu au bon chevalier.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour poursuivre la généalogie, la famille de Candolle est toujours représentée aujourd'hui. Elle a quitté définitivement la Provence au début du XXe siècle pour s'établir à Paris et dans la Nièvre. Détail amusant, une alliance avec une descendante de Vauban lui a apporté en héritage le château de Marcilly, l'une des nombreuses seigneuries nivernaises (Bazoches, Aunay, Vauban, Epiry, etc) du célèbre architecte dont on fête cette année le tricentenaire de la mort.

Gilles Dubois a dit…

Merci pour vos compléments. De mon côté, je m'intéresse aux Candolle à cause de leurs alliances avec les Rémusat (je suis un descendant d'Auban de Seyne). Dans cet article, on voit deux mariages d'époux Rémusat (l'un de Marseille et l'autre de Seyne) avec des épouses de Candolle. Ceci fait penser que les branches Rémusat de Marseille et Seyne étaient peut-être plus proches que ce qu'on pouvait croire... Encore merci.

Anonyme a dit…

Je connaissais cette généalogie de Pierre de Candolle sur GeneaNet. Elle très complète ! J'y figure même, avec cependant deux inexactitudes mineures : mon nom s'écrit Morant avec un T et non un D. mon grand-père Henry de Lostende était né en 1899 et non 1898. Tout est
ici sur mon arbre GeneaNet.

Très cordialement

Anonyme a dit…

je suis une des petites filles de
Guy de LAVAUR de LABOISSE epoux d'Anne de CANDOLLE décédée en 1938 quand papa avait 9 ans

scontrino a dit…

je m'appelle Anne, je suis une des petites filles de Guy de LAVAUR de LABOISSE et d'Anne de Candolle

Anonyme a dit…

Bonjour,

je travaille à la BnF, et j'ai sous la main un acte de dette, dont André Candolle est témoin. l'acte est daté de 1595.
Connaissez-vous ce personnage ?

Merci