04 mai 2008

Bellemare de Carrey

NOTA: Voir au bas de cet article le commentaire de Mr Thimoreau qui corrige et complète cette notice.

BELLEMARE DE CARREY, famille ancienne, originaire d’Irlande, résidant successivement en Normandie et en la province du Maine, y étant de nos jours encore résidante, et à Paris.

En l’année 1066, Jean de Carrey était du nombre des nobles qui passèrent en Angleterre avec le duc Guillaume de Normandie et Robert son fils, comme il est prouvé dans les archives de la chambre de Rouen.

Ce Jean fit souche en Angleterre, dont sont issus les barons de Horn et les comtes de Fernishaest.

Ce Nicolas de Carrey, grand-écuyer d’Angleterre, chef de la cavalerie, chevalier de l’ordre de la Jarretière et de Saint-Georges, était parent d’Anne de Boulen, femme d’Henri VIII, mère de la reine Elisabeth. Ledit Nicolas fut décollé en 1533, sous le règne d’Henri VIII.

Dudit Nicolas de Carrey vint Pierre de Carrey, milord, lequel fut d’une conspiration contre la reine Marie, fille d’Henri VIII, avec le prince de Devonshire, le duc de Suffolk, Thomas Hacuet, seigneur de Ken. Le duc de Suffolk et Hacuet furent pris et exécutés.

Ledit Pierre milord de Carrey se sauva en France avec son fils, à cet effet, sur la fin du règne d’Henri II. Il se tint longtemps caché du côté de Rouen et de Lisieux les affaires étaient toujours brouillées en Angleterre. Ce Pierre de Carrey avait trois fils, dont l’aîné s’appelait Jean, qui avait épousé Anne de La Porte, dont était issu Nicolas de Carrey et deux frères qui servirent le roi. Tous les trois entretinrent des compagnies à leurs dépens dans les tems des guerres civiles, et il y en eut deux de tués ; il ne restait plus que Jean, et Nicolas son fils. Ce fut dans ce tems que ces deux derniers se firent connaître au roi. Il était nécessaire que cela fût, puisqu’ils avaient fait leur domicile en France et en Normandie, que leurs biens étaient confisqués en Angleterre, qu’ils étaient catholiques, que la religion contraire régnait en Angleterre. Ils obtinrent du roi Henri III, en 1588, une déclaration par laquelle il les reconnaît nobles d’ancienne race, et leur accorde les mêmes privilèges qu’aux anciens nobles de la Normandie. Sous Henri IV, on fit la taxe des nouveaux nobles de Normandie ; le roi donna des lettres patentes, en 1598, audit Nicolas de Carrey de Bellemare, par lesquelles il l’exempte de cette taxe, comme n’étant point dans le rang des nouveaux nobles du règne précédent.
  1. Jean DE CARREY DE BELLEMARE, a épousé Anne de La Porte.

  2. Nicolas DE CARREY DE BELLEMARE, fils du précédent, décédé en 1624. Il avait épousé Marie Beaudouin du Bassec, fille d’un conseiller au parlement de Rouen, dont la famille est encore dans la magistrature. De ce mariage sont issus :
    1. Jean, dont l’article viendra
    2. Nicolas, décédé sans alliance.
    3. Louise, établie en Normandie.

  3. Jean DE CARREY DE BELLEMARE, décédé en 1623. Il avait épousé, en 1611, Antoinette Costard, fille de Michel Costard, sieur de La Quèze, et de Jeanne Mauduit. De ce mariage naquirent :
    1. Nicolas, qui marcha à l’arrière-ban de la noblesse de Normandie, et a servi en Lorraine, ce qui est constaté par le certificat du duc de Longueville, du 18 octobre 1635, décédé chanoine de l’église de Lisieux, en 1658
    2. Pierre, qui suit :
    3. Charles, décédé en bas âge.

  4. Pierre DE CARREY DE BELLEMARE, écuyer, sieur de la Bretèche, fils du précédent, né en 1616, a servi avec distinction dans les gardes du corps en 1635 ; capitaine au régiment de Picardie en 1648 ; commandant ledit régiment à la bataille de Rocroy, où il fut blessé. Décédé le 27 juillet 1695, il avait épousé, en 1653, demoiselle Marie Dubois de Courceriers, fille de Guillaume, sieur des Bordeaux, et de Nicolle Duplessis-Châtillon, décédée le 12 janvier 1713. De ce mariage sont issus :
    1. Guillaume, qui suit :
    2. Jean, que l’on nommait le chevalier de Bellemare, a été successivement lieutenant au régiment de Bourbonnais, infanterie, le 11 novembre 1685 ; passé dans le régiment du comte de Tessé ; lieutenant de la Colonelle le 28 mai 1689 ; capitaine par commission le 4 septembre 1691 ; chevalier de Saint-Louis, avec une pension de 500 liv. ; il est mort, le 3 juillet 1705, des blessures qu’il avait reçues au siège de Chyvay, étant capitaine des grenadiers.
    3. René ; décédé curé de Colombiers, au Maine.
    4. Nicolle, née le 11 septembre 1660, mariée à messire René de Faudoas de Serillac.

