04 décembre 2004

Notice historique et généalogique sur la maison de Nicolay

Annuaire de la noblesse de France
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0036592
pages 202 à 214

Armes : d'azur, au lévrier d'argent, colleté d'un collier de gueules, bordé, bouclé, et cloué d'or. 
Supports : deux lévriers semblables à celui de l'écu, ayant leurs têtes contournées. 
Couronne de marquis. 
Cimier : un casque taré de front, surmonté d'une tête de maure au naturel. 
Devise : LAISSEZ DIRE.

Dans l'Annuaire de 1861, nous avons publié une notice relative à la maison de Nicolay. Cet article contenant des omissions et plusieurs inexactitudes, nous donnons ci-après un résumé historique et généalogique de cette maison, puisé aux sources les plus authentiques. ( D'Hozier, Armorial général, registre V, 2e partie; La Chenaye Desbois, t. X, p. 73 et suiv.; P. Anselme, Histoire des grands officiers de la couronne; Preuves de l'Ordre de Malte; Biographie universelle de Michaud; P. Daniel, Histoire de France, etc.)

« La maison de Nicolay, dit La Chenaye Desbois, est d'ancienne noblesse en Vivarais, et très distinguée dans la robe par une suite non interrompue de premiers présidents de la chambre des comptes, et dans l'épée, par un maréchal de France. »

Elle a donné un chancelier du royaume de Naples (1502) et un maréchal de France (1775), un lieutenant général du grand maître de l'artillerie, sous le règne de Louis XIII, plusieurs officiers généraux, plusieurs colonels du régiment de dragons Nicolay, quatre évêques, l'un d'Apt, vice-légat d'Avignon, les autres, de Cahors, de Béziers et de Verdun; ce dernier en même temps premier aumônier de madame la dauphine, mère de Louis XVI, plusieurs chevaliers de Malte et de Saint-Louis, un premier président du grand conseil, un membre de l'Académie française, chancelier des ordres du roi (1789), et neuf premiers présidents de la chambre des comptes, qui de 1506 jusqu'en 1794 (époque de la suppression des cours souveraines) se succédèrent sans Interruption, exemple unique dans les fastes de la magistrature française. Gardiens jaloux des intérêts de la France, ces dignes magistrats se distinguèrent par leurs talents, leur fidélité, la noble indépendance de leur caractère, et plusieurs d'entre eux s'illustrèrent dans les rangs de l'armée, avant d'arriver à cette longue succession héréditaire, d'une même dignité, l'une des plus belles du royaume de France, et dont les suffrages publics, unanimes durant plusieurs siècles, semblaient présager la perpétuité dans la maison de Nicolay. (Ruthière, discours prononcé à l'Académie française. Voyez Biographie universelle de Michaud.) Le dernier d'entre eux périt sur l'échafaud révolutionnaire, avec son fils aîné, victime de son dévouement à la cause de la monarchie.

Par lettres patentes de 1645, Anne d'Autriche, voulant récompenser les services rendus depuis plusieurs générations par la maison de Nicolay, érigea la terre de Goussainville en marquisat en faveur d'Antoine Nicolay et de ses descendants. Enfin le 19 mai 1815 Louis XVIII appela la maison de Nicolay à la pairie héréditaire en la personne de Aymard-Charles-Marie-Théodore marquis de Nicolay.

La maison de Nicolay a contracté ses principales alliances avec celles de Vesc, Montaigu, Bailliet, Molé, Maillé, Lamoignon, Mortemart, La Fare, Vintimille, de Forbin-Janson, Jarente, Roncherolles, La Châtre, Potier de Novion, Bercy, Lostanges, Levis, Murat, Lameth, Durfort de Lorge, Noailles, Grammont, Beauffort, Bonneval, etc.

Vers la fin du quinzième siècle, elle s'est divisée en deux branches, l'une dite des barons de Sabran, établie depuis lors en Languedoc, l'autre des marquis de Goussainville, fixée dans l'île de France, et toutes deux actuellement existantes.

Son premier auteur connu est noble Guy Nicolay (voyez d'Hozier), qui vivait au bourg Saint-Andéal vers 1380, et qui eut pour fils Ahoult Nicolay, qui suit.

