- CHARLES DE LAS CASES OU LAS CASAS était un des seigneurs espagnols qui accompagnèrent Blanche de Castille quand elle vint en France en 1200, pour épouser Louis VIII, père de saint Louis. Charles venait de Séville en Andalousie, où les croisades contre les Maures avaient attiré ses ancêtres, de par delà les monts, un siècle auparavant. Il obtint du roi de Castille la permission de demeurer en France, et servit dans les guerres contre les Anglais, notamment dans celles du midi de la France, où il s’établit ; il laissa deux enfants :
- Ferdinand, qui suit ;
- Arnaud ou Ardouin, qui obtenait, en 1290, d’Edouard I, duc de Guienne, le commandement de deux places fortes près de Mont-Ségur en Agenois, et eut pour fils : a. Guillaume, vénérable, discret seigneur, très excellent professeur, ès-lois, seigneur de Tartas, Fumel, etc., qui recevait, le 3 mars 1313, à Westminster du roi d’Angleterre, duc de Guienne, pour prix de ses services, la confirmation du don d’une terre qui avait été confisquée sur Hugues de Castelmouron ; b. Bertrand, sage et discret baron, docteur ès-lois, et juge de l’Agenois en 1312 ; c. Amanieu, archevêque de Bordeaux, enterré en 1346 dans la chapelle du château de Belvèze, appartenant à sa famille : il s’y était retiré à cause de la peste ; d. Bernard, archevêque de Bordeaux après son frère, grand trésorier de Rouen en 1341 exécuteur testamentaire de Fargues, archevêque de Narbonne : il mourut en 1351 ; e. Pierre, grand archidiacre en 1360.
- Ferdinand DE LAS CASES, chevalier, eut pour femme une certaine Ofrèze ou Ofrézie, à laquelle on ne connaît pas d’autre nom. Il teste en 1294, le dix-septième jour des calendes de juin, et entr’autres legs il donne à son frère un portrait doré (pictam imaginem auream) de la reine Blanche, que son père avait reçu de cette princesse. Il eut un fils, qui suit.
- Pierre I, DE LAS CASES, chevalier, vit près d’un siècle. Il avait épousé, le 8 février 1269, Lombarde de la Mote, fille de Maugis de la Mote, chevalier. En 1289, il se trouve exécuteur testamentaire de Pierre de Grailly, de concert avec le roi d’Angleterre, le duc de Lorraine et celui de Brabant. En 1294, il est compris dans la liste des barons de l’Agenois, auxquels Edouard I, roi d’Angleterre, duc de Guienne, adresse une lettre pour leur demander du secours. En 1298, il est présent au mariage du vicomte d’Orthe, beau-frère du sire d’Albret. En 1307, on le trouve commandant pour le roi d’Angleterre, duc de Guienne, à Saint-Sever ou Saint-Séverin. En 1321, il sert de protecteur à Béatrix de Béziers, veuve de Guy de Séverac, età ses deux filles, dont il marie l’aînée, Richarde, à son fils . En 1325, il administre la baronnie de Séverac au nom d’Esclarmonde, sa petite-fille, et soutient contre les Séverac un long et fameux procès, dans lequel interviennent, comme parents et amis, le pape, le roi de Majorque, le comte de Foix et autres . Il laissa :
- Pierre II, qui suit ;
- Bertrand, damoiseau est présent à divers actes en 1333 et 1341 en compagnie des la Mote, des Caumont, des Juzixs, des Galard, des Pellagrue, des Fargues et autres ;
- Bernard paraît dans le grand procès de sa maison contre les Séverac. Il était mort en 1352, et avait pour fils : Guillaume, damoiseau, viguier de Carcassonne, de Cabardesii, et de Minerbesii, dont on trouve à la bibliothèque royale, à Paris, plusieurs actes scellés de son sceau, où ses armes sont très-bien conservées.
- Pierre II, DE LAS CASES, chevalier, est, en 1310, témoin au mariage de Bernard d’Albret avec Isabeau de Gironde : encore mineur, il épouse Richarde de Séverac, héritière par sa mère de la maison de Béziers, et par son père de la baronnie de Séverac. Cette riche succession cause un long et grand procès dont il est parle à l’article précédent. En 1330, Pierre obtient des lettres-patentes de Philippe de Valois pour la mise en possession des terres de Cesseras et de Belvèze, dont il héritait d’Esclarmonde, sa fille, morte en bas âge. En 1341, est nommé au testament de Fargues, archevêque de Narbonne. En 1368, termine toutes discussions avec les Séverac. Pierre épouse, en deuxièmes noces, Riambaude ; lui, ou l’un de ses fils, combattait à Poitiers en 1356. Pierre laisse :
Du premier lit :- Esclarmonde, morte en 1329, âgée de huit ans : elle laisse à son père les terres de Cesseras et de Belvèze, provenantes de Béatrix de Béziers, sa grand’mère, et la baronnie de Séverac, provenante de Guy de Séverac, son grand-père. Cette dernière succession cause entre les deux familles un procès fameux qui dure près de cinquante ans.
Du second lit :- Pierre III, chevalier, seigneur de Cesseras et de Belvèze, mariée à Miracle de Cournon, dame de Cournonteral, fille héritière de Guillaume de Cournonteral. Il était mort en 1371, ne laissant qu’une fille : Philippe, grande héritière, dame de Las Cases, de Cesseras, de Vic, de Cournonteral, de Recombe, de Ladirat, de Campo-Maïor et d’un très-grand nombre d’autres terres ; fait sortir de sa famille des biens immenses, et les porte : 1° à Guy de Panat, vers 1390 ; 2° Ameyric de Castelpers, vicomte d’Ambila, au diocèse de Rhodez ;
- Bertrand, qui suit et continue la race.
- Bertrand DE LAS CASES, chevalier, paraît dans la liste des barons qui rendent hommage en 1363 au roi d’Angleterre, duc de Guienne. En 1383, il obtient pour patrimoine la terre de Belvèze et ses dépendances, en vertu d’un arrangement de famille passé entre Miracle de Cournonteral, sa belle-sœur, au nom de Philippe, sa fille, et du consentement de Guillaume de Las Cases viguier de Carcassonne, son cousin-germain.
- Guillaume DE LAS CASES, seigneur de Belvèze, Cognacio, etc., épouse Delphine Otho, veuve de Pierre de Grammont, à la recherche des parents et amis de cette dame, qui voulaient lui procurer un protecteur contre les violences de noble de Barras, seigneur de Beduer, qui, de concert avec les Anglais, l’avait chassée de ses terres de la Gache, Laudamie et de la Tour. Ce devient la matière d’un long procès entre les deux familles ; il ne se termine qu’en confondant les droits respectifs par un double mariage entre les Las Cases et les Barras. Delphine se remaria, en troisièmes noces, à Raymond de Montesquiou, en 1441. Guillaume, qui ne vivait plus en 1440, devient, par ses deux fils, Jean et Bertrand, père de deux grandes branches qui ont continué jusqu’aujourd’hui en Languedoc et en Quercy.
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036861
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