Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle. XX. Gaa-Gau. - 1929 / par C. d'E.-A. [Chaix d'Est-Ange]
Source BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k112013f/f209.image
GASPARIN (de). Armes (ce sont celles des Gaspari de Corse) d'azur à une fleur de lys d'or accostée de trois étoiles de même.
La famille de Gasparin appartenait à la noblesse du Comtat Venaissin et de l'ancienne principauté d'Orange.
On trouvera sur elle des renseignements dans la France protestante de Haag.
D'après la tradition, la famille de Gasparin serait originaire de l'île de Corse et serait une branche d'une famille de Gaspari, éteinte en 1840, qui appartenait à la noblesse de ce pays. Un membre de cette famille, Andréa Gaspari, était en 1578 ambassadeur en Barbarie de Philippe II, roi d'Espagne. Son frère, Francesco Gaspari, était en 1580 commissaire général d'Espagne aux Indes. Mariano Gaspari, frère des précédents, alla se fixer à Marseille et fut, parait-il, l'auteur de la famille de Gasparin. La famille de Gaspari ne figure pas au nombre de celles qui firent reconnaître leur noblesse lors de la grande recherche ordonnée par Louis XV après l'annexion de l'île, en 1770; mais on sait que cette recherche fut très incomplète. La famille de Gaspari ne figure pas non plus au nombre de celles, du reste peu nombreuses, qui prirent part en 1789 aux assemblées de la noblesse de l'île. Son dernier représentant, Luce, connu sous le titre de comte de Gaspari-Belleval, légua en 1840 à la famille de Gasparin la torre dei Gaspari, située au Cap Corse. Une branche de cette famille Gaspari, fixée à Marseille, y fut maintenue dans sa noblesse en 1668 par arrêt des commissaires chargés de la recherche des faux nobles en Provence. Gaspard de Gaspary de Belleval et Anne de Gaspary, femme de Joseph d'Agoult, firent enregistrer leur blason à Y Armoriai général de 1696 (registre de Marseille).
D'après Haag, la famille de Gasparin descendrait d'un Ornano de Gaspari qui se serait fixé dans la principauté d'Orange et qui aurait embrassé le protestantisme après son mariage avec une fille de Jean de Serres, né à Villeneuve-de-Berg en 1540, nommé en 1596 historiographe de France, propre nièce d'Olivier de Serres, Sgr du Pradel, célèbre agronome, décédé en 1619. Il y a là certainement une erreur. Il existe des généalogies de la famille de Serres. M. de Gigord en a donné une très complète dans son Assemblée de la noblesse de la sénéchaussée de Villeneuve-de-Berg en 1789. On peut voir dans ce travail que Jean de Serres épousa Marguerite Godary le 23 avril 1569 et qu'il mourut à Orange le 19 mai 1598 dans un état voisin de l'indigence. Il avait eu, outre deux fils morts sans postérité, sept filles dont aucune ne se maria dans une famille Gaspari ou Gasparin.
Joseph-François Gasparin, de Cairane, au diocèse de Vaison, fut pourvu en 1749 du grade de docteur en droit civil de l'Université d'Avignon, grade qui au Comtat Venaissin conférait à ses titulaires la noblesse personnelle; il fut reçu agrégé en 1783 et épousa vers la même époque Anne Dumas. Leur fils, Thomas-Augustin de Gasparin, né à Orange le 27 février 1784, décédé dans la même ville en 1793, fut député des Bouches-du-Rhône à la Législative, puis à la Convention où il vota la mort du Roi. La Convention, ayant reçu son cœur, décréta qu'il aurait les honneurs du Panthéon mais son décret ne fut jamais exécuté et le cœur de Gasparin resta déposé aux Archives. Thomas-Augustin de Gasparin laissa plusieurs enfants. Son fils ainé, Adrien-Étienne-Pierre, connu sous le titre de comte de Gasparin, né à Orange le 29 juin 1783, décédé dans la même ville en 1862, fut nommé préfet après la révolution de 1830 et fut appelé en 1836 au ministère de l'Intérieur. Il fut admis en 1840 à l'Académie des sciences et une statue lui fut élevée en 1862 dans sa ville natale. Son frère, Auguste de Gasparin, né à Orange en 1787, décédé en 1857, fut maire d'Orange et député de la Drôme sous la monarchie de juillet. Le fils aîné du comte Adrien de Gasparin. Agénor, comte de Gasparin, né à Orange en 1810, décédé en 1871, fut député de la Corse. Il avait épousé Catherine-Valérie Boissier, née à Genève en 1813, femme de lettres distinguée, qui lui survécut de longues années.
Le comte de Gasparin, domicilié à Nîmes, est décédé à Paris en juillet 1911.
La famille de Gasparin a toujours professé le protestantisme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire