12 mars 2006

La maison d'Hugues

Hugues
Annuaire de la noblesse de France 1862, page 166
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036590

Dessin de Amaury de la Pinsonnais publié avec l'aimable autorisation de HeraldiqueGenWeb
La maison d'Hugues est originaire du Languedoc, d'où ses branches se sont répandues en Dauphiné, en Provence et dans le comtat Venaissin. Sa filiation remonte à Pandulphe d'Hugues, damoiseau, du lieu de Pouzols, au diocèse de Béziers, qui épousa, en 1090, Richarde de Rocozel. Elle est établie tant sur les originaux que sur des expéditions authentiques et vidimées par Thomas de Rosset, juge royal de la viguerie de Gignac en 1629, dans les preuves faites, lors de la recherche de 1666, par David d'Hugues, baron de Beaujeu, neveu de l'archevêque d'Embrun. Elle a été publiée dans l'Armorial de d'Hozier (reg. 2, partie 1 ère). C'est en vertu de cette production de titres que David d'Hugues fut maintenu comme noble et issu de noble race et lignée, par jugement de l'intendant de Provence le 16 octobre 1667 (expédition authentique aux Archives du général d'Hugues).

La souche s'est partagée dès le XIIIe siècle en deux lignes principales, qui subsistent encore et dont nous allons donner le résumé généalogique.

I. BRANCHE AINÉE DES MARQUIS D'HUGUES.

Cette branche, qui a porté les titres de barons de Beaujeu, marquis de Vaumeilh, etc., s'est alliée aux maisons de Bimard, de Castellane, de Piolenc, de Pracomtal, de Tholosan, etc. Elle a produit un lieutenant général des armées du roi, des gouverneurs de place, des officiers supérieurs, des chevaliers de Saint-Louis, deux premiers consuls de la ville d'Aix, deux archevêques, l'un d'Embrun, de 1612 à 1648, l'autre de Vienne, de 1751 à 1774. Le premier de ces deux prélats avait été chargé par le roi Henri IV de diverses missions près des cours étrangères, et il avait négocié l'alliance des soeurs de Louis XIII avec Philippe IV, roi d'Espagne, et avec Charles Ier, roi d'Angleterre. Il avait reçu l'abjuration de Lesdiguières, dont il avait préparé la conversion. Cette branche était représentée au milieu du siècle dernier par Charles d'Hugues, marquis de Vaumeilh, baron de Beaujeu, seigneur de la Motte-Ducaire, qui avait épousé, le 28 février 1724, Anne Marguerite de Pracomtal, et auquel s'arrête le travail publié par d'Hozier, d'Artefeuille et la Chesnaye des Bois. De son union, il laissa :
  1. François Armand Léonor qui suit;
  2. Françoise Victoire d'Hugues, née le 7 février 1727, mariée, le 12 janvier 1747, au marquis de la Tour du Pin Montauban.
François Armand Léonor d'Hugues, marquis de Vaumeilh, baron de Beaujeu, etc., né à Gap le 24 mars 1726, lieutenant au régiment du roi infanterie en 1743, colonel du régiment du Berry en 1759, chevalier de Saint-Louis, se retira du service en 1762 et se maria avec Marie-Françoise Ursule de Piolenc, fille d'un président à mortier du parlement de Grenoble. Il est décédé à Gap le 21 janvier 1816, laissant de son union :
  1. Henri Armand d'Hugues, dont l'article suit ;

  2. Charles David d'Hugues, lieutenant de vaisseau, né à Gap te 21 mai 1769, décédé à Bagnols en septembre 1799, sans alliance, qui fit la campagne des Princes de 1792 comme volontaire ;

  3. Jean François Adolphe d'Hugues, chevalier de Malte, né le 25 juin 1777, marié avec dispenses et décédé sans postérité à Claix, près Grenoble, le 26 mars 1842 ;

  4. Ursule Victoire d'Hugues, née le 11 décembre 1763, mariée, le 17 mai 1785, au baron de Montrond, chevalier de Saint-Louis, morte, le 5 novembre 1849, au château du Plan de Baix (Drôme) ;