Noble Ahoult Nicolay, exerça la charge de lieutenant du bailli du roi en Vivarais et mourut en 1428, laissant deux fils, Jean et Raymond.

Jean Nicolay, nommé le premier dans le testament de son père, est l'auteur de la branche des marquis de Goussainville, dont nous donnons plus loin la descendance; Raymond est l'auteur de la branche des barons de Sabran.

I. BRANCHE DES BARONS DE SABRAN.

Noble Raymond Nicolay, seigneur de Méas, fonda, au bourg Saint-Andéol, un couvent de récollets; fixé depuis à Villeneuve de Berg, il fut nommé lieutenant du bailli du roi en Vivarais, plus tard procureur des Etats de Vivarais, auprès des États du Languedoc, fonctions qu'il remplit avec honneur durant soixante ans. Il eut entre autres enfants:

  1. Jean Nicolay, évêque d'Apt, vice-légat d'Avignon;
  2. Bernard Nicolay, conseiller au parlement de Toulouse et lieutenant du sénéchal de Beaucaire et Nismes;
  3. Louis Nicolay, seigneur de Méas, qui continua la filiation, et qui fit entrer la baronnie de Sabran dans sa famille par son mariage avec Catherine de Bane, dame de Sabran.
Le dernier personnage de cette branche, cité par d'Hozier, est Scipion marquis de Nicolay, baron de Sabran, qui épousa vers le milieu du siècle dernier N... de Montpezat; son fils épousa N... de Jarente, nièce de l'évêque d'Orléans, de ce nom, dont il eut Scipion marquis de Nicolay, intendant du gouvernement de Vilna en 1812, puis préfet en 1814, et député sous la Restauration, décédé en 1833. De son mariage avec mademoiselle de Lameth, fille du comte Charles de Lameth, maréchal de camp et député aux Etats généraux, sont issus deux filles, mariées l'une au comte de Montbreton, l'autre au vicomte de Léautaud, et un fils, qui suit

Scipion marquis de Nicolay, actuellement existant, ancien officier de cavalerie, a épousé mademoiselle de Beauvoir, et de ce mariage sont nés
  1. Louise de Nicolay, mariée au vicomte de Missiessy, fils du vice-amiral comte de Missiessy, décédée en 1860;
  2. Scipion de Nicolay, né en 1837.
II. BRANCHE DES MARQUIS DE GOUSSAINVILLE, SEIGNEUBS D'ORVILLE, DE PRESLES, D'YVOR, etc. PREMIERS PRÉSIDENTS DE LA CHAMBRE DES COMPTES.

I. Noble Jean Nicolay, damoiseau, seigneur de Boisbel, fils de Ahoult Nicolay, cité plus haut, est qualifié dans un acte du 11 octobre 1469 : « Nobili viro Joanni Nicolay dominoque parerio loci Sancti Marcelli prope flumen B Ardechi. » (D'Hozier, Armorial général) Il épousa (1440) Bonne Audigier, dame de Saint-Marcel, en Ardèche, issue de l'une des plus anciennes familles du Vivarais. Il eut pour fils Jean, qui suit:

