Revue Mercure de France - n° 648 - 15 juin 1925LA GÉNÉALOGIE DE STENDHAL
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N0201981
Si comme moi vous avez des ancêtres à Autrans en Isère, vous serez certainement intéressés par cet article de Mr Paul Ballaguy sur la généalogie de Stendhal...
LE COTE PATERNEL
Grâce aux recherches de M. Paul Arbelet, l'ascendance maternelle de Stendhal n'offre plus aucun mystère. Le distingué desservant de la chapelle beyliste a, comme on sait, retrouvé à Bédarrides, en Vaucluse, la souche des Gagnon, qui s'appelaient autrefois Gaignoni, et il a montré que, selon une hypothèse chère au coeur de Beyle, les aïeux lointains de sa mère venaient bien d'Italie.
De ce côté, donc, plus d'incertitude, plus d'inconnu. Pourquoi n'en est-il pas de même pour le côté paternel ? Les biographes les plus récents et les plus zélés de Stendhal s'en sont tenus à la généalogie de feu Edmond Maignien, qui ne remonte pas au delà du troisième aïeul, Jean Beyle, marchand drapier à Lans, marié le 20 février 1656 à Alix Clapasson, du bourg de Sassenage. Encore n'a-t-on pas l'acte de mariage, mais seulement le contrat, retrouvé par M. Maignien et resté dans ses archives personnelles. Il n'y a, toutefois, aucune raison de suspecter ce document, dont nous avons pu vérifier l'exactitude.
Acte relevé par le CGD
Code Insee: 38185
commune: GRENOBLE St Hugues
canton: Grenoble
Jour: 23
Mois: 02
date: 1656
nom-epoux: BELLE
prenom-epoux: Jean Marchand Drapier De Lans
nom-epouse: CLAPASSON
prenom-epouse: Alix
décès père épouse: ?
Prénom père épouse: Pierre
Observations diverses : signe beyle
Le père du marié, Ambroise Beyle, y est nommé, ainsi que son frère aîné Claude et ses deux beaux-frères, Barnabé et Jean-Claude Blanc, du village d'Autrans. Jusqu'à présent, c'est tout ce que l'on savait de cette famille, si intéressante pour notre histoire littéraire. Les Beyle étaient- ils de Lans ou bien d'Autrans ? M. Maignien ne semble pas se l'être demandé et ceux qui l'ont suivi ont imité sa réserve. Si les Beyle étaient de Lans, il fallait renoncer à en savoir davantage, car les registres de cette commune ont disparu et ceux qui restent ne remontent qu'à 1737. Mais, fort heureusement, les Beyle, à leur génération précédente tout au moins, étaient d'Autrans, et nous avons eu la surprise et la joie de les y retrouver.
Autrans est, dans la partie nord du Vercors, un petit village blotti dans les prairies, entre les escarpements de monts couverts de sapins. On y va ou plutôt on y grimpe, de Saint-Gervais, dans la vallée de l'Isère, par des sentiers ardus, mais pittoresques. On y va, aussi de Lans, par une route régulière et même, si on le désire, en car alpin. D'autre part, on se rend plus facilement encore de Grenoble à Lans, par un petit chemin de fer, un brave tortillard de montagne, qui a l'avantage de ne pas aller trop vite.
Les maisons d'Autrans se dispersent dans la plaine, car on l'appelle une plaine, bien qu'elle soit au fort des monts et à plus de mille mètres d'altitude. Cette plaine est, en réalité, le fond d'un ancien lac encore tout couvert de roseaux. Çà et là, les fermes s'agglomèrent en petits groupes de cinq ou six, ou s'égrènent une à une, selon les lots de terre arable. Le gros, qui ne compte guère plus d'une vingtaine de feux, s'assemble autour de l'église. Celle-ci a été reconstruite, mais suivant le plan ancien, et son vieux clocher de pierre grise la couronne encore. Les maisons, en blocs de rocher tant bien que mal équarris, sont coiffées de toits immenses qui retombent presque jusqu'à terre. Leurs pignons s'ornent de larges et utiles degrés de pierre qui, l'hiver, permettent d'atteindre le faite, pour déblayer la neige. Toutes, il n'y a pas longtemps encore, devaient être couvertes de chaume; aujourd'hui, presque partout, règnent la tuile ou l'ardoise.
