25 juillet 2008

Piochard de la Brûlerie

PIOCHARD DE LA BRULERIE (DE), famille originaire du Gâtinais, s’est établie dans le quinzième siècle à Joigny, où elle n’a cessé de se faire estimer par les services qu’elle a rendus à l’Etat, soit dans la magistrature, soit dans les armes. Elle est connue par les surnoms de d’Arblay, de la Brûlerie, de Beauchesne, des Casseaux, de la Chateignière, de l’Epanche, de Pontigny et de Beze. Nous mentionnerons ici la branche de la Brûlerie.
  1. Etienne PIOCHARD de la Brûlerie, ayant eu le bonheur de sauver la vie au prince de Ligne à la bataille de Fleurus, reçut de ce prince, en reconnaissance de ce service, pour lui et ses hoirs, nés et à naître, par une concession en date du mois de janvier 1691, pouvoir d’ajouter aux armes de ses ancêtres, celles de sa maison, désirant, par ce gage perpétuel, attacher inviolablement sa postérité à la sienne. Il se distingua par ses services militaires, comme on le verra par les lettres de noblesse en date du mois d’avril 1743, accordées à son fils, dont l’article suit.

  2. Jean-Etienne PIOCHARD, sieur de la Brûlerie, né le 31 mai 1696, entra mousquetaire du roi dans sa première compagnie, le 25 juillet 1713, après avoir été un an enseigne de la colonelle du régiment de Piffon, infanterie, a été décoré de la croix de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, en juillet 1736, étant le deuxième reçu de cette famille. Il fut fait sous-brigadier des mousquetaires le 1er juillet 1737, et obtint au mois de mars 1743, de feu Louis XV, des lettres de noblesse, tant en faveur des services de son père que des siens et de ceux de son fils. Nous en mentionnons ici la teneur :
    « Louis, PAR LA GRÂCE DE DIEU. Comme les marques d’honneur qui passent à la postérité sont la récompense la plus distinguée qu’un souverain puisse donner au mérite, elles réunissent aussi les motifs les plus capables et d’inspirer à des citoyens la volonté de s’en rendre dignes, et d’animer des descendants à ne pas dégénérer. Persuadé de toute l’importance de cette vue, nous croyons qu’il est du bien de notre Etat d’élever à la noblesse ceux qui, dévoués à sa défense, se signalent dans la profession des armes, surtout lorsque des exemples de bravoure qu’ils ont reçus de leur famille, sont autant de voix qui réclament en leur faveur. C’est ainsi que nous jugeons à propos de reconnaître, dans la personne de notre cher et bien aimé Jean-Etienne PIOCHARD, seigneur de la Brûlerie, sous-brigadier et sous-aide-major de la première compagnie des mousquetaires à cheval de notre garde ordinaire, non-seulement les services qu’il nous y rend depuis trente années avec autant d’assiduité que d’ardeur, services qui lui ont mérité la croix de notre ordre militaire de Saint-Louis et le grade qu’il remplit actuellement, mais encore ceux de sa famille, où le zèle pour le bien de l’Etat est devenu comme héréditaire. Etienne Piochard, seigneur de la Brûlerie, son père, successivement gendarme, lieutenant et capitaine de dragons, se trouva, pendant vingt-trois années de service, à dix batailles et quinze sièges à la bataille de Fleurus, en 1690, il fit prisonnier un officier qui venait de le blesser ; en 1693, étant à la tête d’un détachement de dragons, il enleva au Mont-Saint-Jean, près Luxembourg, un partisan espagnol ; à la bataille de Spire, en 1703, il sauva l’étendard de la compagnie. Mestre-de-camp du régiment de cavalerie de Bourgogne, il prit un capitaine de grenadiers ; fait prisonnier lui-même à la bataille d’Hochstet, il fut transporté en Angleterre avec les officiers-généraux qui avaient un pareil sort. Mais rendu dans la suite à sa patrie, il donna de nouvelles preuves de son courage telle fut, en 1708, la surprise d’un parti de la ville de Gand, où il entra le premier suivi d’un détachement de dragons qu’il commandait. Ses talents ne se renfermèrent pas même dans le militaire, et il en fit paraître d’une autre nature dans des négociations secrètes qui furent confiées à ses soins, lorsqu’il était en Angleterre. Trois oncles paternels du seigneur de la Brûlerie se sont aussi fait connaître avantageusement dans la profession des armes. Le premier, après avoir passé du service du feu roi, notre très-honoré seigneur et bisaïeul, à celui de notre très-cher et très-aimé frère et oncle le roi d’Espagne, il fut tué en 1706 étant major d’artillerie. Le second, admis en 1697 dans la compagnie des gendarmes écossais, est actuellement un des plus anciens capitaines du régiment de dragons de Vibraye. Le troisième a quitté le service, mais il a été remplacé par sept enfants. Nous sommes d’ailleurs instruits que cette famille a toujours eu à cœur de ne contracter que des alliances honorables, toutes considérations qui nous déterminent d’autant plus à élever ledit sieur Jean-Etienne Piochard de la Brûlerie, et du titre et qualité de noble décoré et décorons, voulons et nous plaît qu’il soit tenu, levé et réputé, comme nous le tenons, censons et réputons pour tel, ensemble ses enfants et postérité, tant mâles que femelles, nés et à naître en légitime mariage, de même que ceux qui sont issus de noble et ancienne race.... Et en outre avons permis au dit sieur Jean-Etienne Piochard de la Brûlerie, et à ses enfants et postérité, de prendre des armes telles qu’elles seront réglées par le sieur d’Hosier, juge d’armes de France. »
    Jean-Etienne Piochard fut fait brigadier le 17 avril 1746, maréchal-des-logis le 1er novembre 1756, et servit, tant sous Louis XIV que sous Louis XV, pendant quarante-quatre ans consécutifs. Il épousa, 1.° le 24 décembre 1727 Louise-Jeanne de Bouteville, morte le 31 juillet 1734, fille de Jean-Edmond de Bouteville, chevalier, seigneur de Cumières-sur-Meuse et de Villiers devant Mouzon, chevalier de Saint-Louis, et de Marguerite Habert, veuve en secondes noces du comte de Custine d’Aufflance ; et 2.° le 17 juin 1743, Marie Chaudot, fille d’Antoine, correcteur en la chambre des comptes de Dole en Franche-Comté, et de Florence Arnould.