II. Jean, deuxième de ce nom, seigneur de Saint-Marcel, de Saint-Victor et de Saint-Léger, grand chancelier du royaume de Naples, président du sénat de Milan, premier président de la chambre des comptes. C'est à l'éclat de ses services et à l'importance des fonctions qu'il occupa sous les règnes des rois Charles VIII, Louis XII et François I, que la maison de Nicolay a dû la situation importante qu'elle a occupée jusqu'à nos jours. D'abord conseiller au parlement de Toulouse, Jean Nicolay fut appelé à la cour de Charles VIII sur la recommandation de son parent Etienne de Vesc, d'abord sénéchal de Beaucaire, devenu le principal ministre du roi. Charles VIII, appréciant le zèle et l'aptitude de Jean Nicolay, le pourvut d'une charge de conseiller en son grand conseil, et l'employa en diverses négociations auprès des princes d'Italie. Il accompagna Charles VIII, et plus tard Louis XII, dans les deux expéditions successives que ces princes tentèrent au delà des monts. Appelé d'abord par Charles VIII à la présidence du sénat de Milan, Jean Nicolay fut chargé d'organiser les cours de justice du duché de Milan et ou royaume de Naples. Louis XII le nomma grand chancelier de ce nouveau royaume, et lui confia le gouvernement civil. (Voir d'Hozier, Armorial général; le P. Daniel, Histoire de France.) Par la vigueur de son administration et l'énergique résistance qu'il opposa jusqu'au dernier instant aux progrès des Espagnols, Jean Nicolay justifia la confiance du roi. Revenu en France, il reçut un office de maître des requêtes en l'hôtel du roi, et enfin, en 1506, Louis XII, voulant récompenser ses longs et fidèles services, le promut à la première présidence de la chambre des comptes. Après avoir accompli plusieurs fois les fonctions de commissaire du roi près les Etats du Languedoc, Jean Nicolay résigna sa charge de premier président de la chambre des comptes en faveur de son fils, et se retira au bourg Saint-Andéol, où il mourut en 1527 dans les sentiments d'une haute piété. II fut enterré en la chapelle Saint-Jean, fondée par ses ancêtres en l'église de Saint-Andéol. De son mariage avec Claire de Vesc, fille de Claude de Vesc, seigneur de Montjoux, et proche parente de Etienne de Vesc, duc de Nola, gouverneur de Gaëte et ministre de Charles VIII, il laissa un fils, qui suit

III. Aymard Nicolay, seigneur de Goussainville, d'Or ville, de Saint-Victor, etc., premier président de la chambre des comptes (1518), fils de Jean Nicolay, grand chancelier de Naples, et de Claire de Vesc, épousa (1528) Anne Bailliet, petite-fille de Catherine de Montmorency. Par ce mariage, il fit entrer dans sa maison la terre de Goussainville, seigneurie de la maison de Montmorency, qui fut érigée plus tard en marquisat par Anne d'Autriche en faveur d'Antoine Nicolay, deuxième de ce nom.

IV. Antoine Nicolay, seigneur de Goussainville, d'Orville, de Presles, etc., premier président de la chambre des comptes (1553), fils du précédent, fut un des plus grands magistrats de son siècle, et, au dire de l'historien de Thou, « l'homme du royaume le mieux au fait des finances. » il reçut de Charles IX la faveur singulière de siéger de droit dans toutes les cours souveraines du royaume. Il exerça sa charge avec honneur durant trente-quatre ans, et mourut le 5 mai 1587. (Voyez son éloge dans MM. de Sainte-Marthe, Gallia Christiana).