  5. Louise Adélaïde d'Hugues, née le 25 mai 1766, décédée à Grenoble en 1818, sans alliance ;

  6. Marie Guillelmine d'Hugues, née le 8 mai 1768, décédée, sans alliance, à Grenoble en novembre 1827.
Henri Armand, marquis d'Hugues, né à Gap le 18 mai 1765, officier au régiment du roi infanterie, chevalier de Saint-Louis, émigra et servit comme volontaire dans les chasseurs nobles de l'armée de Condé. Il a épousé en juillet 1809 Marie Elisabeth Philippine Bougard, dont sont issus :
  1. Charles Armand, qui suit ;

  2. Clotilde d'Hugues, née en 1814, décédée en bas âge.
Charles Armand, marquis d'Hugues, né à Embrun le 3 juillet 1820, chef actuel du nom et des armes, a épousé, le 10 mai 1853, Bénédicte de Bimard, fille du marquis de Bimard, maire de Chabeuil et membre du conseil général de la Drôme, dont il a :
  1. Emilien Henri Armand d'Hugues, né à Gap le 11 avril 1854 ;

  2. Paul Marie Antonin d'Hugues, né à Gap le 12 septembre 1859 ;

  3. Bénédicte Louise Marie d'Hugues, né à Gap le 23 février 1856.
II. BRANCHE CADETTE D'HUGUES-DUQUESNE.

Quoique le point de jonction de cette ligne avec la précédente n'ait pu être établi littéralement par actes authentiques, leur communauté d'origine est appuyée sur celle du nom et des armes, sur les traditions constantes et sur la reconnaissance officielle de l'archevêque d'Embrun et de François d'Hugues, baron de Beaujeu, son petit-neveu. Cette branche cadette était divisée, au commencement du siècle dernier en deux rameaux, dont l'un, resté à Caromb, avait alors pour chef Jacques d'Hugues, dont les deux fils étaient François Hyacinthe d'Hugues, né le 31 décembre 1680, capitaine au régiment de Tournaisis en 1716, et Jean-Joseph d'Hugues, né le 9 mars 1690, lieutenant au même régiment. Jacques d'Hugues produisit devant le tribunal de la rectorerie pontificale de Carpentras, en 1716, ses titres de noblesse, par lesquels est constatée l'existence de ses ancêtres à Caromb depuis Jacques d'Hugues, fils de Raimond, vivant en 1335.

Jean d'Hugues, fils de Rostang, fit acte de foi et hommage aux papes Urbain V et Grégoire XII, en 1363 et 1372, pour la coseigneurie de Védène, entre les mains du recteur de Carpentras. Jean d'Hugues fut grand juge de cette ville en 1427. Jacques d'Hugues, sur la résignation de Jean de Virieu, son beau-frère, fut nommé par Guillaume de Nassau, prince d'Orange, en 1560, capitaine châtelain d'Orpierre, Tresclus, Montbrison, etc. Il fut chargé de la garde et défense d'Orange contre les religionnaires, qui le firent prisonnier en 1576 et lui imposèrent une forte rançon. Le ravage et l'incendie de ses terres pendant les guerres civiles achevèrent de le ruiner. Adam d'Hugues, petit-fils du châtelain d'Orpierre, fut reconnu comme parent par l'archevêque d'Embrun, qui l'attira près de lui et le combla de faveurs ; mais, après la mort du prélat, il retourna à Avignon. (Enquête faite et titres produits devant la rectorerie pontificale.)

L'autre rameau, établi à Sérignan et à Malaucène, était représenté à la fin du XVIIe siècle par Antoine d'Hugues, fils de Pierre, né en 1659, marié, le 26 janvier 1690, à Marguerite de Roquier d'Aguilassy, fille de Félix de Roquier d'Aguilassy et de Marie de Joannis. II mourut à Sérignan le 25 février 1729, et laissa de son union :
  1. Louis Joseph d'Hugues, qui suit ;

  2. Espérite d'Hugues, marraine de son frère en 1702 et de son neveu en 1735.
Louis Joseph d'Hugues, né le 20 janvier 1702, épousa le 14 mars 1731, à Malaucène, Marie-Angélique d'Astier de Cromassières, fille de feu Guillaume d'Astier de Cromassières et de Marie-Thérèse Gaudibert.

