03 août 2007

La famille de Bovet originaire du Dauphiné

Source : Chaix d'Est-Ange, Gustave (1863-1923), Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1119990/f301.item

Armes : d'azur à un boeuf passant d'or. Aliàs (d'après le règlement d'armoiries de 1819) : d'azur à un boeuf d'or passant sur une terrasse de sinople.
La famille de Bovet, originaire du Dauphiné, y est fort anciennement connue. Un de ses membres sollicita même sous Louis XV la faveur d'être admis aux honneurs de la Cour. On trouvera dans les manuscrits de Chérin, au mot Bouet, le rapport que le généalogiste des Ordres du Roi, chargé d'examiner cette requête, adressa le 2 juin 1763 au marquis de Béringhen. Ce rapport commence en ces termes : « On ignore l'origine de cette noblesse; elle parait néanmoins ancienne; mais, n'ayant point d'illustration, ni de possession de fiefs considérables, la privation de ces deux avantages ne lui permet pas de prouver son ancienneté. On trouve un Jean de Bovet sergent du Roi en 1333, qualité qui doit avoir été distinguée, puisqu'on la trouve à Guillaume de Roussillon et à Guillaume de Dicy en 1318. Le sceau de ce Jean Bovet au bas d'une quittance représente un boeuf ou taureau. Gaucelin Bovet donna aussi quittance de ses appointements de guerre l'an 1436. Son sceau représente un taureau. Le principal domicile de MM. Bovet a été au lieu de Crémieu, dans l'ancienne baronnie de la Tour du Pin, où noble Jean Bovet, fils d'un Étienne, épousa l'an 1437 Marie de Boenc, Lui ou un autre Jean Bovet est compris au rang des nobles et gentilshommes du Dauphiné dans les révisions qui en furent faites dans les années 1473 et 1484 et la vraisemblance donne lieu de croire qu'il fut le même que Jean Bovet dont le fils, nommé Zacharie, suit. Noble Zacharie Bovet, aussi établi à Crémieu, dans la baronnie de la Tour du Pin, et possédant des biens l'an 1483, rendit des services importants au dauphin Louis, connu depuis sous le titre de roi Louis XI. Ce prince le chargea de négociations l'an 1466 auprès du pape Paul II, comme le prouve une bulle de 1497 du pape Alexandre VI. Ce Zacharie vivait encore l'an 1507. Il laissa de Philippe de Brunel, sa femme, pour fils aîné noble Antoine Bovet, qui suit, et pour fils cadet noble Claude Bovet, auteur d'une branche connue sous la dénomination de seigneurs de la Bretonnière et divisée en deux rameaux dont l'un a suivi le parti des armes et l'autre a pris celui de la robe… ».

Le vicomte Révérend a d'autre part consacré une assez longue notice à la famille de Bovet dans son Annuaire de la Noblesse de 1891. On peut voir dans cette notice que Zacharie Bovet, mentionné plus haut, aurait été fils de Jean et d'Agnès de Vallin, petit-fils de Jean et de Marie de Boenc et arrière-petit-fils d'Etienne Bovet qui épousa Catherine d'Optevaz et qui aurait été lui-même fils de Jean Bovet et de Catherine de Virieu et petit-fils de Jean Bovet, écuyer, et d'Agathe Alleman.

Les deux fils de Zacharie Bovet, Antoine et Claude, furent les auteurs de deux grandes branches.
Antoine de Bovet, auteur de la branche aînée, épousa dans les premières années du XVIe siècle Marguerite de Vallin, fille de Claude et de Claudine de Virieu. Leur fils, Pierre de Bovet, Sgr de la Tour de Moiras en 1580, marié à Gasparde de Rigaud de Rajat, en eut deux fils :
  1. Pierre de Bovet, Sgr de la Tour de Moiras, qui épousa Françoise de Pingon de Prangin ;
  2. Henri de Bovet de Moiras, qui épousa Marguerite de Buffilet.
Ces deux frères furent les auteurs de deux rameaux dont les représentants furent maintenus dans leur noblesse le 20 juillet 1667 par jugement de l'intendant Dugué. Le premier de ces deux rameaux s'éteignit en la personne de François de Bovet, né en 1745, savant égyptologue, évêque de Sisteron en 1789, archevêque de Toulouse en 1817, qui mourut à Paris en 1838. Ce prélat avait eu plusieurs neveux auxquels il survécut et dont l'un, Fabien de Bovet, né le 7 mars 1772, s'était fait accorder en 1789 le certificat de noblesse prescrit pour obtenir le grade de sous-lieutenant. Le second rameau de cette branche s'éteignit avec Charles de Bovet, qui fut admis dans l'Ordre de Malte en 1781, et avec sa soeur, Adélaïde qui mourut dans un âge avancé en 1866 sans avoir contracté d'alliance.

