04 janvier 2009

La famille du Val I

VAL (Du), famille noble d'extraction et des plus anciennes. Dans le commencement du douzième siècle, elle était alliée aux maisons de Châtillon et de Salives, comme il est prouvé par le cartulaire de l'abbaye de Fontenai en Bourgogne. Il s'y trouve un acte, du jeudi d'après le dimanche où l'église chante judica me, passé en 1136, qui porte donation de la partie de la terre de Poiseul-la-Grange à Étienne, abbé de ladite abbaye, par Hugues du Val, qualifié de chevalier Hugo de Valle miles, où souscrivirent Gérard de Châtillon et Thibaut de Salives, comme beaux-frères dudit Hugues du Val.

Il est dit par cet acte qu'il fit cette donation en reconnaissance du baptême qui lui fut conféré par ledit Etienne, et auquel assista Odon, duc de Bourgogne, accompagné des seigneurs de Grancey, de la Roche de Quaincy, de Sombernon, de Lorges, des évêques de Langres et d'Autun.

Dans les quatorzième, quinzième, seizième et dix-septième siècles, elle s'est alliée aux maisons de Pontaillier, de Sagny, de Saffres, de Dampierre, d'Inteville, de Cycon, de Brinquemault, de Saint-Aubin, de Montroz, et à plusieurs autres très nobles et très anciennes.

Elle a possédé, dans les provinces de la Bourgogne, de la Champagne et de la Franche-Comté, les terres d'Oligny, de Vivey, Cussey, Bouley, Esmons, le Charmois, Villemoront, Montigny-sur- Vingeanne, Villeneuve, Mussiot, Prasley, Mouilleron, Saint-Bonnot, Rivière-les-Fosses, Mornay-sur-Vingeanne, Chauvirey, la maison du Bois. A l'époque de la révolution elle possédait en Franche-Comté les terres d'Essertenne, de Cecey et de Lieucourt en partie, et en Bourgogne celle de la Tour de Tursey ; mais ces trois dernières, et partie de celle d'Essertenne, lui ont été enlevées et vendues nationalement.

Les titres justificatifs de la succession de cette famille depuis son origine jusqu'au quatorzième siècle, sont égarés ou perdus. Les plus anciens qu'on ait pu recouvrer datent de 1302 jusqu'à ce jour.
  1. Jean du VAL, Ier du nom, chevalier, seigneur d'Oligny, épousa, 1.° en 1302, Claire de Pontaillier, fille de Jean de Pontaillier et d'Antoinette de Clairon ; 2.° en 1326, Elvire de Saffres, veuve de Jean de Mussey, seigneur de Jour, dont il n'a point eu d'enfants. Il fut tué à la bataille de Crécy en 1346, où il, servait le roi Philippe de Valois en, qualité de capitaine d'arbalétriers à cheval. Il laissa de son premier mariage :

  2. Guillaume DU VAL, chevalier, seigneur d'Oligny, se maria, en 1355, avec Agnès d'Inteville. Il se trouva à la bataille de Poitiers en 1356, où il fut blessé et fait prisonnier. Le roi Charles V le fit, en 1373, capitaine de cent lances. Il servit dans l'armée de Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne, contre le duc de Lancastre, et dans celle du connétable du Guesclin, qui l'honora de son estime tant qu'il vécut. Il laissa :

  3. Jean du VAL, IIe du nom, chevalier, seigneur d'Oligny, épousa, en 1388, Anne de Dampierre. Il alla, en 1390, en Afrique, au secours des Génois contre les Maures ; il s'y signala au siège d'Affrica. Il suivit, en 1413, le roi Charles VI aux sièges de Compiègne, de Soissons, de Bapaume et d'Arras ; il fut tué, en 1415, à la bataille d'Azincourt, lieutenant du seigneur d'Arambure, maître des arbalétriers de France. Il laissa :

  4. Henri DU VAL, chevalier, seigneur d'Oligny, épousa, en 1420, Antoinette de Briquemault. Quoiqu'il eût été page de Jean, duc de Bourgogne, il demeura cependant toujours attaché au service du roi Charles VII, malgré les puissantes sollicitations de Gui de Pontaillier, son parent et son ami, qui voulait l'engager dans le parti de Philippe-le-Bon, pour venger la mort du duc Jean. Charles VII, pour récompenser sa fidélité, lui donna une compagnie de cent gendarmes entretenus. Il se trouva, en 1421, aux combats de Bougey et de Patay, livrés contre les Anglais. Il reçut en ce dernier une blessure au bras gauche, dont il demeura estropié le reste de ses jours ; et après avoir servi le roi dans ses conquêtes de Normandie et de Guyenne, il mourut de maladie à Bordeaux au mois d'août 1451. Il laissa :

