Annuaire de la noblesse de France 1845 page 195La maison de Castellane est issue de ces anciens barons féodaux de Provence, qui, après avoir chassé les Sarrasins du pays, s'attribuèrent la souveraineté sur les domaines devenus le prix de leurs exploits et sur ceux qu'ils avaient reçus comme patrimoine. C'est à ce titre que les sires ou princes de Castellane, ainsi qualifiés dans les chartes des dixième et onzième siècles, possédaient la ville et depuis la baronnie de Castellane, connue depuis l'an 890. Elle est située près de Senez, sur la rive droite du Verdon, au pied d'une montagne. Trente-quatre paroisses relevaient de cette ville, qui porte encore les armes de Castellane, telles que les avait la branche de Salerne, la tour accompagnée de trois fleurs de lis d'or, deux en chef et une en pointe.
Gallica/BnF : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036574
Armes : de gueules, à la tour donjonnée de trois pièces d'or, celle du milieu supérieure.
Les comtes de Provence, jaloux de la puissance et de l'autorité des barons de Castellane, ne négligèrent aucun moyen pour les soumettre. Quoiqu'ils eussent été confirmés dans leur suzeraineté et même dans l'exercice des droits réguliers par les empereurs, dont ils relevaient à cause du royaume d'Arles, il leur fallut soutenir leur indépendance par de longues guerres. En 1189, à la suite d'une campagne malheureuse, les Castellane furent contraints à rendre hommage; les comtes de Forcalquier et les princes d'Orange eurent le même sort, et tous devinrent vassaux de celui avec lequel ils traitaient auparavant d'égal égal.
Boniface Ier, sire de Castellane, vivant en 1089, est le premier auteur certain de cette maison, dont les moeurs, l'opulence et les profusions dictèrent au roi René cet adage longtemps populaire dans le pays : Dissolution des Castellane. Boniface IV, formant le sixième degré de filiation, acquit une grande célébrité par ses poésies qu'il dédia à Charles d'Anjou, comte de Provence. il accompagna ce prince à la conquête du royaume de Naples en 1264, et fut l'un des principaux seigneurs de sa nouvelle cour.
La postérité de Boniface IV est devenue si nombreuse qu'elle a formé près de trente branches, dont la plupart , celles, par exemple, des seigneurs d'Allemagne, de Salerne, de La Verdière, des comtes de Grignan, des marquis d'Entrecasteaux, etc., ne subsistent plus. Les branches des marquis de Grimaud, des seigneurs de Mazaugues, de Norante, de Majastres, de Novejean. se sont perpétuées jusqu'à nos jours.
La maison de Castellane est, après celle de Villeneuve, la famille du royaume qui a le plus fourni de chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. On en compte au moins cent qui, presque tous, moururent en possession de commanderies et d'autres dignités de l'ordre. Elle a donné à l'Eglise deux archevêques d'Arles, huit évêques et plusieurs autres prélats. Parmi les officiers supérieurs sortis de son sein , on remarque six maréchaux de camp et deux lieutenants généraux.
Elle a contracté des alliances avec les maisons d'Adhémar, de Bérenger, de Blacas, de Brancas, de Forbin, de Forcalquier, de Glandevez, de Pontevez, de Rohan Chabot, de Sabran, de Saulx-Tavannes, de Sévigné, de Villeneuve, de Villoutreys, de Linche, établie aujourd'hui en Valachie, etc.
L'ancienne baronnie de Grignan, en Provence, dont Géraud Adhémar reçut l'investiture de l'empereur Frédéric Barberousse en 1664, fut érigée en comté au mois de juin 1557 en faveur de Louis Adhémar de Monteil, baron de Grignan. Ce seigneur étant mort sans postérité, son comté passa à son neveu Gaspard de Castellane, rejeton des marquis d'Entrecasteaux. Le comte de Grignan , gendre de madame de Sévigné, appartenait à ce rameau éteint de Castellane.
La branche de Novejean a été appelée à la pairie en 1815 dans la personne de Boniface Louis André, comte de Castellane, lieutenant général, né en 1758, mort en 1837. Il avait eu de son union avec Alexandrine Charlotte Sophie de Rohan Chabot, une fille, mariée au duc d'Otrante, et un fils Esprit Victor Elisabeth Boniface, comte de Castellane, pair de France et lieutenant général, commandant la 21° division militaire, à Perpignan, né le 21 mars 1788, marié avec mademoiselle de Greffullie, dont il a, entre antres enfants : 1. Sophie, mariée le 27 juin 1836 au marquis de Contades; 2. Henri, marquis de Castellane, député, né le 24 septembre 1814, marié le 10 avril 1839 à Pauline de Talleyrand-Périgord. Une autre branche est aujourd'hui représentée par Jules, comte de Castellane, président de l'Athénée royal, marié le 7 mai 1842 avec Léonie de Villoutreys.
Armes : de gueules, à la tour donjonnée de trois pièces d'or, celle du milieu supérieure
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