V. Jean Nicolay, troisième de ce nom, seigneur de Goussainville, de Courville, de Bernay, de Silly, etc., reçu premier président de la chambre des comptes, fils du précédent, se distingua durant la Ligue par sa fidélité envers le roi Henri III. Henri IV, qui aimait à le traiter dans ses lettres « de serviteur très fidèle, homme de bien et sage », le nomma membre du Conseil de régence, qu'il avait institué peu de jours avant sa mort. Jean Nicolay mourut le 31 mai 1624. De son mariage avec Marie de Billy, fille de messire de Billy, seigneur d'Ivor, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi et chevalier de ses ordres, il eut entre autres enfants :
  1. Antoine Nicolay, IIIe du nom, marquis de Goussainville, qui suivra;
  2. Louis de Nicolay, lieutenant des gardes du corps de Marie de Médicis, connu sous le nom de marquis de Presles, se distingua au siége de Saint-Antonin. Il entra le premier dans les retranchements, ce qui détermina la prise de la ville. Au dire du maréchal de Saint-Géran (Jean-François de la Guiche), qui dirigeait les opérations du siège sous les ordres du roi Louis XIII, Louis de Nicolay témoigna en cette circonstance autant de bravoure qu'un homme en peut montrer. (Lettre du maréchal de Saint-Géran au premier président de la Chambre des comptes; citée par d'Hozier.)
  3. Renée de Nicolay, qui épousa le célèbre Mathieu Molé, premier président du Parlement, et garde des sceaux; son éloge a été imprimé sous le titre de Lettres sur la mort de la présidente Molé, par le père Léon de Saint-Jean (voir Michaud, Biographie universelle);
  4. Aymard de Nicolay, lieutenant général de Sully, grand maître de l'artillerie de France, connu dans l'histoire sous le nom de Monsieur de Bernay, épousa Diane de Maillé, fille de Jean de Maillé de la Tour Landry, comte de Châteauroux, et de Louise de Châteaubriand. (Voir d'Hozier, Armorial général)
  5. Marie de Nicolay, mariée à Pierre de Roncherolles, premier baron de Normandie.
VI. Antoine Nicolay, deuxième du nom, marquis de Goussainville, seigneur de Silly, de Presles et d'Yvor, reçu en 1620 premier président de la chambre des comptes, se distingua à l'assemblée des notables en 1626. Les auteurs du temps l'appellent : Vir surnm? integritalis et sublimions eloquenti?. Il défendit avec énergie l'autorité du roi durant les troubles de la Fronde. Les princes ayant tenté d'entraîner la chambre des comptes dans leurs intérêts, Antoine Nicolay fit au grand Condé, rebelle alors, cette fière réponse : « Quand un prince, monseigneur, souffre que l'on méprise l'autorité du roi, il instruit les peuples au mépris de lui-même. » Anne d'Autriche, voulant récompenser les services rendus à la monarchie par la maison de Nicolay depuis plusieurs générations, érigea la terre de Goussainville en marquisat en faveur d'Antoine Nicolay et de ses descendants, par lettres patentes du 15 mai 1645. (D'Hozier, Armorial général, registre V, onzième partie.) Antoine Nicolay mourut en 1656, et fut enterré à Paris, en l'église Saint-Merry. De son mariage avec Catherine Amelot, fille de Jean Amelot, président du grand conseil, il eut entre autres enfants :
  1. Nicolas Nicolay, marquis de Goussainville, qui suit;
  2. Catherine de Nicolay, mariée à François Aimé du Bec, marquis de Vardes, colonel des Cent-Suisses, gouverneur d'Aigues-Mortes, lieutenant général, chevalier des ordres du roi. De ce mariage naquit une fille unique, qui épousa Louis de Chabot, duc de Rohan, pair de France.
VII. Nicolas Nicolay, marquis de Goussainville, seigneur de Sèvres, de Presles, etc., reçu en 1649 premier président de la chambre des comptes, est cité par les auteurs du temps pour son éloquence et son érudition. Ils le représentent comme un zélé protecteur des lettres. Publicus litterarum lj?cenas, cujus domus commune a hospitium eruditionis. (Extrait du tableau généalogique des premiers présidents de la chambre des comptes.) Il mourut, en 1686, en son château de Presles. De son mariage avec Catherine de Fieubet, il eut :
  1. Jean Aymard, marquis de Goussainville, qui suivra;
  2. Nicolas de Nicolay, dit le marquis de Presles, colonel du régiment d'Auvergne (1686), brigadier des armées du roi (1693), épousa Madeleine de Brion. II en eut une fille, Élisabeth de Nicolay, qui fut mariée : 1° à Jules Malo de Coétquen, comte de Combourg; 2° en 1732, à Louis de Rochechouart, duc de Mortemart, prince de Tonnay - Charente, pair de France, chevalier des ordres du roi. -- La fille unique d'Élisabeth de Nicolay, Augustine de Coetquen, épousa : 1° Charles Auguste de Rochechouart, grand d'Espagne, etc.; 2° Charles de Lorraine, comte de Brionne, grand écuyer de France.
VIII. Jean-Aymard Nicolay, marquis de Goussainville, seigneur de Courville, de Sèvres, de Villebourg, etc., suivit d'abord la carrière des armes, et fut reçu premier président de la chambre des comptes en 1686. Lors du siége de Valenciennes, Jean Nicolay, âgé de vingt et un ans, servait comme guidon dans la compagnie des mousquetaires du roi. Peu de jours avant l'assaut, Louis XIV, qui dirigeait en personne les travaux du siège, annonça au jeune mousquetaire qu'il lui accordait la survivance de la première présidence laissée vacante par la mort de son frère aîné, et lui enjoignit de quitter immédiatement l'armée pour occuper son nouveau poste. « J'accepte avec reconnaissance les dons de Votre Majesté, répondit le jeune homme, mais qu'elle me permette d'y mettre une condition. -- Laquelle, demanda le roi. -- De ne quitter l'armée que lorsque la ville sera prise. » Louis XIV applaudit à ce sentiment généreux, et le jour de l'assaut Jean Nicolay, escaladant les remparts de Valenciennes, y plantait le guidon de sa compagnie. En souvenir de ce haut fait, le roi l'autorisa à se présenter à la cour dans n'importe quelle résidence royale il se trouverait, et lui accorda même les entrées de Marly, dérogeant ainsi à la loi qu'il s'était faite de ne point y recevoir de magistrats, privilèges que Louis XV et Louis XVI accordèrent à son fils et son petit-fils. Lors des désordres de la Régence, Jean Nicolay se fit remarquer par la rigidité de ses principes et l'énergie de ses remontrances.