  5. Hector DU VAL, chevalier, seigneur d'Oligny et de Bouley, se maria à Jeanne de Cycon en 1460. Louis XI le fit, en 1464, capitaine d'archers à cheval. Il se trouva, en 1465, à la journée de Montlhéry, et servit, dans les guerres de 1470 et 1472, contre Charles, duc de Bourgogne ; dans celles de 1477 et 1478, contre Maximilien, archiduc d'Autriche, et dans celles de 1487, que le roi Charles VIII fit à François, duc de Bretagne. Etant tombé malade au camp de Saint-Aubin, il se fit transporter à Alençon, où il mourut au mois de septembre 1488. Il laissa :

  6. Nicolas DU VAL, chevalier, seigneur d'Oligny, Bouley et Vivey, épousa, en 1485, Isabelle de Sagny de Saffres, fille de Pierre de Sagny, baron de Saffres et de Roline de Choiseuil. Il fut homme d'armes de la compagnie d'ordonnance du maréchal de Gié ; il se signala au siège de Saint-Omer et à la bataille de Béthune en 1488, sous les ordres dudit maréchal qui, pour prix de sa valeur, lui obtint, du roi Charles VIII, une compagnie d'archers à cheval de sa garde. Il accompagna le roi dans toute l'Italie, soit en allant à Naples et soit en revenant, et fut dangereusement blessé à la bataille de Fornove en 1495. Louis XII le continua dans son emploi ; il retourna, en 1499, en Italie, sous le commandement de Louis de la Trémouille, et il se trouva à la bataille de Novare ; il suivit le roi en 1507 au siège de Gênes ; il tomba malade comme il en revenait, et mourut à Langres en 1508 : son corps y est inhumé dans l'église cathédrale. Il fut père de :

  7. Jean DU VAL, IIIe du nom, chevalier, seigneur de Bouley, Villemoron et Vivey, épousa, en 1520, Louise de Bouvot de Cormaillon. Il fit sa première campagne en 1513, et figura la même année à la bataille de Marignan, en qualité de guidon de la compagnie d'ordonnance du comte d'Orval ; il s'y distingua si bien, que le roi François Ier le nomma capitaine de cavalerie légère et gouverneur de la ville et château de Grancey, poste important alors à cause du comté de Bourgogne dont cette place était frontière. Il servit depuis en Champagne sous le duc d'Alençon qui en était gouverneur ; il se trouva de plus sous ses ordres à la bataille de Pavie en 1525, où il fut blessé. A son retour en France, il se retira dans son gouvernement, où il a terminé sa carrière.

  8. Jean DU VAL, IVe du nom, chevalier, seigneur de Bouley, Villemoron, Cussey, le Chamois et Vivey. Il figura, en 1557, au siège de Rocroy et à la bataille de Saint-Quentin, sous les ordres de Ludovic de Gonzagues, duc de Nevers. Il se trouva, en 1558, à la prise des châteaux d'Herbemont, Chiny et Villemont ; puis au siège de Thionville, après lequel M. le duc de Nevers, qui connaissait ses talents et sa bravoure, lui fit donner une compagnie d'ordonnance. Il se trouva ensuite, en 1562, à la bataille de Dreux, où il reçut un coup de pique à la cuisse, dont il demeura estropié toute sa vie. Cet accident ne l'empêcha pas de continuer le service dans toutes les occasions qui se présentèrent, et notamment en 1569, dans les journées de Jarnac et de Moncontour ; et enfin, en 1573, au siège de la Rochelle, où il reçut une nouvelle blessure qui l'obligea à se retirer chez lui, Il épousa, en 1556, Philippe d'Hubines, de laquelle il eut :
    1. Jacques, qui suit ;
    2. Catherine du Val, fille aînée de Jean, du Val, IVe du nom, et de Philippe d'Hubines ; fut mariée, en 1585, à Claude de Mont-Saint-Léger, chevalier, seigneur de Rozières au comté de Bourgogne, dont la maison est éteinte ;
    3. Françoise du Val, fille cadette de Jean du Val, IVe du nom, et de Philippe d'Hubines, fut mariée en 1588, à Léonore de Poncy, chevalier, seigneur de Gensey, capitaine du château de Mont-Saint- Jean au duché de Bourgogne, dont il y a postérité.