Chaque ferme s'ombrage d'un ou de plusieurs frênes, l'arbre sacré des Germains et, sans doute aussi, des Celtes. Le pays jouit d'une évidente prospérité. Le bétail est, comme autrefois, la principale richesse. On élève cette belle race du Villard-de-Lans, à la fine robe d'un rose si passé qu'elle paraît presque blanche. La beurrerie est devenue une industrie scientifique. Les vieilles scieries transformées en usines modernes, débitent par tranches automatiques les grands sapins de la montagne. La lumière électrique éclaire jusqu'aux étables.
C'est dans ce village que nous trouvons, au temps de Louis XIII et sous la régence d'Anne d'Autriche, le quatrième aïeul de Stendhal, Ambroise Beyle. II y est mort, deux ans après le mariage de son fils cadet, Jean. Voici le bref acte funéraire dressé par le curé.
Ce 25 juillet 1658 est décédé Ambroyse Baille, à quatre ou cinq heures du matin, et a esté enterré le lendemain, à la messe, dans l'église, âgé d'environ septante ans, et ansy le certifie. Buisson, curé.
La qualité d'honnête se donnait à tout campagnard un peu aisé. L'inhumation dans l'église était fréquente, sinon usuelle, dans les familles notables. Les « vases, caves et caveaux », des chapelles étaient ordinairement affectés à cet usage. Il suffisait de faire un acte d'élection de sépulture et de payer au curé un droit spécial. Décédé en 1658, à l'âge d'environ septante ans », Ambroise Beyle devait être né en 1588. Etait-il d'Autrans même et tient-on dans ce pittoresque village le véritable berceau de la famille ? On ne saurait l'affirmer, car les archives paroissiales ne remontent pas au delà de 1643 et il y a même de fortes raisons d'en douter. Tous ces Bayle ou Beyle semblent avoir été des marchands qui se déplaçaient facilement d'un village à l'autre. Sans doute, comme le font encore certains de leurs successeurs, suivaient-ils les foires de tout le pays montagneux. Ce qui donne à croire qu'ils n'étaient pas d'Autrans, c'est qu'en 1619, date du plus ancien parcellaire de la commune, ni Ambroise, ni aucun Beyle n'y possédait le moindre bien. En 1655 seulement, on trouve sur le terrier des barons de Sassenage, seigneurs de tout ce pays, une reconnaissance de Claude Beyle, drapier, fils aîné d'Ambroise. Elle concerne une maison « avec son plassage (droit de place ou de vente) situé au dit Autrans, près de l'église ». Le deuxième parcellaire, dressé vers le milieu du XVIIIe siècle confirme le premier; il montre que les biens de la famille Beyle provenaient de l'aïeul Ambroise, et non d'ancêtres plus éloignés.
Ambroise fut donc très probablement le premier Beyle qui s'établit à Autrans. D'où venait-il ? Nous ne pouvons former à cet égard que des hypothèses plus ou moins probables et on les verra tout à l'heure. Ce qui est sûr, c'est que le quatrième aïeul de Stendhal avait acquis sinon une fortune, du mains une « honnête aisance », car il put marier ou laisser de quoi établir huit enfants, trois garçons et cinq filles.