La communauté d'origine de la branche cadette, issue de Claude, a été contestée par plusieurs auteurs et particulièrement par Guy Allard. Cette branche cadette ne tarda pas, en tout cas, à perdre sa noblesse par dérogeance. Elle alla se fixer à Crest et donna à cette ville une longue série de notaires. Antoine Bovet, notaire royal à Crest, épousa le 25 janvier 1550 Suzanne d'Arier, dernière représentante d'une vieille famille dont ses descendants relevèrent le nom. Leur fils, Jean Bovet d'Arier, lieutenant particulier en la sénéchaussée de Crest, décédé en 1617, dut, pour régulariser sa situation nobiliaire, se faire accorder le 16 novembre 1606 des lettres patentes d'anoblissement. Il laissa lui-même deux fils, François, né d'un premier mariage vers 1573, avocat au Parlement de Grenoble, et Jean, né posthume en 1617 d'un troisième mariage, qui furent les auteurs de deux rameaux.

Jacques François Bovier d'Arier, fils de François et chef du premier rameau, fut un jurisconsulte distingué. Il était conseiller du Roi et premier professeur en l'Université de Valence quand il fut maintenu dans sa noblesse le 20 juillet 1667 par jugement de l'intendant Dugué après avoir, malgré l'anoblissement de 1606, prouvé sa filiation depuis Claude Bovet vivant en 1497, Ce rameau, connu dans la suite sous le nom de Bovet de la Bretonnière, donna un conseiller au Parlement de Grenoble et s'éteignit vers le milieu du XVIIIe siècle.

Jean Bovet d'Arier, né à Crest en 1617, auteur du second rameau, aujourd'hui seul existant, obtint le 10 janvier 1665 l'enregistrement au Parlement de Grenoble des lettres de noblesse obtenues par son père en 1609. Il fut probablement le même personnage qu'un noble Jean de Bovet, conseiller du Roi et son maître d'hôtel ordinaire, capitaine au régiment de Navarre, que l'on trouve avoir été maintenu dans sa noblesse en 1667 en même temps que son oncle Jacques François, le professeur en l'Université de Valence mentionné plus haut. Il possédait le domaine de Chosson, auquel il donna le nom de Bovet et que sa descendance conserva jusqu'en 1816. Il avait épousé Marie Chaix et en eut plusieurs fils qui retombèrent dans la bourgeoisie. Ce rameau de la famille Bovet demeura non noble jusqu'à l'époque de la Restauration. Jean-Claude Bovet, sieur du domaine de Bovet, né en 1728, notaire royal à Crest, laissa trois fils :
  1. Jean-Gaspard Bovet, né en 1758, marié en 1781 à Marthe Chaix qui fut l'aïeul des représentants actuels ;
  2. Antoine Bovet, né en 1760, receveur de l'enregistrement, dont le fils mourut sans postérité en 1852 ;
  3. Jean-François Bovet, né en 1762, directeur de l'enregistrement et des domaines, chevalier de la Légion d'honneur. Ce dernier obtint le 17 avril 1819 des lettres patentes d'anoblissement avec règlement d'armoiries après avoir justifié qu'il descendait de Jean Bovet d'Arier, anobli en 1606 ; il fit dès lors, ainsi que ses neveux, précéder son nom de la particule DE ; il ne laissa qu'un fils qui mourut sans postérité. Son neveu, Alexandre Gaspard de Bovet, né en 1787, notaire à Crest, fils de Jean Gaspard et de Marie Chaix, a laissé quatre fils dont le plus jeune, Antoine Gabriel, né à Crest en 1825, a été général de brigade, gouverneur de Belfort et officier de la Légion d'honneur ; il avait eu, en outre, une soeur, Marie Adeline, qui épousa vers 1810 M. Mourier, notaire à Pernes, et dont les enfants ont été connus sous le nom de Mourier de Bovet.
Laurent de Bovet, lieutenant pour le Roi et gouverneur de la ville et du château du Briançon, et Jean-François de Bovet, conseiller du Roi au Parlement du Dauphiné et garde des sceaux, firent enregistrer leur blason à l'Armorial général de 1696.