Lorsque parut l'ordonnance qui interdisait de garder chez soi aucune monnaie d'or ou d'argent, l'intrépide magistrat, après avoir publié que si on osait venir chez lui il ferait (ce fut son expression) un mauvais parti aux curieux, dit au régent -- Je garde cent mille écus, parce qu'au train dont on mène les affaires, le roi aura grand besoin des offrandes de ses sujets, et cette somme, j'irai la lui offrir le jour où il sera majeur.

Jean Nicolay fut tuteur de Voltaire. Nicolas Arouet, greffier à la Chambre des comptes et père de Voltaire, craignant qu'après sa mort ses biens ne fussent dissipés en vaines prodigalités, confia à son premier président la tutelle de ses deux fils et alla jusqu' à lui substituer leur héritage. Ce digne magistrat accepta la tutelle et refusa l'héritage, Voltaire, dit Ruihière, conserva toujours pour le nom de Nicolay, la plus tendre reconnaissance et une sorte de piété filiale. Cet homme, d'un caractère et d'une vertu antiques, mourut le 6 octobre 1737, âgé de près de quatre-vingts ans. De son mariage avec Elisabeth Lamoignon, soeur du chancelier de ce nom, il eut :
  1. Jean Aymard, IIe du nom, marquis de Goussainville, qui suivra;
  2. Antoine-Chrestien de Nicolay, chevalier de Malte (1710), mestre de camp du régiment de dragons Nicolay, brigadier des armées du roi (15 mars 1740), maréchal de camp (1744), lieutenant général (10 mai 1748), gouverneur des citadelles de Marseille (1756), gouverneur du Hainaut français, et maréchal de France (24 mars 1775), fut un des quatre maréchaux désignés pour porter les honneurs au sacre de Louis XIV. Le maréchal de Nicolay eut une carrière militaire très active. Il commanda plusieurs fois un corps d'armée durant la grande guerre de Sept ans, déploya une grande valeur à la bataille de Parme, au siège de Pizzighetone, à celui de Charleroi, à la bataille de Minden, il fut blessé au combat de Lawfeld. (Voir, pour les détails de sa carrière, la Chesnaye Desbois, p. 735.) Il mourut sans postérité en 1785;
  3. Aymard-Michel Chrestien de Nicolay (voyez d'Hozier) fut successivement chanoine de Notre-Dame de Paris, agent général du clergé, premier aumônier de madame la Dauphine, mère de Louis XIV; enfin évêque et comte de Verdun (1754). Ami particulier du Dauphin; il donna longtemps à la gour l'exemple des plus hautes vertus. Après la mort du Dauphin, il se retira dans son diocèse et y mourut peu de temps après;
  4. et 5° Élisabeth et Christine de Nicolay, mariées, la première à Louis-Charles de la Châtre, comte de Nançay, colonel du régiment de Béarn, tué à la bataille de Panne; la seconde à Michel de Forbin, marquis de Janson, maréchal de camp, gouverneur de Grasse et d'Antibes.
IX. Jean-Aymard, deuxième du nom, marquis de Goussainville, seigneur d'Osny, de Sèvres, de Villebourg, etc., fut élevé avec Louis XV. D'abord mestre de camp du régiment des dragons Nicolay, il fut appelé, en 1737, la première présidence de la chambre des comptes.
Uni à son frère, l'évêque de Verdun, il fit les plus grands efforts pour empêcher la suppression de l'ordre des jésuites. Ce fut à lui que le dauphin, père de Louis XVI, confia ses instructions secrètes qui ne devaient être soumises à son fils que le jour ou ce dernier monterait sur le trône. Dans son testament, le dauphin recommanda à Louis XVI, MM. de Nicolay comme une famille, disait-il, qui a été de tout temps fidèle et dévouée à la nôtre. De son mariage avec Madeleine-Charlotte de Vintimille, fille de Gaspard, comte de Vintimille du Luc, des comtes de Marseille, et petite-nièce de Charles Gaspard de Vintimille, archevêque de Paris, il eut :