  5. Guillaume DE CARREY DE BELLEMARE, fils du précédent, né le 26 septembre 1656, page de la reine depuis 1670 jusqu’en 1674 ; lieutenant au régiment de Normandie le 16 décembre 1674 ; cornette de la compagnie colonelle au régiment de Tessé dragons, le 11 février 1676 ; blessé à la bataille de Reinsfeld le 3 juillet 1693 ; décédé le 29 Octobre 1726. Il avait épousé, en 1680, Gabrielle-Françoise Laudier de la Crochardière, fille de feu Guillaume, président de l’élection d’Alençon, et de Marguerite de la Fournerie, décédée le 31 décembre 1732. De ce mariage sont issus :
    1. Guillaume René, né le 2 janvier 1683, lieutenant au régiment de Tessé le 4 mars 1705 ; mort, en 1710, des blessures qu’ il reçut au siège de Turin.
    2. Pierre-François, qui suit :
    3. Jacques François, né le 20 avril 1686, décédé en bas âge.
    4. François, né le 25 juin 1690, décédé chanoine de l’église du Mans le 2 février 1751.
    5. Joseph, né le 7 septembre 1692, décédé en bas âge.
    6. Marie Gabrielle, née le 22 décembre 1681, mariée, en 1702, à Jean-Antoine Dubouchet de la Forterie.
    7. Anne, née le 30 juin 1687, mariée à Jacques Barbot, conseiller élu à Alençon, décédée sans postérité.
    8. Françoise-Guillelmine, née le 26 août 1688, décédée sans alliance.
    9. Jeanne Nicolle, née le 8 octobre 1691, décédée sans alliance.
    10. Renée Marguerite, née le 6 mars 1695, mariée à N... de Gastines, décédée sans postérité.
    11. Marie-Madeleine, née le 6 mai 1697, décédée sans alliance, en 1781.

  6. Pierre-François DE CARREY DE BELLEMARE, fils du précédent, né le 23 juin 1684, page de monsieur, frère unique de Louis XIV, et de monseigneur le duc d’Orléans, régent en 1701 ; lieutenant au régiment d’Orléans infanterie en 1705 ; capitaine audit régiment l’année suivante ; décédé le 7 février 1760. Il avait épousé, en 1713, Marguerite Bondonnet de Parence, fille d’Antoine, conseiller du roi et son avocat au siège présidial du Mans, et de Marguerite Legendre, décédée le 2 juin 1740. De ce mariage sont issus :
    1. Pierre-Guillaume Nicolas, qui suit :
    2. Antoine Gabriel, né le 10 avril 1715, décédé le 23 mai 1720.
    3. François-Augustin, dont viendra l’article :
    4. Jean-Guillaume, né le 18 septembre 1719, décédé sans alliance le 17 février 1775.
    5. Jean-Antoine, dont il sera parlé plus loin :
    6. Marguerite, née le 12 mai 1717, élève de S.-Cyr, près Versailles, y décédée en octobre 1733.
    7. Marie-Gabrielle, née le 7 juillet 1718, décédée le 30 novembre 1800, ayant été mariée, en 1757, à Charles-Jacques d’Herbelin de La Reveillière ; de ce mariage sont issus deux garçons.
    8. Anne-Constance, née le 8 novembre 1722, religieuse bénédictine à l’abbaye du Pré, du Mans, décédée le 10 février 1779.
    9. Antoinette-Marie-Anne, née le 5 décembre 1723.
    10. Nicolle-Françoise, née le 12 mai 1725, décédée fille en 1761.
    11. Madeleine-Marie, née le 15 août 1728, décédée sans postérité en 1764, ayant mariée, en 1763, à François le Normand de Chevrigné.
    12. Elisabeth-Françoise, née le 12 novembre 1729, décédée sans alliance en 1741.
    13. Victoire-Françoise, née le 4 mars 1733, décédée le 20 novembre 1774, ayant été mariée, en 1764, à Joseph-François Surgan de la Courbe, conseiller du roi à l’élection du Mans ; de ce mariage est issue : Victoire-Anne, née le 17 janvier 1765, décédée le 19 octobre 1791, ayant aussi été mariée en 1782, à Charles-François Le Clerc de Sainte-Croix ; de ce mariage est issu : Augustin-Charles, né le 1er mai 1787.
    14. Marguerite-Catherine, née le 7 juillet 1735, décédée, sans alliance, en 1747.