Les garçons furent tous les trois marchands drapiers. C'était alors le plus considéré et le plus lucratif des négoces; il passait même avant celui des « espices ». L'aîné des fils, Claude, installé, on l'a vu, près de l'église d'Autrans, fut longtemps associé au plus jeune de ses frères, Benoît. Le cadet, de qui Stendhal devait descendre, s'était, vers 1650, établi à Lans. L'aînée des filles avait, dans la période qui précède 1640, épousé Barnabé Blanc, homme distingué, d'une piété rigide, chef de la confrérie des pénitents d'Autrans.
Acte de décèsD'une fort belle écriture, Barnabé Blanc a libellé sur les registres paroissiaux les actes mortuaires de ses confrères trépassés. Il les a signés, faisant suivre son nom des trois lettres abréviatives pnt (pénitent). Sans doute en considération de sa pieuse autorité, on l'appelait « le maître ». Il succomba prématurément, avant son beau-père, « à l'âge d'environ cinquante années », et fut inhumé, lui aussi, dans le lieu saint « le jeudi vinte siziesme d'avril 1657 ». Le curé ne manque pas de noter qu'il y eut à son enterrement quatre prêtres et que les pénitents, ses confrères et amis, « l'accompagnèrent avec leurs croix ».
commune: AUTRANS
20 04 1657
Nom: BLANC
Prenom: Barnabé
age: 50
Claude Beyle était également pénitent et comme il habitait près de l'église et qu'il avait, lui aussi, une fort belle main, tandis que celle du curé était détestable, on allait le plus souvent le quérir pour écrire les actes, ceux de mariage surtout. Il signait Bayle avec un a, alors que son jeune frère Benoît, souvent appelé avec lui comme témoin, signait tantôt Bayle et tantôt Beyle. Ce n'est que dans la branche installée à Lans que cette dernière orthographe devait prévaloir. Les curés d'Autrans, au gré de leur fantaisie, écrivaient tantôt Bayle, tantôt Baylle, ou encore Baille et enfin, Belle, comme on prononce dans le pays. Le nom n'a subsisté que sous cette dernière forme; c'est ainsi qu'on le retrouve encore, gravé sur le monument que la commune d'Autrans a élevé à ses morts de la guerre.
La deuxième fille d'Ambroise Beyle avait épousé, sans doute avant 1643, car on ne retrouve aucune mention de ce mariage sur les registres, Jean-Claude Blanc qui devait, comme d'ailleurs son beau-frère Barnabé, appartenir à la branche des Blanc-Gonnet.
Relevés du CGD : SépultureLes Blanc étaient, en effet, excessivement nombreux à Autrans; tout le monde était, soit Blanc, soit allié des Blanc. Pour se distinguer entre eux, les différents homonymes ajoutaient à ce nom trop répandu celui d'une famille alliée, ou bien un sobriquet. Il y avait les Blanc-Pascal, dits aussi Blanc-Pasqua ou Blanc- Pâque, les Blanc-Cornet, les Blanc-Brude, les Blanc-Gonnet, les Blanc-Gamond et les Blanc-Parpaillon. C'est aux Blanc-Gonnet que se rattachait Jean-Claude, deuxième gendre d'Ambroise Beyle, car, un peu plus tard, Claude Beyle, son beau-frère, apparaît en qualité d'oncle d'André Blanc-Gonnet.
commune: LANS_EN_VERCORS
03 12 1675
Nom: BLANC
Prenom: Jean Claude
age: 77
La troisième fille d'Ambroise, « honneste Françoise Belle », avait épousé, le 17 novembre 1647, « honneste Claude Rochas », de Saint-Julien-en-Vercors, au diocèse de Die.