    Du premier mariage il y a eu cinq enfants, dont il ne reste plus que Pierre-Louis-Nicolas, qui suit.

    Et du second lit une fille unique, nommée Marie-Louise-Julie Piochard de la Brûlerie, née le 24 août 1747, mariée en premières noces à Jean-Louis-Antoine de Séjean, chevalier, lieutenant-colonel de cavalerie, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, et en secondes noces à M. de D’Hieuville, capitaine du régiment de la Reine, dragons.

  3. Pierre-Louis-Nicolas PIOCHARD, sieur de la Brûlerie, né le 8 octobre 1727, reçu mousquetaire dans la première compagnie le 8 octobre 1740, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis en juillet 1759. Il mourut en 1800, et avait épousé, le 23 avril 1759, Marie-Charlotte-Marthe Grasset, de laquelle sont nés :

    1. Jean-Louis Piochard de la Brûlerie, dont l’article viendra ;

    2. Théodore Piochard de la Brûlerie, né à Joigny le 12 janvier 1770, est entré sous-lieutenant au régiment d’Artois, infanterie, le 4 décembre 1786. Il passa à Saint-Domingue en 1791, où, n’ayant pas voulu prendre part à la révolte de cette île, et ayant refusé, ainsi qu’une partie de ses camarades, d’en prendre le commandement, il fut obligé de repasser en France, où les troubles qui y existaient alors l’engagèrent à quitter le service. Il se maria : 1.° en février 1795 à mademoiselle Émelie Saulnier de Davion, et 2.° le 5 août 1805 à demoiselle Etiennette-Germaine Hay.

      Du premier lit vinrent :

      1. Caroline ;
      2. Marine.

      Du second lit :

      1. Louis Piochard de la Brûlerie, né à Joigny le 1er avril 1811
      2. Clémence
      3. Louise.

    3. Joseph Piochard de la Brûlerie, né à Joigny le 25 mai 1771, et entré en octobre 1787 au régiment de Dauphin, cavalerie, en qualité de cadet gentilhomme. Il en sortit le 1er septembre 1789, pour passer dans les gardes-du-corps, où il devait être reçu le 15 octobre suivant ; mais ce corps ayant été licencié, et voulant continuer de servir le roi, il prit parti dans le régiment de Royal-Bourgogne, cavalerie, le 2 novembre suivant, avec lequel il fit plusieurs campagnes, et où il resta jusqu’à la fin de 1792, qu’il fut licencié comme noble.

    4. Charles-Marcel Piochard de la Brûlerie, né à Joigny le 14 novembre 1776, entré au régiment de Royal-Bourgogne, cavalerie ; fit plusieurs campagnes, et fut forcé de quitter le service comme appartenant à une famille noble. Il obtint un certificat très-honorable de ses camarades et officiers supérieurs. Il épousa à Saint-Florentin, au mois de septembre 1805, Anne-Thérèse Paris, de laquelle il a :
      1. Charles, né le 22 août 1801 ;
      2. Hortense, née le 3 juillet 1806 ;
      3. Alexandrine-Blanche, née le 23 avril 1808 ;
      4. Eudoxie, née le 23 mai 1809 ;
      5. Louise, née le 5 octobre 1811.

    5. Louise-Charlotte Piochard de la Brûlerie, née à Auxerre au mois de janvier 1761.

    6. Julie-Edmée Piochard de la Brûlerie, morte le 13 janvier j 805, avait épousé, le 4 avril 1804, M. Jean-Baptiste Billebault du Puis, maire de la ville de Joigny, et président dudit canton. De ce mariage est issu :
      a. Jean-François Billebault, actuellement étudiant en droit.

  4. Jean-Louis PIOCHARD de la Brûlerie, né à Joigny le 14 mai 1767, est entré le 2 juillet 1782 dans les gardes-du-corps du roi. Il épousa à Auxerre, le 12 février 1791, demoiselle Madeleine-Germaine Coullault de Berry-du Marteau, dont il a :

    1. Jeanne-Françoise Piochard de la Brûlerie, née le 15 avril 1794, et mariée le 21 octobre 1813 à M. Henri-Jean-Jacques-Christophe-Conrad Bernard, ancien officier d’infanterie, fils de Jacques-Marie Bernard, intendant-général des postes de Prusse, et conseiller-privé sous le grand Frédéric ;

    2. Marie-Louise Piochard, demoiselle de la Brûlerie, née le 29 mai 1795 ;

    3. Charlotte Piochard, demoiselle de la Brûlerie, née le 17 octobre 1796 ;

    4. Madeleine-Adélaïde Piochard de la Brûlerie, née le 6 juillet 1798.
Armes : Un écu d’azur, à trois étoiles d’argent posées deux et une ; écartelé de gueules à une aigle d’argent, les ailes étendues ; et sur le tout d’or à une bande de gueules.

Source : Nobiliaire Universel de France, Tome I, page 179
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/document?O=N036861

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