Il y a une notice intéressante sur les Geoffroy-de-la-Tour dans L'enseignement en Provence avant la révolution d'Édouard Méchin (voir pages 178 et 179) sur Internet Archive (www.archive.org). A noter que ce site permet maintenant, comme vous pourrez le voir ci-dessous, d'embarquer dans un iframe son bookreader qui permet de feuilleter les livres.
Voici le texte de cette notice :
Les Geoffroy-la-Tour remontent à un Raimond Gaufridi, qui vivait en 1358, à Oise (aujourd'hui Champtercier), près Digne. Ils acquirent, en 1459, la seigneurie de la Tour-Lauze, voisine de la même ville, et successivement divers autres fiefs.
Ils se divisèrent en deux branches, établies l'une à Digne, l'autre à Sisteron, et qui donnèrent des magistrats aux sénéchaussées de ces deux villes.
La branche dignoise avait pour chef, lors de la maintenue de 1667, Antoine de Geoffroy-la-Tour, reçu en 1630 secrétaire de son Altesse royale (sic), et plus tard conseiller au sénéchal de Digne. Le nom d'Antoine de Geoffroy est connu des bibliophiles, grâce à un recueil de poésies françaises, provençales et latines, publié à Paris en 1677 ; il écrivit en outre une compilation de droit civil et canonique intitulée Le Livre du souverain bien, qui n'a jamais vu le jour et dont le manuscrit semble disparu. Une notice sur ce personnage a été publiée par L. Mouan, dans les Mémoires de l'Académie d'Aix (vii, 207). Il laissa un fils nommé Pierre.
Quant à la branche de Sisteron, son chef, à la même date, était François de Geoffroy-la-Tour, reçu Docteur es droits en 1632 et procureur du roi à la sénéchaussée de cette ville en 1646. Il était fils d'Elzéar, avocat en parlement, et petit-fils de Gaspar, dont le père Elzéar avait épousé en 1541 Louise de Rochas-Aiglun. Il fut maintenu en 1667, en même temps que son frère cadet, Jean. C'est ce dernier qui figure dans les Annales du collège Bourbon. Il naquit, croyons-nous, à Digne, vers la fin du règne d'Henri IV. Marié en 1633 à Jeanne de Roux, il obtint en 1635 arrêt de déchargement de franc-fief. Il devint veuf vers la même époque, et se fit d'église. C'est avec la qualification d'ecclésiastique, qu'il donna procuration en 1637 et 1639, pour être représenté aux Iles St-Honorât, où l'appelait le service du roi. Le 16 août 1640, il prenait à l'Université le bonnet doctoral. Quatre ans plus tard, il partageait, avec le procureur du roi, son frère, la succession paternelle ; ce partage fut entre eux, la source d'interminables procès. Jean de Geoffroy est qualifié prêtre de la ville de Digne, dans l'arrêt de maintenue de 1667. Il mourut à Aix, le 27 sept. 1679. Son testament instituait l'église des Jésuites son héritière, et ordonnait que ses biens fussent employés à la construction de cette église, à charge d'y dédier une chapelle aux Cinq plaies, et d'y célébrer quotidiennement deux messes pour le repos de son âme.
Or, le défunt avait eu de son mariage, trois filles. C'étaient 1. Anne de Geoffroy, mariée en 1656 à Honoré de Tuffet-Mélan, avocat en la Cour ; 2. Isabeau qui épousa en 1657 un sieur de Barras, et devenue veuve, se remaria avec Jacques de Gaffarel, sr de Sauvans près Mane, de Silvabelle et du Petit-Gubian, lieutenant au régiment, d'Auvergne, puis major d'Antibes, et enfin lieutenant au gouvernement de cette citadelle ; 3. Marie, morte sans alliance vers 1659.
Mme de Tuffet survivait à son père. Mme de Gaffarel l'avait précédé dans la tombe ; mais elle était représentée par trois filles : 1. Louise, dame de Sauvans, qui devait épouser Jean-Baptiste de Gastaud, à qui les Forbin-Janson, seigneurs de Mane, enlevèrent la terre de Sauvans, par voie de retrait féodal ; 2. Isabeau ; 3. Geneviève, dame de Silvabelle et du Petit-Gubian, mariée en 1689 à Jacques Fort, dont : Marie-Anne Fort de Silvabelle, qui épousa en 1716, Joseph de St Jacques, avocat au Grand Conseil, et fut la mère du célèbre astronome Guillaume de St Jacques Silvabelle, directeur de l'observatoire de Marseille, qui a donné son nom dans cette ville aux rues Silvabelle et St Jacques.
Le testament de l'abbé de Geoffroy-la-Tour, encore que ses filles eussent été dotées lors de leur mariage, fut, comme on devait s'y attendre, attaqué par M. de Tuffet et par les hoirs de Mme de Gaffarel. Barrel, fils, plaida pour les Jésuites. Ses plaidoiries furent imprimées à Aix, chez Roize, en 1680, sous ce titre : Plaidoyez de Me Joseph Barrel, avocat en parlement, sur une institution universelle faite par un Père en faveur de l'église des Pères Jésuites du collège d'Aix, après avoir suffisamment doté ses filles (p. in-fol. de 68 pp.). Le Parlement par arrêt du 13 déc. 1680, imprimé à la suite de ce plaidoyer (p. in-fol. de 2 pp.), maintint l'Econome des Jésuites en qualité d'héritier, sous la seule réserve de onze mille livres, qu'il attribua aux héritiers du sang, pour toutes leurs prétentions.
Sur l'appel des Tuffet et des Gaffarel, le conseil du Roi cassa l'arrêt du Parlement et renvoya l'affaire devant le siège de Sisteron.
Depuis, une transaction intervint. (V. Boniface, Arrests de Provence, suite, i. 738) Guillaume de St Jacques et sa sœur Mme Bouttier, devenus propriétaires en 1796, de Silvabelle, du Petit Gubian et de la Madeleine, les vendirent en 1800, au chevalier Ch. Elzéar de Trouche-Sablières, qui les revendit à J. Fr. Marie Palhier, ancien député aux cinq-cents. Celui-ci fut autorisé par Louis XVIII, le 2 oct. 1816, à relever le nom de Silvabelle, porté jadis par les d'Arnaud-Miravail ses alliés, de qui Jacques de Gaffarel avait acquis cette terre.
La descendance directe de Geoffroy-la-Tour est représentée aujourd'hui à Paris par les Bouttier de Silvabelle, et à Aix par Mmes Taconnet et la comtesse de Villeneuve, dont le père, M. de Gautier-Lalauzière, était fils d'une Bouttier.
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