Acte du CGDIl y a plus de trente kilomètres, à vol d'oiseau, entre cette commune et celle d'Autrans, et la route doit faire de longs détours, par les sinuosités infinies des gorges, pour éviter les escarpements des montagnes, ce qui double, au moins, la distance. En ce temps-là, pareil voyage devait demander tout un jour. Pour y aller ainsi marier une de ses filles, Ambroise Bayle ou Beyle n'était-il pas originaire du Diois et les nombreux homonymes qu'il y comptait n'étaient-ils pas tout simplement ses parents ? Comme en sa propre branche, ces Bayle, enrichis par le négoce, vont s'élever aux charges de judicature. En 1690, un Joseph Bayle s'intitulera « conseiller du roy, vice-séneschal, juge-mage, lieutenant-général civil et criminel en la séneschaussée du duché de Valentinois et Diois au siège royal présidial et ducal séant à Montélimar ». Il donnera à l'archevêque de Vienne pour l'abbé de la Trappe un certificat curieux, attestant les longs égarements de Dom Muce, ancien religieux bénédictin de l'abbaye de Saint-Marcel, réfugié auprès de Rancé et dont le grand réformateur a conté lui-même la conversion complète et la fin édifiante. Le mariage de François Bayle, en un village si éloigné de celui où était venu se fixer son père, nous semble donc indiquer un retour au pays ancestral.
AUTRANS - 17 11 1647
nom-epoux: ROCHAS
prenom-epoux: Claude
décès père époux: ?
Prénom père époux: Claude
lieu (origine, habitation...): St Julien en Vercors
nom-epouse: BELLE
prenom-epouse: Françoise
Prénom père épouse: Ambroise
lieu (origine, habitation...): Autrans
Une quatrième fille, « honneste Barbe Bayle, fille d'honneste Ambroise Bayle, de la dicte paroisse d'Aoustrans » (on prononce encore Aoutrans) va moins loin convoler en justes noces. Elle épouse, le 2 août 1654, « honneste Jacques Jalliffier, fils de Claude, de la paroisse de Lans ».
Acte du CGDC'est également à Lans que s'installe, on le sait, Jean Beyle, le deuxième des garçons et le trisaïeul de Stendhal. A Lans encore, le 3 février 1662, une cinquième fille, « honneste Anthoinette Baylle » deviendra la femme d' honneste Pierre Farcon-Sarpay ».
AUTRANS - 02 08 1654
nom-epoux: JALLIFIER VERNE
prenom-epoux: Jacques
Prénom père époux: Claude
lieu (origine, habitation...): Lans
nom-epouse: BAYLE
prenom-epouse: Barbe
Prénom père épouse: Ambroise
Acte du CGDQuant à Benoît Beyle, le dernier des garçons, il ne se mariera que le 25 novembre 1670 avec une jeune fille d'Autrans, « honneste Benoiste Merlery ».
AUTRANS 05 02 1662
nom-epoux: FANCION SAPPEY
prenom-epoux: Pierre
Prénom père époux: Pierre
lieu (origine, habitation...): Lans
nom-epouse: BAYLE
prenom-epouse: Antoinette
Prénom père épouse: Ambroise? D'Autrans
Nom mère épouse: LANS (DE)
Acte du CGDAmbroise Beyle avait donc laissé les biens suffisants pour établir « honnestement » huit de ses enfants, car il a pu en avoir d'autres restés célibataires. Marier cinq filles surtout était chose remarquable en un temps où le couvent attendait les filles pauvres des familles trop nombreuses. Les grandes différences d'age, vingt à trente ans, qui séparaient les aînés des plus jeunes permettent de croire que ces huit enfants étaient de deux lits différents.
AUTRANS 25 11 1670
nom-epoux: BAILLE
prenom-epoux: Benoit
décès père époux: ?