  7. Pierre-Guillaume-Nicolas DE CARREY DE BELLEMARE, fils du précédent, né le 2 février 1714, cadet gentilhomme à Metz, au mois de janvier 1731 ; lieutenant dans le bataillon d’Alençon le 1er juin ; lieutenant au régiment de la Couronne, infanterie, au mois de décembre 1733 ; capitaine par commission, le 13 juillet 1743 ; retiré en 1745 ; décédé le 24 avril 1781. Il avait épousé, en 1748, Jacquine-Françoise de Renusson, fille de Pierre Denis, conseiller au présidial du Mans, et de Marguerite Olivier, décédée en février 1751. De ce mariage est issu : Pierre-Gaspard-François-Gabriel, qui suit :

  8. Pierre-Gaspard-François-Gabriel DE CARREY DE BELLEMARE, fils du précédent, né le 6 janvier 1751, décédé sans postérité le 8 décembre 1806, ayant marié deux fois ; la première, en 1783, à Geneviève-Charlotte-Françoise de Vanssay, fille de Charles-Joseph-René, capitaine de cavalerie, chevalier de St.-Louis, et de Denise-Françoise de Renusson, décédée le 2 mai 1794 ; la deuxième, le 12 février 1795, à Françoise la Flèche de Grandpré, fille de feu François Pantalon, et de Françoise-Elisabeth Bivet. En lui finit la branche aînée, qui se trouve actuellement continuée par Augustin-Pierre René, dont il va être parlé plus bas, après l’article qui suit :

  9. François-Augustin DE CARREY DE BELLEMARE, troisième fils de Pierre-François et de Marguerite Bondonnet de Parence, né le 26 mars 1716 ; lieutenant au régiment de la Couronne infanterie, au mois de janvier 1734 ; lieutenant en premier en 1738 ; réformé, puis rentré lieutenant audit régiment, le 1er avril 1744 ; capitaine le 8 octobre 1745 ; chevalier de Saint-Louis le 1er janvier 1755 ; retiré avec pension en 1760 ; décédé le 4 février 1792 : il avait épousé, le 5 février 1767, Angélique-Renée-Françoise de Jupilles, fille de feu Alexandre Léonard, et de Bonne-Angélique Desvaulx de Lévaré, décédée le 8 septembre 1804. De ce mariage sont issus :
    1. Augustin-Pierre-René, qui suit.
    2. François-Joseph, dont l’article viendra :

  10. Augustin-Pierre-René DE CARREY DE BELLEMARE, fils du précédent, né le 3 mai 1769, sous-lieutenant de remplacement au régiment d’Orléans infanterie le 1er septembre 1784 ; sous-lieutenant le 21 octobre 1785 ; lieutenant le 15 septembre 1791 ; retiré le 1er décembre suivant : il épouse, en 1796, Madeleine-Renée le Proust de Chevaigné, fille de René, écuyer, ancien officier du roi, et de Madeleine-Françoise Lambert de la Vannerie. De ce mariage est issu René-Augustin, qui suit :

  11. René-Augustin DE CARREY DE BELLEMARE, fils du précédent, né le 21 décembre 1797 ; élève au lycée de Henri IV, à Paris, le 16 avril 1812 jusqu’en septembre 1813.
François-Joseph DE CARREY DE BELLEMARE, fils puiné de François-Augustin et d’Angélique-Renée-Françoise de Jupilles, né le 29 septembre 1770 ; page de la reine depuis le 1er avril 1785 jusqu’au 1er avril 1788, qu’il est entré au régiment d’Anjou infanterie ; retiré en 1791 ; a épousé, le 23 janvier 1806, Elisabeth-Marie-Michelle Riballier-Desilles, fille d’Urbain et de feue Elisabeth-Louise Percheron. De ce mariage sont issus :
  1. Félix-Louis, né le 16 septembre 1809.
  2. Elisabeth-Françoise-Joséphine, née le 5 novembre 1806, décédée le 23 novembre 1808.
  3. Honorine-Marie-Françoise, née le 9 juin 1813.
Jean-Antoine DE CARREY DE BELLEMARE, troisième fils de Pierre-François et de Marguerite Bondonnet de Parence, né le 4 mars 1727, volontaire, au régiment de la Couronne, infanterie, en 1748 : lieutenant au régiment de Rouergue, infanterie, en 1749 : capitaine audit régiment, par commission, en 1757 : blessé à l’affaire de Varbourg le 31 juillet 1760 ; s’est retiré chevalier de Saint-Louis avec appointements ; décédé le 30 août 1784. Il avait épousé, en 1764, Marie-Etiennette Louise Jannart de Medemanche, fille d’Etienne-Nicolas, trésorier de France, et de Marie Le Rouge de Beaufeu. De ce mariage sont issus :
  1. Antoine-Augustin, décédé en bas âge.
  2. Augustin-Henri, qui suit :
  3. Marie-Jeanne-Perrine, née le 31 juillet 1765, mariée, le 20 avril 1789, à Jacques-Marie Corbin de La Beaussonnière. De ce mariage sont issus :
    1. Arsène-Marie-Charlotte, née le 20 juillet 1790.
    2. Marie-Zoé, née le 6 avril 1795.
    3. Antoinette-Etiennette-Claire, née le 12 août 1766, élève à Saint-Cyr, près Versailles, depuis 1777 jusqu’en 1786 ; mariée, en 1800, à François Bellard, ancien militaire.
    4. Adélaïde-Josèphe-Perrine, née en 1772, décédée en bas âge.
Augustin-Henri DE CARREY DE BELLEMARE, fils du précédent, né le 9 février 1780, élève du roi au collège royal de La Flèche, depuis 1790 jusqu’en 1793 ; retiré du service militaire depuis plusieurs années.

