Testament d'Élisabeth Aubert, AD AHP, Me Joseph Mouttet, Barcelonnette, 2 E 12008 f° 197 et registre du contrôle des actes C 274.
L’an mil sept cent soixante neuf et le vingt neuf du mois de mars à La Conche, par devant nous Joseph Mouttet notaire royal de cette communauté de Barcelonnette et présents les témoins bas nommés, constituée en personne Elisabeth Aubert épouse de Joseph Maurel, ménager travailleur de ce lieu, laquelle malade de corps saine néanmoins d’esprit, étant en son ferme propos et bonne mémoire, pour prévenir toute dissension parmy successeurs nous aurait mandé venir à l’effet de recevoir ses dispositions de dernière volonté. A quoy déféré, nous nous sommes rendu au lieu que dessus dans la maison dudit Joseph Maurel et dans la chambre où ladite Élizabeth Aubert se trouve allitée où étant, elle nous a dicté les dispositions de ce sien testament que nous avons rédigé et écrit au fur et à mesure qu’elle les a prononcées et dictées ainsy que suit.
Et premièrement comme vraye chrétienne elle s’est munie du signe de la Ste croix, a recommandé son âme à dieu son créateur, le suppliant de la placer au nombre de ses élus séparée qu’elle soit de son corps auquel, devenu cadavre elle a élie sépulture en l’église paroissiale de Faucon au vas et tumbe de son mary ou de sa famille, laissant le soin de ses obsèques et funérailles à la discrétion et sage conduite de son héritier universel çy après nommé. Auquel elle recommande de faire les choses d’une manière convenable suivant son état et les facultés de sa succession, voulant cependant que dans l’an de son décès il soit célébré en sufrage de son âme et au dépend de sa succession le nombre de vingt messes de requiem au lieu et par tels prêtres qu’il avisera et ce outre et par-dessus celles qui seront celébrées les jours de son enterrement, service et bout de l’an.
Passant ensuite à la disposition de ses biens, pour le temporel, ladite Elizabeth Aubert testatrice a légué par droit de légat et institution particulière à Suzanne Maurel sa fille épouse d’Honoré Pellissier artisan de Barcelonnette la somme de cent livres à payer une fois seulement dans l’année de son décès. A ce compris ce qu’elle pourrait lui avoir donné lors de son mariage avec ledit Pellissier qui sera imputé sur ladite somme de cent livres. Lègue encore par même droit de légat et institution particulière à Anne Marie Maurel son autre fille épouse de sieur Joseph Pons négociant de La Pare, la somme de trois livres à payer une fois seulement dans l’an de son décès. En quoy et en ce qu’elle luy a donné lors de son mariage avec ledit Pons elle l’institue pour son héritière particulière. Lègue aussy à Marie Anne et Magdeleine Maurel ses filles encore nubiles et à la chacune d’elle la somme de cent livres avec une caisse bois mélèze fermant à clef à payer une fois seulement lorsqu’elles seront colloquées en mariage ou après la vingt cinquième année de leur âge. En quoy elle les institue pour ses héritières particulières. Lègue encore par même droit de légat et institution particulière à Jean Ange, Joseph et Pierre Jacques Maurel ses enfants male issus de son mariage avec ledit Joseph Maurel et au chacun d’eux la somme de cent livres à payer une fois seulement lors de leur mariage ou qu’après la vingt cinquième année de leur âge. En quoy elle les institue pour ses héritiers particuliers. Et finalement elle lègue à Hyacinthe Maurel son fils ayné vingt sols à payer une fois seulement dans l’an de son décès. En quoy et en ce qu’elle luy a donné lors de son mariage avec Elizabeth Pellotier, elle l’institue pour son héritier particulier de même que lesdites Suzanne, Anne Marie, Marie Anne, Magdeleine, Jean Ange, Joseph et Pierre Jacques Maurel ses autres enfants aux légats à eux çy dessus respectivement faits, les privant tous de moyennant ce, pouvoir autre chose prétendre sur sa succession et héritage par droit de légitime supplément d’icelle ou par tous autre droit que ce soit. Et en tous et un chacun ses autres biens, droits, nom, raisons et prétentions que ladite Elizabeth Aubert testatrice à de présent et laissera au jour de son décès, elle a fait, institué de sa propre bouche, nommé à haute et intelligible voix pour son héritier universel ledit Joseph Maurel son mary, par lequel elle veut et entend que tout ce çy devant ordonné soit ponctuellement exécuté. Et tout ce que dessus ladite Aubert testatrice a dit être sa précise et dernière volonté qu’elle veut valoir par voye de testament, codicille ou par tout autre meilleur moyen de droit. Cassant à cet effet et révoquant tout autre actes de dispositions de dernières volontés qu’elle pourrait avoir çy devant fait, voulant que le présent soit le seul valable, priant à cet effet et requérant les témoins çy après nommés par elle, connus et nommés de leur nom et surnom d’en être mémoratif pour en porter bon et fidèle témoignage partout où besoin sera. Et nous notaire de luy en concéder acte que nous avons fait, lu et publié au lieu que dessus dans l’appartement où la testatrice est alitée, en présence de messire Antoine Arnoux, prêtre desservant la chapelle du Villar, de François Richaud fils de Jacques négociant de Faucon, du Sr Jean Antoine Beraud fu Jean, de Hyacinthe Manuel à fu Jean, de Pierre Antoine Caire fu Jean, d’Estienne Jaubert fu Antoine et de Joseph Lebre fu Martin, tous ménager du présent hameau ou y résidant, témoins requis et signés avec nous dit notaire, ladite Aubert testatrice ayant déclaré ne pouvoir signer à cause de son indisposition de ce enquise et requise suivant l’ordonnance.
A Arnoux ptre, François Richaud, Jean Antoine Beraud, Pierre Antoine Caire, Estienne Jaubert, Hiancinthe Manuel, Joseph Lebre, Mouttet notaire.
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