Prénom père époux: Gambridge
nom-epouse: MILLON
prenom-epouse: Benoite
Prénom père épouse: Barthélémy
C'est là tout ce que nous sommes parvenu à savoir de l'ascendance paternelle de Stendhal. Installée Autrans dans la première moitié du XVIIe siècle et déjà fort à son aise, présentant des traces appréciables de culture, et surtout une grande dévotion, c'est ainsi qu'elle émerge brusquement, d'une obscurité profonde. Si l'on cherche à percer cette nuit, en l'absence générale des actes paroissiaux qu'il faut déplorer partout, dès que l'on aborde le XVIe siècle, on se perd au milieu des nombreux Bayle qui peuplaient le haut Dauphiné et, en particulier, les confins de la Provence. Aujourd'hui encore, ce nom est honorablement porté dans l'Isère, mais surtout dans la Drôme, ce qui tend à confirmer que le berceau véritable de la famille est là, dans cet ancien comté de Valentinois tardivement rattaché au Dauphiné, et que les Dauphinois proprement dits considèrent encore comme provençal. Plus encore qu'en Dauphiné, les Bayle étaient nombreux en Provence et en Languedoc, et jusque dans ce comté de Foix qui a donné le jour au plus illustre d'entre eux, le « grand » Pierre Bayle, dont Stendhal eût été si flatté de descendre.
Le mot baile a un sens dans la langue de Mireille ; il signifie maître-valet et, par extension, métayer, fermier ; il n'en a plus aucun dans le patois dauphinois. Il faut recourir aux chartes du moyen âge pour y retrouver les mots de bayle et baylie, qui voulaient dire, l'un, régisseur seigneurial, l'autre recette des droits féodaux, officier et office qui, d'après le président de Valbonays, s'appelaient en Provence mistral et mistralie.
Le Dictionnaire Provençal, de Frédéric Mistral, dit que « autrefois, on donnait le nom de baile au lieutenant de juge (en Languedoc et en Dauphiné). Celui qui faisait la levée des fruits dans un bénéfice s'appelait baile de la rendo. » Mais, chose curieuse, d'après le savant auteur de ce dictionnaire, si érudit en matière de langues romanes, et qui avait, sans doute, recherché avec un soin particulier l'étymologie de son propre nom, le mistral aurait été également un officier de justice dauphinois. Nous avouons préférer sur ce point l'autorité de Valbonays à celle du grand poète provençal. Il y eut, il est vrai, et c'est probablement ce qui a trompé l'auteur de Calendau, plusieurs familles Mistral installées en Dauphiné, notamment celle de Joachim Mistral, conseiller au Parlement de Grenoble, marquis de Montmiral, baron de Crespol, seigneur de Bagnols, de Pointières, etc., famille tombée en quenouille au XVIIIe siècle et passée dans celle de Marcieu. Mais nous croyons que tous ces Mistral venaient de Provence. Retenons, toutefois, la synonymie originelle des mots baile et mistral.
En Dauphiné, les Bayle avaient fourni de bonne heure des familles distinguées. Dès le XVe siècle, certains d'entre eux apparaissent comme magistrats de la cour delphinale. L'un d'eux, Jean, devient même, sous Louis XI, président unique du Parlement de Grenoble. C'est de lui que MM. Alfred de Bougy et Jean de Mitty ont voulu faire descendre Stendhal, prétention dont il est à peine besoin de souligner l'invraisemblance. Le nom de ces hauts magistrats, dans le latin des chartes, s'écrivait Bajulam, au génitif Bajuli (de bajulus, serviteur). En 1523, nous voyons un Enymond (Ennemond) Baille, inscrit parmi les archers de la compagnie de Bayard. Quoique « gens de pied », ces assistants des hommes d'armes n'étaient pas nécessairement de pauvres hères ni des manants ; il y avait même parmi eux des nobles. On aimerait rattacher à ce « loyal soudard » du « bon chevalier » l'auteur de la Chartreuse de Parme. L'amour de la belle Italie s'expliquerait ainsi chez Stendhal par un double retour atavique, du côté Beyle comme du côté Gagnon. Mais aucun document positif ne nous permet de soutenir cette séduisante hypothèse...
Résignons-nous à faire descendre Henri Beyle d'aïeux sans gloire qui aunaient du drap et empilaient prosaïquement des écus dans un coin perdu des Alpes.
PAUL BALLAGUY.
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