M. de Bovet prit part en 1789 aux assemblées de la noblesse de l'élection de Vienne. M. de Bovet de Fontbelle fut du nombre des gentilshommes de l'élection de Grenoble qui signèrent le 6 avril 1789 une protestation de la noblesse et du clergé du Dauphiné contre les décisions prises par l'assemblée de Romans.

La famille de Bovet n'a jamais été titrée.

Elle a fourni, en dehors des personnages mentionnés plus haut, un évêque d'Angers en 1545, des officiers, plusieurs professeurs distingués à l'Université de Valence et de nos jours une femme de lettres (Marie-Anne de Bovet, marquise de Boishébert).

Principales alliances : de Vallin, de Boenc, de Rigaud de Rajat, de Clermont-Chaste 1670, de Rostaing 1730, Chaix, Dareste 1813, Bérard de Gouttefrey, de Courpon, des Champs de Boishébert 1901, etc.

Il a existé en Tarentaise une autre famille de Bovet qui s'éteignit au XVe siècle. Cette famille portait pour armes : d'azur à trois bovets d'or rangés en pal.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Monsieur Dubois

Je voulais seulement vous mentionner qu'un de mes ancêtres
Benoit de Bouillanne a épousé vers
1580 Genette Bovet.

La famille suppose que ce serait à
Saint-Julien en Quint.

Mais on ne retrouve rien de plus à
leur sujet

Gilles Dubois a dit…

J'ai cherché de mon côté mais je n'ai rien trouvé de plus non plus... Merci.

Bovet Didier a dit…

Bonsoir Monsieur,
Mon arrière grand père Bovet est monté à Paris comme beaucoup de savoyard à la fin du XiX eme siècle et s'installa dans le 12 eme arrdt.(a coté de la Gare de Lyon)Un de ses enfants est mort en 1914: le caporal Maurice Jean Bovet du 154 eme Infanterie le 22 Aout 14 (frère de mon grand père (Cf Mémoire des Hommes/SGA)
Il venait d'un petit village ( Arvier) en Vallée d'Aoste: j'ai découvert une "casa forte Bovet " à 15 Kms de là à La Salle (Aosta)
Avez vous des infos de ce coté de la frontière : à noter une grande population de Bovet en suisse et une branche au Chili(parti d'un émigré de la fin du XIX eme)
cdt,
Didier

Gilles Dubois a dit…

Je n'ai rien trouvé du côté de la vallée d'Aoste mais j'ai trouvé ceci aux archives de Paris :

AD Paris 12e vue 2/31

L'an 1892 le 31 juillet, acte de naissance de Maurice Jean Bovet, né le 29 juillet courant, fils de Jean Pantaléon, âgé de 40 ans et de Clémentine Elisa Chambefort, âgée de 26 ans

AD Paris 12e vue 6/31

L'an 1888 le 24 janvier, acte de naissance de Berthe Marie Antoinette Bovet, né le 23 janvier courant, fille de Jean Pantaléon, âgé de 35 ans, ouvrier sur toile, et de Clémentine Elisa Chambefort, âgée de 20 ans, journalière.
Mentions marginales : Mariée à cette mairie le 10/9/1909 avec Maurice Geib. Décédée à Clichy-la-Garenne le 5/2/1968.

AD Paris 12e vue 5/20

L'an 1889 le 23 septembre, acte de naissance de Georges Isidore Bovet, né le 21 courant, fils de Jean Pantaléon, âgé de 37 ans, ouvrier sur toile, et de Clémentine Elisa Chambefort, âgée de 22 ans, journalière.
Mentions marginales : Marié à la mairie de Paris 17e (ou 11e ?) le 3/5/1913 avec Henriette Emilie Victorine Bobant. Décédé à Gagny le 10/11/1964.

Didier BOVET a dit…

Bonsoir Mr Dubois,
Merci de ses précieux renseignements:
il me reste à trouver à la mairie du 12 eme mon grand père: Bovet Pierre ,marié à Lucienne Bompard.
cdt,
DIDIER




Anonyme a dit…

Charles Marin de Bovet, chevalier de Malte, décédé le 17 janvier 1798 et François M-C, marquis de Bovet, maire de Moras, décédé le 31 janvier 182... (dernier chiffre illisible) ont leur tombe au cimetière de la chapelle de Moras, près de Crémieu en Isère.
Jean Paul Dell'ova

4444 a dit…

Malheureusement la source est erronée le général est né en 1827