Armes : « Une bande d’or au champ d’azur, deux étoiles d’or, trois carreaux bordés de sables ; pour supports, deux licornes. »

Source : Nobiliaire Universel de France, Tome I, page 37
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036861

2 commentaires:

Thimoreau a dit…

Bonjour Gilles,
je me suis permis de modifier quelque peu votre article sur les de Carrey, comme suit . Ceci sur la base du travail de Mme Lebrun et mes propres recherches.

"Ce Nicolas de Carrey, grand-écuyer d’Angleterre, chef de la cavalerie, chevalier de l’ordre de la Jarretière et de Saint-Georges, était l’époux de Mary (x31/1/1520), sœur  d’Anne de Boulen, femme d’Henri VIII, mère de la reine Elisabeth. Ledit Nicolas fut décollé en 1533, sous le règne d’Henri VIII.

Dudit Nicolas de Carrey vint Pierre de Carrey, milord, lequel fut d’une conspiration contre la reine Marie, fille d’Henri VIII, avec le prince de Devonshire, le duc de Suffolk, Thomas Hacuet, seigneur de Ken. Le duc de Suffolk et Hacuet furent pris et exécutés.

Ledit Pierre milord de Carrey se sauva en France avec son fils, à cet effet, sur la fin du règne d’Henri II. Il se tint longtemps caché du côté de Rouen et de Lisieux les affaires étaient toujours brouillées en Angleterre. Ce Pierre de Carrey avait trois fils, dont l’aîné s’appelait Jean, qui avait épousé Anne de La Porte, dont était issu Nicolas de Carrey et deux frères qui servirent le roi. Tous les trois entretinrent des compagnies à leurs dépens dans les temps des guerres civiles, et il y en eut deux de tués ; il ne restait plus que Jean, et Nicolas son fils. Ce fut dans ce temps que ces deux derniers se firent connaître au roi. Il était nécessaire que cela fût, puisqu’ils avaient fait leur domicile en France et en Normandie, que leurs biens étaient confisqués en Angleterre, qu’ils étaient catholiques, que la religion contraire régnait en Angleterre. Ils obtinrent du roi Henri III, en 1588, une déclaration par laquelle il les reconnaît nobles d’ancienne race, et leur accorde les mêmes privilèges qu’aux anciens nobles de la Normandie. Sous Henri III, on fit la taxe des nouveaux nobles de Normandie ; le roi donna des lettres patentes, en 6/1588, audit Nicolas de Carrey de Bellemare, par lesquelles il l’exempte de cette taxe, comme n’étant point dans le rang des nouveaux nobles du règne précédent.
I.Jean DE CARREY DE BELLEMARE, a épousé Anne de La Porte.
II.Nicolas DE CARREY DE BELLEMARE, fils du précédent, décédé en 1624. Il avait épousé Marie Beaudouin du Bassec, fille d’un conseiller au parlement de Rouen, dont la famille est encore dans la magistrature. De ce mariage sont issus :
I.Jean, dont l’article viendra
II.Nicolas, décédé sans alliance.
III.Louise, établie en Normandie.
IV.Anne, qui épousa Guillaume MORANT. Ils eurent une fille, Marguerite qui épousa Charles Heusté, Seigneur de la MOTTE, celui-ci fit un enfant à la femme de chambre de sa femme, Judith Moriere. L'enfant (Jeanne Moriere) fut dotée à son mariage par la soeur de Charles, Suzanne (épouse de Moges)
Cordialement
 

Gilles Dubois a dit…

Merci pour ces compléments. Je n'ai pas modifié l'article original mais ajouté un nota invitant les lecteurs à lire vos compléments et corrections dans votre commentaire.