Pierre Joseph d'Hugues, fils du précédent, naquit à Sérignan le 7 décembre 1735, fut sous-lieutenant au régiment de Bassigny en 1747, enseigne de la colonelle le 12 janvier 1748, capitaine au régiment d'Aix en 1759 ; chevalier de Saint-Louis. Il obtint en septembre 1785, par arrêt de la cour des comptes d'Aix, une expédition authentique du jugement de maintenue de noblesse, rendu le 26 octobre 1667 en faveur de David d'Hugues, baron de Beaujeu, son parent (acte conservé aux archives du général d'Hugues). Lors de la réunion du comtat Venaissin à la France, ses biens furent pillés, ses titres et papiers de famille incendiés, comme le prouvent un certificat de la municipalité de Malaucène et une reconnaissance de la commission de liquidation établie à Avignon pour le payement des indemnités et créances. Pierre Joseph d'Hugues avait épousé, le 29 août 1765, Thérèse d'Icard-Duquesne, fille de Guillaume d'Icard et d'Ursule Du Quesne, soeur et héritière du marquis Ange Du Quesne, chef d'escadre, gouverneur du Canada, dernier rejeton mâle de la famille du célèbre Du Quesne. De cette union, il laissa :
  1. Frédéric Joseph Hyacinthe, qui suit ;

  2. Ursule Virginie d'Hugues, mariée à M. de la Rouvière ;

  3. Angélique Adélaïde Marie-Thérèse d'Hugues, mariée à M. de Bertrand.
Frédéric Joseph Hyacinthe d'Hugues Du Quesne (du chef de sa mère), né le 21 février 1770, lieutenant au régiment de Saintonge en 1789, était sur le point d'émigrer, lorsque, son père ayant été incarcéré, il crut devoir partager ses dangers. Ils furent assez heureux pour échapper tous deux à l'échafaud révolutionnaire. Nommé maire de la ville d'Orange en 1820, chevalier de la Légion d'honneur en 1825, il était encore à la tête de l'administration quand il mourut, le 12 décembre 1829, après avoir rendu les plus éminents services à son pays pendant toute son honorable carrière. Il avait épousé, le 21 février 1795, Anne Angèle Geneviève Emilie Bignan, et il a laissé de cette union trois fils qui suivent :
  1. Abraham Louis Joseph d'Hugues, né le 20 mai 1797, a épousé, le 24 avril 1824, Marie Louise Claire Emilie de Pontbriand, dont il a : a. Anne Louis François Armand d'Hugues, né le 26 juillet 1826, capitaine adjudant major au 9e bataillon de chasseurs à pied ; b. Urbain Paul Humbert d'Hugues, né le 28 janvier 1828, lieutenant d'infanterie ; c. Marie Amélina d'Hugues, née le 1er décembre 1830, mariée à Jules Sautel ; d. Claire Anne d'Hugues, née le 17 janvier 1843.

  2. Louis Joseph Frédéric d'Hugues, né le 12 mars 1799, général de division, commandant la 2e division d'infanterie du 4° corps d'armée à Lyon, a épousé, le 15 janvier 1827, Aménaïde Louise de Pierrepont, dont il a Victor Ernest d'Hugues, né le 1er février 1834, sous-lieutenant au régiment des lanciers de la garde impériale.

  3. Hyacinthe Léon Emile d'Hugues, né le 16 mai 1804, mariée, le 2 novembre 1835, à Jeanne Louise Aménaïde Laugier, dont il a : a. André Frédéric d'Hugues, né le 13 juin 1840, élève de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr ; b. Joseph Paul d'Hugues, né le 2 décembre 1846.
ARMES : d'azur, à un lion d'or, chargé de trois fasces de gueules, brochantes sur le tout et surmontées de trois étoiles d'or, rangées en chef.

Voir aussi :

1 commentaire:

Anonyme a dit…

...qu'en est-il de la famille d'Hugues depuis 1862 ?