  1. Aymard-Charles-François de Nicolay, qui fut d'abord capitaine au régiment d'Apchon, colonel du même régiment, chevalier de Saint-Louis, et enfin colonel de la légion royale. Peu de temps après il se retira du service, et fut nommé premier président du grand conseil. Il émigra au commencement de la révolution. Chargé par les princes d'une mission importante, il rentra en France au moment où s'instruisait le procès de Marie-Antoinette, et sollicita de la Convention l'honneur de défendre cette infortunée princesse (voir aux Archives nationales la lettre qu'il adressa à la Convention). Arrêté pour ce fait, et condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, il déploya la plus grande fermeté, et périt sur l'échafaud de la barrière du Trône au mois de mars 1794;
  2. Aymard-Charles-Marie, marquis de Goussainville, qui suivra;
  3. Aymard-Claude de Nicolay, reçu de minorité chevalier de Malte, fut d'abord chanoine de Notre-Dame de Paris, et plus tard évêque de Béziers. Il se distingua par son courage et sa fermeté lors des premiers troubles de la révolution.. Il émigra en 1791, et mourut en 1816, à Paris, au retour de l'émigration;
  4. Aymard-Georges, dit le Marquis de Nicolay, chevalier de Saint-Louis, colonel du régiment d'Angoumois, fut admis en 1785 à l'honneur de monter dans les carrosses du roi. Il émigra en 1791, servit comme volontaire au siège de Maëstricht, rentra en France sous l'Empire, et mourut en 1824 avec le grade de lieutenant général;
  5. Aymardine-Antoinette de Nicolay, qui épousa Jacques Tanneguy le Veneur, comte de Tillières; sa fille unique fut mariée en 1780 au duc d'Harcourt.
X. Aymard Marie Charles Nicolay, marquis de Goussainville, seigneur d'Osny, de Villebourg, de Courances, etc., membre de l'Académie française (9 mars 1789), chancelier des ordres du roi, reçu en 1768 premier président de la chambre des comptes, honora sa place par tout l'éclat des talents de l'orateur joints aux vertus du magistrat. (Michaud, Biographie universelle.) Il occupa le dernier la charge qu'avaient illustrée ses pères. Appelé, en 1787, à siéger à l'assemblée des notables, il s'y fit remarquer par son éloquence. Il fut élu plus tard aux Etats généraux par un des collèges électoraux de Paris, mais il refusa de siéger dans cette assemblée. Peu de jours avant le 10 août, Louis XVI confia au président de Nicolay les sceaux de France, en lui demandant de les remettre plus tard au dauphin. Enfermé dès les premiers jours de la Terreur dans la prison du Luxembourg, il en sortit le 7 juillet 1794 (Voir Michaud, Biographie universelle) pour monter à l'échafaud, où la veille son fils l'avait précédé. Le président de Nicolay est l'aïeul des membres actuellement existants. De son mariage avec Léontine Philippine Potier de Novion, de la famille des ducs de Gêvres, il eut : 1° deux filles, mariées l'une au marquis de Lostange-Beduer, l'autre au marquis de Villeneuve-Arifat; 2° quatre fils, dont l'ainé, Aymard Léon de Nicolay, mourut, en 1794, sur l'échafaud, à l'âge de vingt et un ans, pour refus de serment à la République. Les trois autres ont formé chacun un des rameaux, qui suivent :

XI. Aymard Marie Christian, marquis de Goussainville, comte de l'Empire, chambellan de l'empereur Napoléon 1er, ministre plénipotentiaire à Carlsruhe, décédé en 1839, avait été reçu dès l'enfance chevalier de Malte. Il épousa 1° mademoiselle Malon de Bercy, fille du marquis de Bercy et de Charlotte Aglaé de Simiane; 2° Ursule Maury, dame du palais de la grande duchesse Stéphanie de Bade.