  9. Jacques du VAL, chevalier, seigneur de Cussey, Bouley, Praslay, Vivey, Mouilleron, Mussiot, Esmons, le Charmois et Rivière-les-Fosses. Le maréchal d'Aumont, qui l'honorait de son estime et de son affection, l'engagea dans le service du roi Henri III contre la ligue, et lui fit obtenir, aux états de Blois, une compagnie de chevau-légers. Il se trouva avec le roi, à Tours, lors de l'attaque du duc de Mayenne, et le suivit, en 1589, au siège de Pontoise. Après la mort d'Henri III, il demeura inviolablement attaché au service d'Henri IV. Il figura, en 1589, à la bataille d'Ivry ; en 1590, au siège de Paris ; en 1591, aux sièges de Chartres, de Noyon et de Rouen. Au commencement de mai 1592, il fut blessé au combat d'Yvetot ; ce qui l'obligea de se retirer dans ses terres, où il se maria. II assista, en 1595, au combat de Fontaine-Française ; il vint, en 1597, au siège d'Amiens, où il fut blessé de nouveau. Il suivit le roi dans les campagnes de Bresse et de Savoie ; il figura, le 4 juillet 1605, au siège de Montmelian, où il fut blessé pour la troisième fois. Sa Majesté, en reconnaissance de ses services, le nomma, en 1610, gentilhomme ordinaire de sa chambre. Il alla au secours du duc de Juliers, sous les ordres du maréchal de la Châtre. Il fut élu, le 2 septembre 1614, député de la noblesse du bailliage de Langres, pour présenter les cahiers et porter la parole aux Etats généraux de France, convoqués à Paris le 14 octobre 1614, en l'église des Grands-Augustins. Il accompagna le roi Louis XIII à Bordeaux, lors de son mariage, en 1615. Il servit, en 1621, aux sièges de Saint-Jean-d'Angély et de Montauban ; et en 1624, le marquis de Vaubecourt, son ami, l'ayant engagé à l'accompagner à l'armée de M. le marquis de Cœuvres, if fut tué au siège du fort de Chavienne, au mois de février 1625. Il avait épousé, le 24 octobre 1592, Madeleine de Contay, de laquelle il eut dix garçons et six filles, parmi lesquels nous mentionnerons.
    1. Jean, dont l'article suit ;
    2. Pierre du Val, chevalier, seigneur de Mussiot et de la Maison-du-Bois, second fils de Jacques du Val et de Madeleine de Contay, épousa en premières noces, en 1630, Louise de Régnier de Rompré, dont un fils et une fille morts en bas âge, sans postérité. Il se maria en secondes noces à Elisabeth de Changenest, de laquelle il n'eut point d'enfants. Il s'attacha à M. le maréchal de Bassompierre, qui lui donna, en 1620, la lieutenance de sa compagnie d'ordonnance. Il servit, en 1621, au siège de Saint-Jean-d'Angély, et en 1622, celui de Royan, où il fut dangereusement blessé. Il accompagna, en 1625, M. le maréchal, en son ambassade d'Espagne. Le roi le nomma, en 1627, gentilhomme ordinaire de sa chambre, et lui ordonna d'accompagner de nouveau M. le maréchal de Bassompierre dans son ambassade en Angleterre. A son retour, le roi le fit son aide-de-camp, et en cette qualité il servit, en 1628, au siège de la Rochelle, et en 1629 et 1630, dans les armées d'Italie et de Savoie. Il eut ordre, en 1631, par suite de la disgrâce de M. le maréchal, de se retirer à Langres, dont on lui donna la majorité pour adoucir son exil. Il l'a conservée jusqu'à sa mort ;
    3. Edme, qui fonda la branche des seigneurs de Rivière rapportée plus bas ;
    4. Richard, qui fonda la branche des seigneurs de Vivey rapportée plus bas ;
    5. Philippe, qui fut mariée, en 1607, à Richard le Bourrelier, seigneur de Pierrefitte, dont il y a postérité
    6. Françoise, qui fut mariée, en 1620, à Louis Damoiseau, seigneur de la Motte, dont il y a postérité.

