Le tenancier des FOLIES-BERGÈRE, pour rester fidèle aux malsaines habitudes de la maison et pour satisfaire sa clientèle de vieux marcheurs, vient de placer, devant l'objectif du petit appareil pornographique que tout homme de porte avec soi, la célèbre courtisane grecque Phryné, en l'admirable personne de Mlle Jane Margyl, dont les formes, sont, plus impeccables, parait-il, que celles de sa congénère de l'antiquité.
Mlle Jane Margyl, qui ressemble à Mme Suzanne Derval, mais bouton naissant, pas encore rose épanouie, a été sacrée, d'un seul coup, — veinarde, va ! — astre de beauté, lune ou soleil selon la face qu'elle montre au public, et mime remarquable, bien que M. Catulle Mendes, trop jeune pour faire partie de l'Aréopage autrement que comme juge de son talent, lui conseille de prendre des leçons de Severin et de Mariquita.
Quand Boileau a dit, en vers, que, si la critique est aisée, l'art est difficile, il n'a assurément pas voulu varier de l'art de mimer, puisque, il y a quelques semaines, Mlle Jane Margyl, après trois répétitions d'une banale pantomime, dans un quasi-cabaret artistique de Montmartre, rendit modestement son rôle pour cause d'in... expérience. Quoi qu'il en soit, la voilà Mlle Jane Margyl en passe de dégoter Mlle Emilienne d'Alençon, Mlle Liane de Pougy et autres Fleurs de Noblesse, et de devenir une des femmes les plus en nue, pardon, les plus en vue, du demi-monde... où l'on casque.
Source : L'Art lyrique et le music-hall 1896
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57647586
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