Enfants issus du premier mariage:
  1. Aymard Marie, chef actuel du nom et des armes, marquis de Nicolay, a épousé en 1831 Laurence Éblé, fille du général comte Éblé, inspecteur général de l'artillerie sous l'empire, et de N... de Mazancourt, dont il a :
    A. Aymard Marie, comte de Nicolay, marié en 1862 à Marthe de Bonneval, fille du comte de Bonneval, et d'Anastasie Louise Charlotte de la Panouse;
    B. Alexandrine de Nicolay, mariée en 1857 à Théodule, comte de Grammont, fils du marquis de Grammont et d'Ernestine de Crillon.
  2. Aymard Marie Gabriel, comte de Nicolay, marquis de Bercy, par adoption de son oncle;
  3. Aymardine Léontine, marquise de Rastignac, veuve du marquis Chapt de Rastignac, maréchal de camp, décédé en 1858.

    Enfants du second lit:
  4. Stéphanie de Nicolay, comtesse da Porto, veuve du comte da Porto, décédé en 1856;
  5. Léonie de Nicolay a épousé le comte Ogier d'Ivry.
II.

XI bis. Aymard Tanneguy Raymond, comte de Nicolay, décédé en 1842, a laissé de son mariage avec Charlotte de Murat, fille du marquis de Murat et de Marie-Anne de Montsaulnin.:
Aymard Marie Christian, marquis de Nicolay, qui a épousé, en 1837, Adèle de Fougières, fille unique du comte de Fougières et de mademoiselle Hoquart de Montfermeil, dont il a trois filles sans alliance et une fille, Aymardine de Nicolay, mariée, en 1858, à Paul de Durfort, comte de Lorge, fils aîné de Guy de Durfort, duc de Lorge, et de Léonie de Tourzel.

III

XI ter. Aymard Marie Charles Théodore , comte, puis, par lettres patentes de 1847, marquis de Nicolay, ancien président du conseil de perfectionnement et d'inspection de l'école polytechnique, a été appelé à la pairie héréditaire par ordonnance du 18 août 1845. Il a épousé, en 1809, Adèle Charlotte Augustine de Lévis, décédée en 1848, fille de Pierre Marc Gaston, duc de Lévis, membre de l'Académie française, ministre d'Etat, ancien chevalier d'honneur de madame la duchesse de Berry, et de Françoise de Paule d'Ennery. De ce mariage sont issus :
  1. Aymard Marie Charles Gaston, comte de Nicolay, sans alliance;
  2. Aymard Marie Gabriel Raymond, vicomte de Nicolay, a épousé : 1° en 1849, Marie Cécile Adrienne de Noailles, décédée en 1855, fille du comte Alexis de Noailles, et de Cécile de Boisgelin, dont il a une fille, Aymardine Marie Thérèse de Nicolay; 2° 25 août 1859, Raymonde Marie d'Andigné, fille du marquis d'Andigné, et de Pauline de Vence, dont il a deux fils :
    a. Aymard Marie Joseph Paul de Nicolay ; b. Aymard Marie Charles de Nicolay.
  3. Aymard Marie Louis de Gonzagues Charles, comte de Nicolay, a épousé, en 1858, Ghislaine Amélie de Beauffort, de la maison des Beauffort d'Artois, fille du comte Amédée de Beauffort, directeur général des beaux-arts en Belgique, et de Jeanne Élisabeth, comtesse de Roose, dont il a deux fils et une fille : a. Aymard Marie Amédée Henri de Nicolay; b. Aymard Marie Ghislain Jean de Nicolay; c. Aymardine Marie Ghislaine Elisabeth de Nicolay;
  4. Aymard Marie Barthélemy Joseph, comte de Nicolay, sans alliance;
  5. Aymardine, entrée en religion;
  6. Marie, entrée en religion;
  7. Pauline, entrée en religion;
  8. Aymardine Marie Jeanne de Nicolay, sans alliance.

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