  10. Jean du VAL, Ve du nom, chevalier, seigneur DE PRASLAY, Mornay Villemoron et Saint-Bonnot ; fut page du roi Louis XIII, qui lui donna, en 1615, la cornette de sa compagnie de chevau-légers. Après l'action du pont de Cé, où il se distingua, il lui en donna la lieutenance. Il figura, en 1621, aux sièges de Saint-Jean-d'Angély, de Clairac et de Montauban, et en 1622, à ceux de Négrepelisse, de Saint-Antonin et de Montpellier ; il fit les campagnes de 1629 et 1630 en Piémont ; il se trouva, en 1632, à la bataille de Castelnaudary, où il fut dangereusement blessé. L'amitié dont l'honorait M. le duc de Bellegarde, et le commerce de lettres qu'il avait pendant son exil, le rendirent suspect à monseigneur le cardinal de Richelieu, qui le fit disgracier en 1637. M. le marquis de Bourbonne, gouverneur de Bassigny, qui était de ses amis, parvint à le rétablir dans les bonnes grâces du roi et du cardinal, et à le faire nommer son lieutenant dans son gouvernement. Il fut tué en 1641, près de Joinville, à la tête d'un parti qu'il commandait. Il épousa, le 28 août 1627, Gabrielle de Saint-Aubin, fille de Guillaume de Saint-Aubin, seigneur de Mornay et de Dampierre, capitaine au régiment de Champagne, gouverneur de Montigny, qui était fils d'Alexandre de Saint-Aubin et de Marie-Anne de Bar. Huguette de Saubiez, mère de Gabrielle de Saint-Aubin, était fille d'Hugues de Saubiez et de Marguerite Claudine de Beaufremont. De ce mariage vinrent trois fils, parmi lesquels Emmanuel, qui suit.

  11. Emmanuel du VAL, chevalier, seigneur DE PRASLAY, de Villemoron et de Fontenay en partie ; épousa, le 19 mars 1649, Catherine de Contremoret, l'une des filles d'honneur de madame Marguerite-Charlotte de Montmorency, princesse douairière de Condé, fille de Gilbert de Contremoret, seigneur de Marsilly, des Roches et de Bois-rabot en Berry, et de Madeleine de Fougières. Il fut page de monseigneur le prince Henri de Bourbon, en 1646, qui le fit ensuite gentilhomme de sa chambre ; puis M. le prince lui donna la cornette de ses gendarmes, et le nomma après capitaine de cavalerie dans le régiment d'Enghien. Il fit sous ce prince les campagnes de 1647 en Catalogne, et de 1648 en Flandres, où il fut blessé. Il se trouva, en 1649, à l'attaque de Charenton. M. le prince ayant été arrêté et fait prisonnier en 1650, il se retira à Bellegarde, avec M. de Tavanne, et de là à Stenay, où il joignit l'armée de M. de Turenne, qui tenait le parti de M. le prince ; il y arriva assez tôt pour assister à la prise de Mouzon et à la défaite de Rethel, en 1651. La guerre civile n'étant point terminée, il accompagna M. le prince jusqu'à Montrond, qui lui ordonna d'y rester. M. le prince, en 1652, lui envoya ordre de quitter Montrond et de rejoindre son armée de Flandres : il s'y rendit, malgré bien des difficultés, et la joignit près d'Orléans où elle était campée sous le commandement de MM. les ducs de Nemours et de Beaufort. Il fut tué la même année, le 10 juin, en un combat singulier avec un officier allemand. Il eut de son mariage les enfants qui suivent, et qui moururent tous sans postérité :
    1. César du Val, capitaine d'infanterie, fut tué en 1674, à la bataille de Sénef ;
    2. Louis du Val, mort docteur de Sorbonne et supérieur du grand couvent des cordeliers de Paris ;
    3. Charles du Val, lieutenant-colonel d'infanterie, fut tué en 1696, à la bataille de Thémeswar, en Hongrie ;
    4. Catherine du Val, morte le 18 juin 1679, religieuse bénédictine à l'abbaye de Villarceaux.

Source : Nobiliaire Universel de France, Tome I, page 337
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036861

Liste des articles sur la famille du Val :

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